Les mauvaises lectures

Le 4 février 2012

L’édition de ce matin du Devoir publie l’article Radiographie des magazines masculins. Ce texte est une critique de l’étude « Postures viriles: ce que dit la presse masculine » de l’auteure féministe Lori Saint-Martin.

Précédemment, l’auteure s’était intéressée aux revues féminines québécoises qu’elle avait trouvé bourrées de stéréotypes dépassés relatifs à la subordination des femmes aux hommes, et obsédées par la beauté et la jeunesse.

Quant aux magazines masculins, ils véhiculent, selon l’auteure, les stéréotypes les plus bêtes, tant au sujet des hommes que des femmes, qu’au sujet des rapports entre les sexes.

Selon ces magazines, le mâle québécois aime le sport, les sorties, les gadgets et les voitures. Il cultive le goût du risque et de la séduction. C’est un fonceur. Il aime la chasse aux animaux sauvages et aux filles. Celles-ci se doivent d’être jeunes, belles et pleines d’émotions, ce qui les rend très compliquées.

L’univers masculin est fait de force, d’action et d’autonomie. Celui des femmes est lié aux apparences, à la fragilité et à la séduction. Quand les femmes ne sont pas de mignonnes subalternes, ce sont, au contraire, des castratrices, des contrôlantes, responsables de la débandade des hommes.

Alors que les revues féminines donnent le goût aux femmes d’être autrement (plus désirables, plus compréhensives), les magazines masculins propagent l’idée que les hommes sont très bien comme ils sont.

Ni l’auteure, ni le journaliste (qui résume et endosse son propos) ne traitent d’un aspect fondamental, qui est de savoir pourquoi les lecteurs achètent ces publications.

À mon avis, les gens achètent des revues et des quotidiens en fonction de ce qu’ils pensent déjà, de ce qu’ils sont ou de ce qu’ils aspirent à devenir. De la même manière que l’adolescent désire s’habiller en fonction du clan ou du groupe social auquel il désire s’associer, les gens achètent des publications en votant avec leur argent.

À titre d’exemple, ce n’est pas le Journal de Montréal et ses chroniqueurs qui abrutissent les lecteurs de ce quotidien : c’est l’abrutissement d’une partie du public qui fait vendre ce torchon.

Le lecteur achète un quotidien pour découvrir l’actualité dans une perspective qui est déjà la sienne. Et ce qu’il y apprend vient renforcer son point de vue sur le Monde et valide ses opinions et ses préjugés.

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