Du code vestimentaire à l’uniforme

Le 29 mars 2018

Quelques adolescentes de la région de Québec s’opposent aux codes vestimentaires imposés à leur école.

Celles-ci souhaitent pouvoir porter des culottes courtes qui montent jusqu’aux cuisses; des pantalons moulants sans devoir cacher les fesses d’un chandail; des camisoles à bretelles et des chandails qui révèlent les épaules et le dos.

Les élèves veulent aussi que le vêtement porté au thorax et le pantalon ne soient plus obligés de se superposer, ce qui permettrait de laisser une partie de ventre à découvert. Elles revendiquent également le droit de ne pas porter de brassières ou de laisser paraître les bretelles du soutien-gorge.

Selon Célestine Uhde (une des protestataires), le fait de cacher certaines des parties du corps de la femme — par exemple les seins, le ventre ou les jambes — c’est ce qui les sexualisent.

« Elles sont rendues taboues par la société. Tandis qu’au départ, il n’y a pas grand-chose de plus érotique dans une cuisse que dans un abdo de gars », dit-elle.

Évidemment, si on suit ce raisonnement, l’idéal serait que tout le monde soit tout nu.

Le reproche principal d’un code vestimentaire à l’école, c’est qu’il est toujours plus exigeant pour les filles que les garçons.

Selon une directrice d’école citée par Le Devoir : « Actuellement, la mode est aux gilets bedaine. […] Moi, j’ai vu des filles qui lorsqu’elles lèvent le bras en l’air, on voit leur soutien-gorge. Je ne peux pas accepter ça dans une école.»

Si on abolit le code vestimentaire, la seule alternative au laisser-faire, c’est l’uniforme.

Encore plus contraignant que le code vestimentaire, l’uniforme unisexe a l’avantage d’être juste pour tout le monde. Ou d’être injuste pour tous. C’est selon.

Toutefois, les tentatives d’implanter l’uniforme sans un large consensus des parents ont toujours échoué. Très majoritairement, les parents doivent y consentir. Sinon, c’est l’échec.

D’entrée de jeu, ils y sont habituellement opposés puisque l’uniforme est perçu comme une dépense supplémentaire. En réalité, l’uniforme coute moins cher que tous ces vêtements griffés que les adolescents insistent à porter.

Et on évite le ‘taxage’, c’est-à-dire le vol d’accessoires vestimentaires relativement dispendieux.

C’est d’ailleurs pourquoi les uniformes sont si populaires dans les pays en voie de développement et dans les pays occidentaux les plus pauvres.

Mais les pays riches n’ont pas le monopole des bonnes idées.

Paradoxalement, en imposant l’uniforme — ce qui empêche toute originalité dans la manière de s’habiller — l’école oriente le développement de la personnalité de l’élève autrement que par des artifices vestimentaires, du tatouage et du perçage. L’élève est forcé de se distinguer en développant ses qualités et ses compétences sociales.

Écoliers à La Havane

À Cuba, garçons et filles portent des uniformes semblables sans être parfaitement identiques. Les seules différence sont le col des chemises et la jupe des filles qui se distingue de la culotte courte des garçons.

Étudiants à Porto
Étudiants à Porto

À Porto — et, à quelques exceptions près, dans l’ensemble du Portugal — seule la jupe et les bas nylon noirs des filles les différentient. Précisons que l’uniforme comprend une cape.

J.K. Rowling ayant séjourné à Porto entre 1991 et 1993, cette ville lui a servi d’inspiration pour écrire la saga d’Harry Potter. On ne sera donc pas surpris que l’uniforme des étudiants de Porto aient une ressemblance avec celui porté par les élèves de l’école de sorcellerie de Poudlard…

Au Québec, si des écoles choisissent d’imposer un uniforme unisexe, plutôt que d’imposer soit le pantalon ou le kilt (et non la jupe) à tous, il peut être acceptable de laisser ce choix à chaque élève.

Références :
Au chapitre de l’uniforme scolaire – Une hypersexualisation du vêtement
La révolte de coton: à l’assaut des codes vestimentaires au secondaire
Place aux Carrés jaunes dans les écoles

Paru depuis :
Au lycée, couvrez ces jambes, ces épaules ou ces seins que l’on ne saurait voir (2018-04-23)

Détails techniques : Olympus OM-D, objectif M.Zuiko 12-40 mm F/2,8
1re photo : 1/400 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 27 mm
2e  photo : 1/200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
3e  photo : 1/1000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 19 mm

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