L’Étoile de Chabrier à l’université de Montréal

Publié le 28 février 2015 | Temps de lecture : 2 minutes

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L’Atelier d’opéra de l’Université de Montréal et l’Orchestre de l’Université de Montréal présenteront ce soir, le 28 février 2015, pour la troisième et dernière soirée d’affilée, L’Étoile d’Emmanuel Chabrier à la salle Claude-Champagne (métro Édouard-Montpetit).

Cette opérette est jouée par les étudiants de la faculté de musique de l’U de M.

Franchement, c’est un spectacle charmant. Si les musiciens ont été très bons —  avec une petite tendance parfois à couvrir les voix — les comédiens-chanteurs ont été excellents.

Le principal artisan de ce succès est le metteur en scène François Racine qui a fait preuve de créativité et de bon goût, dans un répertoire où il est facile d’être vulgaire en voulant faire rire à tout prix.

J’ai passé la soirée le sourire aux lèvres. À la fin du spectacle, la clameur qui émanait de la foule était une marée de rires, principalement féminins, ce qui suggère que je n’étais pas le seul à avoir apprécié cette soirée.

Bref, si vous aimez l’opérette, ce spectacle est à ne pas manquer.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/25 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 12 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 21 mm

Un commentaire

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Écriture à relais

Publié le 25 février 2011 | Temps de lecture : 3 minutes

Hier soir, à l’Université de Montréal, avait lieu le troisième et dernier atelier d’écriture sous la direction de Mme Marie-Christine Hellot.

Un des exercices proposés consistait à diviser les quatorze participants à l’atelier en trois groupes de quatre ou cinq personnes.

En boucle, chaque membre du groupe écrivait les deux premières phrases d’un texte puis passait la feuille à son voisin de droite. Celui-ci devait lire le texte et compléter l’histoire de deux phrases de son cru. Et ainsi de suite. Le texte revenu au premier auteur, celui-ci en rédigeait la conclusion.

Puisque chaque participant à l’atelier débutait et terminait un texte, nous nous sommes retrouvés avec quatorze documents. Tout comme à la Ligue nationale d’improvisation, il y a bien eu un ou deux cas de rudesse, mais en général, les participants se sont adaptés au style de l’auteur de départ. Si bien qu’on aurait cru, dans presque tous les cas, que chaque texte avait été écrit par une seule et même personne.

On trouvera ci-dessous le texte dont je n’ai écrit que le début et la fin. J’ai pris soin de demander à mes collègues la permission de publier la totalité du document mais — je me sens un peu stupide — j’ai oublié de noter leurs noms. On me pardonnera cette négligence.

J’ai alterné les caractères et les italiques pour marquer le passage d’un auteur à l’autre.


 
Les premiers cas n’avaient pas attiré l’attention. C’était la canicule, ils étaient vieux ou vulnérables, donc personne ne s’est inquiété jusqu’au dixième cas.

Une étrange maladie semblait se propager, sans que personne ne puisse identifier sa provenance. D’abord, certains éprouvaient un mal de tête terrible. Puis, après deux jours de fièvre intense, les malades perdaient leurs cheveux et…

leurs dents. À peine quinze jours après l’apparition du premier cas, plus d’une centaine de personnes se ruaient quotidiennement chez leur dentiste ou leur coiffeur. Loin de se plaindre, ces professionnels trouvaient tout de même la chose inquiétante.

Au bout de quelques jours, les rues étaient couvertes d’un fin duvet et on ne pouvait prendre une marche sans sentir des craquements sous les chaussures. La ville finit par créer un service spécial de nettoyage.

Inquiètes, les autorités se demandaient comment enrayer l’épidémie. On ne pouvait se résigner l’idée que la ville puisse ultimement devenir la seule au monde où tous les citoyens, sans exception, seraient chauves et édentés.

Lui-même atteint, le maire voulu rassurer ses concitoyens. Mais sans dentition — donc privé de son éloquence habituelle — il suscita l’ironie de ceux qui n’étaient pas encore atteints et la désolation chez les autres. Et puis, quelques jours plus tard, tout s’arrêta, à la grande surprise des analystes et des experts : les premiers s’empressèrent de fournir l’explication logique et rationnelle attendue d’eux, tandis que les seconds tentèrent de donner leur nom au phénomène, dans l’espoir futile de passer à la postérité. Puis, au fil des années, cette histoire fut jugée d’abord anecdotique puis sombra finalement dans l’oubli comme une feuille morte emportée par le grand fleuve du temps.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le cadavre exquis

Publié le 12 février 2011 | Temps de lecture : 4 minutes

Un atelier d’écriture est un entrainement à l’écriture visant à développer la créativité des participants. Jeudi soir dernier, à l’Université de Montréal, on offrait un atelier de ce genre, décrit comme suit : « Basé sur des techniques de stimulation éprouvées et sur des jeux d’écriture inspirés des surréalistes, cet atelier vous permettra de découvrir en vous des possibilités de création que vous ne soupçonnez peut-être pas ». Intrigué, je me suis inscrit.

Un des exercices proposés consistait à diviser les vingt participants à l’atelier en groupes égaux de cinq personnes et à demander à chaque équipe de créer une phrase formée successivement des cinq éléments suivants : un mot, un adjectif, un verbe, un deuxième mot et finalement un deuxième adjectif. Donc cinq personnes pour trouver les cinq éléments d’une phrase. Le hic, c’est que chaque membre d’une équipe devait trouver son élément à l’insu des autres.

Concrètement, la première personne du groupe écrivait un mot sur un morceau de papier. Après avoir replié ce papier de manière à cacher ce mot, elle passait le papier à la deuxième personne du groupe qui devait écrire le premier adjectif. Celle-ci cachait son adjectif et passait le papier au troisième participant. Et ainsi de suite.

Étant le premier de mon groupe, j’avais choisi « confiture » et finalement, la phrase composée par notre équipe fut :
 • « La confiture — brutale — décrit — l’arc-en-ciel — amoureux ».

Les trois autres groupes composèrent les phrases suivantes :
 • « La lanterne — délicate — submergera — la cathédrale — atomique »,
 • « La multitude — vieille — pansera — les soldats — misérables », et
 • « Les fourmis — délicates — écoutent — le pouce — savoureux ».

Cet jeu s’appelle le cadavre exquis parce qu’il fut inventé à Paris vers 1925 par un groupe d’écrivains surréalistes et que leur toute première phrase à eux fut « Le cadavre — exquis — boira — le vin — nouveau ».

Notre professeure, Mme Marie-Christiane Hellot, invita ensuite l’ensemble des participants à partager les images ou les réflexions que chacune de ces phrases nous inspirait. Finalement, elle nous demanda de choisir une de ces phrases, pas nécessairement la nôtre, et de composer un texte basé sur elle. J’ai choisi « La lanterne délicate submergera la cathédrale atomique » et voici le résultat que cela a donné.


 
On est toujours impressionné par ce qui est gros, ce qui est massif. Mais tout ce qui existe, grand ou petit, vivant ou inanimé, est vulnérable.

Si on pouvait voir l’infiniment petit, on serait surpris de l’importance du vide dans la matière. À titre d’exemple, prenons le cas du plus petit des atomes, celui de l’hydrogène. Il n’est formé que d’un proton autour duquel gravite un électron. Si son proton mesurait un mètre de diamètre, son électron, gros comme un pois, graviterait à une distance de 30 km.

À l’opposé, l’atome d’uranium nous paraitrait gigantesque avec son noyau formé d’une multitude de protons, de neutrons, et son nuage d’électrons au loin, insaisissables. Paradoxalement, cette masse complexe, si impressionnante, est extrêmement vulnérable. Comme ces grandes familles où les conflits sont incessants, ces grosses molécules sont instables.

Parfois, à la faveur d’un rayon gamma émis par une molécule voisine, quelques protons, neutrons et électrons quittent spontanément l’atome pour aller vivre indépendants, provoquant ainsi la déchéance de l’uranium en quelque chose d’autre.

Mais cette décomposition peut être provoquée. La lumière d’un rayon laser, si difficile à produire il y a un demi-siècle et maintenant si commun puisqu’on la trouve au cœur de n’importe quel lecteur CD, DVD ou Blu-ray, un simple rayon laser, dis-je, suffit à briser l’atome d’uranium. Comme une lanterne délicate provoquant l’écroulement d’une cathédrale atomique.

Références :
Atelier d’écriture
Atelier d’écriture – Écoutez le créateur en vous
Cadavre exquis

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Écrit par Jean-Pierre Martel