Voyage à La Havane — Septième jour

Le 6 novembre 2012

Cette nuit fut la meilleure que j’ai passée au cours de ce voyage. Je me suis couché la veille vers 21h30 et le coq du voisin n’a chanté que deux fois à 5h00, une ou deux fois à 6h30 et ne s’est obstiné à chanter à répétition qu’à partir de 7h30, me permettant de me rendormir entre ses performances vocales.

Puisque nous sommes un dimanche, je dois absolument visiter l’église du Christ, à deux pas d’ici, puisque celle-ci est fermée les autres jours.

Il s’agit d’une église sans prétention, construite au XVIIe siècle, mais dont la façade a été refaite en 1755. Sa décoration intérieure est relativement simple.

Afin de voir également la cathédrale de La Havane, située de l’autre côté de la Vielle ville, je décide de traverser le quartier par le biais de la rue Obrapia (ce qui, en latin, veut dire œuvre pieuse).

Sur mon chemin, je rencontre le Musée Guayasamin. On y expose les œuvres figuratives de ce peintre équatorien qui a passé une bonne partie de sa vie en exil et qui s’est lié d’amitié avec Fidel Castro.


 
Plus loin sur la même rue est située la Casa del Abanico (la Maison de l’éventail). On y vend des éventails décorés sur place à des prix variant de 2,4 à 8,5 pesos convertibles (2,4 à 8,5$ ou environ de 2 à 7€). Une aubaine. J’achète les deux illustrés ci-dessus : je compte donner l’un des deux, selon son choix, à l’épouse du couple qui m’héberge.

Puis je visite l’intéressant Musée de l’archéologie, situé sur la Tacon. Les objets qu’on y voit sont les fruits de fouilles réalisées ici même à La Havane. À l’étage, ce sont des objets découverts dans d’autres pays d’Amérique latine.


 
Sur la rue Empedrado (la rue Pavée), une dame en habits d’apparat m’invite à la photographier. Toutefois, dès que la photo fut prise, elle m’informe que je lui dois un peso. Plutôt que de protester, j’accepte à la condition de pouvoir prendre une deuxième photo pour le même prix.


 
J’arrive à la cathédrale juste avant la messe. Cette dernière se déroule accompagnée d’une vingtaine de choristes. Après une série de sermons auxquels je ne comprends pas grand-chose, je décide d’aller prendre le repas du midi au Restaurant El Patio, situé à un jet de pierre.

La crème de champignon n’a de crème que de nom. Dans un liquide épaissi avec un féculent, elle est recouverte de minces tranches d’amandes. Elle contient des morceaux de champignons et d’ognons. Le poisson est trop cuit mais l’assiette de fruit est délicieuse.

Ce restaurant charge 2 pesos convertibles au total pour le pain, pour un petit pâté que je n’ai pas commandé et pour la location des ustensiles utilisés. Une minorité des restaurants de Vienne ont également adopté cette fâcheuse habitude. Mais dans ce cas de ces derniers, cela est précisé au bas des pages du menu, ce que je n’ai pas vu dans ce cas-ci.

Si bien que l’addition sera de 23,5 pesos convertibles, service est inclus, soit une somme exorbitante pour La Havane.


 
Sur la rue San Ignacio (soit St-Ignace, du nom du fondateur de l’ordre des Jésuites), des aquarellistes sont à l’œuvre.

Hier, en raison de l’heure tardive, je n’ai pu visiter certains musées; j’y retourne donc aujourd’hui.


 
J’entre dans la Farmacia y Drogueria Taquechel, magnifiquement décorée de pots de faïence et dont un squelette rappelle (je présume) qu’il faut toujours prendre son médicament tel que prescrit.

De côté sud de la Place d’armes, se trouve le Musée d’histoire naturelle. La présentation des objets date d’une autre époque et, dans le cas des animaux empaillés, leur nombre est assez limité. Toutefois, on y apprend que la faune de Cuba contient à elle seule plus de sortes de chauves-souris que tous les pays d’Amérique du nord réunis. Ceux de Cuba m’ont surpris par leur petite taille.


 
La place d’Armes est bordée au nord par le Castillo de la Real Fuerza (littéralement, le Château de force royale), dont la construction fut complétée en 1577. Ce château-fort est devenu un musée consacrée aux conquistadors. On y voit des maquettes de leurs bateaux, la monnaie utilisée, et leurs objets du quotidien.

Au cours de cette visite, une guide me demandera de lui échanger une pièce de 2$ canadiens qu’elle a reçue et qui ne lui sert à rien. Je le lui échange pour deux pesos convertibles.

Plus loin, à l’écart, un guide voudra me montrer la photo de son enfant malade qui aurait besoin de médicaments. Je lui fais signe que je ne suis pas intéressé.

Cette citadelle offre un excellent point de vue sur les autres dispositifs défensifs construits sur l’autre rive de la Baie de La Havane.


 
Puis je visite le Musée municipal, installé dans le Palais du gouverneur espagnol Don Louis de las Casas Aragorri, inauguré en 1791. Ce musée est consacré à l’histoire de la ville.

Celui-ci s’étend sur tout le côté ouest de la Place d’Armes. Tous les aspects de l’histoire de la ville y sont représentés. On y trouve au rez-de-chaussée une exposition d’objets religieux. À l’étage, on trouve des armes, les habits et accessoires de personnages historiques du pays, et le mobilier originel (et superbe) de nombreuses pièces de l’édifice, dont la salle de bal.

En soirée, j’assiste à un gala qui célèbre le centième anniversaire de naissance de l’écrivain cubain Virginio Piñera, dont l’œuvre littéraire inspira différents ballets. Des six ballets représentés, trois sont d’éclatantes réussites.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 12 mm
2e  photo : 1/400 sec. — F/6,3 — ISO 200 — 35 mm
3e  photo : 1/640 sec. — F/9,0 — ISO 200 — 17 mm
4e  photo : 1/200 sec. — F/5,0 — ISO 200 — 25 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 19 mm
6e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 12 mm
7e  photo : 1/80 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 19 mm


Pour lire les comptes-rendus du premier ou du deuxième voyage à La Havane, veuillez cliquer sur l’hyperlien approprié.

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4 commentaires à Voyage à La Havane — Septième jour

  1. Marcos DINET (France) dit :

    Ce qui est inattendu c’est votre façon de visiter d’une manière assez fouillée : Je vois tant de touristes débarquer à José Martí, rester deux jours sur place en faisant le tour de La Havane en autobus ou avec un guide puis louer une voiture et vite se précipiter à l’autre bout du pays.

    Je repense ici aussi à l’extrême état d’entretien où se trouvent les églises, en regard de l’état du reste des bâtiments et des rues: Il parait, m’a t’on dit, que c’est le Pape qui paye tout ça. Car même si on s’enfonce dans les faubourgs éloignés les églises sont toujours impeccables. Et ce n’est pas comme ailleurs, avec l’argent des fidèles.

    Je dois dire que les endroits où vous rentrez, souvent, je n’y ai jamais mis les pieds et vous me donnez des idées de visite.

    Jetez un coup d’œil sur les luminaires de style Tiffany qui sont encore fabriqué à notre époque dans l’ile: En vente, soit au magasin d’artisanat en face le restaurant “ruines de qque chose” rue Obispo, ou aussi ce magasin d’artisanat juste à coté du restaurant de la place de la cathédrale ou vous avez mangé : Attention une lampe de chevet de ce style, si elles sont d’un prix modique (25/35cuc), pèsent dans les 3 kg et l’emballage est à soigner par vous même ( Dans la rue sont vendus des rouleaux de gros scotch marron d’emballage)

    A recompter vos factures de restaurant, j’en conclue que le change est aux alentours de 1,38/1,40 ce qui est assez avantageux en ce moment, cet été il était monté à 1,19.

    A+ Marcos

    • J’ai pu me permettre de fouiller d’avantage que beaucoup d’autres touristes tout simplement parce que j’ai passé trois semaines dans la capitale cubaine. Il ne s’agissait donc pas d’une petite excursion au cours d’un voyage essentiellement passé à se reposer au bord de la mer.

      L’offre muséale à La Havane est en croissance rapide depuis que l’industrie touristique est devenue une priorité nationale sous Raoul Castro, et un moyen essentiel de faire entrer des devises qui financent les besoins immenses du pays.

      Voilà pourquoi j’ai visité des musées qui n’existaient probablement pas il y a à peine quelques années.

      Beaucoup de ces musées sont rudimentaires. D’autres sont exceptionnels. En fait, ils sont à l’image de la richesse insolente de ceux qui ont fait fortune dans ce pays et qui y ont accumulé des trésors.

      Quant aux églises, ce que vous dites est vrai à Prague (où elles sont devenues la propriété privée des institutions religieuses) mais je ne sais pas pour ce qui est de La Havane.

      Durant la période coloniale, l’aristocratie espagnole était croyante jusqu’au fanatisme. Leurs dons au clergé à l’occasion de leur décès ou de faveurs obtenues étaient exceptionnels.

      On peut donc s’attendre à ce qu’une partie de cette splendeur passée refasse surface au fur et à mesure que, par exemple, on restaurera les toiles religieuses encrassées de suie et qu’on en fera des copies qui retrouveront la place des originaux dans les églises de la ville.

      Par contre, à Cuba, la révolution cubaine ne s’est pas accompagnée d’un anticléricalisme comme ce fut le cas lors de la révolution française ou lors des révoltes populaires à Barcelone dans la deuxième moitié du XIXe siècle. À la Fortaleza de San Carlo de la Cabaña, où Che Guevara avait établi son quartier-général, on trouve encore la petite chapelle dans laquelle ses hommes allaient prier.

      Le maintien de la faveur religieuse depuis la révolution cubaine a probablement fait en sorte que la concentration du mobilier religieux n’a pas eu lieu à La Havane, contrairement à Paris (où deux douzaines d’églises sur l’Île de la Cité au XVIIe siècle sont disparues depuis).

  2. sandy39 dit :

    “A l’Epouse du couple qui m’héberge” ! Je m’attendais à une autre Dulcinée…

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