Élections Montréal 2025 : choisir entre la peste, le choléra et la petite vérole (2e partie)

Publié le 31 octobre 2025 | Temps de lecture : 5 minutes

Ensemble Montréal et les pistes cyclables

A la suite d’une longue série de réaménagements de la voie publique, aucun piéton et aucun cycliste n’est décédé d’un accident de voiture dans les villes d’Oslo (peuplée de 724 300 habitants) et d’Helsinki (peuplée de 674 000 habitants) en 2019.

Montréal est à la traine; seulement pour 2024, deux cyclistes sont morts, de même que vingt piétons (sans compter les 83 qui ont subi des blessures graves).

L’expérience scandinave prouve qu’il est nécessaire de poursuivre le réaménagement actuel de la voie publique : la protection de la vie humaine a préséance sur les inconvénients mineurs que cela comporte.

Trois partis municipaux tiennent un discours qui s’y oppose.

Le plus ‘réactionnaire’ des trois, Action Montréal, veut retirer ou ‘reconfigurer’ les pistes cyclables dites nuisibles ou improvisées.

Ensemble Montréal veut effectuer une pause de 12 à 18 mois dans le déploiement du réseau et repenser le tout.

Et finalement, Futur Montréal (que j’aime bien par ailleurs) s’engage à ne déployer aucune piste cyclable sur les rues commerciales de la ville. Comme si personne en ville n’effectuait ses emplettes à vélo. Dring dring, Futur Montréal !

Seuls Projet Montréal et son clone Transition Montréal s’engagent à poursuivre le déploiement des pistes cyclables prévu par l’administration Plante.

Les handicapés et les pistes cyclables

Selon certains candidats à la mairie, les pistes cyclables seraient un obstacle à franchir pour des handicapés qui ont recours au transport adapté pour aller magasiner ou recevoir des soins médicaux.

Que fait-on lorsqu’une personne en fauteuil roulant veut accéder à un commerce ou à une clinique dont l’entrée n’est pas au niveau du sol ? On place devant elle une plateforme inclinée que son fauteuil gravit pour y accéder.

Cette même plateforme permet au fauteuil roulant de traverser la piste cyclable. Où est le problème ?

En réalité, un grand nombre de personnes en fauteuil roulant aiment les pistes cyclables qu’elles trouvent plus pratiques que les trottoirs et plus sécuritaires que les rues.

Donc, opposer les besoins des handicapés à ceux des cyclistes est un argument démagogique destiné à alimenter les préjugés des ‘antivélos’.

Les pistes cyclables et la livraison de marchadises

Il arrive qu’à l’arrière d’un commerce, il n’y a pas de ruelle et conséquemment, que ce commerce soit obligé d’être approvisionné à l’avant.

De deux choses l’une. Si le camion de livraison peut se stationner entre le trottoir et ce commerce, la piste cyclable ne devrait pas être sécurisée à cet endroit. De manière à ce que ce camion puisse se stationner comme il le fait déjà.

Par contre, si l’édifice est construit le long du trottoir, imaginons le pire, c’est-à-dire qu’il est nécessaire d’utiliser un diable pour livrer la marchandise.

Il suffit alors qu’on évite de sécuriser la piste cyclable devant ce commerce pour que le livreur n’ait qu’à franchir la chaine du trottoir, comme c’est déjà le cas sans piste cyclable.

Conclusion

Dans le Montréal de demain, les piétons d’une part, puis d’autre part les utilisateurs de mobilité individuelle mécanisée (vélo, trottinettes, monoroue, etc.), et enfin les automobilistes et les motocyclettes auront chacun leur couloir de circulation et se partageront harmonieusement la voie publique.

En d’autres mots, le long des voies empruntées par les automobiles, il sera aussi normal d’avoir des pistes cyclables qu’il est normal, de nos jours, d’avoir des trottoirs. C’est ça, le futur.

Sur le chemin évolutif qui nous mène à cela, des résistances apparaitront. Ce qui est normal.

Ce qui l’est moins, ce sont ces politiciens — ceux d’Action Montréal, d’Ensemble Montréal et, dans une moindre mesure, ceux de Futur Montréal — qui n’ont pas le courage de dire aux ‘antivélos’ que leur combat est perdu d’avance et qu’un jour, il y aura des pistes cyclables sécurisées dans toutes les rues de Montréal, qu’ils soient d’accord ou non.

Les promesses de trois partis municipaux — dont celui de la meneuse dans cette course — de freiner ou d’arrêter leur déploiement constituent autant de promesses rétrogrades et, disons-le franchement, criminelles dans la mesure où cela sauve des vies.

Références :
À Oslo, aucun piéton tué en 2019
Hausse du nombre de décès de piétons et de cyclistes en 2024
L’Europe du Nord qu’on envie aussi pour la sécurité des piétons
Martinez Ferrada veut revoir l’ensemble du réseau cyclable
Vision Zero Principles

Paru depuis : Le REV Saint-Denis, une piste cyclable qui atteint des sommets (2025-11-04)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Élections Montréal 2025 : choisir entre la peste, le choléra et la petite vérole (1re partie)

Publié le 30 octobre 2025 | Temps de lecture : 4 minutes
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Le 16 octobre dernier, un sondage de Radio-Canada révélait que 37 % des Montréalais ne savaient toujours pas pour qui ils voteraient au scrutin municipal du 2 novembre prochain.

Il faut toutefois préciser que ces sondages ne font pas la distinction entre les vrais indécis et ceux qui, bien informés, sont décidés à ne voter pour personne, les jugeant tous indignes ou incompétents.

Dans un domaine comme l’itinérance — qui, dans les sociétés capitalistes, est un reflet de la paupérisation du peuple — ou celui du transport en commun — qui dépend exclusivement du financement par les gouvernements supérieurs — qu’un parti ou un autre soit au pouvoir à Montréal, cela ne changera pas grand-chose.

J’ai donc choisi de m’attarder ici sur les entraves règlementaires à la construction domiciliaire et sur le développement du réseau de pistes cyclables.

Projet Montréal

Comme truc mnémotechnique, pensez que ‘projet’ et ‘Plante’ débutent par la même lettre. Donc Projet Montréal, c’est le parti de Valérie Plante.

Ce parti est la peste de la construction domiciliaire à Montréal.

La crise du logement a une cause profonde; c’est le sous-investissement des gouvernements supérieurs dans le logement social depuis 1959.

Et cette crise a un facteur déclenchant; le déluge migratoire provoqué par un gouvernement fédéral niais, manipulé par des intérêts étrangers (le cabinet-conseil McKinsey).

Donc Valérie Plante n’est pas coupable d’avoir causé cette crise chez nous; elle n’a fait que l’aggraver.

Projet Montréal et son clone Transition Montréal s’entêtent à croire que le ‘bâton règlementaire’ est le bon moyen de forcer les entrepreneurs à construire du logement social ou abordable. En réalité, ce n’est pas leur rôle.

Les Habitations Jeanne-Mance (HJM) sont le plus bel exemple montréalais de logement social. Celles-ci comportent 1 388 unités. En comparaison, à Vienne, les pouvoirs publics (et non l’entreprise privée) ont fait construire l’équivalent de deux HJM par année pendant plus de cinquante ans.

Madame Plante fut élue mairesse en novembre 2017 sous la promesse, entre autres, de construire six-mille logements sociaux. À l’élection suivante, seuls 1 082 logements sociaux étaient habités, soit 18 % des six-mille promis.

À l’élection municipale suivante, Mme Plante en promit encore davantage. Mais après avoir appris que son adversaire en promettait plus qu’elle (50 000 nouveaux logements, dont dix-mille sociaux), la mairesse sortante haussa sa promesse à 60 000 logements ‘abordables’, de manière à être celle qui en promettait le plus.

Quatre ans plus tard, 1,5 % de cette promesse a été réalisée. À ce rythme, Projet Montréal prendra 200 ans à réaliser sa promesse… à la condition de demeurer au pouvoir pendant deux siècles.

Son successeur veut maintenant entamer (notez le verbe) le plus colossal chantier en habitation de l’histoire de Montréal.

Bla-bla-bla.

Par contre, Ensemble Montréal, Futur Montréal et Transition Montréal se proposent, à juste titre, d’abolir le règlement 20-20-20 de Valérie Plante, soit le règlement qui plombe la mise en chantier à Montréal depuis des années.

Ces trois partis ont compris que toute construction résidentielle est de nature à soulager la crise du logement. Voici comment.

Ceux qui emménagent dans de nouveaux appartements de luxe libèrent leurs logements actuels. En retour, ces derniers deviennent disponibles pour d’autres personnes. Et par un jeu de chaises musicales, des logements moins luxueux finissent par devenir disponibles pour des gens dont le revenu est moindre. Et ainsi de suite, jusqu’à profiter, au bout du compte, à la classe moyenne et aux travailleurs à faible revenu.

C’est comme ça qu’on crée des logements qui permettent à tout le monde de se loger.

Pour débloquer la construction domiciliaire à Montréal, le parti de Valérie Plante (Projet Montréal) doit absolument être chassé du pouvoir.

Références :
À Montréal, bloquer la construction domiciliaire est payant
Le logement social à Vienne
«Les indécis sont en train de remporter les élections» à Montréal, dit Stéfanie Tougas

Complément de lecture : Les murales peintes des Habitations Jeanne-Mance

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La publicité ontarienne contre Trump

Publié le 29 octobre 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

Il est du devoir du premier ministre de l’Ontario de défendre les intérêts de sa province. Conséquemment, il est légitime pour lui de combattre les mesures protectionnistes américaines qui provoquent actuellement le démantèlement de l’industrie automobile ontarienne vers les États-Unis.

Mais il doit faire preuve de discernement dans le choix des moyens à utiliser.

Il peut le faire par le biais du démarchage des diplomates ontariens nommés auprès de l’administration Trump ou du Congrès américain.

Il peut le faire sur les médias sociaux en s’adressant à ses concitoyens à lui. Même s’il sait très bien que ses messages peuvent être lus par des Américains.

Il peut financer aux États-Unis l’organisation d’un colloque ou d’un symposium réunissant des économistes de réputation mondiale sur le thème du protectionnisme ou du libre-échange.

Et il peut, au parlement ontarien, dire tout le mal qu’il pense de Donald Trump.

Mais dépenser des millions de dollars sur Fox News, entre autres, afin d’acheter de la publicité destinée à convaincre les Américains que leur président fait mal son travail, c’est de l’ingérence dans les affaires intérieures d’un autre pays.

Oui, je sais, Donald Trump et certains congressistes américains ont ouvertement donné leur appui au ‘Convoi de la liberté’ en janvier 2022.

Et je sais également que lorsque des militants bloquent pendant des heures un pont de Montréal pour défendre l’environnement, ces malfaiteurs sont très souvent des membres d’une ONG financée secrètement par des fonds américains.

Ce ne sont là que deux exemples de la multitude d’ingérences américaines chez nous.

Ce n’est pas parce que le Canada ne fait rien lorsque les États-Unis se mêlent de nos affaires qu’il doit s’attendre à ce que ces derniers respectent une réciprocité à laquelle ils n’ont jamais convenu.

Bref, le premier ministre ontarien a raison de défendre sa province mais il a tort de le faire en se mêlant de politique américaine.

Références :
Donald Trump appuie le convoi de camionneurs canadiens
Que contient la publicité qui a mis Trump en furie et fait dérailler les négociations?

Paru depuis : Carney dit s’être excusé auprès de Trump pour la publicité antiprotectionniste de Ford (2025-11-01)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La France, la guerre et le gel des avoirs des conscrits récalcitrants

Publié le 28 octobre 2025 | Temps de lecture : 4 minutes


 
Le contexte

« De toute façon, dans l’année qui vient, je vais devoir envoyer des mecs à Odessa » avait déclaré Emmanuel Macron — un verre de whisky à la main, avait pudiquement précisé Le Monde — le 21 février 2014, au cours d’une réunion informelle à l’Élysée.

Depuis, la France a décidé d’augmenter substantiellement ses dépenses militaires. Déjà, de 2017 à aujourd’hui, le budget français de la défense était passé de 32,2  à 50,5 milliards d’euros, et pourrait atteindre 170 milliards d’euros en 2030 si ce pays vise la cible budgétaire de 5 % de son PIB en dépenses militaires, comme le suggère l’Otan.

Le 22 octobre dernier, devant les membres de la Commission de la défense, le plus haut gradé de l’armée française déclarait que la France devait se préparer, dans trois ou quatre ans, à entrer en guerre contre la Russie.

D’ici quelques semaines, l’État distribuera à tous les Français un manuel de survie en cas de crise majeure. La France suit ainsi l’exemple de la Suède et de la Finlande qui ont fait de même l’an dernier.

Le gel des avoirs, arme de conscription

Conçu pour priver des groupes terroristes de moyens financiers, l’article L.562-2 du Code monétaire et financier permet au ministère français de l’Intérieur (ou à son collègue de l’Économie) de bloquer des comptes sur simple soupçon, signalement ou critique publique.

Dans un premier temps, ce pouvoir discrétionnaire a été appliqué pour dissoudre promptement des écoles coraniques qui, sur le territoire français, prêchaient l’intégrisme religieux et le refus des valeurs républicaines.

Toutefois, ce pouvoir a glissé vers la répression d’intellectuels qui s’opposent aux mesures gouvernementales qu’ils jugent, à tort ou à raison, excessives à l’égard des Musulmans.

Ce qu’il faut retenir ici, c’est qu’elle est révolue cette époque où nos gouvernements avaient l’obligation de s’adresser aux tribunaux afin de pouvoir geler les avoirs financiers d’une personne.

Un simple décret ministériel suffit.

Normalement, lors d’un conflit armé, les hommes aptes au combat sont obligatoirement enrôlés dans l’armée, alors que les femmes participent à l’effort de guerre en travaillant dans les usines d’armement.

De nos jours m’importe quel logiciel de gestion de bases de données peut, dans un premier temps, analyser le registre des hommes appelés sous les drapeaux, dresser la liste de tous ceux dont case ‘Enrôlé’ n’est pas cochée — c’est-à-dire ceux qui manquent à leur devoir de protéger leur pays — et, dans un deuxième temps, trouver et geler leurs avoirs financiers et bloquer leurs cartes de crédit à partir du registre des détenteurs.

Il n’est même pas nécessaire de recourir à l’intelligence artificielle; cela est faisable dès maintenant avec les logiciels existants.

Ce qui signifie que si la France déclare la guerre à la Russie, le gouvernement français pourra forcer tous ceux qui le doivent à s’enrôler. À défaut de quoi ils seront incapables de payer leur loyer, de nourrir leurs enfants ou même de se défendre devant les tribunaux.

Références :
Emmanuel Macron appelle à « un effort historique » pour accélérer la hausse des dépenses de défense
« Être prêt pour un choc avec la Russie dans 3 ou 4 ans » : le chef de l’armée française prévient ses troupes face à la menace russe
France : le gel des avoirs sans jugement d’éditeurs et intellectuels musulmans interroge sur l’état de droit
Guerre en Ukraine : Macron prêt à « envoyer des mecs à Odessa” ?
La Finlande et la Suède se préparent à une Troisième Guerre mondiale
Réarmement : comment la France pourrait financer la hausse de ses dépenses militaires ?
Un manuel de survie en cas de crise majeure va être distribué aux Français

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le parc La Fontaine (1re partie)

Publié le 26 octobre 2025 | Temps de lecture : 1 minute
Les Jardins Lafontaine, sur la rue Rachel





Au parc

Créé en 1874, le parc La Fontaine (en deux mots) est un espace vert de 35,9 hectares (ou 0,359 km²) situé à environ deux kilomètres du centre-ville de Montréal.

Depuis 1901, il porte le nom de Louis-Hippolyte La Fontaine. Celui-ci fut — conjointement avec Robert Baldwin — premier ministre du Canada à l’époque qui a précédé la naissance de la Confédération canadienne.

Cet homme politique est demeuré célèbre non seulement pour avoir été le premier Québécois à occuper ce poste, mais également pour avoir prononcé le premier discours en français au parlement canadien, ce qui était interdit à cette époque.

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Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à l’infrarouge couleur, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’or et les indices boursiers

Publié le 25 octobre 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

Introduction

En tant que liquidateur, j’ai eu à disposer des biens que ma mère nous avait laissés en héritage, dont plusieurs titres boursiers. L’essentiel de ceux-ci était des actions minières dont elle avait elle-même hérité de mon père.

Ma surprise fut de constater que ces impressionnants certificats — grands comme des napperons de table et richement décorés comme de vieux billets de banque — ne valaient rien. En effet, à l’épuisement de son filon, une mine déclare faillite en ne laissant derrière elle que, justement, des certificats sans valeur.

Le mirage des indices boursiers

Sous le titre ‘Pourquoi l’or n’est pas sans risque’, le quotidien La Presse publiait dimanche dernier un texte plutôt intéressant, mais dont l’extrait suivant m’a fait sursauter :

Selon [les calculs du professeur Jeremy Siegel, professeur émérite d’économie à l’Université de Pennsylvanie] 1 $ investi dans l’or en 1801 valait 127 $ en 2024. Mais 1 $ investi dans les actions américaines en 1801 valait 42 millions en 2024.

Cela est totalement faux; un dollar investi dans des actions américaines en 1801 ne vaudrait pas 42 millions en 2024, mais aurait été une perte totale. Et ce, pour une raison très facile à comprendre; aucune des compagnies qui existaient en 1801 n’est encore en activité 224 ans plus tard.

Le livre Stocks for the long run, écrit par le professeur Siegel, est basé sur la croissance des indices boursiers.

Le plus connu d’entre eux est l’indice Dow Jones. Trente compagnies en font partie.

Depuis sa création en 1896, sa composition a changé 59 fois. Car lorsqu’une compagnie ne ‘performe’ pas suffisamment au gout de ceux qui déterminent qui fait partie de l’indice, on l’expulse.

C’est ainsi que la compagnie Nortel — dont la valeur capitalisée comptait pour environ la moitié de l’indice boursier de Toronto — fut radiée de l’indice torontois avant même sa faillite en 2013.

En réalité, les indices boursiers sont l’opium de l’investisseur niais; ils servent à le rassurer autant que possible.

C’est d’ailleurs pourquoi les indices boursiers grandissent généralement bien au-delà de la croissance de l’économie. Ce qui prouve bien qu’ils ne sont pas le miroir de l’économie mondiale.

Conclusion

Un pays ne peut pas prospérer sans investissement. Voilà pourquoi les marchés financiers sont essentiels.

L’or n’est qu’une valeur refuge. Son prix croît depuis des siècles de manière beaucoup plus stable que les indices boursiers, sujets à l’éclatement de bulles spéculatives.

Actuellement, deux facteurs expliquent la popularité de l’or.

Premièrement, la crainte de l’éclatement d’une Troisième Guerre mondiale. Une crainte entretenue avec succès par certains dirigeants européens pour faire diversion de leurs problèmes internes.

Et surtout, le prix de l’or augmente en raison des achats massifs des banques centrales (sauf celle du Canada, qui s’obstine à ne pas en avoir du tout).

L’utilisation du dollar américain comme arme financière par Washington provoque ainsi une perte de confiance dans la devise américaine comme monnaie de réserve au profit d’autres devises et de l’or.

Références :
Historical components of the Dow Jones Industrial Average
L’or et la Banque centrale du Canada
Pourquoi l’or n’est pas sans risque
Stocks for the Long Run

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Quand l’antiracisme perpétue la notion fallacieuse des races humaines

Publié le 24 octobre 2025 | Temps de lecture : 1 minute

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| Racisme, Sociologie | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


L’excellence allemande déployée au Louvre

Publié le 24 octobre 2025 | Temps de lecture : 2 minutes

Böcker est une entreprise familiale qui fabrique en Allemagne des grues, des tapis roulants inclinés et des monte-meubles.

Ces derniers permettent, de l’extérieur d’un édifice, de monter au bon étage des meubles lourds et difficiles à manipuler.

Parmi les modèles offerts se trouve le monte-meuble Agilo.

Celui-ci peut soulever un meuble à une hauteur de 55 mètres grâce à un plateau horizontal ou une nacelle qui glisse le long d’une échelle télescopique.

Jusqu’ici, les produits Böcker étaient limités aux entreprises en construction ou en déménagement.

Afin de diversifier ses marchés d’exportation, Böcker fait paraitre ces jours-ci une réclame intitulée « QUAND LES CHOSES DOIVENT ALLER VITE ». On y voit le monte-meuble utilisé par les cambrioleurs du Louvre.

Dans le coin supérieur droit, on peut lire le slogan ’Böcker – Le chemin vers les sommets’. Et sous ce titre, le texte :

Le modèle Agilo de Böcker transporte vos trésors pesant jusqu’à 400 kg à la vitesse de 42 mètres par minute, silencieusement, grâce à son moteur électrique de 230 volts.

Il s’agit-là d’un très bel exemple de coopération franco-allemande où le plus grand musée du monde met en valeur la technologie allemande…

Référence : ‘Quiet as a whisper’: German firm launches ad campaign after lift used in Louvre heist

Paru depuis : Cambriolage du Louvre : le document oublié qui accable le musée (2025-11-25)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’inéligibilité de Sarkozy : les juges vs la souveraineté du peuple

Publié le 22 octobre 2025 | Temps de lecture : 4 minutes

Introduction

Les tribunaux, les prisons, la police et l’armée constituent les quatre moyens répressifs de l’État.

Dans le cas des magistrats, c’est l’État qui les nomme, qui les paie, qui construit et entretient leurs lieux de travail (les palais de Justice), qui leur fournit tout le personnel de soutien dont ils ont besoin dans l’accomplissement de leurs tâches, et qui rend exécutoires leurs décisions.

À la lumière de l’affaire Sarkozy, on doit se demander jusqu’où peuvent aller les tribunaux lorsqu’ils sanctionnent les délits ou les crimes commis par des politiciens. Et ce, sans devenir des complices du pouvoir.

L’égalité de tous devant la loi

Lorsqu’un politicien commet un crime (un homicide, par exemple) ou un délit (ex.: un excès de vitesse), il devrait être puni comme n’importe quel citoyen.

L’application de ce principe pose problème lorsqu’une législation vise à sanctionner des actes qui ne peuvent être commis que par des politiciens, comme la fraude électorale (qui est beaucoup plus large que la fraude financière).

De plus, parmi les sanctions que peut imposer une Cour constitutionnelle, il y a la peine d’inéligibilité. Priver un politicien du droit de se présenter à une élection correspond à une peine de mort politique.

Tout comme la peine capitale, elle ne devrait être prononcée que dans des cas gravissimes, à partir de preuves hors de tout doute raisonnable. Malheureusement, ce n’est pas le cas.

Ce qu’on voit plutôt, particulièrement en Europe de l’Est, ce sont des tribunaux qui prononcent des peines d’inéligibilité à partir de simples soupçons qui, une fois l’élection passée, se révèlent faux.

Et pour justifier l’arbitraire des magistrats, la Cour européenne des droits de la personne rendait le 6 mars 2025 un jugement dans lequel elle affirme que le droit à des élections libres et démocratiques n’est pas garanti dans le cas d’une élection présidentielle.

En d’autres mots, les juges ont parfaitement le droit de priver le peuple de son droit de choisir leur président.

De plus, il suffit que les détenteurs du pouvoir discrétionnaire d’intenter des poursuites reçoivent l’ordre de s’en abstenir dans le cas du chef de l’État ou de ses ministres, pour faire en sorte que le bras vengeur de la Justice ne s’abatte que sur ceux qui menacent le pouvoir établi.

En 1997, à l’époque où Roland Dumas était président du Conseil constitutionnel de France, celui-ci a interdit à tout juge d’instruction de se mêler des affaires pénales d’un président en exercice.

Conclusion

Lorsqu’on confie à la magistrature le pouvoir de condamner quelqu’un à une peine d’inéligibilité, cela correspond au pouvoir des juges de priver le peuple de son droit de choisir ses dirigeants.

Ce pouvoir exceptionnel se justifie exclusivement dans un cas très précis : lorsqu’on est condamné pour tentative de coup d’État.

Par définition, un coup d’État a pour but de s’emparer du pouvoir indépendamment de la volonté populaire. C’est une négation de la souveraineté du peuple et conséquemment, un crime contre la Démocratie qui mérite l’emprisonnement et la peine de mort politique, soit l’inéligibilité.

Les peines d’inéligibilité prononcées ou confirmées cette année contre François Filion, Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy — et celles prononcées antérieurement contre Henri Emmanuelli (en 1996), Alain Juppé (en 2004), Jean Tiberi (en 2013), Yamina Benguigui (en 2016), Serge Dassault (en 2017), Thomas Thévenoud (en 2017), Léon Bertrand (en 2018), Jérôme Cahuzac (en 2018), et Patrick Balkany (en 1997 et en 2023) — sont autant d’abus de pouvoir de la part de la magistrature française.

L’idée que les magistrats seraient dotés d’une supériorité morale qui justifierait leur pouvoir de régenter la démocratie est l’expression du mépris d’une caste sociale richissime qui cache ses propres turpitudes derrière le secret dont elle s’entoure.

Paru depuis : Chantage à la sextape : Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne, condamné à quatre ans de prison ferme et à cinq ans d’inéligibilité avec exécution immédiate (2025-12-01)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Drones : quand la russophobie tourne à la névrose

Publié le 20 octobre 2025 | Temps de lecture : 5 minutes

La semaine dernière, un quotidien montréalais publiait un texte visant à souligner la vulnérabilité du Canada aux drones.

On comprend que le survol d’un aéroport danois par un drone d’origine inconnue puisse paralyser temporairement ses opérations. Ou que le survol d’une base militaire ou d’un site ultrasecret européen puisse compromettre la sécurité nationale d’un pays.

Toutefois, on peut se demander quel serait l’intérêt d’un pays ennemi (dirons la Russie) à survoler l’Arctique canadien. Nuire à la chasse aux phoques ? Perturber la migration des troupeaux de caribous ?

Il est indéniable que dans le cadre d’une Troisième Guerre mondiale, la Russie chercherait à détruire, par des missiles, nos barrages hydroélectriques puisque cela perturberait non seulement l’alimentation électrique du Québec, mais également celle des États américains qui dépendent partiellement de notre électricité.

Mais le survol de notre territoire par des drones est d’une importance militaire très limitée.

Drones domestiques vs drones militaires

Il faut distinguer les petits drones domestiques (qui fonctionnent à pile) des drones militaires (qui fonctionnent au carburant).

Lorsqu’on allume une voiture électrique dans des conditions hivernales, la première chose qu’elle fait est de réchauffer les cellules de sa batterie puisque ses performances chutent à basse température. Ce que ne font pas les drones domestiques.

De plus, la distance minimale séparant les côtes russes des côtes québécoises dépasse 3 600 km, soit la distance entre Montréal et Vancouver.

Aucun drone domestique n’est capable d’une telle autonomie. En clair, dans l’Arctique, leur dangerosité pour le Canada est nulle.

C’est ce que Norad a tenté de faire comprendre à la journaliste.

Après s’est fait dire que pour que Norad intervienne contre un drone, l’incident doit être d’une ampleur telle qu’il nécessite une réponse de défense nationale, l’expert Éric Sauvé va plus loin et lui précise subtilement : « En bas d’un certain seuil [de dangerosité], ce n’est pas une préoccupation pour le Norad

Un autre expert consulté ajoute que le fait que faire voler des drones dans le froid polaire représente un défi, en raison de la faible autonomie des batteries et de la glace qui peut se former sur les ailes.

Interrogé quant à savoir si le Canada était capable de détecter la présence de drones sur l’ensemble du territoire canadien, particulièrement en Arctique, le ministère de la Défense ne s’est même pas donné la peine de répondre.

Quant aux drones militaires, un des experts déclare : « un drone de 1,5 mètre, quels dommages ça peut faire ? Pratiquement rien. […] En termes de capacité de collecte [d’informations], c’est très limité aussi

Ce qui est amusant à la lecture de cet article, c’est à quel point la journaliste est sourde à ceux qui tentent de lui faire comprendre la futilité de sa quête.

Elle se laisse donc convaincre par une entrepreneur qui travaille à développer une technologie capable de détecter les drones dans l’Arctique.

Quand celui-ci lui déclare que si un brise-glace hostile naviguant dans les eaux internationales envoyait un drone dans l’espace aérien canadien, il est plus que probable qu’on n’en saurait rien, il ne vient pas à l’esprit de la journaliste que les eaux internationales dans l’Arctique, cela n’existe pas.

En effet, depuis 1986, le Canada estime que les eaux de l’archipel arctique constituent des eaux intérieures, sous souveraineté du Canada. Ce que la Russie ne conteste pas, mais que refusent de reconnaitre les États-Unis.

D’autre part, tous les brise-glaces russes et tous les navires chinois qui naviguent au-delà du cercle polaire le font dans l’Arctique russe, navigable une bonne partie de l’année, et non dans l’Arctique canadien, bloqué onze mois par année.

Conclusion

Depuis 2014, l’Otan, les chefs d’État atlantistes, et les agences de presse occidentales (financées secrètement par Washington) font valoir la nécessité d’augmenter substantiellement nos dépenses militaires.

Déjà, cette fabrication du consentement a rallié une bonne partie des journalistes canadiens.

Le texte du Devoir en est un exemple.

Il est coiffé d’un titre qui ressemble beaucoup plus à une hypothèse de départ qu’à la conclusion d’une démonstration irréfutable. Son plus grand défaut est d’escamoter les couts nécessaires à pallier la menace, mineure selon le Norad, des drones russes.

Parce fondamentalement, nous sommes en présence d’un choix politique; voulons-nous consacrer des sommes colossales à nous protéger d’une invasion militaire russe qui, du moins au Québec, n’arrivera pas ou voulons-nous consacrer cet argent à des fins plus utiles ?

Références :
En Arctique, le Canada vulnérable aux drones
Hausse des dépenses militaires : la fabrication du consentement
La géopolitique de l’Arctique

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Écrit par Jean-Pierre Martel