Ma récolte de tomates cette année

Publié le 21 août 2023 | Temps de lecture : 5 minutes

Des débuts difficiles

Il y a trois ans, j’avais décrit sur ce blogue mes premiers pas à titre de jardinier urbain amateur.

Après deux ans de résultats médiocres, j’ai appris que la longueur excessive du pistil des variétés de tomates que je cultivais (des Minuit de Montréal et des Noire de Crimée) rendait difficile leur autofécondation.

À défaut de bourdons, rares dans mon quartier, la solution était de donner régulièrement des chiquenaudes (qu’on appelle ‘pichenottes’ au Québec) sur les bouquets de fleurs afin de favoriser leur fécondation.

Grâce à cette technique, ma récolte de l’an dernier s’annonçait prometteuse quand une infection de mildiou poudreux, apparue en aout, décima mes plants.

De la tomate à la tomate cerise

Frustré par mes demi-succès antérieurs, j’ai donné cette année une dernière chance aux Minuit de Montréal. Mais je n’en ai cultivé qu’un seul plant. Au cas où…

Dans mes autres pots de douze pouces (environ 30 cm), j’ai plutôt planté des tomates cerises. Et ce, à partir de graines recueillies sur des tomates cerises savoureuses achetées à l’épicerie : deux aux fruits jaunes et une variété aux fruits orange.

Cette année, lorsque mes plants avaient chaud, j’évitais de pulvériser de l’eau sur leur feuillage mou : je les abreuvais au sol afin d’éviter l’apparition de moisissure.

Mon seul problème fut un début de nécrose apicale observé sur quelques-unes de mes tomates Minuit de Montréal. Ce problème est causé par une carence en calcium.

Dans son cas, les écailles d’œuf broyées que j’avais placées dans mes pots ne suffisaient pas. Ce problème cessa après avoir arrosé le plant malade de yogourt dilué dans de l’eau.

Cette année, mon premier fruit fut une tomate cerise jaune cueillie le 2 juillet dernier.

Bientôt, chaque jour, trois fruits arrivaient à maturité. Et mon plaisir était alors se sortir sur mon balcon, de choisir celles qui étaient parfaitement mures et de les déguster comme si chacune d’elles était hors de prix.

Mais quand tout va bien, une récolte devient exponentielle. Si bien qu’au moment où ces lignes sont écrites, plus d’une dizaine de fruits arrivent à maturité quotidiennement.

Les changements techniques

Cette année, j’ai décidé de traiter mes plantes comme des machines à fruits et non comme des animaux de compagnie capricieux.

Ce qui fait que j’ai impitoyablement taillé mes plants dès qu’ils atteignaient une certaine hauteur.

De plus, dès la fin juillet, j’ai systématiquement retiré les bourgeons de fleurs; ces plants ont été mis en terre au début du mois de mars. Après cinq mois, c’est trop tard pour débuter de nouveaux fruits.

Et surtout, je me suis acheté de l’engrais à tomates.

Wow ! Quelle différence. Mon plant de Minuit de Montréal est comme sur les stéroïdes; au lieu d’un frêle tronc qui s’étire et qui allonge vers le haut, c’est une plante trapue au feuillage compact et qui, à lui seul, me donne autant de fruits que les trois plants de ce cultivar que je cultivais autrefois.

Ceci étant dit, permettez-moi de vous présenter mes variétés.

Présentation des tomates cerises
 


 
La première variété porte des fruits de couleur aubergine et jaune. Ceux-ci atteignent leur maturité par grappes entières plutôt que de fruit en fruit.

Son feuillage est composé de feuilles plates qu’on ne voit presque pas lorsqu’on regarde la plante de profil puisque toutes ses feuilles sont tournées vers le soleil.

Enrobés d’une peau mince, ses fruits sont très légèrement mous à la pression, comme des ballons qu’on n’aurait pas gonflés au maximum. Si bien que cette peau se déchire si on laisse les fruits murir trop longtemps.

En bouche, ces tomates cerises éclatent comme des boules de jus. Leur gout est délicat, peu acide et sucré.
 


 
La deuxième variété porte des fruits orange qui arrivent à maturité les uns après les autres.

Les fruits font fermes, acidulés et extrêmement savoureux. Oubliez les tomates d’épicerie qui goutent le tofu; nous sommes à des années-lumière en matière de saveur.
 

 
La troisième variété donne des fruits d’un jaune légèrement orangé.

Tout aussi fermes, ceux-ci sont moins acides, mais encore plus sucrés. En les croquant, ces fruits provoquent en bouche une explosion de saveurs qui ne rappellent pas du tout la tomate, mais plutôt d’autres fruits (le kiwi et le melon, entre autres).

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 60mm Macro F/2,8
1re photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 70 mm
2e  photo : 1/125 sec. — F/8,0 — ISO 1000 — 60 mm
3e  photo : 1/125 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 60 mm
4e  photo : 1/125 sec. — F/8,0 — ISO 500 — 60 mm
5e  photo : 1/125 sec. — F/8,0 — ISO 1000 — 60 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les montagnes « françaises »

Publié le 19 août 2023 | Temps de lecture : 5 minutes


 
Lors de mon premier voyage à Paris, effectué en octobre 2003, j’habitais dans un monastère situé dans le quartier des Champs-Élysées, plus précisément sur l’avenue de Friedland. Cette avenue commémore une importante victoire des armées napoléoniennes contre les Russes, le 14 juin 1807, au port allemand de Friedland.

Dans le quartier se trouve également la rue Balzac. Celle-ci traverse l’avenue de Friedland à proximité du monastère. Cette rue ne fait pas que contribuer à la célébrité d’un auteur déjà si honoré de son prénom, mais rappelle aussi la maison qu’il occupa tout près, à l’intersection des rues aujourd’hui appelées respectivement Beaujon et Balzac. À l’origine, il s’agissait d’une garçonnière que Nicolas Beaujon, banquier à la Cour de Louis XVI, s’était fait construire dans un endroit alors peu développé de Paris, afin d’y recevoir les demoiselles avec lesquelles il entretenait des relations très amicales, loin des bruits et des regards si indiscrets de ses concitoyens. Après quelques décennies, les charmes fanés de sa personne ne réussissant plus à attirer la chair fraiche dont il raffolait tant, le banquier y fit construire des montagnes « françaises », ancêtres de nos montagnes russes. Utiliser un parc d’attractions à cette fin était original et remporta quelques succès. L’idée fut d’ailleurs reprise beaucoup plus tard par un chanteur pop américain.

Après la mort de Beaujon, la propriété devint un lieu de divertissement avec des cabarets populaires, des boutiques et des attractions qui connurent un engouement jusqu’en 1824. Après le déclin des lieux, Balzac s’en porta acquéreur en 1846. Puis, hélas, nouvel abandon après la mort de l’écrivain survenue en 1850. En 1874, le site fut acheté par la veuve de Salomon Rothschild, la baronne Adèle, qui rasa le tout pour y construire un hôtel particulier dans le style Louis XVI. Cet hôtel abrite aujourd’hui le Centre national de la photographie. Dans un quartier où chaque mètre carré possède une valeur immobilière importante, l’hôtel Solomon-Rothschild se pare d’un écrin de verdure qui donne une idée de la fortune d’une des plus riches familles d’Europe.
 

 
Face à ce site, lieu de tant de plaisirs coupables, se dresse aujourd’hui le monastère où j’habitais et dont la façade austère est percée de vitraux qui laissent pénétrer la lumière sans rien révéler des environs. Il serait facile d’y voir là une silencieuse réprobation des pères du Saint-Sacrement à l’égard du voisinage. En réalité, il n’en est rien puisque le monastère, dont la chapelle date de 1876, a été construit bien après que les environs aient cessé d’être des lieux de perdition.

À proximité du monastère, plus précisément à l’intersection de la rue Balzac et de l’avenue de Friedland, se trouve la brasserie Le Balzac. C’est dans ce bistro que je pris mon premier repas parisien.

Transporté de l’aéroport à Paris par un car d’Air France — dont l’itinéraire se termine à l’Arc de Triomphe — j’avais trainé mes valises jusqu’à ce restaurant. J’avais pris place à l’extérieur, à l’une de ces tables désertées à cette époque de l’année en raison du temps plus frais.
 

 
Au menu, je m’étais laissé tenté par un veau au romarin. Il s’agissait de trois pyramides de veau nappées d’une sauce blanche parfumée au romarin. Avec un peu d’imagination, on aurait pu penser à des montagnes « françaises » en hiver. Chacune de ces pyramides mesurait bien huit centimètres de haut. Au total, cela représentait donc une portion relativement copieuse de viande. Celle-ci était tendre au point que j’utilisai peu le couteau à ma disposition.

Le début de chaque bouchée était dominé par la sauce. Si le romarin y avait été encore plus présent, c’eût été vulgaire. On y avait donc utilisé cet épice à la limite du bon gout. Par conséquent, la première impression gustative était le parfum résineux prononcé du romarin qui s’estompait progressivement au fur et à mesure qu’on avalait la sauce. À l’extinction de celle-ci, se révélait le gout délicat des sucs de la viande. Au creux des impulsions gustatives, après une mastication qui n’avait laissé que les fibres broyées du muscle de l’animal, il suffisait de prendre une gorgée de vin rouge — une seule, à ce moment précis — pour que les effluves parfumés du Côte-du-Rhône-Village vous emplissent soudainement la bouche. À l’occasion de ce bain buccal, l’acidité du vin nettoyait et excitait les papilles gustatives, régénérait le gout et le préparait à la bouchée suivante.

Le repas fut donc une suite toujours renouvelée de ces parfums. Éberlué à la fin par cette succession de contrastes — à défaut de l’être par le vin — je quittai Le Balzac dans cet état de béatitude que partageaient probablement les invitées du banquier Beaujon après l’essai des manèges qui réussissaient si bien à les étourdir.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les portes dérobées de Windows™

Publié le 18 août 2023 | Temps de lecture : 3 minutes

Avant la commercialisation de Windows™ XP en 2001, Microsoft rejetait la faute des bogues dont se plaignaient les utilisateurs d’ordinateurs de type IBM-PC sur le dos des applications qui fonctionnent sous son système d’exploitation.

Après 15 ans de déni, il suffisait de migrer vers Windows™ XP pour que toutes ces applications ‘mal conçues’ fonctionnaient soudainement beaucoup mieux et dans certains cas, parfaitement bien.

Windows™ Vista, paru l’année suivante, était encore plus stable. Malgré cela, une fuite survenue tôt après sa commercialisation avait révélé que Microsoft en avait répertorié secrètement 23 000 bogues.

Lorsqu’on consulte la liste permanente des vols de données par l’internet, il faut savoir que tous ces organismes ou compagnies fonctionnaient sous Windows™.

Malgré les innombrables cataplasmes que Microsoft a publiés depuis 38 ans afin de colmater les failles sécuritaires de Windows™, celui-ci laisse toujours, d’une manière ou d’une autre, les ordinateurs à la merci des pirates.

Microsoft n’a jamais caché qu’elle laisse des portes dérobées afin de permettre à ses techniciens d’accéder aux recoins les plus secrets de Windows™. Et ce, afin d’aider ceux qui contactent son assistance technique.

Alors qu’Apple répare les vulnérabilités de son système d’exploitation dès qu’on les lui signale, Microsoft met toujours plus de temps puisque ce dernier doit non seulement bloquer la porte dérobée découverte, mais également décider de l’endroit où une nouvelle porte d’entrée secrète sera percée.

Dans la mesure où les assistances techniques des autres compagnies n’en ont pas besoin, on soupçonne depuis longtemps que la véritable raison de ces portes d’entrée secrètes est de faciliter la tâche des services de renseignements américains.

Mais comme l’histoire de l’arroseur arrosé, on apprenait le mois dernier que des pirates avaient accédé à la messagerie électronique de l’ambassadeur américain en Chine et du secrétaire américain au Commerce.

Selon Le Monde, le même groupe de pirates est parvenu depuis le 15 mai à pirater un nombre non divulgué de messageries, ciblant principalement des agences gouvernementales américaines, notamment en Europe.

Dans ce cas-ci, la piraterie n’a pas été accidentellement rendue possible par un employé qui aurait cliqué sur un hyperlien malveillant, mais grâce à l’accès des pirates à une porte dérobée de Windows™.

Le journaliste Florian Reynaud du Monde écrit : “Les pirates n’ont pas volé de mots de passe, mais se sont servis de […] laissez-passer qui certifient à un serveur qu’en qualité de propriétaire d’une messagerie, un utilisateur est en droit d’y accéder. Selon le dernier rapport de l’entreprise, les pirates sont parvenus à mettre la main sur une clé de Microsoft et à s’en servir pour générer ces laissez-passer, accédant ainsi à plusieurs messageries frauduleusement.

Référence : Chine : les e-mails de l’ambassadeur américain piratés

Complément de lecture : Apple removes advanced data protection tool in face of UK government request (2025-02-21)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Fizgibbon et le parc automobile du Québec

Publié le 17 août 2023 | Temps de lecture : 6 minutes

Introduction

Un bon ministre de l’Économie doit d’abord penser en termes macroéconomiques.

Plus tôt cette semaine, M. Fitzgibbon a déclaré que pour atteindre la carboneutralité, le Québec devrait réduire de moitié son parc automobile, peu importe qu’il s’agisse de voitures à essence que de voitures électriques.

Dans une perspective planétaire

Ce que la plupart des Québécois ne réalisent pas, c’est que là où l’électricité est produite par des centrales au charbon (comme en Alberta et dans beaucoup de pays européens) ou par des centrales nucléaires (comme en France ou en Ontario), les voitures électriques, indirectement, y carburent respectivement au charbon et à l’isotope radioactif.

En réalité, le Québec est un des rares endroits au monde où on produit uniquement de l’électricité ‘verte’.

Or du strict point de vue environnemental, carburer au charbon est pire que faire le plein d’essence.

Quant aux voitures électriques, personne ne calcule l’empreinte environnementale non seulement de la fabrication de ces véhicules lourds (en raison de leur imposante batterie), mais également en raison des métaux toxiques que renferment leurs piles électriques et qui, éventuellement dans les cimetières de voitures, migreront lentement vers les nappes phréatiques.

En somme, on ne sauvera pas la planète en fabriquant des voitures électriques; on passera simplement de la pollution de l’air à la pollution des sols… jusqu’à ce que le recyclage de leurs batteries soit généralisé.

Puisqu’encore aujourd’hui, on peine à recycler une chose aussi simple que du papier ou du verre, on pourrait attendre plus longtemps qu’on pense pour voir un recyclage à 100 % du contenu des batteries de nos voitures.

L’exemple finlandais

Pays de 5,4 millions d’habitants, la Finlande a investi des sommes considérables dans l’électrification des transports collectifs.

L’efficacité de son réseau est telle que le nombre de véhicules dans ce pays est de 4,95 millions d’unités (dont 2,85 millions de voitures), alors qu’au Québec, il est de 8,49 millions d’unités (dont 5,59 millions de voitures).

C’est 627 véhicules en Finlande par mille personnes, comparativement à 1 000 véhicules par mille personnes au Québec.

Pour l’ile de Montréal, cette différence équivaut à faire disparaitre 694 000 véhicules qui y encombrent les rues.

Pour l’ensemble du Québec, c’est comme enlever 3,1 millions de véhicules des routes.

Dans le cas précis des automobiles, par mille de population, il y 49 % moins d’autos en Finlande qu’au Québec. Ce qui prouve que le souhait du ministre Fitzgibbon — une réduction de moitié du parc automobile québécois — est possible sans coercition… à la condition d’offrir en contrepartie du transport en commun fiable, économique et sécuritaire.

Mais cela nécessite des dizaines de milliards de dollars d’investissements publics, comme l’a fait la Finlande pendant quarante ans.

Au final, l’électrification du transport en commun profite évidemment à ses utilisateurs. Mais il profite peut-être plus à ceux qui ne l’utilisent pas puisqu’il réduit les embouteillages, la congestion routière et la rage au volant.

Revenons au Québec

De 1990 à 2020, le Québec a réduit ses émissions de GES en dépit d’une croissance de sa population de 23 % et d’une hausse de son PIB de 67 %.

La baisse de 13,2 % des émissions de GES observée au Québec au cours de cette période est principalement attribuable à la diminution des émissions du secteur de l’industrie et du secteur du chauffage résidentiel, commercial et institutionnel.

Au contraire, le secteur des transports a augmenté ses émissions de 36,8 % pour atteindre 42,8 % de toutes les émissions québécoises en 2020.

Toutefois, ce secteur comprend les automobiles, les camions légers, les véhicules lourds (autobus, camions, tracteurs, etc.) et les autres (motocyclettes, véhicules au propane et au gaz fossile).

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Définies comme était des véhicules légers d’au plus 3 900 kg — ce qui est le cas même des véhicules utilitaires — les automobiles (en jaune, ci-dessus) ne représentent que 28,0 % des GES émis par le secteur des transports, lui-même responsable de 42,8 % de la production québécoise de GES.

En somme, les autos émettent 12,0 % des GES québécois.

Pour atteindre nos objectifs climatiques, rien ne doit être épargné. Ce qui fait que même douze pour cent, c’est trop.

Mais aussi controversée qu’elle soit, la déclaration du ministre est en deçà de la vérité; même si plus aucune voiture à essence ne roulait au Québec demain matin, cette mesure réduirait instantanément les GES de 12 %. Lorsqu’on lui ajoute la réduction de 13 % réalisée jusqu’ici, cela ferait un total de 25 %.

Le Québec serait alors loin de ses engagements climatiques, soit de réduire ses GES de 37,5 % par rapport avec leur niveau de 1990.

Conclusion

Au Québec, on ne construit pas de voitures et on ne raffine pas de pétrole.

Chaque fois qu’on achète une voiture ou qu’on fait le plein d’essence, c’est de l’argent qui sort de nos poches pour enrichir les régions du monde qui produisent des voitures, des pièces automobiles, des pneus, ou de l’essence.

En somme, favoriser l’achat ou l’utilisation des automobiles (peu importe lesquelles), c’est saigner l’économie du Québec.

Par contre, le Québec est un producteur important de matériel destiné au transport en commun, qu’il s’agisse de wagons de métro ou d’autobus.

Développer l’économie du Québec, c’est favoriser la production de biens et de services québécois et leur exportation à l’Étranger. C’est comme ça qu’on développe l’économie nationale.

Aussi souhaitable que soit un investissement massif du Québec dans le transport en commun, l’atteinte de nos cibles environnementales nécessite un changement radical de toutes nos habitudes de consommation.

Le ministre Fitzgibbon l’a bien compris et on doit le féliciter pour sa franchise.

Références :
Fitzgibbon insiste, il faudra réduire considérablement le parc automobile québécois
GES 1990-2020
La ‘batterification’ des transports
Le derrière miraculeux de la ministre
Le transport en commun finlandais : le matériel roulant
Pierre Fitzgibbon

Parus depuis :
The Urban Mobility Scorecard Tool: Benchmarking the Transition to Sustainable Urban Mobility (2023-08-25)
La demande des véhicules électriques dépasse les prévisions d’Hydro-Québec (2024-01-29)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Canada permettra 200 fois plus de fludioxonil dans la betterave

Publié le 16 août 2023 | Temps de lecture : 4 minutes

Il y a deux ans, Pesticides Canada (le surnom de Santé Canada) révélait son intention de tripler les limites permises de glyphosate (RoundUp™ de Mosanto/Bayer) dans les céréales et les légumineuses canadiennes.

Avant le triplement proposé, les limites étaient déjà 50 fois plus élevées que celles imposées au moment de la commercialisation du produit, au début des années 1990. Ce qui fait que la nouvelle limite aurait été 150 fois supérieure à celle de départ.

Mais les journalistes ont découvert que la décision du fédéral ne s’appuyait pas sur de nouvelles preuves quant à l’innocuité du défoliant, mais faisait suite à une simple requête du fabricant du glyphosate. Pire, ils ont trouvé que ce dernier, par le biais de ses démarcheurs, avait coécrit le projet de norme qui le concernait.

En somme, tout cela révélait que Pesticides Canada n’était que le valet de l’industrie agrochimique.

En raison du tollé provoqué par ces révélations, le premier ministre canadien, à quelques semaines du déclenchement des élections, avait jugé bon mettre le couvercle sur la marmite en suspendant cette décision et en promettant qu’on reverrait de fond en comble le processus décisionnel de Pesticides Canada.

Que de belles promesses…

Ottawa a bien mis sur pied un comité d’experts indépendants dont le rôle était de conseiller scientifiquement les autorités. Mais en juin dernier le président de ce comité claquait les portes en refusant de servir de caution à un organisme fédéral bien décidé à continuer d’opérer comme avant.

Si bien qu’à Pesticides Canada, le naturel est revenu au galop. À preuve : à la demande de son fabricant, Pesticides Canada décidait récemment de hausser de 200 fois la limite maximale de fludioxonil qui pouvait être retrouvé dans la betterave sucrière.

Puisque les consommateurs réguliers de betteraves sont beaucoup moins nombreux que ceux qui consomment des aliments contenant des céréales ou des légumineuses, la décision au sujet du fludioxonil est plutôt passée inaperçue. Mais elle est encore plus significative puisqu’il s’agit d’une hausse de 20 000 %.

Le jour même de l’annonce de cette nouvelle, le 27 juillet, j’ai expédié à l’organisme fédéral un courriel intitulé “Augmentation de 200 fois des teneurs permises de fludioxonil”. Le texte de ce courriel était bref : “Pourrais-je avoir la liste des références scientifiques qui justifient votre décision ?

Trois semaines plus tard, on ne s’est pas donné la peine de m’envoyer un accusé de réception. Ce qui, normalement, est fait automatiquement par un robot informatique.

Dans tous les ministères fédéraux à vocation économique — y compris ceux qui ont une incidence indirecte à ce sujet comme Santé Canada — leurs mandarins se conçoivent comme les gestionnaires suprêmes du marché intérieur canadien.

En effet, l’idéologie néolibérale a perverti les vieilles démocraties parlementaires nées au XIXe siècle en faisant en sorte que ceux qui nous dirigent ne sont plus les serviteurs du peuple, mais des courtiers vantant les mérites de la servilité du pays à des entreprises multinationales devenues souveraines.

Partout à travers le monde, les citoyens s’indignent que leur gouvernement préfère servir les intérêts des géants de l’agrochimie plutôt que de les protéger.

Mais contrairement aux autres peuples, nous avons la possibilité de nous libérer de tout cela en nous dotant d’un pays érigé sur des bases véritablement démocratiques. Bref, en faisant l’indépendance du Québec.

Références :
Encore et toujours plus de glyphosate
Fiche toxicologique du fludioxonil
Quand Santé Canada complote dans le dos du peuple
Santé Canada propose un seuil décuplé pour un pesticide
Sortir les vendeurs de pesticides de Santé Canada
« Transparence obstruée » à Santé Canada : un conseiller scientifique sur les pesticides claque la porte

Paru depuis : « Tiger Team » : quand fonctionnaires et lobbyistes coopèrent dans l’ombre (2023-09-26)

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au prix que nous payons pour appartenir au Canada, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les lacunes sécuritaires du Réseau express métropolitain (REM)

Publié le 15 août 2023 | Temps de lecture : 6 minutes

Introduction

Quand le gouvernement libéral de Philippe Couillard a confié à la Caisse de dépôt et placement le soin de réaliser un système de trains légers desservant la région métropolitaine, il l’a fait en présumant que l’argent achète tout.

On savait que la Caisse n’avait aucune expérience dans la planification urbaine ni dans la conception de matériel roulant.

Mais le gouvernement libéral était convaincu qu’avec la somme colossale de ses actifs, la Caisse ne se priverait pas pour consulter, moyennement rémunération, tous les experts dont elle aurait besoin pour réaliser son mandat… au plus faible cout possible.

En février 2021, quand deux firmes d’architectes refusèrent d’être associées à la construction du REM de l’Est, on aurait dû comprendre que l’argent n’achète pas tout… ou du moins, pas toujours.

L’automatisation intégrale

Pour réduire au maximum leurs frais d’exploitation, les trains du REM n’ont pas de conducteurs. À leur place, des opérateurs, réunis quelque part dans une salle de contrôle, coordonnent à distance le va-et-viens des trains du réseau.

Quant à la sécurité, elle est assurée par des caméras de surveillance. Encore ici, la Caisse ne connait rien dans la sécurité mais elle présume (à tort) que les caméras de surveillance réduisent ou préviennent les méfaits.

Les limites de la vidéosurveillance

Les caméras de surveillance enregistrent de l’information qui, dans la presque totalité des cas, sera détruite avant d’avoir été vue.

C’est seulement lorsqu’on découvre, par d’autres moyens, qu’un méfait a été commis qu’on voudra passer en revue les enregistrements pour essayer de découvrir quand et par qui le méfait a été commis.

Leur utilité est donc généralement limitée à expliquer à postériori ce qui est arrivé.

La tempête sur la 13

Joyau technologique du ministère des Transports, le Centre de gestion intégré de la circulation est l’organisme chargé de surveiller en temps réel les axes routiers de la région de Montréal grâce à un vaste réseau chargé de recueillir de l’information et près de quatre-cent-cinquante (450) caméras.

Parmi les voies de circulation sous sa protection, il y a la 13. Tracée en direction nord-sud, cette autoroute est une voie rapide qui dessert l’aéroport Montréal-Trudeau.

En mars 2017, une importante tempête de neige s’abat sur le sud-est du Québec. Cette nuit-là, environ trois-cents automobilistes sont demeurés coincés dans leur véhicule sur la 13 pendant douze heures.

Ceux qui appelaient au 9-1-1 se faisaient dire de ne pas s’inquiéter et que de l’aide était en route pour leur porter secours. Tout cela était faux.

Lorsque les secours sont finalement arrivés, personne n’était mort de froid. Miraculeusement.

Les voyageurs oubliés dans le REM

À la fin du mois dernier, après une sortie au cinéma du Quartier Dix30, Michel-André Grégoire et son épouse ont pris le REM vers minuit à la station Du Quartier.

Mais au lieu de filer vers la station Panama, annoncée au micro par une voix robotisée, le train s’est plutôt dirigé en sens inverse et est rentré au garage pour la nuit.

Le couple Grégoire n’était pas seul puisqu’une troisième personne (un touriste vénézuélien) s’y trouvait également.

Les trois passagers n’ont pas cherché à se dissimuler; ils étaient donc parfaitement visibles sur les écrans des caméras de surveillance. Mais personne ne les a vus.

Et si on ne les a pas vus, c’est qu’aucun préposé n’est chargé de surveiller ces écrans.

C’est seulement après que Mme Grégoire a utilisé le système d’interphone du REM pour signaler leur présence qu’on leur a envoyé du secours.

Sinon, ils y auraient passé la nuit.

Un scénario probable

Permettez-moi de faire une petite prédiction; d’ici quelques semaines, les wagons du REM seront victimes de leurs premiers actes de vandalisme.

Puisque les malfaiteurs n’ont pas besoin de moi pour avoir des idées malveillantes, voici comment ils pourraient procéder.

Un soir de semaine, deux graffiteurs pénètrent à une station de la Rive-Sud peu achalandée. Ils sont seuls dans leur wagon. Les deux portent un masque. Ce qui n’est pas anormal puisque la pandémie au Covid-19 n’est pas terminée. En raison des capuchons qui les recouvrent, il est impossible de les reconnaitre.

Environ vingt secondes avant d’arriver à la station suivante, ils sortent des bonbonnes de peinture et dessinent leur tag sur les murs intérieurs du wagon.

À l’ouverture des portes, ils les franchissent promptement pour s’enfuir.

En raison de l’odeur de solvant, une des personnes qui embarquent à cette station ou à la suivante se sert de l’interphone pour rapporter le méfait.

La préposée signale la chose à son supérieur.

Celui-ci s’empresse d’appeler les autorités policières. Or qu’entend-il ?

Eh bien, il entend : “Votre appel est important pour nous. Afin de conserver…

Finalement, il joint un agent.

Mais il appelle à Brossard, la municipalité où se trouve la station de départ des malfaiteurs… alors que le méfait a été commis sur le territoire de l’Ile-des-Sœurs (qui relève d’un autre corps policier).

Après avoir appelé la station de police appropriée, on ordonne que des patrouilleurs soient dépêchés à la station Panama.

Et pendant que nos deux acolytes mangent leur poutine en marchant et en riant, ils voient passer les autos de police — gyrophares allumés et sirènes assourdissants — se diriger à toute vitesse vers le lieu du crime…

Références :
Cafouillage sur l’A-13 : les systèmes de vigie et d’alerte n’ont pas fonctionné
Deux firmes d’architectes tournent le dos au REM
Montreal’s new REM line takes wrong turn, leaves passengers stranded in the garage
The British Big Brother

Paru depuis : L’utilité des caméras urbaines du SPVM remise en doute (2023-09-18)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les 200 arbres à couper le long du boulevard Pie-IX

Publié le 12 août 2023 | Temps de lecture : 4 minutes


 
Introduction

Jeudi dernier, on apprenait que la ville de Montréal compte couper environ deux-cents arbres situés le long l’extrémité sud du boulevard Pie-IX, plus précisément entre l’avenue Pierre-de Coubertin et la rue Notre-Dame.

Selon les autorités municipales, ces coupes se justifient par les aménagements de la voie publique rendus nécessaires par le prolongement du SRB (Service rapide par bus).

Ce soir-là, au Téléjournal de Radio-Canada, les quelques personnes interrogées ont exprimé unanimement leur opposition à cette mesure.

Je ne comprends pas pourquoi.

J’imagine que si les gens passaient moins de temps à déambuler la tête penchée vers l’écran de leur téléphone ‘intelligent’ et levaient les yeux vers la canopée de ces arbres, ils auraient vu à quel point ces arbres souffrent et enlaidissent le boulevard Pie-IX.

Rappel historique

Il y a quelques années, des milliers de frênes montréalais ont dû être abattus afin de limiter la propagation d’un coléoptère mortel pour eux, l’Agrile du frêne.

Pour meubler l’espace laissé vacant, les autorités municipales ont planté diverses essences d’arbres, dont une variété d’ormes à croissance très rapide.
 

 
Justement à cause de la rapidité de leur croissance, ces arbres fabriquent un bois mou qui casse facilement lors des tempêtes de verglas ou simplement lors de grands vents.

Leur feuillage asymétrique, percé de meurtrissures béantes, témoigne des sévices qui leur ont été infligés au cours de leur croissance.

De plus, au sud de l’avenue Pierre-de Coubertin, le trottoir borde le boulevard Pie-IX. Ce qui fait que ces arbres ont tous été plantés sur des terrains privés.
 

 
À cause justement de leur proximité avec les trottoirs, l’écorce de plusieurs d’entre eux a été abimée lors du déneigement. Dans la photo ci-dessus, on notera l’ombre insatisfaisante laissée au sol par ces arbres au feuillage clairsemé.

Et seule la pluie sur ces terrains étroits sert à abreuver ces arbres puisque tout ce qui tombe sur Pie-IX est dévié vers les égouts.

Ce sont donc des arbres infirmes dont tout le système racinaire est atrophié sous la voie publique et n’est développé que du côté des terrains privés.

Résultat : tous ces arbres croissent péniblement et sont plus sujets aux maladies qu’ils ne le seraient en pleine nature.

Refaire en mieux

Les travaux du SRB sont une occasion de repartir à neuf.

Lorsqu’on regarde les rues récemment réaménagées par la ville dans les quartiers ouvriers, on remarque que moins d’eau de pluie est détournée vers les égouts. Par exemple, plus d’eau sert à nourrir les plantes qui décorent les saillies de trottoirs.

Le même souci guidera l’aménagement de cette nouvelle section du boulevard Pie-IX.

Au lieu d’être un long ilot de chaleur, le centre de cette artère sera planté d’arbres plus vigoureux.

Et on fera de même de chaque côté de ce boulevard. Si bien que leur feuillage sera plus opaque et fera plus d’ombre rafraichissante pour les piétons que celui de ces arbres chétifs au travers desquels on peut voir le ciel.

La ville promet que pour chaque arbre coupé sur Pie-IX, deux arbres le remplaceront.

Conclusion

Toutes les grandes villes du monde sont le résultat d’essais et d’erreurs.

Les arbres plantés il y a quelques décennies par la ville le long du boulevard Pie-IX sont en bonne partie des arbres qui font pitié.

Le réaménagement de cette artère importante est une occasion en or de faire beaucoup mieux.

Ne la ratons pas.

Référence : Bus express sur le boulevard Pie-IX: des centaines d’arbres abattus?

Détails techniques de la photo : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/5000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
2e  photo : 1/5000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 29 mm
3e  photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le parc Maisonneuve en été

Publié le 8 août 2023 | Temps de lecture : 1 minute







 
La dernière fois que j’ai visité le parc Maisonneuve, c’était à la fin de l’hiver 2022, alors que l’endroit était surtout fréquenté par des amateurs de ski de fond ou de marche hivernale.

En été, on y voit davantage de familles, de personnes âgées, de cyclistes et de personnes profitant soit de la fraicheur de ses bosquets ou au contraire, bronzant sur ses vastes pelouses.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 + filtre bleu FS KB20 + filtre FS VertX1a + filtre Lee No 354 (Special Steel Blue). Balance des blancs automatique.
1re photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 13 mm
2e  photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm
3e  photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
4e  photo : 1/640 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm
5e  photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 15 mm
6e  photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à l’infrarouge couleur, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Jean-François Roberge, le défenseur indécis de la langue française au Québec

Publié le 5 août 2023 | Temps de lecture : 5 minutes

Dès sa nomination, le ministre Jean-François Roberge a déclaré vouloir lancer un grand chantier au sujet des moyens à prendre pour pallier le déclin du français au Québec

En réalité, ce que le ministre appelle ‘chantier’ n’est qu’une série de consultations. Or on consulte lorsqu’on ne sait pas quoi faire ou qu’on manque d’idées.

Cela révèle qu’avant de prendre le pouvoir, la CAQ n’avait pas sérieusement réfléchi à ce sujet et ne sait toujours pas quoi faire six ans plus tard.

Ce matin, sous le titre ‘Loi 96 sur le français : un frein au commerce international ?’, le quotidien La Presse nous apprend que le site transactionnel de la librairie britannique Black Library refusait d’accepter les commandes provenant du Québec.

Et pourquoi donc ? Parce que la loi 96 de la CAQ l’oblige à créer une version française de son site web afin de desservir la clientèle d’ici, comme le fait Amazon, par exemple. Ce qui n’en vaut pas la peine pour elle, selon la librairie britannique.

Informé de ce cas particulier par La Presse, le ministre s’est dit prêt à examiner le dossier. Deux semaines plus tard, le ministre est encore en réflexion.

C’est pourtant simple.

Black Library n’est pas un éditeur. C’est simplement une librairie; celle-ci vend — de manière non exlusive — des titres imprimés par d’autres.

Sans hésiter, le ministre aurait dû répondre que les Québécois incapables de se procurer un livre en particulier auprès de ce libraire n’ont qu’à l’acheter d’un libraire d’ici.

Ce qui est très bon pour l’économie du Québec.

Cette librairie — tout comme Amazon — vend aussi des figurines de plomb fabriquées par Games Workshop. Craignant d’être accusé de manquer d’empathie pour ce collectionneur québécois qui avait l’habitude de se procurer ses bibelots de Black Library (et pas ailleurs), le ministre hésite; doit-il défendre le français ou risquer que la belle collection du gars soit à jamais inachevée ?

Face à ce dilemme shakespearien, on n’aimerait tellement pas être à la place du pauvre ministre Roberge…

Un autre cas cité par l’article est celui d’une cliente québécoise des animaleries Pet Smart dont il existe plusieurs boutiques en Amérique du Nord, mais pas au Québec. Or celles-ci refusent également de vendre ici.

Le chat de cette étudiante ne mange que de la nourriture humide de marque Dr. Elsey’s vendue par Pet Smart.

De toute l’histoire millénaire des félins sur Terre, on ne rapporte aucun cas de chat mort de faim par défaut de trouver de la nourriture molle de marque Dr. Elsey’s.

Après avoir miaulé tout son soul, cette chatte finira bien par accepter ce qu’on lui offrira plutôt que de crever de faim.

Mais ce serait de la cruauté animale. Alors le ministre hésite; doit-il affamer pendant quelques heures ce petit animal poilu vulnérable, ce chaton tant aimé ?

Plus sérieusement, on peut se demander si ce ministre et son parti possèdent la motivation qu’il faut pour réellement arrêter la louisianisation du Québec, notamment dans la région montréalaise.

Dans un autre ordre d’idée, l’article de La Presse pose, à partir de ces cas, la question de l’extraterritorialité de la loi 96. Selon l’avocat Vincent de l’Étoile, cette loi entraverait des transactions internationales.

Ceci est un faux problème.

Lorsqu’un bien est offert sur l’internet, l’offre de vente peut provenir de partout à travers le monde.

Mais l’acceptation de l’offre se fait lorsque le client appuie sur le bouton ‘J’achète’ (ou l’équivalent). En somme, la vente s’effectue sur l’ordinateur du client québécois, le cas échéant.

Selon un sondage électronique de la firme Angus Reid effectué entre le 30 mai et le 3 juin dernier, seulement vingt pour cent des Québécois croient à l’importance de s’attaquer en priorité au déclin du français.

À ces derniers, le message est clair; ne comptez pas sur la CAQ pour répondre à vos préoccupations autrement que par de gentils messages écrits par des firmes de relations publiques.

Pour la CAQ, il y aura toujours un prétexte pour ne pas défendre le français.

Références :
Il faut s’attaquer au déclin du français
Le ministre Roberge et la défense homéopathique du français
Loi 96 sur le français : un frein au commerce international ?
Une librairie anglaise cesse de vendre à ses clients québécois

Parus depuis :
Loi 96 sur la Langue française : le ministre Roberge ne compte pas faire de modifications (2023-08-23)
Ottawa a versé des milliards pour l’anglais au Québec (2023-11-27)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La pollution atmosphérique à Montréal en juillet 2023

Publié le 1 août 2023 | Temps de lecture : 3 minutes


 
Du début des grands feux de forêt québécois jusqu’à la fin du mois de juin, ceux-ci ont occasionné d’importantes variations quotidiennes dans la qualité de l’air, probablement à cause des changements dans la direction des vents.

Du 28 mai au 30 juin, l’air a été de bonne qualité plus de la moitié du temps dans le sud du Québec, plus précisément 19 jours sur 34.

Le mois dernier, il en fut différemment.

Autrefois, de la nacelle de ballons atmosphériques, on pulvérisait des sels d’argent afin de condenser l’humidité dans l’air et favoriser la pluie.

Cette année, les grandes quantités de particules fines en suspension dans l’air (les PM2,5) nous ont donné un mois de juillet pluvieux et frais alors que ce mois est habituellement chaud et humide.

Ce qui a eu pour effet de niveler les variations quotidiennes de la qualité de l’air.

Le mois dernier, aucune journée ne fut franchement mauvaise. Mais l’air y fut de bonne qualité dans moins du tiers des cas, soit 9 jours sur 31.

Le 30 juillet fut un cas particulier.

J’étais en train de travailler à l’ordinateur les fenêtres grandes ouvertes quand j’ai remarqué vers 16h une petite odeur de fumée.

Distrait par mon travail, je n’y ai pas porté attention jusqu’au moment où j’ai réalisé que mon appartement empestait le bois brulé.

J’ai immédiatement fermé toutes mes fenêtres. Évidemment, les choses ont cessé d’empirer.

Mais l’air vicié qui avait eu le temps d’entrer a fait en sorte que pour la première fois depuis le début de la pandémie au Covid-19, j’ai porté un masque N95 alors que j’étais seul dans mon appartement.

Ces masques n’atténuent pas l’odeur des parfums. Toutefois, l’odeur de bois brulé semble liée à la présence des particules fines puisqu’en portant un masque N95, on ne sent plus cette odeur.

Deux heures plus tard, alors que l’air extérieur était redevenu sain, j’ai fait aérer mon appartement.


 
Dans le graphique de IQAir, ce qui est indiqué comme étant survenu entre 22h et minuit est plutôt arrivé entre 16h et 18h.

Voilà pourquoi cette journée, représentée en jaune à droite dans le premier graphique, fut en continuité avec les deux jours précédents et celui qui a suivi, c’est-à-dire une journée agréable (normalement indiquée en vert), sauf pour deux heures en fin d’après-midi.

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Écrit par Jean-Pierre Martel