Le rôle écologique des chauvesouris

21 mars 2024
Sérotine boréale (Eptesicus nilssonii)

Les chauvesouris sont un important réservoir de coronavirus. Les recherches évolutives ont démontré que le virus du Covid-19 est un lointain descendant d’une souche de coronavirus transmis il y a plusieurs décennies d’une chauvesouris à un animal intermédiaire (possiblement le pangolin) qui, par la suite, l’a transmis à l’espèce humaine en 2019.

Stigmatisés par les accusations d’être responsables de la pandémie au Covid-19, la réputation des chauvesouris mérite d’être réhabilitée.

Ces mammifères — les seuls capables de voler (et non de seulement planer) — consomment en moyenne 850 insectes volants par nuit de quatre heures, soit trois à quatre insectes à la minute.

Dans les pays tropicaux, la diète des chauvesouris comprend les moustiques qui transmettent la dengue et la malaria.

Un peu moins du tiers des quatorze-mille espèces de chauvesouris sont frugivores. Ils le sont parce qu’ils sont incapables de fabriquer de la vitamine C (un handicap partagé par les primates et une poignée d’autres animaux).

Les graines qu’ils avalent tout rond se retrouvent dans leurs selles. Par le biais de leurs déjections, les chauvesouris dispersent deux fois plus de graines que les oiseaux, contribuant ainsi à façonner la nature.

Dans beaucoup de pays du Sud global, les chauvesouris augmentent le rendement agricole en dévorant les papillons de nuit dont les chenilles, le jour, ravagent les cultures.

On imagine mal les chauvesouris jouer le rôle de pollinisateurs. Et pourtant…

Ces animaux pollinisent plus de 500 espèces de plantes, dont les bananiers, les cocotiers, les avocats et les agaves.

Le Leptonycteris nivalis possède une langue longue de 9 mm dont il se sert pour aspirer le nectar des fleurs d’agave (qui fleurissent le soir).

En somme, ces mammifères mal-aimés rendent d’immenses services en tant qu’épandeurs de semences, de pollinisateurs, et d’agents antiparasitaires.

Références :
Bats are in trouble. That’s not good for anyone who likes mezcal, rice or avocado
Chiroptera
Les chauves-souris propagent-elles le coronavirus ?

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 32 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le 200e anniversaire du défilé de la Saint-Patrick à Montréal (2e partie)

19 mars 2024









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Même s’il célèbre le saint patron catholique de l’Irlande, le défilé de la Saint-Patrick est dépourvu de caractère religieux.

C’est une fête populaire (au meilleur sens du terme) où la communauté anglo-montréalaise se met en scène.

Sans ordre apparent, on y voit se succéder des danseurs et des musiciens issus de divers groupes ethniques (irlandais, écossais, jamaïcains, et ukrainiens), de même que des représentants de l’armée canadienne, de la caserne de pompiers de Lachine, de plusieurs médias (radios et télévision), de clubs de danse, de pubs et de restaurants, etc.

Bref, il s’agit d’une fête joyeuse qui annonce le printemps.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/1600 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 35 mm
2e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm
3e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
4e  photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
5e  photo : 1/500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 26 mm
6e  photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 32 mm
7e  photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
8e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
9e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 19 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le 200e anniversaire du défilé de la Saint-Patrick à Montréal (1re partie)

18 mars 2024










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C’est le 17 mars 1824 qu’avait lieu à Montréal le premier défilé canadien de la Saint-Patrick. Depuis deux siècles, le défilé montréalais se tient annuellement, sauf en 2020 et en 2021 (en raison de la pandémie).

D’abord limité au quartier de Griffintown (où logeaient les Québécois d’origine irlandaise), le défilé s’est par la suite déplacé au centre-ville (où il rencontre un grand succès populaire).

Signalons que la présence irlandaise au Québec est attestée depuis plus de trois siècles. C’est en effet en 1661 que Tadhg-Cornelius O’Brennan s’établit à Ville-Marie (l’ancien nom de Montréal).

Il ne fut pas le premier angloQuébécois puisqu’avant la Grande Famine, les Irlandais parlaient le gaeilge (le gaélique irlandais, une langue celte).

D’abord émigré en France (où il a appris de français), il fut un de ces pionniers qui ont répondu à l’appel de Jeanne Mance, lancé en 1653, de venir s’établir à Ville-Marie.

C’est en raison de leur présence séculaire que les Irlandais sont symbolisés par un trèfle sur les armoiries et le drapeau de la ville de Montréal.

Références :
L’époque troublée du premier Irlandais au Canada
1653, l’année où Jeanne Mance sauva le Canada

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
  1re photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
  2e  photo : 1/500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 18 mm
  3e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
  4e  photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 29 mm
  5e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 30 mm
  6e  photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 32 mm
  7e  photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 38 mm
  8e  photo : 1/640 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
  9e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 30 mm
10e  photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Radio-Canada à la défense du wokisme à la Cour suprême du Canada

17 mars 2024
Cour suprême du Canada

Dans un jugement rendu le 8 mars dernier, le plus haut tribunal du pays a utilisé 67 fois le mot femme et une fois la périphrase personne ayant un vagin à titre de synonyme.

Dans la catégorie de ce qu’il considère être de fausses nouvelles,
le site web de Radio-Canada publiait vendredi le texte Non, la Cour suprême du Canada ne préfère pas « personne ayant un vagin » à « femme ».

Dans son article, le journaliste de Radio-Canada déclare qu’il est faux de dire que la Cour suprême préfère cette périphrase. Ici, le verbe est important.

La motion adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale du Québec ne reproche pas à la Cour suprême de préférer cette périphrase. Personne ne peut lire dans la tête des juges pour savoir ce qu’ils préfèrent.

Le parlement québécois reproche aux juges d’avoir utilisé cette périphrase découlant de la théorie du genre, créant ainsi un précédent regrettable.

Une femme ne se résume pas à sa fonction reproductrice ni à la présence d’un vagin. Le plus haut tribunal du pays fait preuve de mépris en estimant interchangeables le mot femme et la périphrase qu’il a utilisée.

Rappelons-nous qu’avant 1929, les femmes ne pouvaient pas être nommées au Sénat canadien. Même si la constitution du pays reconnaissait que toute personne pouvait l’être, la Cour suprême estimait que cela ne s’appliquait pas aux femmes puisque celles-ci n’étaient pas des personnes…

Il a fallu qu’une décision en ce sens soit renversée en appel devant le Comité judiciaire du Conseil privé de Londres — auprès duquel on pouvait, à l’époque, faire appel d’un jugement de la Cour suprême — pour qu’enfin, les femmes soient considérées comme des personnes et puissent accéder au Sénat.

Près d’un siècle plus tard, la Cour suprême estime qu’une femme est une personne ayant un vagin.

On demeure sans voix devant les immenses progrès accomplis depuis un siècle par la cause des femmes à la Cour suprême du Canada…

Références :
Depuis 1929: les femmes sont reconnues comme des personnes au Canada
«Personne ayant un vagin»: le choix de mots de la Cour suprême dénoncé par l’Assemblée nationale

Compléments de lecture :
La dysphorie de genre chez l’enfant
La théorie du genre et ses excès

Postscriptum du 23 mars 2024 : Au Canada, les juges à la Cour suprême sont nommés par le Conseil des ministres.

Normalement, le processus de nomination débute par la création d’un comité non-partisan, formé de juristes respectés, qui a le mandat de lancer un appel de candidatures et de choisir la ou le candidat le plus compétent.

Dans le but de respecter l’indépendance de la profession juridique, le ministère de la Justice se contente de transmettre cette recommandation au Conseil des ministres, qui l’entérine.

Le jugement de la Cour suprême dans l’affaire dont il est question ci-dessus a été écrit par la juge Sheilah-L. Martin. En 2017, celle-ci a été nommée au plus haut tribunal du pays à la suite d’une intervention politique dans le processus de sélection.

Dans son cas, la ministre de la Justice avait transmis au Conseil des ministre le nom du juge Glen Joyal, puisque c’est lui qui avait été choisi le comité de sélection.

Mais le Cabinet fédéral a rejeté ce choix, préférant arbitrairement nommer Sheilah-L. Martin, jugée idéologiquement plus proche de la vision ‘trudeauiste’ de la Charte canadienne des droits et libertés.

Référence : Enquête sur une fuite liée à la nomination d’un juge à la Cour suprême
Glenn Joyal

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Lorsqu’on ne croit pas ce qu’on dit

16 mars 2024
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Plus tôt cette semaine, le président de la République française accordait une entrevue télévisée au cours de laquelle il défendait l’appui de son gouvernement à l’Ukraine dans le conflit qui l’oppose à la Russie.

Dans le résumé qu’en a fait le quotidien Le Monde, on voit Emmanuel Macron osciller constamment la tête à droite et à gauche, se toucher le nez, fuir du regard la ou le journaliste auquel il répond, et cligner des yeux (ou les baisser) quand il devrait paraitre le plus déterminé.

Comme d’autres dirigeants européens, le président français y soutient la nouvelle Théorie des dominos, une thèse selon laquelle si l’Ukraine tombe, le reste de l’Europe tombera bientôt entre les mains de la Russie.

Nous aurons l’occasion d’analyser cette thèse plus en détail dans les jours qui viennent. Pour l’instant, soulignons que si Emmanuel Macron voulait galvaniser les Français à se préparer à la guerre, c’est raté; exprimant le doute, son langage corporel est l’antithèse de ce qu’il affirme.

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à la guerre russo-ukrainienne, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La naturalisation humaine par Crispr

15 mars 2024


 
Découverte par la chercheuse française Emmanuelle Charpentier, Crispr — qu’on prononce ‘crispeur’ — est une technologie génétique qui permet de chercher/remplacer du bagage génétique au sein des chromosomes comme le font les traitements de texte dans un document.

Dans le cas d’un organe, la difficulté provient de la nécessité d’atteindre toutes les cellules dont le bagage génétique doit être modifié.

Depuis des années, on utilise Crispr pour corriger certaines tares génétiques.

Aujourd’hui, le quotidien South China Morning Post (SCMP) rapporte une percée thérapeutique importante; une équipe médicale de Xi’an (en Chine) a procédé dimanche dernier à une transplantation réussie d’un foie de porc entier chez l’humain.

La transplantation cardiaque ou rénale provenant d’autres espèces animales se pratique déjà depuis des années. Mais la transplantation hépatique, beaucoup plus délicate, n’avait jamais été tentée jusqu’ici.

Préalablement à la transplantation, ce foie avait été débarrassé d’un certain nombre de gènes associés au rejet par l’humain. Par mesure de prudence, on a effectué cette première chez un patient en état de mort cérébrale.

Or 96 heures après l’opération, les médecins n’ont trouvé aucun signe de rejet. Tout comme un foie humain, ce foie de porc ‘naturalisé’ est maintenant irrigué par la circulation sanguine, détoxifie l’organisme et produit de la bile.

D’après ce que je comprends de l’article du SMCP, on n’a pas substitué le foie de porc au foie du patient; on lui a plutôt ajouté un foie étranger.

Cette opération ouvre donc la voie à une procédure de substitution que pourra tenter une autre équipe chez un autre patient.

Chaque année, deux-millions de personnes décèdent à travers le monde de diverses maladies du foie, dont un demi-million en Chine par insuffisante hépatique.

Dans le cas de ces derniers, leur seul traitement est la transplantation. Malheureusement, il y a une pénurie de donneurs. Si bien qu’un grand nombre de receveurs potentiels décèdent dans l’attente d’un nouveau foie.

La transplantation de foie naturalisée permettrait donc de pallier cette pénurie.

Références :
Chinese patient receives world’s first gene-edited pig liver transplant
Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats
CRISPR: un scalpel génétique tout-puissant

Paru depuis : Aux Etats-Unis, un rein de porc a été transplanté pour la première fois sur un patient vivant (2024-03-21)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les fabricants craignent la Loi 101, dit-on

14 mars 2024

Introduction

Il y a six décennies, le Québec interdisait l’étiquetage unilingue anglais. Parce qu’à l’époque, on trouvait, par exemple, des produits alimentaires dont le mode d’emploi et la liste des ingrédients étaient entièrement rédigés en anglais.

En vertu de cet interdit, il suffisait au consommateur de porter plainte contre le marchand auprès de la Cour des petites créances — où la présence d’un avocat est superflue — de présenter en preuve le contenant du produit et le reçu de la transaction pour que le marchand soit automatiquement condamné.

Le plaignant empochait alors la pénalité imposée par le tribunal. Si bien qu’un couple d’étudiants en droit avait financé la totalité de leur formation universitaire en portant toute une série de plaintes.

La réaction des marchands fut de prendre soin de vérifier chaque produit reçu de leur grossiste et retourner aussitôt les articles en anglais.

Confrontés à la masse de leurs invendus, les fabricants ont refait leurs étiquettes et les importateurs ont simplement apposé un collant bilingue par-dessus l’étiquette fautive.

En moins de deux ans, sans avoir à embaucher des inspecteurs pour faire respecter la loi, on n’arrivait plus à trouver au Québec un seul produit unilingue anglais.

Lorsque le fédéral a adopté sa loi obligeant l’étiquetage bilingue à travers tout le pays, la législation québécoise devenait caduque.

Toutefois, il a suffi au fédéral — dont la majorité des fonctionnaires à Ottawa sont unilingues Anglais — de ne pas faire d’inspections et de ne jamais donner suite aux plaintes reçues pour que l’unilinguisme anglais revienne peu à peu.

De nos jours, on le trouve fréquemment sur les jouets pour enfants et sur les gros électroménagers. Et grâce au commerce en ligne, c’est généralement le cas de ce qui vient de l’Étranger.

Les craintes du Conseil du patronat

Le gouvernement de la CAQ a dernièrement fait connaitre son intention d’obliger, par voie de règlement, les fabricants d’électroménagers à franciser les inscriptions qui apparaissent sur leurs produits.

À l’achat de mon microonde actuel, celui-ci venait avec un collant qui permettait à tous ses boutons d’apparaitre en français (ou de demeurer en anglais si cela avait été ma préférence).

Mais l’Association canadienne des fabricants d’électroménagers rétorque que les autocollants risquent de fondre à la chaleur. Comme s’il n’existait aucune colle au monde capable de résister à la chaleur.

De son côté, le Conseil du patronat s’inquiète des ventes perdues par les commerçants d’ici quand les consommateurs se tourneront vers l’internet pour se faire livrer par la poste les modèles de laveuse ou de sécheuse que les fabricants cesseront d’offrir au Québec.

On s’étonne que la mairesse de Montréal, au nom de l’inclusion et de la diversité, n’ait pas encore signalé le danger que des personnes vulnérables soient incapables d’utiliser leur grille-pain au petit déjeuner et se laissent mourir de faim, faute de connaitre le français…

De manière générale, on fait valoir que le Québec ne représente que deux pour cent du marché nord-américain. Cela passe sous silence les 230 millions de consommateurs francophones à travers le monde. À titre d’exemple, les laveuses de Samsung en Belgique affichent des réglages bilingues français/néerlandais.

Tout en disant du bout des lèvres être conscient de l’importance de défendre le français, le Conseil du patronat souligne les graves dangers de le faire.

Il y a toujours eu un gouffre entre les petits commerçants — près du peuple et conséquemment, qui partagent ses préoccupations — et le riche ‘milieu des affaires’, collabo du colonialisme canadian, et que le cinéaste Pierre Falardeau mettait en vedette dans son documentaire ‘Le temps de bouffons’.

Référence : Nouvelle loi sur l’affichage en français: des fabricants menacent de retirer leurs électroménagers du marché québécois

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Clair-obscur en entomologie

13 mars 2024
Tithorea tarricina pinthias
Grand mormon mâle
Cethosia biblis
Dryadula phaétusa
Grande piéride disparate

En début de journée, les papillons s’accordent un bain de soleil afin de réchauffer les muscles de leurs ailes.

Pour ce faire, dans la grande serre de l’insectarium, beaucoup choisissent de se coller à la grande paroi éclairée par le soleil levant. D’autres préfèrent un endroit plus discret, entre le clair et l’obscur…

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II + objectif M.Zuiko 40-150mm R
1re photo : 1/250 sec. — F/5,4 — ISO 3200 — 128 mm
2e  photo : 1/200 sec. — F/4,7 — ISO 320 — 74 mm
3e  photo : 1/320 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 150 mm
4e  photo : 1/250 sec. — F/5,6 — ISO 250 — 150 mm
5e  photo : 1/400 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 150 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Un petit tour en REM

12 mars 2024




 
Cet après-midi, j’ai effectué mon premier déplacement en REM (Réseau express métropolitain).

De la Gare Centrale à Brossard, quatre stations sont en service.

Puisque tout est automatisé, au wagon de tête et à celui de queue, les passagers ont la vue sur la ville qu’aurait le conducteur s’il y en avait un.

La partie la plus photogénique de ce trajet se trouve entre la Gare Centrale et la Station Ile-des-Sœurs (que j’ai parcourue quatre fois).

Voici trois photos que j’en ai rapportées.

Détails techniques : Sigma DP1 infrarouge à spectre complet.
Pré-traitement : filtres Fuchsia pour Foveon (filtre bleu B+W KB20 + filtre vert jaunâtre B+W 061 + filtre bleu LBC8 de Kenko + filtre anti-infrarouge partiel GRB3/KG3)
Post-traitement léger.
1re photo : 1/60 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 16,6 mm
2e  photo : 1/30 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 16,6 mm
3e  photo : 1/20 sec. — F/4,5 — ISO 200 — 16,6 mm

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à l’infrarouge couleur, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Ukraine et Russie : l’échec cuisant de Victoria Nuland

11 mars 2024

Introduction

Aux États-Unis, le secrétariat d’État est l’équivalent chez nous du ministère des Affaires étrangères.

Jusqu’à la semaine dernière, Victoria Nuland y était la troisième personne en ordre d’importance.

Depuis vingt ans, elle fut l’éminence grise de six présidents consécutifs au sujet des relations américaines avec la Russie. Sauf au cours du mandat de Donald Trump

Le changement de régime en Russie

Impitoyable pour ses ennemis politiques — comme le sont tous les dirigeants autoritaires — Vladimir Poutine est froid, calculateur, et probablement le chef d’État le plus compétent parmi ceux actuellement au pouvoir à travers le monde.

En 2000, Vladimir Poutine a hérité d’un pays devenu l’ombre de lui-même. Un quart de siècle plus tard, sous sa gouverne, la Russie a connu un spectaculaire redressement économique et dernièrement, une adaptation tout aussi surprenante aux sanctions occidentales.

Pour Victoria Nuland, l’hégémonie américaine ne peut tolérer quelqu’un comme lui. Malheureusement pour elle, les États-Unis ont raté une belle occasion.

Au lendemain de l’effondrement du régime communiste, la Russie était à genoux. L’espérance de vie y avait chuté d’un an en raison de la misère qui y régnait (notamment chez les retraités) et de l’augmentation de l’alcoolisme. Concrètement, cette diminution de l’espérance de vie, ce sont des millions de Russes qui sont morts prématurément dans l’indigence.

Au début de son régime, alors que l’URSS s’était disloquée une décennie plus tôt, Vladimir Poutine espérait que la Russie serait admise au sein de l’Otan et participerait ainsi au maintien de l’ordre mondial.

L’Otan a conclu un certain nombre de partenariats avec les pays de l’Europe de l’Est (y compris la Russie), mais a fait passer les autres avant elle. Si bien que la Russie, bernée par l’Otan, s’est retrouvée entourée d’ennemis militaires.

Cela s’est produit avant que Victoria Nuland acquière l’influence qu’elle avait jusqu’à la semaine dernière.

La tâche qu’elle s’est donnée a été de travailler au renversement du régime de Poutine.

Sous son influence, les États-Unis ont mis tous leurs œufs dans le panier d’Alexeï Navalny. Ce dernier fut un leadeur charismatique d’une grande intelligence.

Grandement exagérée par nos médias, sa popularité était limitée aux adolescents (qui ne votent pas) et aux jeunes adultes branchés sur les médias sociaux.

Dans l’ensemble de la population russe, sa popularité n’a jamais dépassé cinq pour cent des intentions de vote. Pourquoi ? Parce les Russes ne sont pas stupides.

Les États-Unis n’ont jamais caché leur préférence pour Navalny. Or quel peuple voterait pour le candidat chouchou de ses ennemis militaires ? Aux yeux des Russes, Navalny était le cheval de Troie de l’Occident.

Actuellement, la principale opposition politique à Vladimir Poutine, c’est le Parti communiste (à environ vingt pour cent des intentions de vote).

Quant aux sanctions économiques draconiennes décidées contre la Russie, leur but était, dans l’esprit de Nuland, de provoquer l’effondrement de l’économie russe et de manipuler les Russes afin qu’ils se soulèvent contre Poutine.

Ce n’est pas vraiment ce qui est arrivé.

Au contraire, en saisissant les avoirs des oligarques russes à l’Étranger, les pays occidentaux ont interrompu la fuite des capitaux hors de Russie. Dorénavant, le seul endroit au monde où ils peuvent faire fructifier leur fortune, c’est en investissant dans l’économie russe. Et pour ce faire, ils doivent dorénavant baiser les mains de Poutine.

Le changement de régime en Ukraine

C’est en 2004 que les États-Unis commencèrent à se mêler directement des affaires intérieures de l’Ukraine. Lors de la campagne électorale présidentielle de cette année-là, les États-Unis dépensèrent 65 millions de dollars pour soutenir le candidat pro-occidental.

À l’élection présidentielle de 2010, c’est le candidat pro-russe qui fut élu pour cinq ans. Au grand déplaisir de Washington. En plus, à l’élection législative de 2012, son parti fit élire suffisamment de députés pour former un gouvernement minoritaire.

Toutefois, en novembre 2013, les dirigeants ukrainiens annonçaient leur décision de renoncer à une association économique avec l’Union européenne au profit d’une autre, plus avantageuse, avec la Russie.

Cette décision provoqua des manifestations violentes sur la place de l’Indépendance de Kyiv qui durèrent jusqu’en février.

Profitant de ce climat insurrectionnel, Victoria Nuland conçut un plan qui visait non seulement à renverser le président au pouvoir, élu démocratiquement, mais à provoquer un changement de régime.

Pour ce faire, il fallait un évènement si odieux que les Ukrainiens se révolteraient contre les responsables présumés, c’est-à-dire à la fois le président pro-russe et son gouvernement. À cette fin, quoi de mieux qu’un massacre.

Précédemment, en raison des violences sur la place de l’Indépendance, les autorités avaient déjà tenté, en vain, d’y interdire les manifestations. Puis ils avaient essayé de déloger les protestataires par la force.

Le massacre du 20 février changea la donne. Il fit 49 tués (et 157 blessés) chez les manifestants, et 4 tués (et 39 blessés) parmi les forces de l’ordre. À juste tire, il souleva l’indignation de l’ensemble de la population ukrainienne.

Washington n’a même pas eu le besoin de demander à ses ONG de répandre la rumeur selon laquelle c’était la faute du président autoritaire pro-russe. Pour tout le monde, le responsable ne pouvait être que lui.

Et ce qui devait arriver arriva. Peu après, le président s’enfuit à l’Étranger et un peu plus tard, le parlement déclencha des élections anticipées à l’issue desquelles les partis pro-occidentaux prirent le pouvoir.

Victoria Nuland était si certaine de son coup que deux semaines avant le massacre, elle faisait savoir à l’ambassadeur américain à Kyiv les exigences de Washington quant à la composition du prochain gouvernement ukrainien.

Effectivement, plusieurs dirigeants pro-nazis (compromis secrètement dans le massacre) héritèrent de postes ministériels clés.

Mais Nuland connaissait suffisamment l’Ukraine pour savoir que si ceux-ci sont pro-occidentaux, ils sont surtout hypernationalistes. Donc, pas aussi serviles qu’on pourrait le penser.

Ce qui était primordial pour Washington, c’est que la personne nommée au poste de ministre de l’Économie soit vouée aux intérêts américains. Pour ce faire, Victoria Nuland exigea que ce soit Natalie Jaresko, cheffe de la section économique de l’ambassade des États-Unis en Ukraine.

Celle-ci obtint la citoyenneté ukrainienne d’urgence le 2 décembre 2014, le jour de sa nomination comme ministre de l’Économie. On aimerait que le ministère canadien de l’Immigration soit aussi efficace…

Mais elle ne demeura à ce poste que deux ans.

Sous le prétexte de favoriser la modernisation du secteur agricole par le biais d’investissements étrangers, son ministère fit adopter une loi qui libéralisait la vente des terres ukrainiennes, les plus fertiles d’Europe.

De 2014 à aujourd’hui, la moitié du territoire ukrainien — à l’exclusion donc des villes et du territoire occupé par la Russie — est devenue la propriété de spéculateurs américains.

La guerre russo-ukrainienne a donc été une occasion pour les États-Unis de spolier l’Ukraine.

Quand la poussière de cette guerre retombera, les Ukrainiens réaliseront à quel point les États-Unis se sont moqués d’eux.

La vulnérabilité militaire de l’Occident

Pour les États-Unis, le conflit russo-ukrainien est devenu un gouffre financier sans fin.

Cette guerre a fait fondre leurs réserves d’armement. Il a révélé qu’une guerre de haute intensité nécessitait des quantités colossales de munitions. Beaucoup plus qu’on pensait.

Si bien que le niveau estimé des réserves stratégiques est non seulement trop bas, mais en soutenant l’Ukraine comme ils l’ont fait, les États-Unis se sont mis dans un état de vulnérabilité dont la première responsabilité incombe à Victoria Nuland, aveuglée par son anticommunisme.

De plus, l’idée de rapprocher les missiles nucléaires américains pointés contre la Russie en les déplaçant de la Roumanie à l’Ukraine est moins utile qu’avant puisque cette guerre a provoqué un basculement géostratégique que personne (y compris moi-même) n’avait anticipé; la perte de la neutralité militaire de la Finlande.

Que les États-Unis déplacent leurs missiles en Ukraine ou en Finlande, c’est pareil. Donc l’Ukraine, à bout de souffle, ne leur sert plus à grand-chose.

Plus grave encore, avant cette guerre, on savait déjà que toute guerre était ruineuse. Mais on découvre maintenant à quel point.

Du coup, les investissements auxquels les pays membres de l’Otan se sont engagés volontairement en 2014 — deux pour cent du PIB — apparait dix ans plus tard largement insuffisants pour faire face à une Troisième Guerre mondiale.

En investissant beaucoup plus, les pays occidentaux — déjà très endettés — seront incapables de faire face à leurs obligations courantes et de s’adapter aux changements climatiques… à moins de piller l’argent caché dans les paradis fiscaux.

Dans la majorité des pays, cela nécessiterait des changements constitutionnels afin que le droit fiscal ne soit plus couvert par le secret professionnel. Des changements auxquels toute la profession juridique s’opposera.

Bref, en raison de la délocalisation de leur secteur manufacturier vers le Sud global, les pays occidentaux n’ont plus la capacité industrielle de soutenir un effort de guerre de grande envergure.

De plus, en militarisant l’accès au dollar américain, les États-Unis ont retiré à leur devise son statut de pilier sécuritaire des réserves de change. Pour beaucoup de pays du Sud global, il est dorénavant imprudent de compter aveuglément sur cette devise.

Voilà pourquoi le yuan chinois est devenu la deuxième devise utilisée pour les transactions financières, encore loin derrière le dollar, passant de 1,89 % en janvier 2012 à 8,66 % en octobre 2023.

Ceci étant dit, faisons le bilan.

Conclusion

Navalny est mort. Poutine est plus fort que jamais. Les sanctions occidentales ont jeté la Russie dans les bras de la Chine. En renonçant à l’avantage concurrentiel que leur donnait l’approvisionnement en hydrocarbures russes, l’industrie lourde européenne est en crise.

Tout cela, c’est l’effondrement de la politique que poursuivait depuis vingt ans Victoria Nuland. Sa démission ne sonne pas vraiment le glas de l’hégémonie américaine; l’économie américaine progresse, mais aux dépens d’alliés dont elle aurait besoin en cas de conflit armé avec la Chine.

Consciente de ce fiasco, à l’approche d’un retour possible de Donald Trump à la Maison-Blanche, Victoria Nuland a préféré quitter le Titanic.

À l’heure où le PIB des BRICS dépasse maintenant celui des pays du G7, les États-Unis devront partager avec la Russie et la Chine la responsabilité de maintenir l’ordre mondial.

À défaut de quoi, celui-ci s’effondrera.

Références :
Le yuan, deuxième devise pour les transactions financières
Natalie Jaresko
Ukraine : l’histoire secrète de la révolution de Maïdan
Victoria Nuland

Compléments de lecture : L’engrenage ukrainien

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Écrit par Jean-Pierre Martel