Aux grands maux, les grands remèdes

Publié le 10 septembre 2022 | Temps de lecture : 6 minutes

Introduction

Depuis cinq ans, l’air de Montréal n’a jamais contenu autant de grains de pollen d’herbe à poux. Le 29 aout dernier, le sommet atteignait près de trois-cents grains par mètre cube.

Cette augmentation est causée par plusieurs facteurs.

Le premier est l’allongement de la saison chaude en raison des changements climatiques.

À cela s’ajoute l’interdiction de l’utilisation urbaine des défoliants. Non pas qu’il s’agisse d’une mauvaise décision, au contraire. Mais on doit comprendre que même les bonnes décisions comportent des inconvénients.

La plante fabrique du pollen 24 heures par jour. La nuit, l’air est généralement immobile. Si bien que le pollen s’accumule sur les épis.

Les pics surviennent au lever du soleil, lorsque ses rayons réchauffent le sol et créent des mouvements d’air qui mettent en suspension le pollen accumulé.

Au microscope, les grains de pollen peuvent adopter des formes les plus diverses, de la boule lisse à celle hérissée de pointes.

Pour causer du rhume des foins, le pollen doit posséder deux caractéristiques essentielles qui ne dépendent pas de sa forme; être composée de protéines allergènes et être suffisamment léger pour être transporté par le vent sur de grandes distances.

C’est le cas du pollen de l’herbe à poux.

L’inutilité de la tonte

Pour déclencher des symptômes, la concentration de pollen doit dépasser un seuil; plus les plants sont proches de votre domicile, plus l’air que vous respirez est riche en grains de pollen. Lorsqu’on ‘nettoie’ son environnement immédiat, on augmente les chances que, au moins la nuit pour dormir, la concentration de pollen soit en deçà de ce seuil.

Sans défoliant, le seul moyen d’éradiquer l’herbe à poux est de l’arracher. La tonte ne suffit pas.

Si on se contente de tondre l’herbe à poux, la partie épargnée se ramifie. Et quelques semaines plus tard, lorsqu’on tond encore les épis qui se dressent, la plante se ramifie encore plus près du sol. Si bien qu’à la fin de l’été, l’herbe à poux forme des surfaces qui ressemblent à du gazon.

Puisque le pollen de l’herbe à poux est transporté par le vent sur de très grandes distances, comment peut-on éradiquer cette plante dans son voisinage puisque son pollen peut venir de loin ?

Ce n’est pas le pollen qui dissémine la plante; le pollen est l’équivalent des spermatozoïdes chez l’animal. Ce sont plutôt les graines qui donnent naissance à une nouvelle plante. Or les graines sont lourdes et tombent toujours près de la plante qui les génère.

Donc lorsqu’on arrache tous les plants d’herbe à poux d’un territoire, c’est fini, on est débarrassé à jamais… en principe.

Dans les faits, les graines d’herbe à poux demeurent viables dans le sol pendant trois ans. Donc on ne peut être certain d’avoir ‘nettoyé’ un quadrilatère, par exemple, qu’après trois ans d’arrachage et de surveillance.

La deuxièmement raison est que tout aménagement paysager où de la ‘nouvelle’ terre est apportée, peut contenir des graines d’herbe à poux. Ce qui implique trois autres années de surveillance.

Concrètement, les moyens les plus efficaces de diminuer les taux de pollen d’herbe à poux dans nos villes, c’est la disparition des pelouses — au profit des rocailles et des jardins décoratifs — et des lots laissés en fiche.

La diminution du pollen chez soi

Dans un domicile, il est possible de filtrer l’air ambiant afin de diminuer la quantité de pollen qui s’y trouve.

La norme MERV — pour Minimum Efficiency Reporting Value — permet de les classer selon leur efficacité. Entre MERV-17 et MERV-20, on trouve les filtres les plus puissants (de type HEPA ou mieux).

Plus abordables, les filtres MERV-13 bloquent au moins 90 % des particules qui mesurent d’un à trois microns. Or les grains de pollen ont un diamètre qui varie entre vingt et cinquante microns. En d’autres mots, ces filtres sont très efficaces pour nettoyer l’air d’une pièce du pollen qu’il contient.

Dans ma chambre à coucher, j’utilise à longueur d’année un purificateur d’air de type HEPA.

Dernièrement, j’ai entrepris de fabriquer une machine plus puissante pour mon bureau.

À cette fin, j’ai acheté sur Amazon un lot de quatre filtres MERV-13 carrés de vingt pouces de côté de marque Booguan (au prix de 67,82$).

Ceux-ci ont été assemblés avec du ruban adhésif pour plomberie de deux pouces de large (au prix de 14,92$).

J’ai fait en sorte que leurs plis soient verticaux de manière à ce qu’ils accumulent moins de poussière avec le temps. De plus, pour des raisons décoratives, le côté des filtres sur lequel court le treillis métallique qui maintient des plis en place a été placé vers l’extérieur.

Les filtres ont été assemblés deux par deux. Sur leur face externe, les deux filtres ont été placés l’un sur l’autre et collés comme on relie les pages d’un livre. Puis, en les ‘ouvrant’ justement comme un livre, ils ont été collés l’un à l’autre une seconde fois à leur jonction interne.

À leur base, j’ai collé un carton qui solidifie les quatre panneaux.

Et sur le dessus, ouvert comme un parc portatif pour bébé, j’ai déposé un ventilateur carré de vingt pouces de marque Cool Works (le modèle HF-203 à 52,97$).

Le ventilateur est simplement déposé tel quel, dans sa boite, sans être collé aux panneaux assemblés. Cette boite est percée de part et d’autre par une ouverture tracée à l’aide du plateau rotatif de mon microonde.

Notons que lorsque l’air est poussé à l’intérieur de la boite filtrante par le ventilateur (plutôt qu’aspiré vers l’extérieur par lui), les saletés retenues par la face interne des filtres ne se voient pas. Donc l’extérieur demeure propre.

À l’essai, tout fonctionne très bien. Depuis plusieurs jours, je travaille à l’ordinateur comme si la saison de l’herbe à poux n’existait pas.

Évidemment, c’est un peu encombrant : je n’ai pas encore décidé où j’entreposerai ce purificateur d’air cet hiver.

On verra; un problème à la fois.

Référence : Nouveau record de pollen d’herbe à poux

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’Expédition végétale à Montréal

Publié le 30 juillet 2022 | Temps de lecture : 3 minutes







 
C’est à Nantes qu’est né Jules Vernes en 1828. Rappelons que ce dernier est l’auteur du Voyage au centre de la Terre, Vingt-mille lieues sous les mers, Le Tour du monde en quatre-vingts jours, etc.

C’est de son univers futuriste et romanesque que se sont inspirés ses concitoyens de la Compagnie de la Machine pour créer l’Aérofloral II

Selon ses concepteurs nantais, il s’agit d’une serre volante qui voyagerait à travers le monde pour collectionner des végétaux et réaliser grâce à eux des expériences de phytovoltaïsme (c’est-à-dire d’électricité générée par des plantes).

Cette imposante structure est allégée par ses grands ballons et propulsée par des hélices alimentées par phytovoltaïsme. Le tout est accompagné des instruments de précision dont ont besoin les chercheurs pour réaliser leurs expériences.

Cliquez sur l’image pour démarrer

C’est ainsi qu’on peut y voir cette jacinthe d’eau qui, grâce à l’électricité qu’elle génère, actionne un clavier relié à un ordinateur. Et ce, sous les yeux émerveillés des enfants.

Puisque la jacinthe d’eau, comme tout le monde le sait, ne parle ni français ni anglais, ce qu’elle écrit nous semble illisible.

Mais heureusement, les disciples de Jean-François Champollion — celui qui a déchiffré les hiéroglyphes égyptiens — ont réussi à percer le secret du langage des plantes.

Grâce à eux, celle-ci peut enfin exprimer ses émotions et raconter comment elle a vaincu le mépris des autres plantes et sublimer les dures épreuves de la vie en aquarium.

La rumeur court que les membres du jury du prix Goncourt, émus aux larmes par ce récit autobiographique, s’apprêteraient à lui accorder la plus haute récompense.

L’Aérofloral II quittera Montréal demain soir pour d’autres lieux. Bref, les visiteurs intéressés n’ont plus que demain pour s’en approcher.
 



 
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif Lumix-Leica 8-18 mm (1re, 2e et 5e photos), M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (3e photo), M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 (4e et 6e photos), M.Zuiko 12 mm F/2,0 (7e photo), M.Zuiko 25 mm F/1,2 (9e photo)
1re photo : 1/1600 sec. — F/3,4 — ISO 200 — 12 mm
2e  photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 18 mm
3e  photo : 1/500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
4e  photo : 1/640 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 125 mm
5e  photo : 1/160 sec. — F/3,7 — ISO 200 — 15 mm
6e  photo : 1/250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
7e  photo : 1/60 sec. — F/2,0 — ISO 3200 — 12 mm
8e  photo : 1/15 sec. — F/2,0 — ISO 6400 — 12 mm
9e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 2000 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel