Ukraine : la cruauté de la défaite

Publié le 28 février 2025 | Temps de lecture : 2 minutes

Les fins de guerre sont les plus cruelles; c’est là que sont commis les gestes les plus désespérés.

Pensez à ces gens qui s’accrochaient au fuselage du dernier avion américain qui partait d’Afghanistan. Ou, en 1975 au Vietnam, au dernier hélicoptère qui quittait le toit de l’ambassade américaine à Saigon.

En Ukraine, après avoir vu un grand nombre de ses frères d’armes tomber au combat, le soldat ukrainien apprend que les États-Unis et la Russie s’entendent secrètement pour mettre fin à la guerre.

Pendant ce temps, ce soldat, dehors en plein hiver, doit continuer de guerroyer comme si cela servait encore à quelque chose…

Voilà pourquoi, dès qu’elles sont connues, les négociations de paix doivent se conclure rapidement.

Dans la catégorie des gestes désespérés, on pourrait aussi ranger la tentative de Volodymyr Zelensky de plaider à la Maison-Blanche en faveur du prolongement de l’aide militaire américaine.

Et c’est avec une infinie tristesse que j’ai pris connaissance du désastre diplomatique que cette rencontre avait occasionné plus tôt aujourd’hui. Un désastre qui annonce la fin de Zelensky.

S’il demeure à son poste, l’administration Trump révèlera (pour le discréditer) l’ampleur des détournements de fonds de l’aide occidentale à l’Ukraine. L’aide déjà versée atteint 285 000 000 000 dollars.

De plus, aux yeux de l’Histoire, il sera le signataire de la capitulation de l’Ukraine à la Russie.

S’il quitte son poste dès maintenant, il sera l’agneau mystique sacrifié sur l’autel de la cupidité américaine. On louera (à juste titre) son dévouement inlassable à la défense de son peuple et son incarnation du courage dont ont fait preuve les soldats ukrainiens dans cette guerre.

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à la guerre russo-ukrainienne, veuillez cliquer sur ceci.

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5 commentaires à Ukraine : la cruauté de la défaite

  1. André dit :

    « Un désastre qui annonce la fin de Zelensky

    Ce n’est pas ce que disaient les gens de Kiev interviewés par Marie-Ève Bédard et par sa collègue de FR2

  2. Jacques Légaré dit :

    Des analystes ont déploré que Zelenski soit tombé dans le piège tendu par les vipères Trump et Vance.

    Il aurait dû faire profil bas. Louanger, et louanger sans cesse ces vaniteux vautours. Et pour finalement ne rien signer !

    Mais il leur a tenu tête. Sa gloire est sauve.

    Mais son échec est à l’égal de celui de Trump qui voulait l’humilier et lui faire avaler la double défaite de son pays :
    1, entériner par un accord le vol de 20% de son territoire par Poutine;
    2, payer l’entremetteur et mafieux Trump par des terres rares quasiment rackettées.

    Ce fiasco de téléréalité vient :
    1, d’obliger l’Ukraine à se battre jusqu’au bout, comme les Gazaouis s’il le faut;
    2, de permettre à Trump de s’en laver les mains;
    3, de permettre à Trump de détruire l’Alliance atlantique, rendue inutile parce que Poutine est devenu son quasi-ami;
    4, de libérer Trump du fardeau européen pour se consacrer uniquement à sa lutte prochaine contre la Chine.
    5, de forcer l’Europe à assurer seule sa défense, les Anglais et les Français à partager leur parapluie atomique avec toute l’Europe…
    …d’où la jubilation de Macron après sa rencontre avec Trump : « Va, Emmanuel, prends ma place » lui a sans doute dit Trump, qui ne veut plus payer pour la défense de l’Europe. Elle n’est plus son problème depuis la fin de l’URSS.

    Grosse idiotie myope de Trump.

    1, Il fait sauter l’Alliance du monde libre pour un plat de lentilles.
    2, Il ignore ce que l’Histoire enseigne : toute dictature a toujours pour vocation l’agression extérieure pour faire durer son régime.

    Bien prédit par Zelenski, les dictatures (Chine et Russie) reviendront sur le continent américain, comme l’URSS y était durant la guerre froide en y fomentant des insurrections.

    La lutte la plus large et la plus décisive pour l’Humanité n’est donc pas Ukraine vs Russie, mais Dictatures vs Monde libre.

    Voilà ce que les populistes trumpistes n’ont pas compris : l’Alliance de toutes les démocraties doit être préservée et renforcée pour le grand combat à venir, car ce sont elles (et pas seulement l’Ukraine) qui joueront militairement leur destin dans les prochaines années.

    • Jean-Pierre Martel dit :

      Je vous remercie, monsieur Légaré. pour votre commentaire.

      Sur plusieurs points, je partage votre pensée. Sur d’autres… je respecte votre opinion.

      Je veux revenir sur un tout petit détail, au sujet de l’incident diplomatique survenu à la Maison-Blanche.

      Volodymyr Zelensky y venait signer une entente qui établissait un partenariat en vue de l’exploitation des ressources minérales de l’Ukraine.

      Le programme de la journée comprenait une rencontre au Bureau ovale, puis la signature du traité, et enfin une conférence de presse.

      Cliquez sur l’image pour démarrer

      Au Bureau ovale, tout s’est déroulé harmonieusement pendant les quarante premières minutes.

      C’est une question d’un journaliste polonais qui a provoqué l’affrontement entre le vice-président américain J.D. Vance et Volodymyr Zelensky.

      La question était : « Lorsque j’étais enfant, je voyais les États-Unis comme […] une puissance qui lutte pour le Bien. Et maintenant, lorsque je parle à mes amis en Pologne, ils craignent que vous vous aligniez trop sur Poutine. Quel est le message que vous avez pour les rassurer ?»

      À cette question, J.D. Vance a répondu : « Le chemin vers la paix et la prospérité passe sans doute par la diplomatie. Ce qui fait que les États-Unis sont un pays méritoire, c’est leur engagement diplomatique. Or c’est précisément ce que le président Trump est en train de faire.»

      Immédiatement, le président ukrainien s’est attaqué à J.D. Vance en lui demandant comment il pouvait parler de diplomatie lorsqu’il s’agit de négocier avec un pays qui, selon lui, ne respecte pas sa parole.

      Ce qui a mis le feu aux poudres.

      Volodymyr Zelensky est libre de critiquer publiquement la politique étrangère américaine concernant l’Ukraine. Mais il s’est comporté comme un invité impoli en le faisant alors que Trump lui faisait l’honneur de l’accueillir dans le Bureau ovale.

      Lorsque vous êtes l’invité de l’homme le plus puissant du monde et qu’il vous parle, on se tait. On n’essaie pas de couvrir sa voix en parlant en même temps que lui.

      De plus, ce n’était pas le temps de ressasser de vieilles rancœurs; le but de la rencontre était de signer un partenariat américano-ukrainien.

      En de telles occasions, la coutume veut qu’on souligne les liens qui unissent les deux pays et qu’on se présente devant les journalistes comme les meilleurs amis du monde.

      En attaquant publiquement le vice-président américain — et successeur potentiel de Trump si ce dernier ne terminait pas son mandat — Zelensky a eu tort.

      Ce n’était ni le lieu ni le temps.

  3. André joyal dit :

    « Un désastre qui annonce la fin de Zelensky…»

    La fin de l’Ukraine, vous voulez dire, voire le retour au rideau de fer.

    • Jean-Pierre Martel dit :

      Ce que je souhaite c’est une Ukraine vassalisée à son puissant voisin (comme le Canada l’est à l’égard des États-Unis). Ce qui signifie, en clair, une Ukraine alliée militaire de la Russie ou, à défaut, neutre.

      Je souhaite une Ukraine qui respecte les droits de ses minorités linguistiques (comme le fait le Québec), qui combat la corruption (notamment en adoptant une loi sur le financement politique identique à celle du Québec) et qui inscrit dans sa constitution l’interdiction de faire l’apologie du nazisme.

      Je veux une Ukraine en paix avec son redoutable voisin, qui conclut des ententes économiques avec qui elle voudra et qui deviendra le plus tôt possible membre de l’Union européenne (puisque la Russie ne s’y est jamais opposée).

      Cette guerre ne mène à rien. Ce carnage doit cesser. Or une guerre cesse quand le perdant capitule au gagnant.

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