Le Québec et la légalisation du cannabis

Le 20 avril 2017

Depuis que le gouvernement fédéral a annoncé que la légalisation de la marijuana, certains observateurs s’inquiètent des risques de cette décision.

Au départ, précision que effets néfastes de cette drogue sur la santé sont moindres que ceux de l’alcool. Si tous les alcooliques abandonnaient l’alcool pour le cannabis, on verrait l’apparition de nouveaux problèmes mais la disparition complète des nouveaux cas de cirrhoses du foie, incurables même à l’arrêt de l’éthylisme.

Dans les États où on a légalisé le pot — notamment au Colorado et dans l’État de Washington — on a constaté une augmentation importante à la fois du nombre d’accidents de la route causés par des conducteurs sous l’effet du cannabis et du nombre d’hospitalisations résultant d’une surdose.

Sans nier la possibilité que cela puisse être observé au Québec, ce phénomène ne devrait pas être significatif.

En effet, les États-Unis ont mené pendant des décennies une ruineuse et inefficace lutte contre la drogue caractérisée par la sévérité des sanctions imposées aux contrevenants.

Au contraire, au Québec, la simple possession de cannabis est tolérée depuis des années. Ici, la consommation est entrée dans les mœurs et la très grande majorité de ses utilisateurs ont appris à en faire une consommation ‘responsable’.

De 2002 à 2012, le pourcentage de personnes ayant déjà consommé de la marijuana a diminué chez les 15 à 17 ans et les 18 à 24 ans. Cette consommation est toutefois demeurée stable chez les 25 à 44 ans et a augmenté dans les groupes d’âge plus avancé.

On croit que l’augmentation chez le groupe des 45 à 64 ans pourrait être le reflet du vieillissement de la cohorte de ceux qui se situaient dans le groupe des 25 à 44 ans en 2002.

En somme, chez les jeunes, le cannabis n’a plus l’attrait du fruit défendu.

La décision canadienne de ne pas autoriser les aliments à base de cannabis — permis dans les deux États américains mentionnés — devrait éviter les hospitalisations pour surdose (extrêmement rares chez les fumeurs).

On s’inquiète du fait que les policiers ne seraient pas équipés d’instruments permettant de mesurer l’intoxication au cannabis. Cela est également vrai des psychotropes.

Pourtant, ils font passer des tests simples — toucher le bout de son nez, marcher en ligne droite — qui leur permettent d’appréhender le conducteur intoxiqué par des médicaments. Ce sera pareil avec le cannabis.

Au-delà de la curiosité que susciteront au départ les commerces de cannabis et l’impact touristique de sa légalisation, il est à prévoir que les changements législatifs ne bouleverseront que sa distribution puisque dans les faits, sa consommation est déjà décriminalisée au Québec depuis plus d’une décennie.

Compléments de lecture :
Le cannabis récréatif
Portugal’s radical drugs policy is working. Why hasn’t the world copied it?

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