Le Canada permettra 200 fois plus de fludioxonil dans la betterave

Publié le 16 août 2023 | Temps de lecture : 4 minutes

Il y a deux ans, Pesticides Canada (le surnom de Santé Canada) révélait son intention de tripler les limites permises de glyphosate (RoundUp™ de Mosanto/Bayer) dans les céréales et les légumineuses canadiennes.

Avant le triplement proposé, les limites étaient déjà 50 fois plus élevées que celles imposées au moment de la commercialisation du produit, au début des années 1990. Ce qui fait que la nouvelle limite aurait été 150 fois supérieure à celle de départ.

Mais les journalistes ont découvert que la décision du fédéral ne s’appuyait pas sur de nouvelles preuves quant à l’innocuité du défoliant, mais faisait suite à une simple requête du fabricant du glyphosate. Pire, ils ont trouvé que ce dernier, par le biais de ses démarcheurs, avait coécrit le projet de norme qui le concernait.

En somme, tout cela révélait que Pesticides Canada n’était que le valet de l’industrie agrochimique.

En raison du tollé provoqué par ces révélations, le premier ministre canadien, à quelques semaines du déclenchement des élections, avait jugé bon mettre le couvercle sur la marmite en suspendant cette décision et en promettant qu’on reverrait de fond en comble le processus décisionnel de Pesticides Canada.

Que de belles promesses…

Ottawa a bien mis sur pied un comité d’experts indépendants dont le rôle était de conseiller scientifiquement les autorités. Mais en juin dernier le président de ce comité claquait les portes en refusant de servir de caution à un organisme fédéral bien décidé à continuer d’opérer comme avant.

Si bien qu’à Pesticides Canada, le naturel est revenu au galop. À preuve : à la demande de son fabricant, Pesticides Canada décidait récemment de hausser de 200 fois la limite maximale de fludioxonil qui pouvait être retrouvé dans la betterave sucrière.

Puisque les consommateurs réguliers de betteraves sont beaucoup moins nombreux que ceux qui consomment des aliments contenant des céréales ou des légumineuses, la décision au sujet du fludioxonil est plutôt passée inaperçue. Mais elle est encore plus significative puisqu’il s’agit d’une hausse de 20 000 %.

Le jour même de l’annonce de cette nouvelle, le 27 juillet, j’ai expédié à l’organisme fédéral un courriel intitulé “Augmentation de 200 fois des teneurs permises de fludioxonil”. Le texte de ce courriel était bref : “Pourrais-je avoir la liste des références scientifiques qui justifient votre décision ?

Trois semaines plus tard, on ne s’est pas donné la peine de m’envoyer un accusé de réception. Ce qui, normalement, est fait automatiquement par un robot informatique.

Dans tous les ministères fédéraux à vocation économique — y compris ceux qui ont une incidence indirecte à ce sujet comme Santé Canada — leurs mandarins se conçoivent comme les gestionnaires suprêmes du marché intérieur canadien.

En effet, l’idéologie néolibérale a perverti les vieilles démocraties parlementaires nées au XIXe siècle en faisant en sorte que ceux qui nous dirigent ne sont plus les serviteurs du peuple, mais des courtiers vantant les mérites de la servilité du pays à des entreprises multinationales devenues souveraines.

Partout à travers le monde, les citoyens s’indignent que leur gouvernement préfère servir les intérêts des géants de l’agrochimie plutôt que de les protéger.

Mais contrairement aux autres peuples, nous avons la possibilité de nous libérer de tout cela en nous dotant d’un pays érigé sur des bases véritablement démocratiques. Bref, en faisant l’indépendance du Québec.

Références :
Encore et toujours plus de glyphosate
Fiche toxicologique du fludioxonil
Quand Santé Canada complote dans le dos du peuple
Santé Canada propose un seuil décuplé pour un pesticide
Sortir les vendeurs de pesticides de Santé Canada
« Transparence obstruée » à Santé Canada : un conseiller scientifique sur les pesticides claque la porte

Paru depuis : « Tiger Team » : quand fonctionnaires et lobbyistes coopèrent dans l’ombre (2023-09-26)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les lacunes sécuritaires du Réseau express métropolitain (REM)

Publié le 15 août 2023 | Temps de lecture : 6 minutes

Introduction

Quand le gouvernement libéral de Philippe Couillard a confié à la Caisse de dépôt et placement le soin de réaliser un système de trains légers desservant la région métropolitaine, il l’a fait en présumant que l’argent achète tout.

On savait que la Caisse n’avait aucune expérience dans la planification urbaine ni dans la conception de matériel roulant.

Mais le gouvernement libéral était convaincu qu’avec la somme colossale de ses actifs, la Caisse ne se priverait pas pour consulter, moyennement rémunération, tous les experts dont elle aurait besoin pour réaliser son mandat… au plus faible cout possible.

En février 2021, quand deux firmes d’architectes refusèrent d’être associées à la construction du REM de l’Est, on aurait dû comprendre que l’argent n’achète pas tout… ou du moins, pas toujours.

L’automatisation intégrale

Pour réduire au maximum leurs frais d’exploitation, les trains du REM n’ont pas de conducteurs. À leur place, des opérateurs, réunis quelque part dans une salle de contrôle, coordonnent à distance le va-et-viens des trains du réseau.

Quant à la sécurité, elle est assurée par des caméras de surveillance. Encore ici, la Caisse ne connait rien dans la sécurité mais elle présume (à tort) que les caméras de surveillance réduisent ou préviennent les méfaits.

Les limites de la vidéosurveillance

Les caméras de surveillance enregistrent de l’information qui, dans la presque totalité des cas, sera détruite avant d’avoir été vue.

C’est seulement lorsqu’on découvre, par d’autres moyens, qu’un méfait a été commis qu’on voudra passer en revue les enregistrements pour essayer de découvrir quand et par qui le méfait a été commis.

Leur utilité est donc généralement limitée à expliquer à postériori ce qui est arrivé.

La tempête sur la 13

Joyau technologique du ministère des Transports, le Centre de gestion intégré de la circulation est l’organisme chargé de surveiller en temps réel les axes routiers de la région de Montréal grâce à un vaste réseau chargé de recueillir de l’information et près de quatre-cent-cinquante (450) caméras.

Parmi les voies de circulation sous sa protection, il y a la 13. Tracée en direction nord-sud, cette autoroute est une voie rapide qui dessert l’aéroport Montréal-Trudeau.

En mars 2017, une importante tempête de neige s’abat sur le sud-est du Québec. Cette nuit-là, environ trois-cents automobilistes sont demeurés coincés dans leur véhicule sur la 13 pendant douze heures.

Ceux qui appelaient au 9-1-1 se faisaient dire de ne pas s’inquiéter et que de l’aide était en route pour leur porter secours. Tout cela était faux.

Lorsque les secours sont finalement arrivés, personne n’était mort de froid. Miraculeusement.

Les voyageurs oubliés dans le REM

À la fin du mois dernier, après une sortie au cinéma du Quartier Dix30, Michel-André Grégoire et son épouse ont pris le REM vers minuit à la station Du Quartier.

Mais au lieu de filer vers la station Panama, annoncée au micro par une voix robotisée, le train s’est plutôt dirigé en sens inverse et est rentré au garage pour la nuit.

Le couple Grégoire n’était pas seul puisqu’une troisième personne (un touriste vénézuélien) s’y trouvait également.

Les trois passagers n’ont pas cherché à se dissimuler; ils étaient donc parfaitement visibles sur les écrans des caméras de surveillance. Mais personne ne les a vus.

Et si on ne les a pas vus, c’est qu’aucun préposé n’est chargé de surveiller ces écrans.

C’est seulement après que Mme Grégoire a utilisé le système d’interphone du REM pour signaler leur présence qu’on leur a envoyé du secours.

Sinon, ils y auraient passé la nuit.

Un scénario probable

Permettez-moi de faire une petite prédiction; d’ici quelques semaines, les wagons du REM seront victimes de leurs premiers actes de vandalisme.

Puisque les malfaiteurs n’ont pas besoin de moi pour avoir des idées malveillantes, voici comment ils pourraient procéder.

Un soir de semaine, deux graffiteurs pénètrent à une station de la Rive-Sud peu achalandée. Ils sont seuls dans leur wagon. Les deux portent un masque. Ce qui n’est pas anormal puisque la pandémie au Covid-19 n’est pas terminée. En raison des capuchons qui les recouvrent, il est impossible de les reconnaitre.

Environ vingt secondes avant d’arriver à la station suivante, ils sortent des bonbonnes de peinture et dessinent leur tag sur les murs intérieurs du wagon.

À l’ouverture des portes, ils les franchissent promptement pour s’enfuir.

En raison de l’odeur de solvant, une des personnes qui embarquent à cette station ou à la suivante se sert de l’interphone pour rapporter le méfait.

La préposée signale la chose à son supérieur.

Celui-ci s’empresse d’appeler les autorités policières. Or qu’entend-il ?

Eh bien, il entend : “Votre appel est important pour nous. Afin de conserver…

Finalement, il joint un agent.

Mais il appelle à Brossard, la municipalité où se trouve la station de départ des malfaiteurs… alors que le méfait a été commis sur le territoire de l’Ile-des-Sœurs (qui relève d’un autre corps policier).

Après avoir appelé la station de police appropriée, on ordonne que des patrouilleurs soient dépêchés à la station Panama.

Et pendant que nos deux acolytes mangent leur poutine en marchant et en riant, ils voient passer les autos de police — gyrophares allumés et sirènes assourdissants — se diriger à toute vitesse vers le lieu du crime…

Références :
Cafouillage sur l’A-13 : les systèmes de vigie et d’alerte n’ont pas fonctionné
Deux firmes d’architectes tournent le dos au REM
Montreal’s new REM line takes wrong turn, leaves passengers stranded in the garage
The British Big Brother

Paru depuis : L’utilité des caméras urbaines du SPVM remise en doute (2023-09-18)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les 200 arbres à couper le long du boulevard Pie-IX

Publié le 12 août 2023 | Temps de lecture : 4 minutes


 
Introduction

Jeudi dernier, on apprenait que la ville de Montréal compte couper environ deux-cents arbres situés le long l’extrémité sud du boulevard Pie-IX, plus précisément entre l’avenue Pierre-de Coubertin et la rue Notre-Dame.

Selon les autorités municipales, ces coupes se justifient par les aménagements de la voie publique rendus nécessaires par le prolongement du SRB (Service rapide par bus).

Ce soir-là, au Téléjournal de Radio-Canada, les quelques personnes interrogées ont exprimé unanimement leur opposition à cette mesure.

Je ne comprends pas pourquoi.

J’imagine que si les gens passaient moins de temps à déambuler la tête penchée vers l’écran de leur téléphone ‘intelligent’ et levaient les yeux vers la canopée de ces arbres, ils auraient vu à quel point ces arbres souffrent et enlaidissent le boulevard Pie-IX.

Rappel historique

Il y a quelques années, des milliers de frênes montréalais ont dû être abattus afin de limiter la propagation d’un coléoptère mortel pour eux, l’Agrile du frêne.

Pour meubler l’espace laissé vacant, les autorités municipales ont planté diverses essences d’arbres, dont une variété d’ormes à croissance très rapide.
 

 
Justement à cause de la rapidité de leur croissance, ces arbres fabriquent un bois mou qui casse facilement lors des tempêtes de verglas ou simplement lors de grands vents.

Leur feuillage asymétrique, percé de meurtrissures béantes, témoigne des sévices qui leur ont été infligés au cours de leur croissance.

De plus, au sud de l’avenue Pierre-de Coubertin, le trottoir borde le boulevard Pie-IX. Ce qui fait que ces arbres ont tous été plantés sur des terrains privés.
 

 
À cause justement de leur proximité avec les trottoirs, l’écorce de plusieurs d’entre eux a été abimée lors du déneigement. Dans la photo ci-dessus, on notera l’ombre insatisfaisante laissée au sol par ces arbres au feuillage clairsemé.

Et seule la pluie sur ces terrains étroits sert à abreuver ces arbres puisque tout ce qui tombe sur Pie-IX est dévié vers les égouts.

Ce sont donc des arbres infirmes dont tout le système racinaire est atrophié sous la voie publique et n’est développé que du côté des terrains privés.

Résultat : tous ces arbres croissent péniblement et sont plus sujets aux maladies qu’ils ne le seraient en pleine nature.

Refaire en mieux

Les travaux du SRB sont une occasion de repartir à neuf.

Lorsqu’on regarde les rues récemment réaménagées par la ville dans les quartiers ouvriers, on remarque que moins d’eau de pluie est détournée vers les égouts. Par exemple, plus d’eau sert à nourrir les plantes qui décorent les saillies de trottoirs.

Le même souci guidera l’aménagement de cette nouvelle section du boulevard Pie-IX.

Au lieu d’être un long ilot de chaleur, le centre de cette artère sera planté d’arbres plus vigoureux.

Et on fera de même de chaque côté de ce boulevard. Si bien que leur feuillage sera plus opaque et fera plus d’ombre rafraichissante pour les piétons que celui de ces arbres chétifs au travers desquels on peut voir le ciel.

La ville promet que pour chaque arbre coupé sur Pie-IX, deux arbres le remplaceront.

Conclusion

Toutes les grandes villes du monde sont le résultat d’essais et d’erreurs.

Les arbres plantés il y a quelques décennies par la ville le long du boulevard Pie-IX sont en bonne partie des arbres qui font pitié.

Le réaménagement de cette artère importante est une occasion en or de faire beaucoup mieux.

Ne la ratons pas.

Référence : Bus express sur le boulevard Pie-IX: des centaines d’arbres abattus?

Détails techniques de la photo : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/5000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
2e  photo : 1/5000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 29 mm
3e  photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le parc Maisonneuve en été

Publié le 8 août 2023 | Temps de lecture : 1 minute







 
La dernière fois que j’ai visité le parc Maisonneuve, c’était à la fin de l’hiver 2022, alors que l’endroit était surtout fréquenté par des amateurs de ski de fond ou de marche hivernale.

En été, on y voit davantage de familles, de personnes âgées, de cyclistes et de personnes profitant soit de la fraicheur de ses bosquets ou au contraire, bronzant sur ses vastes pelouses.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 infrarouge à spectre complet, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 + filtre bleu FS KB20 + filtre FS VertX1a + filtre Lee No 354 (Special Steel Blue). Balance des blancs automatique.
1re photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 13 mm
2e  photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm
3e  photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
4e  photo : 1/640 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm
5e  photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 15 mm
6e  photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Jean-François Roberge, le défenseur indécis de la langue française au Québec

Publié le 5 août 2023 | Temps de lecture : 5 minutes

Dès sa nomination, le ministre Jean-François Roberge a déclaré vouloir lancer un grand chantier au sujet des moyens à prendre pour pallier le déclin du français au Québec

En réalité, ce que le ministre appelle ‘chantier’ n’est qu’une série de consultations. Or on consulte lorsqu’on ne sait pas quoi faire ou qu’on manque d’idées.

Cela révèle qu’avant de prendre le pouvoir, la CAQ n’avait pas sérieusement réfléchi à ce sujet et ne sait toujours pas quoi faire six ans plus tard.

Ce matin, sous le titre ‘Loi 96 sur le français : un frein au commerce international ?’, le quotidien La Presse nous apprend que le site transactionnel de la librairie britannique Black Library refusait d’accepter les commandes provenant du Québec.

Et pourquoi donc ? Parce que la loi 96 de la CAQ l’oblige à créer une version française de son site web afin de desservir la clientèle d’ici, comme le fait Amazon, par exemple. Ce qui n’en vaut pas la peine pour elle, selon la librairie britannique.

Informé de ce cas particulier par La Presse, le ministre s’est dit prêt à examiner le dossier. Deux semaines plus tard, le ministre est encore en réflexion.

C’est pourtant simple.

Black Library n’est pas un éditeur. C’est simplement une librairie; celle-ci vend — de manière non exlusive — des titres imprimés par d’autres.

Sans hésiter, le ministre aurait dû répondre que les Québécois incapables de se procurer un livre en particulier auprès de ce libraire n’ont qu’à l’acheter d’un libraire d’ici.

Ce qui est très bon pour l’économie du Québec.

Cette librairie — tout comme Amazon — vend aussi des figurines de plomb fabriquées par Games Workshop. Craignant d’être accusé de manquer d’empathie pour ce collectionneur québécois qui avait l’habitude de se procurer ses bibelots de Black Library (et pas ailleurs), le ministre hésite; doit-il défendre le français ou risquer que la belle collection du gars soit à jamais inachevée ?

Face à ce dilemme shakespearien, on n’aimerait tellement pas être à la place du pauvre ministre Roberge…

Un autre cas cité par l’article est celui d’une cliente québécoise des animaleries Pet Smart dont il existe plusieurs boutiques en Amérique du Nord, mais pas au Québec. Or celles-ci refusent également de vendre ici.

Le chat de cette étudiante ne mange que de la nourriture humide de marque Dr. Elsey’s vendue par Pet Smart.

De toute l’histoire millénaire des félins sur Terre, on ne rapporte aucun cas de chat mort de faim par défaut de trouver de la nourriture molle de marque Dr. Elsey’s.

Après avoir miaulé tout son soul, cette chatte finira bien par accepter ce qu’on lui offrira plutôt que de crever de faim.

Mais ce serait de la cruauté animale. Alors le ministre hésite; doit-il affamer pendant quelques heures ce petit animal poilu vulnérable, ce chaton tant aimé ?

Plus sérieusement, on peut se demander si ce ministre et son parti possèdent la motivation qu’il faut pour réellement arrêter la louisianisation du Québec, notamment dans la région montréalaise.

Dans un autre ordre d’idée, l’article de La Presse pose, à partir de ces cas, la question de l’extraterritorialité de la loi 96. Selon l’avocat Vincent de l’Étoile, cette loi entraverait des transactions internationales.

Ceci est un faux problème.

Lorsqu’un bien est offert sur l’internet, l’offre de vente peut provenir de partout à travers le monde.

Mais l’acceptation de l’offre se fait lorsque le client appuie sur le bouton ‘J’achète’ (ou l’équivalent). En somme, la vente s’effectue sur l’ordinateur du client québécois, le cas échéant.

Selon un sondage électronique de la firme Angus Reid effectué entre le 30 mai et le 3 juin dernier, seulement vingt pour cent des Québécois croient à l’importance de s’attaquer en priorité au déclin du français.

À ces derniers, le message est clair; ne comptez pas sur la CAQ pour répondre à vos préoccupations autrement que par de gentils messages écrits par des firmes de relations publiques.

Pour la CAQ, il y aura toujours un prétexte pour ne pas défendre le français.

Références :
Il faut s’attaquer au déclin du français
Le ministre Roberge et la défense homéopathique du français
Loi 96 sur le français : un frein au commerce international ?
Une librairie anglaise cesse de vendre à ses clients québécois

Parus depuis :
Loi 96 sur la Langue française : le ministre Roberge ne compte pas faire de modifications (2023-08-23)
Ottawa a versé des milliards pour l’anglais au Québec (2023-11-27)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La pollution atmosphérique à Montréal en juillet 2023

Publié le 1 août 2023 | Temps de lecture : 3 minutes


 
Du début des grands feux de forêt québécois jusqu’à la fin du mois de juin, ceux-ci ont occasionné d’importantes variations quotidiennes dans la qualité de l’air, probablement à cause des changements dans la direction des vents.

Du 28 mai au 30 juin, l’air a été de bonne qualité plus de la moitié du temps dans le sud du Québec, plus précisément 19 jours sur 34.

Le mois dernier, il en fut différemment.

Autrefois, de la nacelle de ballons atmosphériques, on pulvérisait des sels d’argent afin de condenser l’humidité dans l’air et favoriser la pluie.

Cette année, les grandes quantités de particules fines en suspension dans l’air (les PM2,5) nous ont donné un mois de juillet pluvieux et frais alors que ce mois est habituellement chaud et humide.

Ce qui a eu pour effet de niveler les variations quotidiennes de la qualité de l’air.

Le mois dernier, aucune journée ne fut franchement mauvaise. Mais l’air y fut de bonne qualité dans moins du tiers des cas, soit 9 jours sur 31.

Le 30 juillet fut un cas particulier.

J’étais en train de travailler à l’ordinateur les fenêtres grandes ouvertes quand j’ai remarqué vers 16h une petite odeur de fumée.

Distrait par mon travail, je n’y ai pas porté attention jusqu’au moment où j’ai réalisé que mon appartement empestait le bois brulé.

J’ai immédiatement fermé toutes mes fenêtres. Évidemment, les choses ont cessé d’empirer.

Mais l’air vicié qui avait eu le temps d’entrer a fait en sorte que pour la première fois depuis le début de la pandémie au Covid-19, j’ai porté un masque N95 alors que j’étais seul dans mon appartement.

Ces masques n’atténuent pas l’odeur des parfums. Toutefois, l’odeur de bois brulé semble liée à la présence des particules fines puisqu’en portant un masque N95, on ne sent plus cette odeur.

Deux heures plus tard, alors que l’air extérieur était redevenu sain, j’ai fait aérer mon appartement.


 
Dans le graphique de IQAir, ce qui est indiqué comme étant survenu entre 22h et minuit est plutôt arrivé entre 16h et 18h.

Voilà pourquoi cette journée, représentée en jaune à droite dans le premier graphique, fut en continuité avec les deux jours précédents et celui qui a suivi, c’est-à-dire une journée agréable (normalement indiquée en vert), sauf pour deux heures en fin d’après-midi.

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Écrit par Jean-Pierre Martel