Ukraine : la cruauté de la défaite

Publié le 28 février 2025 | Temps de lecture : 2 minutes

Les fins de guerre sont les plus cruelles; c’est là que sont commis les gestes les plus désespérés.

Pensez à ces gens qui s’accrochaient au fuselage du dernier avion américain qui partait d’Afghanistan. Ou, en 1975 au Vietnam, au dernier hélicoptère qui quittait le toit de l’ambassade américaine à Saigon.

En Ukraine, après avoir vu un grand nombre de ses frères d’armes tomber au combat, le soldat ukrainien apprend que les États-Unis et la Russie s’entendent secrètement pour mettre fin à la guerre.

Pendant ce temps, ce soldat, dehors en plein hiver, doit continuer de guerroyer comme si cela servait encore à quelque chose…

Voilà pourquoi, dès qu’elles sont connues, les négociations de paix doivent se conclure rapidement.

Dans la catégorie des gestes désespérés, on pourrait aussi ranger la tentative de Volodymyr Zelensky de plaider à la Maison-Blanche en faveur du prolongement de l’aide militaire américaine.

Et c’est avec une infinie tristesse que j’ai pris connaissance du désastre diplomatique que cette rencontre avait occasionné plus tôt aujourd’hui. Un désastre qui annonce la fin de Zelensky.

S’il demeure à son poste, l’administration Trump révèlera (pour le discréditer) l’ampleur des détournements de fonds de l’aide occidentale à l’Ukraine. L’aide déjà versée atteint 285 000 000 000 dollars.

De plus, aux yeux de l’Histoire, il sera le signataire de la capitulation de l’Ukraine à la Russie.

S’il quitte son poste dès maintenant, il sera l’agneau mystique sacrifié sur l’autel de la cupidité américaine. On louera (à juste titre) son dévouement inlassable à la défense de son peuple et son incarnation du courage dont ont fait preuve les soldats ukrainiens dans cette guerre.

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à la guerre russo-ukrainienne, veuillez cliquer sur ceci.

5 commentaires

| Géopolitique, Guerre russo-ukrainienne | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La première joute diplomatique de Trump à l’Onu

Publié le 26 février 2025 | Temps de lecture : 6 minutes


 
En première période

Il y a quatre jours, l’Ukraine et les États-Unis soumettaient à l’Assemblée générale de l’Onu deux résolutions concurrentes.

Première débattue fut la résolution ukrainienne.

Depuis le début de ce conflit, l’Ukraine fait adopter annuellement une résolution qui condamne l’invasion de la Russie dans ce pays.

Longue de 22 paragraphes, cette résolution reprend l’ensemble des reproches occidentaux contre la Russie à ce sujet.

En vain, les États-Unis ont fait pression sur l’Ukraine pour qu’elle retire sa résolution. Aux yeux de Donald Trump, celle-ci reflète l’esprit de confrontation qui caractérisait l’administration de son prédécesseur et de laquelle il désire s’éloigner en vue d’une désescalade du conflit.
 

 
Au final, la résolution ukrainienne a été adoptée par 93 voix pour (dont le Canada et tous les membres de l’Union européenne), 18 voix contre (dont les États-Unis et la Russie) et 65 abstentions (dont la Chine et l’Inde).

En deuxième période

Puis vint le tour de la résolution américaine. Proposée par les États-Unis et appuyée par la Géorgie, cette résolution se lit comme suit :

Le Conseil de sécurité…
– déplorant les tragiques pertes en vies humaines qu’a causées le conflit entre la Fédération de Russie et l’Ukraine,
– réaffirmant que l’Organisation des Nations Unies a pour but premier, comme l’énonce la Charte des Nations Unies, de maintenir la paix et la sécurité internationales et de régler les différends par des moyens pacifiques,

…demande instamment qu’il soit mis fin au conflit dans les plus brefs délais et plaide pour une paix durable entre l’Ukraine et la Fédération de Russie.

Normalement, au sein d’un organisme comme l’Onu, se prononcer en faveur de la paix devrait faire consensus.

Intitulée ‘Une Voie vers la paix’, la nouvelle résolution américaine marque un changement d’époque; Donald Trump veut pacifier l’Europe afin de passer à autre chose.

La toute première étape qui mène à la paix est l’abandon du langage guerrier; ce n’est plus le temps des reproches, des rancœurs et des accusations.

Mais le Canada et les pays européens voient les choses autrement. Pour eux, cesser de battre le tambour de la guerre est un recul. Aussi se sont-ils employés à amender la résolution américaine au point d’en trahir l’esprit.

Les États-Unis, qui s’étaient opposés aux amendements européens, ont fini par s’abstenir de voter en faveur de leur propre texte.

Amendée, celle-ci a finalement été adoptée avec 93 voix pour, 8 voix contre et 73 abstentions. Ce qui constitue un autre revers diplomatique pour l’administration Trump.

En troisième période

Puis, le débat s’est déplacé en après-midi au Conseil de sécurité de l’Onu. Les États-Unis y présentaient le même texte que celui qu’ils avaient introduit plus tôt dans la journée à l’Assemblée générale.

Précisons que les résolutions de l’Assemblée générale sont dites ‘non contraignantes’. En clair, ce sont des vœux pieux. Seules les résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu font partie du Droit international.

Ce qui veut dire que les deux buts comptés lundi dernier dans le filet de Washington ne comptent pas. Ce sont comme des buts comptés lors d’une séance d’entrainement.

Échaudés par leur expérience plus tôt à l’Assemblée générale, les États-Unis avaient savoir qu’ils opposeraient leur droit de véto à tout amendement à leur résolution.

Faisant fi de la menace américaine, les pays européens membres du Conseil (le Danemark, la France, la Grande-Bretagne, la Grèce et la Slovénie) ont proposé les mêmes amendements qui, cette fois-ci, se sont heurtés au véto… russe.

Au Conseil de sécurité, la résolution américaine fut adoptée par 10 voix pour et 5 abstentions (tous alliés européens des États-Unis).

C’est la première fois que le Conseil de sécurité se prononce au sujet de la guerre en Ukraine depuis son déclenchement.

Conclusion

Pour la première résolution américaine de l’ère Trump à l’Onu, la nouvelle administration américaine avait choisi de soumettre une courte résolution qui invitait essentiellement l’Assemblée générale de l’Onu à se prononcer en faveur de la paix en Ukraine.

L’humiliation subie par Washington à l’Assemblée générale est l’œuvre d’alliés militaires menacés par Washington d’une guerre économique.

Ces pays semblent avoir oublié que Donald Trump est jaloux du prix Nobel que Barak Obama a reçu en 2009. Il ambitionne d’en recevoir un pour le récompenser d’avoir mis fin à la guerre en Ukraine et d’avoir pacifié l’Europe.

En cas de réussite, même si la Fondation Nobel devait décider de ne pas le nobéliser, l’Histoire, elle, s’en souviendra.

Donald Trump pardonne facilement à ces ennemis lorsque ceux-ci font amende honorable en lui baisant les mains.

Mais il est probable qu’il se rappellera longtemps de l’humiliation que le Canada et ses alliés européens lui ont fait subir futilement à l’Assemblée générale de l’Onu.

De la part de pays dont le Plan A consiste à tout miser en vue d’une victoire toujours plus lointaine de l’Ukraine et qui n’ont pas prévu de Plan B, on peut se demander à quoi servent ces enfantillages dans les antichambres de l’Onu…

Références :
At UN, Georgia Breaks with EU, Ukraine, Backs Toned Down U.S. Resolution on War
L’ONU rejette la résolution américaine qui demande la fin de la guerre en Ukraine sans mentionner l’agression russe
Résumé de géopolitique mondiale (1re partie)
Résumé de géopolitique mondiale (2e partie et fin)
Ukraine : après trois ans de guerre totale, l’ONU théâtre de divergences dans l’alliance transatlantique
Ukraine : Washington propose à l’ONU une résolution pour « une fin rapide » du conflit
Ukraine: trois ans exactement après l’invasion par la Russie, le Conseil de sécurité adopte une première résolution demandant la fin du conflit dans les plus brefs délais

Laissez un commentaire »

| Géopolitique, Guerre russo-ukrainienne | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Les dépenses militaires en 2023

Publié le 25 février 2025 | Temps de lecture : 3 minutes
Cliquez sur l’image pour l’agrandir


Avant-propos : Dans le texte qui suit, les cas du Soudan et du Congo ne sont pas pris en considération.

Les dépenses militaires comprennent la solde des soldats, le cout des opérations, l’achat d’armement, les infrastructures militaires (comme les bases militaires), de même que la recherche et le développement d’armes de pointe.

En 2023, les dépenses militaires s’élevaient à 2,4 mille-milliards de dollars, soit 306$ par être humain. C’est 2,3 fois que ce qu’on dépensait par personne en 2000 (soit 130$).

Les 31 pays membres de l’Otan représentaient 55 % des dépenses militaires mondiales.

À lui seul, le budget militaire des États-Unis était supérieur aux budgets combinés des huit autres pays les plus dépensiers.

De manière générale, au Proche et au Moyen-Orient, les dépenses militaires ont augmenté de 9,0 % pour atteindre 200 milliards de dollars en 2023. Il s’agit de la plus forte augmentation annuelle jamais enregistrée dans la région au cours des dix dernières années.

À ce sujet, Israël dépense 5,3 % de son PIB et 14,6 % du budget de l’État. C’est 2 997 $ par Israélien. Comparativement, aux États-Unis, c’est un peu moins, soit 2 694 $ par Américain.

En raison du déclenchement de la guerre à Gaza, c’est dans les derniers mois de 2023 qu’Israël a accru massivement ses dépenses militaires. Pour l’ensemble de l’année, c’est une augmentation de 24 % (pour atteindre 27,5 milliards de dollars).

Pour être considéré en économie de guerre, un pays doit dépenser vingt pour cent de PIB à guerroyer. C’est le cas de l’Ukraine. Ce pays dépense à ce sujet 36,7 % de son PIB et 58,2 % du budget de l’État.

L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) — de qui proviennent les données du présent texte — écrit :

En 2023, les dépenses militaires de l’Ukraine représentent 59 % de celles de la Russie. Cependant, l’Ukraine a également reçu au moins 35 milliards de dollars d’aide militaire au cours de l’année, dont 25,4 milliards de dollars des États-Unis. Ensemble, cela équivaut à environ 91 % des dépenses militaires russes.

Devenu le plus pauvre d’Europe en raison de la guerre, l’Ukraine est également au troisième rang quant aux dépenses militaires par personne, soit 1 762 $.

Après l’Ukraine, c’est le Liban, l’Algérie, et l’Arabie saoudite qui complètent le quatuor des pays qui consacrent le plus grand pourcentage de leur PIB à des dépendes militaires, soit respectivement 8,91 %, 8,2 %, et 7,1 % (devant la Russie à 5,9 % et Israël à 5,3 %).

Incapables de résoudre la violence des gangs et celle des trafiquants par des moyens conventionnels, les pays d’Amérique latine et des Caraïbes ont eu recours de manière croissante à l’armée. Ce qui s’est reflété dans leurs budgets militaires.

Références :
Les dépenses militaires mondiales augmentent dans un contexte
de guerre, d’escalade des tensions et d’insécurité

Which countries are the top military spenders and where does Europe rank?

2 commentaires

| Course aux armements, Géopolitique | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Déchiffrer Donald Trump

Publié le 21 février 2025 | Temps de lecture : 10 minutes

Introduction

Le 3 février dernier, la couverture du Journal de Montréal a fait le tour du monde.

Imaginer que l’homme le plus puissant du monde soit stupide, voilà ce qui peut faire du bien à ceux qui sont frustrés par ses décisions, mais cela n’aide personne à comprendre la logique qui l’anime, si logique il y a.

La géographie condamne les Québécois à partager leur sort avec Donald Trump. Et le meilleur moyen de rendre cette promiscuité supportable est d’anticiper ses attentes pour mieux s’y préparer.

Le quotient intellectuel de Trump

Personne ne connait le QI du président américain.

Un indice nous en est donné par le fait qu’il a réussi son admission à l’école Wharton de l’Université de Pennsylvanie. C’est une des écoles de commerce les plus prestigieuses au monde. Et conséquemment, une des maisons d’enseignement les plus sélectives des États-Unis.

Précisons qu’il en est sorti avec un baccalauréat en économie et en anthropologie.

Le vocabulaire du citoyen Trump

Dans un article paru la semaine dernière dans La Presse, Marie-France Bazzo écrit que 62 % des mots utilisés par Trump sont monosyllabiques.

Cette information est capitale; la clé de la compréhension de Trump est qu’il lit peu. Ce qui fait qu’il n’a pas de vocabulaire. Or on ne peut pas développer une pensée complexe à partir d’un vocabulaire limité.

En contrepartie, c’est un excellent communicateur. À preuve : il a réussi à convaincre la majorité des Américains de voter pour lui. Ce qui l’aide, c’est justement qu’il utilise des mots simples et familiers que tout le monde comprend.

Les obsessions présidentielles

Si l’absence de vocabulaire est essentielle à la compréhension de la personne qu’est Donald Trump, les politiques apparemment irrationnelles de son administration deviennent beaucoup plus cohérentes si on émet l’hypothèse que le président des États-Unis est obsédé par quatre préoccupations majeures : la dette du gouvernement américain, son déficit courant, le déficit de la balance commerciale du pays et la menace chinoise à l’hégémonie américaine.

La dette du gouvernement américain

Le déficit accumulé du gouvernement des États-Unis s’élève à plus de 33,4 mille-milliards de dollars, soit environ 121 % de son PIB.

Cet endettement nuit à la justification de la réduction des recettes fiscales (au profit des riches) à laquelle Trump entend procéder.

Jusqu’en 1971, le dollar américain était adossé à l’or. Cela signifie que chaque fois que la Banque fédérale américaine imprimait un billet de banque, elle s’assurait de détenir son équivalent en or.

À l’époque, le PIB américain était de 1,16 mille-milliards de dollars (en dollars courants). En 2023, il était de 27,72 mille-milliards$, soit 24 fois plus.

Pour soutenir les échanges commerciaux, il est normal que la masse monétaire augmente au fur et à mesure que s’accroit le PIB.

Malheureusement, depuis que le dollar américain n’est plus adossé à l’or, les États-Unis se sont servis de la planche à billets pour éponger leurs déficits; au lieu de multiplier la masse monétaire de 24 fois, ils l’ont augmentée de 30 fois, soit six fois plus que nécessaire.

La partie qui sommeille dans les réserves de devises des banques centrales à travers le monde s’élève à elle seule à 6,8 mille-milliards de dollars, soit 24,8 % du PIB américain.

Ce qui fait que les États-Unis sont le pays le plus endetté au monde (en montant absolu) et un des plus endettés en pourcentage de son PIB (après l’Ukraine, le Japon, le Soudan, Singapour et la Grèce).

Non seulement les réserves d’or du Trésor américain sont inférieures à la masse monétaire en circulation, elles sont même inférieures à la dette officielle des États-Unis.

Ce qui signifie que si tous les créanciers du gouvernement américain se présentaient demain pour être payés en or, les États-Unis seraient alors en défaut de paiement.

Voilà pourquoi la dédollarisation de l’économie mondiale est une menace existentielle à l’hégémonie américaine.

Le déficit budgétaire du gouvernement américain

En 2024, le déficit budgétaire du gouvernement américain fut le troisième plus élevé de son histoire, à 6,4 % du PIB.

Le moyen le plus logique de réduire la dette d’un gouvernement, c’est de dégager des surplus budgétaires. Ce qui est impossible sans une réingénierie de l’État américain.

C’est ce à quoi s’applique présentement Elon Musk.

L’abolition de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) est la première étape de cette réingénierie.

Faire appel à l’empathie de Donald Trump — si cette vertu existe chez lui — pour lui faire réaliser que cela condamne à la famine des millions de miséreux à travers le monde n’y changera rien.

Pareillement, on pourrait invoquer le fait que l’USAID est une partie importante du Soft Power des États-Unis et que l’abolition de l’Agence laisse le champ libre à la Russie et à la Chine pour courtiser les pays du Sud Global. Trump le sait déjà.

Mais cette décision est un choix politique; le gouvernement américain n’a plus les moyens de consacrer autant d’argent à combattre la misère dans le monde.

On peut anticiper qu’une autre étape de cette réingénierie sera la fermeture de nombreuses bases militaires américaines et le rappel de la majorité des cent-mille soldats américains stationnés dans une Europe pacifiée grâce à lui.

Cela entraine une réduction de la puissance militaire des États-Unis.

Encore là, les protestations des analystes et des experts n’y changeront rien. Dès son premier mandat, Donald Trump a fait pivoter la politique étrangère des États-Unis vers le Pacifique. Or ce basculement implique qu’on abandonne des bases militaires devenues superflues.

De la même manière, on peut s’attendre à ce que plusieurs mesures sociales dont bénéficie le peuple américain passent à la déchiqueteuse.

Dans un autre ordre d’idée, Donald Trump semble s’entendre très bien avec d’autres dirigeants autoritaires. L’explication facile est que le président américain est un être narcissique qui voit en eux des alter ego.

Mais on peut aussi avancer l’hypothèse que les États-Unis ne peuvent plus assurer seuls le respect de l’ordre mondial et qu’ils jugent nécessaire de partager implicitement cette responsabilité avec les puissances qui en sont capables.

La volonté de réduire de manière draconienne le déficit du gouvernement américain par le moyen de décrets présidentiels soulève une question fondamentale; le président des États-Unis en a-t-il le pouvoir constitutionnel ? C’est une question à laquelle les tribunaux américains auront à répondre.

Toutefois, par le moyen de la ‘procédurite’, les avocats ont transformé l’appareil judiciaire des États-Unis en machine à sous au profit de leur caste sociale. Et ce, en contrepartie d’une lenteur extrême. Conséquemment, un jugement définitif à ce sujet pourrait prendre des mois, voire des années. À l’issue de quoi les tribunaux risquent d’être placés devant le fait accompli.

D’où la vitesse avec laquelle Elon Musk réduit la taille de l’État américain.

Le déficit commercial des États-Unis

Donald Trump est obsédé par le déficit de la balance commerciale américaine.

À ses yeux, les États-Unis se comparent à une compagnie dont les dépenses sont supérieures à ses revenus. Or il sait qu’en pareil cas, l’entreprise se dirige vers la faillite.

Il s’attaque donc à tous les pays — amis ou non — dont la balance commerciale est excédentaire à l’égard des États-Unis.

Il le fait par le biais de tarifs douaniers.

Depuis des années, Donald Trump fait campagne contre les taxes et les impôts (qu’il promet de réduire ou d’abolir). Voilà pourquoi son administration préfère aujourd’hui parler de ‘tarifs’ (douaniers) et non de ‘taxe à l’importation’.

Toujours dans le but de réduire le déficit commercial des États-Unis, Donald Trump entend imposer aux pays vassaux des États-Unis le paiement d’un tribut sous forme d’achats obligatoires d’armements américains.

La menace chinoise à l’hégémonie américaine

L’économie américaine est la plus importante au monde, suivie par celle de la Chine. En 2023, leurs PIB ont été respectivement de 27,7 mille-milliards de dollars et de 17,8 mille-milliards$, loin devant l’Allemagne, en troisième place, avec un PIB de 4,5 mille-milliards$.

L’écart entre les deux se rétrécit d’année en année puisque le taux de croissance de l’économique chinoise est supérieur à celui des États-Unis (environ 5,0 % vs 2,8 % en 2024).

Bref, à moins d’un bouleversement inattendu, la Chine redeviendra la première puissance économique du monde, une place qu’elle a perdue dans la deuxième moitié du XIXe siècle.

Pour les États-Unis, cette perspective est inacceptable.

La guerre commerciale voulue par Trump contre la Chine est d’un autre niveau que celle qu’il compte déclencher contre les pays ‘amis’.

Même si le marché américain était complètement fermé aux produits chinois, si la Chine devenait la première puissance économique mondiale grâce à son commerce avec le reste du monde, ce serait pareil aux yeux de Trump.

Il y a cinq ans, le géopoliticologue Guillaume Pitron prédisait :

«…on bascule dans un monde où c’est la Chine qui va être capable de fabriquer les technologies vertes. Et c’est ce qu’elle fait; elle fabrique la majorité des panneaux solaires. Elle fabrique la majorité des batteries des voitures électriques aujourd’hui.

Elle fabriquera demain la majorité des voitures électriques.»

Or un des moyens de retarder l’émergence de la Chine au titre de première puissance mondiale, c’est justement de retarder le basculement vers les énergies vertes en prolongeant l’âge d’or des hydrocarbures… peu importe les conséquences climatiques.

Conclusion

Le but du présent texte n’est pas de faire aimer Trump, mais de déchiffrer ses grandes orientations politiques.

Son agressivité à l’égard de l’élite intellectuelle de son pays vient du complexe d’infériorité qu’il ressent face à ceux qui tiennent un discours articulé contre lequel il est incapable de rivaliser.

Si on juge Donald Trump à ses actes plutôt qu’à ses déclarations, notre hypothèse est que quatre préoccupations — la dette du gouvernement américain et son déficit courant, de même que le déficit commercial du pays et la menace chinoise à l’hégémonie américaine — seront les grands thèmes de son administration.

Références :
Chine : la croissance économique tombe à 5% en 2024, l’un des plus faibles taux en trois décennies
Currency Composition of official Foreign Exchange Reserves
Dette publique des États-Unis
Leçon de grammaire
Le déficit budgétaire des États-Unis atteint 6,4% du PIB
Les conséquences géostratégiques du basculement vers les énergies vertes
L’or et la Banque centrale du Canada
PIB ($ US courants)
Quels sont les pays les plus endettés en 2024 ?
Qu’est-ce que l’USAID, l’agence visée par Trump et Musk ?
Wharton School

2 commentaires

| Géopolitique | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Un tournant majeur dans la guerre en Ukraine

Publié le 19 février 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

Le 12 février dernier, lors d’un appel téléphonique, Donald Trump et Vladimir Poutine se sont entendus pour entamer incessamment des pourparlers en vue de mettre fin à la guerre en Ukraine.

Depuis, les dirigeants européens ont appris qu’à la table des négociations, l’Occident parlera d’une seule voix. Et cette voix sera celle de Donald Trump.

En clair : les ténors de l’administration Trump excluent toute participation de l’Europe aux pourparlers.

Le grand problème de l’Union européenne (UE), c’est qu’elle s’est peinturée dans le coin. Elle n’a pas anticipé le bouleversement de la politique étrangère qu’occasionnait l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.

Plus précisément, la diplomatie de l’UE a été confiée le 27 novembre dernier à Kaja Kallas. À l’époque où celle-ci était première ministre d’Estonie, elle s’était fait remarquer par sa rhétorique particulièrement belliqueuse à l’égard de la Russie.

Depuis qu’ils ont adhéré à l’Otan, les chihuahuas baltes sont protégés par le bouledogue américain. Enhardis par cette protection, ils n’ont cessé de japper contre la Russie et de réclamer des sanctions de plus en plus sévères contre elle alors qu’eux n’y ont contribué que de manière marginale.

Le basculement de la politique étrangère des États-Unis vers l’Asie, décidé par Donald Trump dès son premier mandat, nécessite que son pays pacifie le continent européen afin de passer à autre chose.

En s’entêtant à poursuivre cette guerre coute que coute, l’Europe s’est disqualifiée comme partenaire des États-Unis en vue de régler le conflit.

En catastrophe, Emmanuel Macron a décidé de réunir de manière informelle à l’Élysée les principaux chefs d’État européens en vue de discuter de la situation en Ukraine.

Malheureusement pour lui, le concert des impuissants n’enterrera jamais la voix des deux grandes puissances qui menaient cette guerre jusqu’ici et qui ont décidé de faire cesser ce carnage.

Au final, Ursula von der Leyen aura peut-être droit à un joli strapontin derrière les vrais négociateurs et Volodymyr Zelinsky signera là où les États-Unis lui diront de signer.

Références :
Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron annonce des nouvelles réunions organisées en France ce mercredi
Guerre en Ukraine : Trump et Poutine lancent les négociations de paix, mais sans les alliés
Kaja Kallas
Lâchés par Trump, les Européens cherchent la parade face à Poutine
L’intégrale du discours de Vance à Munich en anglais et en français !

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés à la guerre russo-ukrainienne, veuillez cliquer sur ceci.

Un commentaire

| Géopolitique, Guerre russo-ukrainienne | Mots-clés : , , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Les persécutions ethniques en Lettonie

Publié le 18 février 2025 | Temps de lecture : 4 minutes


 
Évolution démographique avant l’indépendance

Avec l’Estonie au nord et la Lituanie au sud, la Lettonie fait partie des pays baltes. On les appelle ainsi parce qu’ils sont limitrophes de la mer Baltique.

Sauf à l’occasion des deux guerres mondiales, la population lettone s’est accrue continuellement de 1863 à l’indépendance (en 1990). Depuis ce temps, elle a diminué de 29 % pour atteindre un creux de 1,9 million d’habitants en 2023.

Devenue république soviétique en 1945, la Lettonie s’est fortement industrialisée au cours des deux décennies suivantes. Ce qui a entrainé un afflux important de Russophones (de Russie, d’Ukraine et de Biélorussie) qui ont modifié la composition ethnique du pays.

Notamment, l’arrivée d’ingénieurs, d’ouvriers et de paysans russes, de même que le transfert de militaires et de fonctionnaires communistes, ont provoqué une diminution de l’importance démographique des Lettophones.

Si bien que les Russophones du pays sont passés de 8,8 % en 1935 à 34 % la veille de l’indépendance.

Évolution démographique depuis l’indépendance

Depuis 1990, les élites politiques du pays ont voulu créer une nation homogène par le biais d’un accès très restrictif à la citoyenneté.

En vue des premières élections législatives, le Conseil suprême de Lettonie a adopté en 1991 une loi qui accorde la citoyenneté lettone aux seules personnes qui étaient déjà citoyens de Lettonie au moment de l’invasion russe de 1940, ainsi qu’à leurs descendants.

Toutes les personnes naturalisées depuis cinquante ans (essentiellement des Russophones) se trouvaient donc apatrides du jour au lendemain.

Aux yeux des dirigeants lettons, il s’agissait d’une politique de ‘décolonisation’ qui visait à motiver la minorité russophone à quitter le pays. Ce que très peu d’entre eux ont fait, attachés au territoire où ils sont nés ou sur lequel ils se sont installés durant leur enfance.

En vue de son intégration à l’Union européenne (survenue en 2004), la Lettonie a été obligée d’atténuer la rigueur de sa législation linguistique.

En 1994, elle adoptait une nouvelle loi qui se voulait une démarche vers l’intégration. En vertu de celle-ci, les locuteurs d’une langue minoritaire pouvaient acquérir la citoyenneté du pays s’ils réussissaient un examen visant à s’assurer qu’ils parlent couramment le letton.

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, la Lettonie a décidé d’interdire progressivement, à partir de 2025, l’enseignement de toutes les langues minoritaires sur son territoire. De plus, elle a durci ses règles de résidence à l’égard de sa minorité russe.

C’est ainsi que les Lettons russophones doivent désormais obtenir un permis de séjour permanent afin de pouvoir demeurer en Lettonie. À cette fin, ils doivent réussir un examen de letton. S’ils échouent, c’est l’expulsion vers la Russie.

Sur les 11 301 Russes qui ont passé cet examen avant septembre 2023, 61 % ont échoué lors de leur premier essai. Ils ont eu le droit à une seconde chance. Mais ce délai n’a pas suffi pour certains d’entre eux.

Le 20 septembre 2023, trois-mille Lettons russophones ont été informés qu’ils avaient deux mois pour réussir les tests linguistiques du pays, à défaut de quoi ils seraient expulsés.

Le couvent de la Sainte-Trinité-Saint-Serge

Le cas qui a suscité le plus d’indignation concerne les religieuses d’un couvent situé à Riga, la capitale lettone.

Il y a deux semaines, elles ont appris qu’elles disposaient de six mois pour apprendre le letton, à défaut de quoi elles seraient expulsées du pays.

Admises au couvent à l’époque soviétique, ces religieuses parlent un dialecte ancien similaire mais différent du russe moderne. En plus d’observer les règles monastiques, elles sont connues pour la soupe populaire qu’elles distribuent quotidiennement aux pauvres de la capitale depuis des années.

Cette renommée explique pourquoi Vaira-Vilke-Freigerga, présidente de la Lettonie de 1999 à 2007, s’est publiquement portée à leur défense.

En vain jusqu’ici.

Références :
Latvia (CIA World Factbook)
Les russophones entre intégration et repli identitaire
Lettonie
Loi sur la citoyenneté (1998)
Minorités. Trois mille citoyens russes âgés en instance d’expulsion de la Lettonie
Test de langue, déboulonnage des statues… Comment la Lettonie acte sa dérussification
Zakharova compared the coercion of nuns to check their knowledge of the Latvian language with the practices of the Nazis

Un commentaire

| Politique internationale | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La corruption de la presse occidentale par Washington

Publié le 17 février 2025 | Temps de lecture : 9 minutes
Dépêche de l’Agence France-Presse (AFP)

Introduction

Fondée en 1961, la United States Agency for International Development (USAID) est une agence gouvernementale des États-Unis qui se consacre à la promotion des intérêts américains par le biais du développement international.

Elle relève du département d’État américain, soit l’équivalent du ministère des Affaires étrangères des États-Unis.

L’agence possède le monopole de l’aide humanitaire de Washington; des dizaines de milliers d’organismes à travers le monde dépendent de son financement.

Toutefois, le sigle de cet organisme porte à confusion. Les trois premières lettres d’USAID représentent le nom anglais des États-Unis. Les deux dernières (ID) signifient développement international et non aide internationale.

En d’autres mots, pour l’USAID, l’aide internationale n’est pas un but, mais un moyen de promouvoir les intérêts des États-Unis. Ce qui n’a rien de répréhensible.

Le côté obscur de la force

Afin de réaliser sa promesse de réduire les dépenses du gouvernement des États-Unis, Donald Trump a décidé d’abolir l’agence.

Ce qui a déclenché un tollé. On accuse son administration de retirer le pain de la bouche d’affamés à travers le monde pour financer sa baisse d’impôt projetée en faveur des Américains les plus riches.

Pour se justifier, l’administration Trump a décidé de lever le voile sur les opérations secrètes financées par USAID.

Menées indépendamment de ses activités caritatives, ces opérations avaient pour but d’assurer le contrôle et la manipulation de l’opinion publique occidentale par Washington.

Ce qui a nécessité des sommes colossales, comme nous le verrons dans quelques instants.

Compromises par ces révélations, les agences de presse occidentales et les médias traditionnels ont réussi, jusqu’ici, à en limiter l’impact en évitant d’en parler.

Internews Network, paravent de l’USAID

Décrite comme une ONG (c’est-à-dire une organisation non gouvernementale), Internews Network est une société financée par Washington.

Elle est ‘non gouvernementale’ uniquement dans le sens qu’elle échappe à l’examen de ses comptes par les congressistes américains.

Depuis 2008, elle a reçu 57 millions$ directement du département d’État et 415 millions$ indirectement, par l’intermédiaire d’USAID (qui relève du département d’État). Ce qui lui a permis de mener une opération mondiale de manipulation médiatique, de concert avec le secrétariat d’État et la CIA. Signalons que ‘secrétariat d’État’ désigne la haute direction du département d’État.

Dans le but d’inciter les jeunes Cubains à se révolter contre le gouvernement de leur pays, USAID a financé ZunZuneo, un réseau social de type Twitter (ou X) qui a opéré dans l’ile de 2010 à 2012.

Dans ce cas, l’USAID ne s’est pas servi d’Internews Network, mais de tout un réseau de sociétés-écrans destiné à détourner vers Cuba les millions de l’aide humanitaire destinée au Pakistan.

En 2014, à l’époque du massacre de la place de l’Indépendance de Kyiv (orchestré par la CIA), neuf des dix principaux médias ukrainiens dépendaient du financement d’Internews Network. Ce qui lui permettait de s’assurer que leurs journalistes soient pro-occidentaux et pro-Otan.

Jusqu’ici, Internews Network a collaboré avec 4 291 médias à travers le monde. Rien que pour 2023, il a formé neuf-mille journalistes.

Certains d’entre eux ont même travaillé à la ‘vérification des faits’ de grands quotidiens, une vérification où on qualifiait de fallacieux tout ce qui ne déviait du narratif de Washington.

Par exemple, VoxUkraine (financé par Internews Network) est le vérificateur officiel des faits au sujet de la guerre en Ukraine chez Meta (propriétaire de Facebook).

L’an dernier, le financement d’Internews Network a permis la création d’environ cinq-mille heures de propagande sous forme de documentaires et de reportages.

En 2023, l’Ukraine fut le principal bénéficiaire des fonds versés par l’USAID, soit 14,4 milliards de dollars (c’est le tiers du budget de l’agence). Ce qui permettait au Deep State de contourner le blocage au Congrès de l’aide vers l’Ukraine.

Quelques exemples

L’Agence France-Presse

Presque toutes les dépêches de l’Agence France-Presse (AFP) au sujet de la guerre en Syrie se terminaient par un récapitulatif fallacieux.

De 2009 à 2025, l’AFP a reçu 279 255 dollars de l’USAID. De manière plus importante, à partir de 2017, l’AFP a obtenu 9,8 millions$ d’autres agences américaines, principalement de l’US Agency for Global Media.

Selon l’AFP, ces sommes permettent au gouvernement américain d’utiliser, dans ses publications, des images prises par les photographes de l’AFP et pour lesquels ces derniers détiennent les droits d’auteur.

Thomson Reuters

C’est le président israélien Benyamin Netenyahou qui, le premier, qualifia de ‘pogrome’ l’émeute survenue à Amsterdam en novembre dernier. Et ce, afin de disculper les voyous israéliens qui l’ont provoquée.

L’accusation fut reprise par tous les médias occidentaux grâce aux photos et vidéos de l’agence de presse Reuters. Selon celle-ci, ces images prouvaient l’accusation de Netenyahou.

En particulier, un clip vidéo tourné par la vidéaste Annet de Graaf a fait le tour du monde. Selon Reuters (qui en assurait la distribution), ce vidéo montrait des manifestants pro-palestiniens qui pourchassaient et frappaient des partisans d’un club de foot de Tel-Aviv.


 
La créatrice de ce clip a accusé ceux qui le diffusent (au premier rang desquels, Reuters) de propager des nouvelles fallacieuses puisqu’il montre, au contraire, des citoyens d’Amsterdam pourchassés par des houligans du club israélien.

Depuis 2010, une succursale de Reuters basée à Toronto (la Thompson Reuters Special Services) a reçu 120 millions$ du gouvernement américain, dont 60 millions du ministère de la Défense et 55,8 millions$ du département de la Sécurité intérieure.

Selon Reuters, « le contrat avait pour but de protéger le gouvernement américain contre l’ingénierie sociale, soit une forme de cybermenace dans laquelle les personnes sont amenées à divulguer des renseignements sensibles

Précisons que l’ingénierie sociale est une méthode de manipulation psychologique qui cible le facteur humain, souvent considéré comme le maillon faible dans la sécurité des systèmes informatiques.

Reuters se défend en précisant que sa succursale possède son propre conseil d’administration et qu’elle est une entité juridique distincte.

Cela ne change pas le fait que lorsque cette succursale fait des profits grâce à ses contrats gouvernementaux, elle les redistribue à ses actionnaires, dont l’agence de presse Reuters.

Associated Press

Depuis 2008, l’agence de nouvelles Associated Press a reçu 37,5 millions de dollars d’agences gouvernementales américaines.

Appelée à couvrir la nouvelle qui la concerne, Associated Press nie que près de la moitié de cette somme (19,5 millions de dollars) ait été versée par USAID.

Habituée aux demi-vérités, Associated Press néglige de dire qu’USAID ne soudoyait pas directement les médias; elle procédait (comme on l’a vu plus tôt) par l’intermédiaire d’Internews Network.

Conclusion

À en juger par les références sur lesquels s’appuient les textes publiés par ce blogue, celui-ci serait peu de chose sans le travail des journalistes.

Le mois dernier, dans le texte ‘L’engouement pour la géopolitique’, on pouvait lire :

Au cours des dernières décennies, pendant que les médias traditionnels perdaient une bonne partie de leurs revenus publicitaires au profit des géants du Web, la première chose qu’ils ont sacrifiée, ce sont leurs journalistes et leurs correspondants à l’Étranger.

Et pour compenser cette perte, ils se sont abonnés à des agences de presse couvrant l’actualité internationale. Malheureusement, depuis toujours, celles-ci sont ces entreprises opaques qui véhiculent de la propagande.

Dans les pays totalitaires, il est facile de comprendre pourquoi les agences de presse sont des outils de propagande de l’État.

Mais par quel mécanisme, dans les pays démocratiques, nos médias sont-ils devenus les perroquets de la propagande américaine ?

Jusqu’ici, le mécanisme de cet assujettissement était inconnu.

Depuis que l’administration Trump a dévoilé les secrets compromettants de l’USAID, tout s’explique.

Toutefois, les agences de presse ont réussi à faire en sorte que ce scandale soit passé inaperçu.

Pour réaliser cette omerta, elles ont pu compter sur les milliers de journalistes formés pendant des années par d’Internews Network et qui peuplent maintenant les salles de nouvelles des quotidiens les plus respectables de la planète.

Ce n’est pas parce qu’ils apprennent aujourd’hui que leur formation était financée par Washington qu’ils vont renier des idées auxquelles ils croient jusqu’au plus profond d’eux-mêmes.

Références :
Claims about USAID funding are spreading online. Many are not based on facts
Bulldozer l’aide internationale
“Defend or be damned” : How a US company uses government funds to suppress pesticide opposition around the world
Did a Trump executive order just cripple the global US regime change network?
Global Aid Programs at Risk as US Freezes Foreign Assistance; USAID’s Vital Work in Georgia Affected
How USAID and Internews Orchestrate Global Media Control
L’aide des États-Unis à l’Ukraine bloquée par les républicains au Sénat
Le scandale de l’USAID ! (vidéo)
L’Incroyable scandale du financement des médias par Washington
No, Politico Did Not Receive ‘Substantial Funds’ from USAID
Pourquoi l’AFP a-t-elle reçu des centaines de milliers de dollars de l’USaid ?
Ukraine : l’histoire secrète de la révolution de Maïdan
Un ‘pogrome’ à Amsterdam : vraiment ?
USAID un jour sans fin… Internews Network : Une Opération Secrète de Contrôle Médiatique mondiale financée par l’USAID
US Defense Department contract ‘inaccurately represented’ on social media, says Thomson Reuters
ZunZuneo

Parus depuis :
En Europe de l’Est, la suspension des aides américaines met en danger de nombreux médias (2025-02-21)
USAid employees told to destroy classified documents, email shows (2025-03-11)
L’administration Trump veut annuler des contrats avec trois agences de presse mondiales (2025-03-13)

5 commentaires

| Géopolitique | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Comment, sur un iPad, sauvegarder en format PDF un document en ligne

Publié le 16 février 2025 | Temps de lecture : 2 minutes

Ces jours-ci, des milliers de documents sont retirés des sites web du gouvernement américain.

À Ottawa, il arrive souvent que des documents du gouvernement canadien soient ‘archivés’ et, dès lors, deviennent presque impossibles à retracer.

Et il arrive qu’un document caduc soit enlevé du site web d’une entreprise (un vieux rapport annuel, par exemple).

Toutes ces raisons peuvent inciter l’internaute à conserver une copie d’un document pendant qu’il est disponible.

Sur un ordinateur, tous les fureteurs (appelés aussi navigateurs) offrent la possibilité de sauvegarder n’importe quelle page web sous forme de fichier PDF. Il suffit alors d’imprimer la page web à l’aide de l’imprimante appelée ‘Adobe PDF’.

Sur un iPad, une telle ‘imprimante’ n’existe pas. Alors comment faire ?


 
La première étape est de cliquer sur l’icône Partager. Celle-ci se trouve près du coin supérieur droit de l’interface et prend la forme d’un carré traversé par une flèche vers le haut (ci-dessus dans un cercle rouge).


 
Un menu déroulant apparait alors. Parmi les choix qu’il offre, cliquez sur ‘Imprimer’.


 
Malheureusement, la boite de dialogue qui s’ouvre indique qu’aucune imprimante n’est connectée à l’iPad.

Pour pallier ce problème, il faut recourir à un truc secret.

Dans le panneau à gauche, les pages du document s’affichent à la queue leu leu. À l’aide de deux doigts, agrandissez cette page de manière à la voir en mode plein écran.


 
Une fois cela fait, cliquez de nouveau sur l’icône Partager.


 
Encore cette fois, un menu déroulant s’affiche. Mais surprise; à la différence du premier, il offre la possibilité d’enregistrer le document en format PDF parmi les fichiers enregistrés de l’iPad.


 
Il suffit alors de cliquer sur Imprimer pour enregistrer ce PDF à l’endroit désiré.

Pour trouver le PDF, il faudra cliquer sur l’icône ‘Fichiers’ et allez au répertoire où il a été sauvegardé.

Voilà !

Laissez un commentaire »

| Informatique | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


L’amitié canado-américaine est sur la glace…

Publié le 16 février 2025 | Temps de lecture : 1 minute


Un commentaire

| Sport | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Des roses pour la Saint-Valentin

Publié le 14 février 2025 | Temps de lecture : 1 minute






 
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II + objectifs M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 (2e et 3e photos) et M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/6400 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
2e  photo : 1/250 sec. — F/5,6 — ISO 800 — 150 mm
3e  photo : 1/320 sec. — F/8,0 — ISO 2000 — 150 mm
4e  photo : 1/5000 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
5e  photo : 1/8000 sec. — F/1,2 — ISO 125 — 25 mm

3 commentaires

| Botanique, Fleurs, Nature | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel