Le mot en G

Publié le 18 septembre 2024 | Temps de lecture : 2 minutes

Pour comprendre ce qui va suivre, on doit savoir que sur le site de Radio-Canada, les commentaires ne sont jamais censurés; ils sont ‘désactivés’.

Lorsque c’est le cas, l’auteur du message devient le seul qui peut voir son texte. En somme, il devient secret. Comme les documents ‘For Your Eyes Only’ adressés à l’agent 007.

Et lorsqu’une personne réplique à ce commentaire avant sa désactivation, tous les lecteurs peuvent voir la réplique, sans savoir de quoi il s’agit.

Revenons au mot en G…

On apprenait ce matin que le Hezbollah libanais avait équipé ses combattants de téléavertisseurs (ou pagettes). Sans le savoir, ces appareils renfermaient des explosifs insérés par les services de renseignements israéliens, des explosifs que ces derniers pouvaient faire sauter à distance.

En apprenant cette nouvelle, j’ai publié le commentaire suivant.


Il est à noter que ce commentaire ne contient pas les mots Israël, Hezbollah, ni Gaza. Il est vague et n’accuse personne en particulier.

Mais il est tellement évocateur que la simple lettre ‘G’ suffit à justifier sa désactivation.

Puisque sur ce site, il est interdit de tenir des propos obscènes, je présume que les censeurs de Radio-Canada ont simplement confondu le mot en ‘G’ avec le point G.

C’est tellement mélangeant…

Références :
How did Hezbollah’s pagers explode in Lebanon?
Huit morts au Liban dans l’explosion des téléavertisseurs de membres du Hezbollah

2 commentaires

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Aperçu de la Route verte No 3 – 1re partie

Publié le 18 septembre 2024 | Temps de lecture : 3 minutes

Introduction

La Route verte du Québec est le plus important réseau de pistes cyclables en Amérique.

La Route verte No 3 (RV3) est un de ses segments les plus importants. Une fois complétée, elle sera longue de plus de 75 km.

Elle traversera alors toutes les municipalités situées près du fleuve entre Sorel et Candiac, fera un détour dans les terres entre Sainte-Catherine et Beauharnois, puis longera de nouveau le Saint-Laurent jusqu’à Valleyfield.

Le segment entre la station Brossard du Réseau express métropolitain (REM) et la ville de La Prairie est déjà cyclable. C’est lui que j’ai emprunté cet été.

Un accès laborieux

Atteindre la gare du REM à partir du métro Bonaventure exige un bon sens de l’observation puisque la signalisation pour s’y rendre est… disons… améliorable.

Et dès que vous devez faire un détour parce qu’un ascenseur est en panne, vous risquez de vous buter à des obstacles insurmontables, comme franchir des portes tournantes avec un vélo.

Mais on finit toujours par y arriver.

Le REM de l’ouest



À partir de la gare Centrale de Montréal
Canal de Lachine vu du REM

Tout comme le métro, j’aime le REM actuellement en fonction. Ce dernier possède un grand avantage; la vue extérieure. Avouons-le; c’est quand même mieux qu’un tunnel de béton.

Puisque le climat tempéré d’ici est très agréable (malgré tout le mal que les Québécois aiment en dire), le voyageur s’étonne du caractère plaisant de ce qu’il voit des banlieues sud de Montréal.

Et ces banlieues, maintes fois empruntées en voiture, se présentent sous un nouvel aspect.

Il y a bien ici une gare ferroviaire de tri et là, de nombreuses cours industrielles. Mais on y voit également de la verdure. On évite surtout le tape-à-l’œil vulgaire du boulevard Taschereau.

Si bien qu’on finit par trouver ces banlieues ‘pas si pires, au fond’.



Parc de la Terre

Dans le tunnel par lequel on sort à la station Brossard du REM, il suffit de tourner à droite (vers le sud) pour tomber immédiatement sur une piste cyclable; c’est la RV3.

Elle traverse le parc de la Terre, le long de l’avenue Tisserand, et se dirige vers l’ouest pour tourner vers le sud en direction de la ville de La Prairie.

Le long de ce segment, on voit à gauche des maisons unifamiliales et à droite, le parc de la Terre, d’un intérêt limité.

(à suivre)

Référence : Cartographie de la Route verte

Détails techniques : Sigma DP1 infrarouge à spectre complet.
Pré-traitement : filtres Fuchsia pour Foveon (filtre bleu B+W KB20 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu LBC8 de Kenko + filtre anti-infrarouge partiel GRB3/KG3 [1mm d’épaisseur]).
Post-traitement : Topaz Sharpen AI
1re photo : 1/50 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
3e  photo : 1/30 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
4e  photo : 1/50 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/4,0 — ISO 100 — 16,6 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Francisation : l’insignifiance de la CAQ

Publié le 17 septembre 2024 | Temps de lecture : 9 minutes

Introduction

On apprend ce matin que la première décision du nouveau ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration est de couper l’allocation de 28$ par jour que le gouvernement de la CAQ offrait aux néoQuébécois qui assistent aux cours de francisation donnés par l’État.

Jean-François Roberge est un des plus brillants ministres de la CAQ. Et c’est un excellent communicateur; il pourrait vendre des réfrigérateurs aux Esquimaux.

Pour justifier sa décision, il affirme :

On n’a plus besoin de cette mesure incitative, nos listes d’attente débordent !

Le ministre oublie de dire que les listes débordent parce que son offre de francisation est nettement insuffisante.

Entre l’année fiscale 2018-2019 et l’année 2023-2024, le nombre de participants à ces cours a plus que doublé, passant de 30 734 à 68 844.

Malgré cette augmentation, le nouveau commissaire à la langue française estime que l’offre de francisation correspond à environ 5 à 6 % du nombre nécessaire pour que les immigrants temporaires puissent parler couramment français.

En d’autres mots, si on n’admettait plus aucun immigrant temporaire, cela prendrait seize à vingt ans pour franciser ceux qui sont déjà sur le territoire québécois.

Plus tôt cette semaine, le premier ministre a déclaré à l’Assemblée nationale que le nombre d’immigrants temporaires au Québec était passé (en gros) de 300 000 à 600 000 personnes en deux ans.

Le fiasco de la francisation

En Grande-Bretagne, un immigrant ne peut pas mettre le pied sur le sol britannique s’il n’a pas déjà la connaissance de l’anglais. De manière conséquente, un citoyen britannique ne peut pas faire venir son conjoint de l’Étranger si cette personne ne parle pas l’anglais.

La CAQ a choisi une autre approche. L’exigence préalable n’est pas demandée. Toutefois, le requérant à l’immigration doit s’engager à apprendre le français au cours des trois années qui suivent son arrivée au Québec. À défaut de quoi la CAQ exigera son expulsion du pays par le gouvernement canadien.

En d’autres mots, Québec demandera à Ottawa — où la majorité des fonctionnaires sont des Anglophones unilingues — d’expulser des gens dont le crime aura été d’être eux aussi des Anglophones unilingues.

C’est épouvantable; ils avaient dit qu’ils apprendraient le français” dira la CAQ. “Ya, big deal” répondront les fonctionnaires d’Ottawa en bâillant.

Lorsque la francisation est exigée préalablement, cela ne coute rien à l’État puisque ceux qui veulent venir au Québec se francisent à leurs frais dans leur pays d’origine… à l’exception des réfugiés, évidemment, en raison de l’urgence de leur situation.

Mais quand c’est l’État qui francise ceux qu’il a admis au pays, il faut des classes de francisation et des enseignants. Et quand cela ne suffit pas, il faut offrir une prestation financière. Tout cela est dispendieux.

Or l’expérience démontre l’échec de cette approche.

Avant même l’arrivée de la CAQ au pouvoir, on savait que :
• les deux tiers des immigrants qui ne pouvaient pas parler français à leur arrivée ne se donnaient même pas la peine d’assister aux cours gratuits qu’on leur offrait,
• le tiers des inscrits abandonnaient leur formation avant la fin, et
• dans 90 % des cas, ceux qui tenaient bon jusqu’à la fin étaient toujours incapables de fonctionner en français.

Bref, c’est un fiasco.

Lorsqu’une situation est désespérée et qu’on croit que ça ne peut pas être pire, il arrive souvent qu’on réalise que le pire est possible. En fait, ça peut toujours être pire; ça dépend de ce qu’on fait.

Le 10 aout dernier, on apprenait que la CAQ obligeait un certain nombre d’écoles à réduire ou à limiter le nombre de classes de francisation et ce, malgré l’explosion de la demande.

Et maintenant, le ministre Roberge coupe les allocations destinées à motiver les néoQuébécois à apprendre le français.

Est-il nécessaire d’avoir une boule de cristal pour prévoir la suite des choses ?

Les “prometteux” de la CAQ

En mai 2023, la CAQ annonçait son intention d’exiger la connaissance du français comme condition préalable à l’immigration.

Pour la première fois depuis que la CAQ est au pouvoir, je me réjouissais d’entendre cela.

Mais un détail m’avait échappé; la CAQ n’annonçait pas la mise en application d’une mesure, mais la simple intention de l’adopter.

Depuis, on attend.

Le 27 aout 2024, soit quinze mois plus tard, le quotidien Le Devoir révélait qu’il faudra attendre encore pour savoir concrètement comment la CAQ compte imposer préalablement la connaissance adéquate du français à ceux qui veulent immigrer au Québec.

La règlementation habilitante sera ‘pré-publiée’ cet automne en vue d’une entrée en vigueur souhaitée en 2025… si, évidemment, la CAQ n’y renonce pas d’ici là.

Bref, la politique linguistique de la CAQ est comme les éoliennes; elle change en fonction du vent.

La défense homéopathique du français par la CAQ

Le comble de l’insignifiance est cette campagne publicitaire — une grande mobilisation citoyenne, dit le ministre Roberge — invitant les citoyens à exiger d’être servis en français et d’exiger de travailler dans notre langue.

La langue de travail

La Loi 101 interdit à un employeur d’exiger de ses employés la connaissance de l’anglais à moins que cela soit strictement nécessaire.

En somme, pour franciser les milieux de travail, la Loi 101 exige l’unilinguisme français par défaut.

À tort ou à raison, 63 % des entreprises montréalaises exigent de leurs employés la connaissance de l’anglais. Et dans certains cas (notamment les entreprises fédérales), on embauche fréquemment des anglophones unilingues. Ce qui a pour effet de faire de l’anglais la langue de travail plutôt que le français.

Lorsque le ministre Roberge demande aux travailleurs francophones d’exiger de travailler dans leur langue, que veut-il dire exactement ?

Veut-il dire que, lors d’une entrevue d’embauche, celui qui aspire à un poste fasse savoir à l’employeur qu’il refusera de parler autre chose que le français ? Ou qu’il acceptera de parler anglais uniquement selon son bon vouloir ?

Veut-il dire que ceux qui ont déjà un emploi devraient dorénavant refuser de parler autre chose que la langue de Molière ?

Concrètement, je n’arrive pas à comprendre ce que veut dire ‘exiger de parler le français’ pour celui qui n’a généralement aucun recours s’il est congédié sauf de porter plainte au Tribunal du travail et d’attendre deux ou trois ans avant que sa cause soit entendue.

La langue de service

Notre ministre ponce-pilate veut remettre la défense du français entre les mains du citoyen. Bien.

Si le ministre veut que les citoyens aient la responsabilité de faire respecter la Loi 101, qu’il leur en donne les moyens, notamment l’accès direct aux tribunaux.

En d’autres mots, sans passer par la plainte à l’Office québécois de la langue française. Une plante qui, dans l’immense majorité des cas, ne donne rien.

Lorsque l’État transfert ses responsabilité sans transférer ses moyens répressifs, cela veut dire : arrangez-vous avec vos troubles.

Au contraire, il lui suffit de faire adopter une loi qui exempte, par exemple, le client de payer la note d’un restaurant s’il a été servi en anglais et c’est certain que les choses bougeront rapidement.

Pour défendre le français au Québec, les vœux pieux ne suffisent pas. Il faut que la personne responsable de cette défense (le ministre ou le peuple) dispose d’un pouvoir de coercition parce que cela ne se fera pas tout seul.

Conclusion

En théorie, le gouvernement québécois ne devrait rien dépenser du tout pour la francisation des néoQuébecois; à l’exception des réfugiés, aucun immigrant ne devrait mettre les pieds au Québec, sans connaitre préalablement le français.

Le message devrait être :

Bienvenue chez nous. Nous sommes heureux de vous accueillir alors que nous manquons de bras et de talents.

Toutefois, vous devez absolument prendre racine chez nous en français puisque nous refusons de devenir des étrangers dans notre propre pays.

En se dotant d’une politique linguistique couteuse et inefficace, la CAQ la soumet aux vicissitudes de la situation budgétaire de l’État québécois.

Les quinze ans de laisser-faire libéral auront donc été suivis par six ans d’hésitation caquiste.

Indépendamment de la question qui leur sera posée, la véritable question à laquelle les Québécois auront à répondre au prochain référendum sera, implicitement : «Préférez-vous affronter les tumultes d’une accession à l’indépendance ou renoncer à l’héritage de vos ancêtres et vous réfugier dans le confort d’une lente ‘louisianisation’ menant à l’extinction du peuple francoQuébécois ?»

Bref, c’est l’indépendance ou la mort.

Références :
Avec sa publicité sur la défense du français, le gouvernement Legault nous dit: «Débrouillez-vous», selon le Mouvement Québec français
Immigrants’ spouses ‘must speak English before entering UK’
La convergence culturelle : communion et symbiose
L’été est la saison des ‘p’titres vites’ : la CAQ manque d’argent pour franciser
L’immigration au Québec : enfin de bonnes décisions !
Manquer à ses promesses en francisation
Québec lance une nouvelle campagne publicitaire pour faire la promotion du français

Paru depuis : L’offre en francisation se réduit à Montréal, Granby et Sherbrooke (2024-10-17)


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Verser le sang des Français pour une noble cause

Publié le 16 septembre 2024 | Temps de lecture : 3 minutes

Depuis le début de la guerre russo-ukrainienne, c’est un secret de polichinelle que des techniciens occidentaux sont au front pour aider les soldats ukrainiens à utiliser le matériel militaire de pointe fourni à l’Ukraine par les pays de l’Otan.

Le 21 février 2024, au cours d’une réunion informelle tenue à l’Élysée, le président de la République — un verre de whisky à la main nous précise Le Monde — déclarait à ses collaborateurs :

De toute façon, dans l’année qui vient, je vais devoir envoyer des mecs à Odessa.

On peut trouver de bonnes raisons qui justifient le déploiement de l’armée française dans cette ville et pas ailleurs.

Mais Emmanuel Macron, lui, ne s’est jamais expliqué.

Et parce que sa motivation est demeurée secrète, aucun autre pays occidental n’a été convaincu de l’opportunité de déployer leurs armées en Ukraine.

Dans un autre ordre d’idée, la fin de semaine dernière, Gabriel Attal effectuait son premier voyage à l’Étranger depuis qu’il n’est plus premier ministre de France.

En plus de participer vendredi dernier à Kyiv au Yalta European Strategy Forum, monsieur Attal s’est rendu le lendemain à Courisove (ou Kurisove), un village de sept-mille habitants situé à 50 kilomètres au nord-est d’Odessa.

Pourquoi ? Pour y visiter le château de Couriss, construit par ses nobles ancêtres vers 1810. Confisqué à la Révolution russe par les Bolchéviques, le château est actuellement l’objet de rénovations en vue de le transformer en gite écotouristique.

En raison de l’intérêt que M. Attal lui porte, on peut présumer que le château a été restitué à sa famille par les autorités ukrainiennes.

Bref, le peuple français est chanceux d’être dirigé par des gens qui ne se placent jamais en conflit d’intérêts ou en apparence de conflit d’intérêts.

Références :
En Ukraine, Gabriel Attal à la recherche de son indépendance et de ses châteaux d’Odessa
Guerre en Ukraine : Macron prêt à « envoyer des mecs à Odessa”
Guerre en Ukraine : rencontres politiques, pèlerinage familial… Pourquoi Gabriel Attal s’est rendu à Kiev et en mer Noire
Les cousins royaux de Gabriel Attal et ses nobles origines
Ucrania

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’Inde, pays au potentiel bridé

Publié le 16 septembre 2024 | Temps de lecture : 4 minutes

Classée selon son produit intérieur brut, l’Inde se trouve au cinquième rang (3,8 mille milliards$), loin derrière les États-Unis (26,2 mille milliards$) et la Chine (21,6 mille milliards$).

Autrefois, la Chine freinait sa croissance démographique grâce à sa Politique de l’enfant unique. En raison de ce qui en coute de nos jours pour élever un enfant en Chine, cette politique a été abandonnée parce que devenue superflue.

L’Inde n’a pas cherché à le faire. Si bien qu’elle est devenue récemment le pays le plus populeux au monde.

De plus, le taux de croissance de l’économie de l’Inde (6,2 % en 2023) dépasse celui de la Chine (4,7 %) et des États-Unis (2,1 %).

Si bien que certains prévoient que l’Inde deviendra bientôt la 3e puissance économique du monde, dépassant l’Allemagne et le Japon, deux pays qu’elle talonne de près.

En effet, cela est probable.

D’abord parce que l’Allemagne, pour plaire à Washington, a adopté contre la Russie des sanctions économiques très préjudiciables à sa propre économie et qui plomberont celle-ci pour une décennie. À moins d’un renversement de l’élite politique qui la dirige.

Pour ce qui est du Japon, le vieillissement de sa population et la fermeture raciste de ses frontières empêchent ce pays de bénéficier de l’apport de sang neuf. En plus, en proportion de son économie, c’est le troisième pays le plus endetté au monde (après l’Ukraine et le Soudan, ravagés par la guerre).

L’Inde les dépassera parce qu’elle les talonne de près. Il en est autrement des deux premières puissances économiques mondiales.

Avec son taux de croissance de 4,7 %, l’économie chinoise s’est accrue de 1 017 milliards$ en 2023 alors que l’économie de l’Inde, avec son taux de croissance de 6,2 %, ne s’est accrue que 237 milliards$, soit quatre fois moins.

Á l’avenir, le taux de croissance de l’Inde devra être considérablement plus élevé si ce pays espère rejoindre les deux pays plus puissants qu’elle… à moins d’une Troisième Guerre mondiale au cours de laquelle ses deux principaux rivaux s’entredéchireront.

Les deux handicaps insurmontables de l’Inde sont son système de castes et sa misogynie.

L’Inde est la capitale mondiale du viol. Même accompagnées, les travailleuses de ce pays empruntent tous les jours les transports en commun à leurs risques et périls.

Or un pays ne peut atteindre son plein potentiel économique en se privant du talent des femmes, c’est-à-dire de la moitié de sa population.

Quant à son système de castes, même Gandhi fut incapable de le réformer en profondeur, en dépit du mépris qu’il entretenait pour lui.

Malgré la législation qui l’interdit, la discrimination entre les castes prévaut toujours parce qu’elle est basée sur des textes jugés sacrés.

Actuellement, ce n’est pas le président nationaliste du pays, Narendra Modi, qui osera s’y attaquer.

En raison du fanatisme religieux qui prévaut dans ce pays, tout dirigeant politique qui tenterait, concrètement, de l’abolir serait assassiné.

Le résultat, c’est que jamais un ouvrier de ce pays n’acceptera d’obéir aux ordres de quelqu’un issu d’une classe inférieure à la sienne.

Avec sa population de 1,4 milliard de personnes, l’Inde est déjà un formidable marché de consommation. Mais elle restera toujours une puissance industrielle bridée par ses traditions d’une autre époque.

Références :
Castes en Inde
Classement PIB 2024 : quels sont les pays les plus riches du monde ?
Fin de la politique de l’enfant unique en Chine
Inde : le pays du viol
Le cout de la dé-Merkellisation de l’Allemagne

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’Affaire de la ruelle et le contrôle du message

Publié le 15 septembre 2024 | Temps de lecture : 6 minutes


Pour consulter en ordre chronologique tous les textes de cette série consacrée à l’Affaire de la ruelle, veuillez cliquer sur ceci.

Autrefois, il suffisait d’attendre le jugement d’un tribunal pour connaitre les causes exactes d’un accident.

En octobre 2020, un conducteur a dévié de sa course et a frappé dans le dos (à 80 km/h) une vieille dame qui marchait paisiblement sur le trottoir.

Le tribunal a classé l’affaire sans suite. Il a conclu que sa mort avait été causée par un arrêt cardiaque — Remarque : normalement, le cœur cesse de battre quand on meurt — alors que toute la preuve, sauf le témoignage de l’accusé, démontrait que ce dernier s’était endormi au volant.

Bref, lorsqu’un piéton est tué lors d’un accident, la meilleure source de renseignement est le rapport de police. Sauf, évidemment, s’il a été écrasé par une autopatrouille… ce qui arrive rarement.

À partir des rapports de police reproduits par nos quotidiens (notamment le Journal de Montréal), on pouvait savoir autrefois non seulement le lieu d’un accident — généralement une intersection que le lecteur pouvait éviter s’il la jugeait dangereuse — mais également les détails précis quant à la traversée du piéton et quant à la direction de la voiture impliquée.

À partir de ces détails, on pouvait déterminer, par exemple, que la cause du décès du 19e piéton en 2019 à Montréal, c’était la durée de traversée trop courte laissée aux piétons par les feux de circulation à cette intersection.

Malheureusement, depuis quelque temps, on peut noter un appauvrissement des rapports de police au sujet des accidents qui impliquent des piétons. Ce n’est pas le résultat d’une pénurie d’effectifs; on veut en dire le moins possible.

L’exemple le plus éloquent est l’Affaire de la ruelle.

Le communiqué émis par la police est vague quant au lieu de l’accident. Et tout ce qu’on sait, c’est que le conducteur de 29 ans a été admis à l’hôpital pour choc nerveux et que le vieillard de 79 ans est mort écrasé par la voiture.

Plus suspecte encore est l’attitude du poste de police de quartier No 20 où la policière était plus intéressée à voir ce que je savais déjà qu’à me fournir la seule chose que je lui demandais; me confirmer l’endroit précis du lieu de l’accident.

Dans la mesure où celui-ci est survenu sur la voie publique, cette information n’est jamais confidentielle.

Cette préoccupation à ‘contrôler le message’, vient-elle de la haute direction du Service de police de la ville Montréal ou, encore plus haut, de l’administration municipale de Valérie Plante ?

Ce qui nous incite à présumer que cela vient de la mairesse, c’est l’annonce récente de sa décision d’interdire les commentaires sur son compte sur X, invoquant l’incivilité des commentaires qu’elle y reçoit.

Dans le cas d’X, la limite de 280 caractères imposée aux commentaires fait en sorte qu’il est beaucoup plus facile d’y publier une courte appréciation générale (favorable ou non) que d’expliquer les raisons qui la justifient.

Lorsque Valérie Plante est arrivée au pouvoir, elle représentait un vent de fraicheur à l’hôtel de ville; première mairesse, déclaration faisant de Montréal ville-refuge pour les migrants, promesse de construire quatre-mille logements sociaux, désir de favoriser l’inclusion et la diversité, etc. Bref, que de bons sentiments.

Si bien que les messages sur X étaient des ‘Bravo !’ et des ‘Je t’aime Valérie’.

Après sept ans de promesses suivies de mesures homéopathiques (notamment quant au logement social), le charme de départ fait place aux incivilités.

Aucune personnalité publique de premier plan ne devrait perdre son temps à lire les messages qu’elle reçoit sur les médias sociaux. Supprimer les messages qui doivent l’être et transmettre les bonnes idées des citoyens est la tâche de ses conseillers politiques et de ses faiseurs d’image.

Avant d’aller plus loin, permettez-moi de définir deux néologismes.

‘Troll’ est le nom donné aux internautes qui publient des messages destinés à semer la zizanie parmi les participants d’un forum de discussion. Le mot peut aussi désigner leurs messages.

‘Boomer’ (abrégé de babyboumeur) sert à qualifier péjorativement les participants présumés âgés. C’est l’équivalent de les apostropher en leur disant ‘Hey, le vieux’.


 
Le deuxième message ci-dessus est un troll.

Il a été écrit soit par un supporteur aveugle de Mme Plante ou, au contraire, par un adversaire qui cherche à manipuler ses critiques en leur faisant croire que les partisans de la mairesse sont de grossiers personnages.

Je ne vous cacherai pas que le message de Charles Antoine (c’est peut-être un pseudonyme) fut ma motivation première à vérifier s’il était exact que la ville de Montréal, depuis longtemps, a installé des dos-d’âne partout où il le fallait.

Grâce à lui, cela m’a permis de constater que l’arrondissement Ville-Marie (dirigé par Mme Plante) porte une lourde responsabilité dans la mort de l’inconnu de l’Affaire de la ruelle.

Comme cela fut le cas au sujet du décès de la petite Mariia Legenkovska, survenu lui aussi dans l’arrondissement Ville-Marie. Et des morts dans l’incendie de la place d’Youville, située également dans le même arrondissement.

Tous ces morts commencent à faire un peu trop à mon gout, madame la mairesse d’arrondissement.

Ce sont des décès qui ne seraient probablement pas survenus si vous aviez fait ce pour quoi vous êtes payée.

Références :
Brigadière scolaire happée par une automobiliste
Le briquet et l’essence
Le 19e mort
Le feu à la place d’Youville : pour la scission de l’arrondissement Ville-Marie
Le laisser-faire de l’administration Plante face aux chauffards
Un dix-huitième piéton mort à Montréal en 2022
Valérie Plante défend son choix de bloquer les commentaires sur ses réseaux sociaux

Complément de lecture : « Il est mort tout seul dans le froid »

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| L’Affaire de la ruelle, Politique municipale, Sécurité des piétons | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Rebondissement dans l’Affaire de la ruelle

Publié le 14 septembre 2024 | Temps de lecture : 4 minutes


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La véritable ruelle de l’accident

Cet après-midi, je suis retourné sur les lieux de l’accident de mercredi dernier dans l’espoir d’interroger des témoins qui pourraient me révéler des détails intéressants à ce sujet.

J’en ai rencontré deux. Tous deux demeurent dans la tour résidentielle qu’on aperçoit à droite sur la première photo ci-dessus.

À ma stupéfaction, ceux-ci m’ont appris que l’accident n’avait pas eu lieu dans la ruelle à l’est de la rue Mackay, mais dans une impasse de l’autre côté de la rue, légèrement plus au sud.

L’imbroglio vient du fait qu’à la question “Pourriez-vous me confirmer que l’accident a bien eu lieu dans la ruelle située [à tel endroit]” la policière au poste de quartier No 20 a fait semblant de tout ignorer au sujet d’un accident mortel survenu tout près de ce poste de police de quartier.

J’ai eu beau lui donner tous les détails du communiqué émis par la police, elle prétendait toujours ne rien savoir. En supposant que cela avait été le le cas, elle n’a pas consulté l’ordinateur devant elle.

C’est quand la policière m’a demandé “Pourquoi vous voulez savoir ça ?” que j’ai compris que je n’obtiendrais jamais la confirmation que j’attendais d’elle.

Si j’avais demandé l’adresse personnelle de la victime ou celle du conducteur qui l’a tuée, je comprendrais le refus de fournir ces précisions.

Mais quand un accident a lieu sur la voie publique, ce lieu n’est jamais confidentiel.

La deuxième raison de cet imbroglio, c’est que je ne voyais pas pourquoi un conducteur — même poursuivi par des gens qui lui voudraient du mal — s’engouffrerait rapidement dans une impasse où il serait pris en souricière.

Revenons à nos témoins.

La première, une Francophone, n’a pas été témoin de l’accident. Mais elle est catégorique quant à l’endroit où il est survenu; ce soir-là, elle a vu les autos de police, l’ambulance, et la foule de curieux qui s’est formée sur la rue Mackay autour de l’entrée de l’impasse. Elle ignorait que la victime en était morte.

Le deuxième témoin est un jeune Québécois d’origine marocaine. Lui aussi m’a confirmé le lieu véritable de l’accident. De plus, il m’a précisé que les panneaux orange, de chaque côté de l’impasse, étaient bien là au moment de l’accident.

Mais cette ruelle, était-ce bien une impasse ?

Poursuivant mon enquête, je me suis rendu compte qu’au fond de la ‘ruelle barrée’, on pouvait tourner à gauche et poursuivre sa route dans une ruelle perpendiculaire qui aboutit au boulevard de Maisonneuve. Aucune d’entre elles n’a de dos-d’âne.

Et en tournant plutôt à droite, on accède au stationnement souterrain de la tour résidentielle. En d’autres mots, soir et matin, tous les automobilistes qui habitent cette tour empruntent l’une ou l’autre de ces ruelles.

Dans ce cas-ci, les dos-d’âne ralentiraient la vitesse des conducteurs pressés de rentrer chez eux en fin de journée.

Le communiqué de la police au sujet de l’accident précise :

Selon plusieurs témoins, la collision est survenue vers 21 h alors que le septuagénaire se trouvait déjà étendu au sol…

Cela signifie qu’avant l’accident, plusieurs personnes ont vu le septuagénaire gisant au sol, n’ont pas tenté de le réveiller — ce que je n’aurais pas fait moi-même par crainte qu’il soit violent — mais surtout, ne se sont pas donné la peine d’appeler la police pour que des agents (ou des travailleurs sociaux) amènent cette personne dans un lieu sécuritaire.

En est-on rendus là, à être complètement indifférent au sort des autres ? Au point que la mort d’un itinérant (en supposant que ce soit le cas) ne mérite qu’un vague communiqué de police de cinq paragraphes ?

Mourir est un évènement triste. Mourir dans l’indifférence totale est pathétique.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les ruelles non sécuritaires de Ville-Marie

Publié le 13 septembre 2024 | Temps de lecture : 3 minutes

Introduction

L’arrondissement Ville-Marie comprend le Centre-ville et le Vieux-Montréal. Autrefois, cet arrondissement possédait son propre maire de proximité.

Mais Mme Plante préfère diriger simultanément la mairie de Montréal et la mairie de cet arrondissement. Ce qui lui permet d’empocher deux salaires.

Malheureusement, tout cela est trop pour une personne.

D’où la multitude de cas où la mairesse apprend, en lisant les journaux, ce qui se passe chez elle.

Des raccourcis dangereux

Vers 21h mercredi soir dernier, un véhicule a écrasé mortellement un vieillard qui gisait par terre dans une ruelle de l’arrondissement Ville-Marie.

Parallèle à la rue Sherbrooke et un peu au sud de celle-ci, cette ruelle, longue d’environ 75 mètres, relie les rues Mackay et Bishop.

Ces jours-ci, de grands travaux sont effectués à proximité, sur la rue Sainte-Catherine (plus au sud). Ce qui perturbe la circulation et incite les conducteurs pressés à utiliser des raccourcis, dont l’emprunt des ruelles.

Y placer des dos d’âne ralentirait la vitesse et rendrait ces raccourcis moins attrayants.

Ayant fait cette suggestion sur le site de Radio-Canada, un internaute a soutenu que les dos d’âne étaient monnaie courante dans les rues de Montréal.

Dans la ruelle qui passe derrière mon appartement (dans le quartier d’Hochelga-Maisonneuve), on trouve un dos-d’âne fonctionnel à son embouchure. Mais l’asphalte des autres s’est ramolli au cours des canicules successives. Si bien que ceux-ci ont été aplanis par le passage des voitures.

Ce qui, dans ma ruelle, n’a pas d’importance puisqu’il y est impossible d’y faire de la vitesse en raison du très mauvais état de la chaussée.

Mais qu’en est-il dans la ruelle où ce vieillard a été écrasé ?

La ruelle dont il est question

On peut imaginer qu’il soit difficile, la nuit, de distinguer une forme humaine sur la voie publique lorsque celle-ci est irrégulière et rapiécée de différentes couleurs de bitume. Comme c’est le cas de la grande majorité des ruelles de Montréal.

En me rendant sur place, je m’attendais à cela.

Au contraire, de toute évidence, le pavage de cette ruelle a été refaite il y a peu de temps; sa surface est relativement lisse et de couleur uniforme sur toute sa longueur.

Sur la photo ci-dessus, le jet de lumière permet de voir la régularité de la surface de cette ruelle, plate et horizontale.

Ce qu’il faut retenir, c’est que cette ruelle est dépourvue de dos-d’âne; rien ne s’oppose à ce qu’on y circule le plus rapidement possible.

Précisons toutefois qu’à l’entrée, l’asphalte est légèrement plus sombre sur une section perpendiculaire. Comme s’il y avait déjà eu un dos-d’âne, retiré depuis, pour ne pas nuire au passage des voitures et des camions.

Dans les six autres ruelles que j’ai arpentées dans les environs, aucune n’avait de dos-d’âne.

Référence : Un septuagénaire meurt après avoir été frappé par un véhicule à Montréal

Pour consulter en ordre chronologique tous les textes de cette série consacrée à l’Affaire de la ruelle, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le multiculturalisme et la guerre des diasporas au Canada

Publié le 12 septembre 2024 | Temps de lecture : 8 minutes

Introduction

Chaque fois que de la violence éclate dans les banlieues parisiennes, la presse britannique s’empresse d’en imputer la cause à la laïcité française, accusée d’être antimusulmane.

En contrepartie, lorsque des conflits interethniques surgissent dans les villes ouvrières de Grande-Bretagne, les quotidiens français en concluent que c’est la preuve de l’échec du multiculturalisme à assurer la coexistence pacifique des groupes ethniques de ce pays.

Dans tous les cas, c’est souvent une bavure policière ou une exaspération profonde liée au profilage racial exercé par les forces de l’ordre qui est à l’origine du conflit. Bref, la cause est interne à ces pays.

Ce qui est nouveau depuis quelque temps, ce sont les conflits interethniques qui résultent de guerres à l’Étranger.

Plus précisément, le conflit israélo-palestinien et, dans une moindre mesure, la guerre russo-ukrainienne alimentent des affrontements entre concitoyens canadiens.

Contenir la haine

L’expérience des deux Guerres mondiales nous enseigne que lorsque deux pays s’affrontent militairement, la diabolisation de l’autre n’est pas limitée aux dirigeants du pays ennemi, mais s’étend à toute sa population.

Parce qu’au final, le soldat doit obéir aveuglément à l’ordre de tirer ou de bombarder, sans le filtre de sa conscience. Et pour qu’il devienne une simple machine à tuer, cette détestation doit s’étendre à chacun des soldats du pays ennemi, voire à n’importe quel de ses citoyens.

Israël et l’Ukraine sont des alliés militaires du Canada aux prises avec un conflit armé. Pour faire accepter aux contribuables les sommes que le Canada consacre à les aider, Ottawa doit diaboliser leurs adversaires. Ce qui s’appelle la fabrication du consentement.

Mais voilà que cette stratégie dérape.

La haine des Russes et de leur culture

Au lieu de simplement haïr Vladimir Poutine, une certaine partie des Canadiens se sont mis à haïr également leurs concitoyens de descendance russe et à s’attaquer aux entreprises qu’ils possèdent au pays.

De plus, sous la menace d’internautes anonymes, le milieu de la culture se voit dans l’obligation d’annuler des spectacles mettant en vedette des Russes ou des artistes canadiens de descendance russe.

Au lieu d’en appeler au calme, les dirigeants canadiens poussent leur aveuglement jusqu’à applaudir au Parlement un ex-soldat d’une division ukrainienne pro-nazie.

Plus grave encore, la vice-première ministre du Canada réclamait récemment qu’un documentaire portant sur l’armée russe soit retiré de la programmation du Festival international du film de Toronto.

En raison de son sujet pointu et de sa durée de plus de deux heures, ce film n’était pas destiné à intéresser un large public, même en temps de paix.

Si la projection, prévue demain, devait être maintenue, le cri de ralliement hostile de Chrystia Freeland, propagée sur les médias sociaux, mettra en danger la sécurité des festivaliers qui choisiront de le voir.

Par cette tactique, la vice-première ministre canadienne accepte à l’avance de porter l’odieux de la violence qu’elle aura suscitée. De cette manière, elle se montre digne de son grand-père pro-nazi. Ce dernier n’a jamais tué de Slaves; il a simplement encouragé les autres à le faire.

La haine contre les Canadiens de descendance juive

Depuis l’attaque du Hamas en Israël et la réplique massive de ce dernier, plus d’une centaine d’institutions juives au pays ont été la cible de méfaits.

De plus, sur un bon nombre de campus à travers le pays, des manifestants palestiniens, appuyés par des sympathisants, crient des injures à l’égard de manifestants de descendance israélienne. Et inversement. Comme s’ils étaient citoyens de pays différents.

Ici encore, la haine entre Canadiens est inacceptable. Peu importe l’ethnie concernée et ses sympathies légitimes à l’égard de ses co-religionnaires à l’Étranger.

Il y a deux semaines, cinquante-deux membres arabes et musulmans du Parti libéral du Canada ont annoncé publiquement leur refus d’aider leur parti à gagner une prochaine élection partielle au Québec. C’est leur choix.

Ceux-ci écrivent : « Vous ne pouvez pas profiter de notre travail au pays tout en perpétuant notre déshumanisation à l’étranger.»

Aucun Arabe et aucun Musulman canadien n’est déshumanisé à l’Étranger.

Quand les signataires parlent de leur déshumanisation à l’Étranger, ils parlent en tant que membres du peuple palestinien ou d’un des peuples arabes dont ils se réclament.

En somme, ils se voient d’abord et avant tout comme des membres d’une diaspora au Canada.

De la même manière, les Palestiniens qui protestent à McGill sont en bonne partie des étudiants américains ou canadiens-anglais dont la loyauté première est à l’égard de leur peuple au Proche-Orient et non à l’égard des Québécois qui subventionnent niaiseusement leurs études.

Conclusion

Depuis toujours, les recensements des États-Unis dénombrent les diverses ‘races’ qui peuplent son territoire (ci-dessous).

De manière générale, l’appartenance ethnique est la fondation sur laquelle sont édifiées les sociétés anglo-saxonnes; ce sont des sociétés inégalitaires et racistes au sein desquelles chacun doit demeurer à sa place.

Le multiculturalisme est la façade idéologique de ce tribalisme; il consiste à encourager les citoyens, non pas à se définir comme Canadiens avant tout, mais comme membres de sa tribu ethnique.

Plutôt que de promouvoir l’égalité de tous les citoyens aux yeux de l’État, le multiculturalisme exacerbe la tendance naturelle au repli ethnique et renforce le sentiment d’appartenance à sa tribu.

Comme en Inde, on aboutit donc à une série de castes régies par des tabous, dont l’interdiction d’accomplir des tâches réservées aux gens d’une caste différente de la sienne.

Par exemple, se porter à la défense des peuples autochtones est inacceptable pour les metteurs en scène (ex.: Robert Lepage), les enseignants universitaires (ex.: Alexandra Lorange) et les cinéastes (ex.: Michelle Latimer) qui n’appartiennent pas à la tribu appropriée.

Et puisque la politique d’Équité, de diversité et d’inclusion du fédéral est basée (entre autres) sur des considérations raciales, il est essentiel de débusquer ceux qui n’ont pas la pureté du sang requise.

Depuis un demi-siècle, le multiculturalisme se pare des attributs de la Vertu et de la Justice.

Mais il a suffi qu’éclatent des guerres beaucoup plus proches de nous, des guerres auxquelles certains Canadiens peuvent d’identifier, pour que le multiculturalisme mène à des affrontements tribaux entre Canadiens, voire à une fragmentation sociétale.

Ce n’est une coïncidence si les campements pro-palestiniens sont apparus d’abord aux États-Unis pour se répandre ailleurs en Occident et que la détermination des protestataires y a été plus grande; c’est qu’il s’agit d’une société fragmentée où le patriotisme ostentatoire n’est que de façade.

Comme en Ukraine, combien de millions de jeunes Américains préfèreraient se réfugier à l’Étranger (au Canada, par exemple) plutôt que de défendre leur pays s’il était attaqué ?

C’est ça, le multiculturalisme.

Références :
Des menaces et des alertes à la bombe visent plus d’une centaine de groupes juifs au pays
Détecter les « faux Autochtones » dans les universités
Documentaire sur des soldats russes en Ukraine : Chrystia Freeland s’indigne
Équité, diversité et inclusion : la nouvelle discrimination multiculturelle
Gaza : des employés du PLC menacent de boycotter la partielle
La convergence culturelle : communion et symbiose
La fabrication du consentement politique : un exemple américain
La guerre a changé la vie de Canadiens d’origine russe
Le grand-père de la vice-première ministre du Canada, un collabo nazi
Le marécage du multiculturalisme canadien
Le multiculturalisme ou le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes
Un historien du génocide face à Israël

Parus depuis :
Manifestations propalestiniennes sur les campus: Amira Elghawaby veut plus de profs musulmans (2024-09-13)
Le TIFF invoque des raisons de sécurité pour suspendre les projections de Russians at War (2024-09-13)

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au prix que nous payons pour appartenir au Canada, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Encore en mai au Jardin Botanique de Montréal

Publié le 11 septembre 2024 | Temps de lecture : 1 minute
Cognassier du Japon
Hélénie ‘Sahin’s Early Flowerer
Canard noir
Phlox paniculé
Benoîte
Vulnéraire
Ancolie gracieuse

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 40-150mm F/2,8 (4e, 5e, 6e et 7e photos) + multiplicateur de focale MC-14 (les trois premières photos)
1re photo : 1/200 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 70 mm
2e  photo : 1/1250 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 210 mm
3e  photo : 1/320 sec. — F/5,6 — ISO 250 — 190 mm
4e  photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 90 mm
5e  photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
6e  photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm
7e  photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 150 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel