Signés en septembre 2014 et en février 2015, les accords de Minsk visaient à faire cesser la guerre civile ukrainienne déclenchée précédemment par le coup d’État du 20 février 2014 et, dans sa foulée, par la décision de Kiev de retirer au russe son statut de langue officielle dans les provinces majoritairement peuplées d’Ukrainiens russophones.
Au cours de l’élection présidentielle de 2019, Volodymyr Zelensky n’a pas seulement fait campagne contre la corruption puisqu’il s’agissait d’un thème récurrent en politique ukrainienne auquel plus personne ne croyait.
S’il a été élu, c’est qu’il avait promis de faire respecter les accords de Minsk. En tant qu’Ukrainien russophone, il apparaissait particulièrement crédible pour ce faire. Surtout lorsqu’on sait que la guerre civile ukrainienne se déroulait dans son coin de pays.
Le résultat, c’est qu’il a obtenu le vote massif des électeurs russophones, de même que la grande majorité des électeurs ukrainophones.
Une fois élu, il a été empêché de réaliser cette promesse (à laquelle il croyait sincèrement).
Le mécène qui finançait sa campagne électorale était l’oligarque ukrainien Ihor Kolomoïsky, le 2e ou 3e homme le plus riche du pays. Et Juif comme Zelensky.
Cet oligarque était propriétaire de la chaine de télévision qui avait présenté la populaire série dans laquelle Zelensky s’est fait connaitre en tant qu’acteur.
Mais il était également le financier de la milice Azov, impliquée jusqu’au cou dans le massacre des Ukrainiens russophones dans l’Est de l’Ukraine depuis 2014. Leur haine antirusse était telle qu’il était hors de question pour ces miliciens de céder aux désirs de Zelensky.
Grâce aux pressions de Kolomoïsky, le président ukrainien croyait bien faire en incorporant ces milices dans l’armée ukrainienne.
Mais au lieu de professionnaliser ces brutes, ceux-ci ont plutôt répandu leur idéologie haineuse au sein de l’armée au fur et à mesure de leurs promotions, méritées en raison de leur bravoure.
Le 24 mars 2021, quand Zelensky signe le décret (ci-contre) ordonnant l’assaut contre les provinces séparatistes, Poutine y voit (à juste titre) l’annonce d’un ‘génocide’ contre la population russophone d’Ukraine.
D’où l’accumulation de son armada aux frontières ukrainiennes à partir d’avril 2021, et le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne le 24 février de l’année suivante.
Tout ceci pour dire qu’il n’y a rien à espérer d’une réconciliation nationale en Ukraine; jamais la population des provinces séparatistes d’Ukraine n’acceptera de faire confiance de nouveau à Kyiv.
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Même si la propagande occidentale répète à satiété que la guerre russo-ukrainienne est illégale, cette affirmation ne s’appuie sur aucune résolution du Conseil de sécurité de l’Onu (où la Russie a droit de véto), ni sur la condamnation d’un tribunal international.
Cette accusation repose sur des résolutions non contraignantes de l’Assemblée générale de l’Onu. Or celles-ci ne font pas partie du Droit international.
En tant qu’avocat, Vladimir Poutine est obsédé par la légalité des gestes qu’il pose (à l’exclusion de l’empoisonnement de ses rivaux politiques).
Même si le Droit international est de facto consultatif, il sait que ce droit peut être instrumentalisé pour justifier la confiscation (et non seulement la saisie) des avoirs de la Banque centrale de Russie en Occident.
Dans l’éventualité où un tribunal aurait à juger de la légalité de l’invasion russe en Ukraine, son argumentaire est résumé dans le tableau ci-dessus.
On peut y voir que le statut réservé aux ‘anciennes’ provinces ukrainiennes est celui de Républiques populaires au sein de la Fédération de Russie.
Références :
Ihor Kolomoïsky
L’engrenage ukrainien
Minsk II
Protocole de Minsk
Ukraine : l’histoire secrète de la révolution de Maïdan
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