‘Shame!’ ou l’expression du mépris

Publié le 6 juillet 2018 | Temps de lecture : 6 minutes

Introduction

C’est sous les huées et aux cris de ‘Shame!’, que les personnes venues assister au spectacle SLĀV ont été prises à partie récemment par des jeunes anglophones devant le Théâtre du Nouveau Monde.

Indépendamment de savoir qui a tort et qui a raison, on doit se demander qu’est-ce qui motive un groupe majoritairement blanc à dénoncer violemment une ‘appropriation culturelle’ alors que, dans ce cas-ci, cela ne les concerne pas ?

L’explication simpliste, qu’on lit partout ces jours-ci, c’est qu’il agit de ‘gauchistes extrémistes’ auxquels on attache trop d’importance.

Au contraire, je pense que l’agressivité des protestataires repose sur quelque chose de plus profond et qu’il y aurait tout lieu de s’en inquiéter.

Le formatage des esprits

Ceux qui participent à des forums de discussion les choisissent en fonction des sujets qu’ils abordent.

Dans le cas des forums d’idées, ils sont une occasion de rencontrer des alter ego, c’est-à-dire des personnes avec lesquels il est facile d’établir une communion d’esprit.

L’intervenant est incité à adopter l’opinion dominante du groupe par l’attribution de ‘J’aime’. Ceux-ci correspondent à une rétroaction positive comme l’est la friandise donnée au caniche méritoire.

Or ces médias sociaux sont autopurificateurs. Dès qu’un intervenant publie un point de vue anticonformiste, la confrontation des idées n’est pas perçue comme stimulante mais plutôt comme une agression qui met en péril l’harmonie de la meute.

Sous les propos désobligeants, les insinuations malveillantes et les insultes, le déviant quittera finalement les lieux au grand soulagement de tous.

Et ceux qui auront le plus efficacement attaqué l’intrus seront perçus comme des héros.

Résultat : le forum de discussion, au lieu d’être une occasion d’élargir son esprit, devient un moyen d’ancrer ses préjugés.

Il est significatif que l’action militante des protestataires contre SLĀV ait pris forme sur les médias sociaux.

Le mépris envers les francoQuébécois

À juste titre, les jeunes angloQuébécois estiment qu’ils ont le droit d’être servis en anglais. Mais ils sont nombreux à oublier que leur droit de parler leur langue n’a plus préséance lorsque ce sont eux qui servent un client francophone.

Le Parti libéral est au pouvoir au Québec de manière presque continue depuis seize ans. Au cours de cette période, il n’a rien fait pour défendre et promouvoir le français au Québec.

Si bien qu’un nombre croissant de jeunes angloQuébécois ont perdu de vue leur statut minoritaire au Québec et se considèrent plutôt comme membre de la majorité anglophone du pays (ce qui est également vrai).

Ces jeunes ont entendu ad nauséam les propos regrettables tenus au soir d’une défaite référendaire. Au point d’ignorer à quel point tous les Québécois — y compris eux — sont redevables au premier ministre qui les a prononcés.

Ils ont lu tout le mal qu’on peut en dire du projet de Charte de la laïcité du PQ (auquel je me suis moi-même opposé).

Et ils ont appris avec horreur la nouvelle de l’attentat terroriste antimusulman de Québec.

Bref, depuis leur enfance, on leur décrit le peuple francoQuébécois comme consanguin, arriéré, xénophobe et raciste.

Dans leur esprit, la défense du français au Québec est associée à une lutte tribale contre le progrès.

Pour eux, l’extinction du peuple francoQuébécois est inévitable. Et dès que nous y serons résignés, la voie de la modernité deviendra plus harmonieuse pour tous.

À mon avis, c’est ce mépris profondément ancré qui explique la haine de ces jeunes anglophones contre les spectateurs francophones du TNM.

Le choix des mots est significatif : ‘Shame!’ se traduit littéralement par ‘Honte à vous’. Mais en réalité, il signifie ‘Je vous estime honteux, c’est-à-dire méprisables’.

L’agression n’est pas survenue à n’importe quel moment. On n’a pas défilé contre le TNM en matinée ou dans l’après-midi; on a choisi délibérément le moment précis où les abonnés se présentent pour le spectacle.

Certains spectateurs ont dû pénétrer au TNM sous escorte policière. Ce genre d’intimidation est inacceptable.

Derrière les spectateurs du TNM, c’est tout le peuple francoQuébécois qui est visé par le crachat des protestataires.

Conclusion

Si on m’apprenait que des idéologues fédéraux monitorisent les écrits publiés sur ce blogue, je leur adresserais le message amical suivant : retenez bien les chiens enragés qui tentent de nous intimider dans notre vie privée et notamment lorsque nous nous rendons au théâtre accompagnés d’un être cher. Ce n’est pas vrai que nous allons nous laisser traiter ainsi chez nous.

Nous avons encore de travers dans la gorge la constitution que vous nous avez imposée et qui nous empêche de mettre en application une laïcité minimaliste parfaitement acceptable aux yeux de la plupart des pays occidentaux.

Ceux à qui vous avez affaire, ce n’est plus de pauvres paysans illettrés traumatisés par une conquête militaire et le pillage de soldats anglais. Ce sont des citoyens parfaitement capables de former leur propre pays si vous les poussez à bout.

Sur le même sujet :
La controverse au sujet de SLĀV (2018-06-27)
Appropriation culturelle et racisme anglo-saxon (2018-07-08)
Un nouveau conformisme à l’ère des médias sociaux (2019-01-29)


Annexe : Le dénigrement par The Montreal Gazette :
Opinion: SLĀV: Whose songs are these to sing? (2017-11-30)
Dunlevy: Jazz fest cancels SLĀV, but questions remain (2018-07-04)
Jazz fest review: SLĀV misses the mark, and precious opportunity (2018-07-04)
Jazz Fest: SLĀV isn’t cultural appropriation, singer Bonifassi says (2018-07-04)
Dunlevy: SLĀV director Robert Lepage just doesn’t get it (2018-07-06)
Opinion: Why SLĀV’s cancellation was the right decision (2018-07-06)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les Chaises au TNM

Publié le 15 mai 2018 | Temps de lecture : 2 minutes
Monique Miller et Gilles Renaud

Jusqu’au 2 juin 2018, le Théâtre du Nouveau Monde (TNM) présente la pièce ‘Les Chaises’ d’Eugène Ionesco.

Écrite en 1951 et créée l’année suivante, cette pièce raconte l’histoire d’un couple qui, à la fin d’une vie devenue routinière et sans but, décide de livrer au monde un message d’une extrême profondeur qui est tout ce que la vie leur a appris.

Cette production est un tour de force. Pour deux raisons.

D’abord l’auteur réussit à rendre intéressante une pièce dont le thème récurrent est le néant. Eh oui.

Le bilan de la vie de ce couple est nul. La foule incommensurable des invités est virtuelle puisque personne ne répondra à l’invitation de venir entendre leur message. Tout le temps à assurer l’ordre, à assoir les gens en rang, à les faire patienter est futile. Le message grandiloquent adressé l’empereur est ridicule. Quant au message final, il résume tout.

La seule chose qui existe dans cette pièce est l’amour mutuel de ces deux vieux. C’est cet amour charmant qui, au fond, triomphe de l’absurdité de la vie.

Le deuxième tour de force est celui des deux acteurs principaux qui doivent retenir plus de quatre-vingt-dix minutes du texte bavard d’Ionesco, ses redites, et son humour au second degré.

Bref, on ne s’ennuie pas une minute en présence de Mme Miller et de M. Renaud, deux géants du théâtre québécois.

Bref, je vous recommande cette production du TNM.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


‘Vu du pont’ au TNM : une production parfaite

Publié le 19 novembre 2017 | Temps de lecture : 2 minutes
Distribution de la pièce

Depuis quelques jours et ce, jusqu’au 9 décembre 2017, le Théâtre du Nouveau Monde présente Vu du pont d’Arthur Miller.

Comme une tragédie grecque qui plonge ses racines dans l’Antiquité pour nous parler d’un drame dont la portée est actuelle, cette pièce située dans l’Amérique des années 1950 nous parle d’amour possessif, de domination, de préjugés, d’aveuglement, de trahison, de haine et de sang.

En dépit d’un peu d’ironie çà et là, ce n’est pas une pièce drôle. Et ne vous attendez pas à y verser quelques larmes. Mais ce drame sans entracte vous captivera du début jusqu’à la fin.

Grâce à une traduction qui n’a pas l’air d’une traduction, le texte de Miller est porté par des acteurs qui incarnent parfaitement leurs personnages. Tout ici fait vrai.

La mise en scène de Lorraine Pintal, précise comme le mécanisme d’une pièce d’horlogerie suisse, n’offre aucun répit au spectateur, rivé à son siège jusqu’au paroxysme de violence qui termine la pièce.

Grâce des éclairages expressifs, cette production multiplie les atmosphères qui nous font oublier un décor unique qui — Dieu merci — ne nous distrait jamais de ce qui se passe sur scène.

Si vous ne deviez voir qu’une seule pièce cette année, jetez-vous sur les derniers billets disponibles pour assister à cette production que vous n’oublierez pas de sitôt.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Caligula, d’Albert Camus, au TNM

Publié le 21 mars 2017 | Temps de lecture : 2 minutes
Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Jusqu’au 12 avril 2017, le Théâtre du Nouveau-Monde présente Caligula d’Albert Camus.

Cette production s’ouvre par une scène assourdissante qui représente la réaction de l’empereur Caligula au décès de sa sœur, avec laquelle il entretenait une relation incestueuse.

Après s’être enfui du palais pendant plusieurs jours, Caligula y revient. L’acteur Benoît McGinnis s’avance alors sur le devant de la scène, éclairé de part et d’autre par un éclairage latéral qui lui creuse l’orbite oculaire. Livide, les traits ravagés par la douleur, il dirige son regard sans vie droit devant lui. Sans dire un mot, il nous présente un homme puissant qui se dresse contre un monde qui ne lui offre plus aucun espoir.

Toute la pièce est là.

Si vous voulez assister à un drame cynique et puissant, un texte articulé au point qu’on n’en manque pas une syllabe, une mise en scène efficace, une distribution exemplaire dominée par un acteur exceptionnel, courrez voir cette production remarquable.

Détails techniques : Montage de deux photos prises avec un appareil Olympus OM-D e-m5, + objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La pièce ‘887’ de Robert Lepage

Publié le 2 mai 2016 | Temps de lecture : 2 minutes
Robert Lepage devant la maquette du 887 de l’avenue Murray

Le comédien et metteur en scène Robert Lepage a vécu son enfance dans la ville de Québec, plus précisément au 887 de l’avenue Murray.

Cette avenue est située entre les Plaines d’Abraham et le parc des Braves où eurent lieu, respectivement en 1759 et en 1760, deux batailles reliées à la conquête de la Nouvelle-France par les Anglais.

Le décor est constitué d’un plateau rotatif où se succèdent une maquette animée du 887 av. Murray, l’intérieur de l’appartement actuel du comédien, le taxi de son père, etc.

Le fil conducteur est la difficulté rencontrée par le personnage à mémoriser le poème Speak White, écrit en 1968 par Michèle Lalonde, et que le comédien a été invité à présenter.

Cet apprentissage donne à Lepage l’occasion d’illustrer le poème d’anecdotes tirées de son enfance. C’est ainsi que nous assistons à un spectacle sur le thème de la mémoire individuelle et de la mémoire collective, des injustices sociales, du rôle social et de la place de l’artiste dans la société.

Si le ton général de la pièce est celui de la confidence, ce ton change radicalement quand Lepage, après avoir finalement mémorisé ce poème de révolte, le récite d’une voix forte et expressive, faisant de celui-ci le cœur et le pivot de sa pièce.

Globalement, ce spectacle ludique et brillant, habillé des attributs inoffensifs de l’autodérision, se révèle être la pièce la plus profonde et la plus engagée de son auteur.

Bref, un chef-d’œuvre contemporain. À voir absolument.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


En attendant Godot, au TNM

Publié le 6 mars 2016 | Temps de lecture : 2 minutes
Distribution de la pièce

J’ai vu En attendant Godot il y a très longtemps et tout ce que je me rappelais, c’était qu’il s’agissait d’une pièce insignifiante dans laquelle il ne se passait rien.

En confiant mon manteau au préposé du vestiaire du TNM, je lui ai demandé : « En substance, que dois-je savoir de cette pièce pour l’apprécier ? ».

Il m’a répondu qu’écrite dans les années qui suivirent la Deuxième Guerre mondiale, elle traitait de l’absurdité de la vie et de la domination de l’homme par l’homme.

Prévenu, j’ai donc revu cette pièce sous cette perspective.

Il y a des pièces de théâtre qui vous distraient, c’est-à-dire qui vous font oublier vos soucis. Il y a en d’autres qui vous émerveillent. Il y a enfin celles qui vous envoutent, c’est-à-dire qui vous collent à l’esprit.

À l’affiche du Théâtre du Nouveau Monde jusqu’au 28 mars 2016, cette production d’En attendant Godot appartient à cette troisième catégorie.

Tout y est parfait.

D’abord l’éclairage qui met en relief ce décor simple composé d’un arbre dégarni, d’un tas de sable, de même que leur double au-dessus d’eux. Par moments, le cône de sable au plafond fait office de sablier.

Tous les acteurs sont excellents. Pas seulement bons. Excellents dans l’art de donner vie à chaque phrase du texte.

Le metteur en scène ici est François Girard, qui a réalisé, entre autres, les films Le violon rouge et Soie, de même que la mise en scène de Parsifal au Metropolitan Opera.

Courez voir cette pièce : on pourrait difficilement faire mieux.

Pour terminer, je souhaite que le nouveau gouvernement fédéral rétablisse les subventions qui permettaient aux troupes de théâtre canadiennes de présenter leur savoir-faire et de contribuer au rayonnement du pays à l’Étranger; à mon avis, cette production mérite d’être vue par le plus grand nombre.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 20 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Tour du monde en 80 jours, au TNM

Publié le 3 mai 2015 | Temps de lecture : 2 minutes
Distribution de la pièce

Depuis quelques jours et ce, jusqu’au 23 mai 2015, le Théâtre du Nouveau-Monde (en collaboration avec le Théâtre Tout-à-Trac) présente « Le Tour du monde en 80 jours » d’après Jules Verne.

Il s’agit d’une adaptation échevelée et captivante d’Hugo Bélanger. Essentiellement, la pièce est une série tableaux se déroulant dans une succession de lieux; Londres, Suez, Bombay, Calcutta, Hong Kong, Yokohama, San Francisco et — tour du monde oblige — Londres de nouveau pour terminer.

Le décor unique fait penser à un dessous de la tour Eiffel, évoquant ainsi cette fin du XIXe siècle où, grâce à la technologie, tout semblait possible.

Pour meubler ce décor, les spectateurs peuvent compter sur l’imagination foisonnante du metteur en scène.

Même si on suit les tribulations des quatre personnages principaux (au centre de la photo), ce sont sur les épaules des quatre acteurs secondaires, aidés d’une multitude de costumes et d’accessoires, qu’incombe la tâche d’illustrer les civilisations rencontrées en chemin et les différents moyens de transport utilisés pour accomplir ce périple (en bateau, en dos d’éléphant, en montgolfière, et en train).

Les changements de costumes des acteurs secondaires donnent l’illusion d’une distribution beaucoup plus importante qu’en réalité : cette illusion se poursuit même durant les applaudissements à la fin de la représentation.

Tous les artifices du théâtre — de la mime au théâtre d’ombres en passant par la danse et le théâtre de marionnettes — servent à illustrer ce voyage mémorable.

Face à cette abondance de trouvailles et de numéros d’acteurs, les spectateurs applaudissent spontanément à de multiples reprises au cours de la représentation.

En dépit du fait que la frénésie de ce voyage soit tempérée par une idylle et quelques réflexions sur la relation maitre-valet, cette production est sans aucun doute un chef-d’oeuvre du théâtre de divertissement. Plaisir assuré.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm — 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Richard III de Shakespeare, au TNM

Publié le 15 mars 2015 | Temps de lecture : 3 minutes
Accessoire laissé sur la scène du TNM à l’issue de la représentation

Richard III (1452-1485) fut le dernier roi d’Angleterre de la dynastie des Plantagenet. Il périt à l’âge de 32 ans à la bataille de Bosworth.

C’est son adversaire victorieux à cette occasion qui lui succèdera à la tête du pays sous le nom d’Henri VII, inaugurant ainsi la dynastie des Tudor.

Écrite en 1591 ou 1592, sous le règne d’Élisabeth 1re — dernière monarque Tudor — la pièce Richard III de Shakespeare est librement inspirée de la vie de ce monarque que les Tudor se plaisaient à imaginer encore pire qu’il ne le fut en réalité.

Jusqu’au 4 avril 2015, le Théâtre du Nouveau-Monde présente cette pièce dans une excellente traduction de Jean-Marc Dalpé.

Sous la direction de Brigitte Haentjens, vingt comédiens donnent vie à ce spectacle de trois heures, interrompu par un entracte de vingt minutes.

Sébastien Ricard, dans le rôle-titre

Sébastien Ricard (en Richard III) offre une performance vraiment remarquable en roi-voyou, menteur, manipulateur et sanguinaire.

J’ai assisté à cette pièce hier soir et j’ai beaucoup aimé. À ce jour, c’est la meilleure production d’une pièce de Shakespeare à laquelle j’ai assisté.

C’est sous un stationnement de Leicester qu’on a découvert en 2012 les ossements complets de Richard III (perdus depuis 1538).

Sous les soins de l’université de Leicester, ses restes ont été transférés dans un ossuaire de plomb à l’intérieur d’un cercueil de chêne.

Le 22 mars prochain, ce cercueil sera transféré solennellement à la cathédrale de Leicester, où se tiendra une veillée funéraire de trois jours.

Le 26 mars, de nouvelles funérailles seront célébrées en présence de l’archevêque de Canterbury et retransmises en direct par la télévision britannique.

Le 27 mars, les restes du monarque seront placés définitivement dans un monument funéraire moderne à la cathédrale de Leicester.

Puis, le TNM terminera les six dernières représentations de cette production.

Billet de la 2e représentation à laquelle j’ai assisté

Il est rare qu’on célèbre les funérailles d’un personnage historique au moment même où est présentée une pièce de théâtre qui fait le récit de sa vie. Au contraire de la télévision, qui s’empresse de présenter une émission spéciale au décès de n’importe quel dirigeant politique…

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 32 mm
2e  photo : 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/5,6 — ISO 6400 — 17 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’importance d’être Constant, d’Oscar Wilde, au TNM

Publié le 16 novembre 2014 | Temps de lecture : 1 minute
Distribution de la pièce

Depuis le 11 novembre et jusqu’au 6 décembre 2014, le Théâtre du Nouveau Monde présente la pièce L’importance d’être Constant de l’auteur britannique Oscar Wilde.

Il s’agit d’une intelligente comédie où Wilde se moque affectueusement de ses contemporains. C’est sans doute pourquoi les Britanniques eux-mêmes ont adoré cette pièce qui fut le plus grand succès de son auteur.

Sans entracte et sans temps mort, cette production s’articule autour d’une immense tasse de thé et de divers accessoires surdimensionnés (cuillère, poche de thé, carrés de sucre, et biscuit sec).

Le metteur en scène Yves Desgagnés a accentué l’humour absurde de Wilde par une série de running gags qui font mouche à chaque fois.

Bref, si vous voulez oublier les tracas de la vie quotidienne et passer 90 minutes le sourire aux lèvres, je vous invite à voir cette excellente production.

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm — 1/160 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les aiguilles et l’opium au TNM

Publié le 20 mai 2014 | Temps de lecture : 2 minutes

 

 
D’ici le 21 juin 2014, le Théâtre du Nouveau Monde (TNM) présentera six supplémentaires de la pièce Les aiguilles et l’opium de l’auteur et metteur en scène Robert Lepage.

La pièce raconte l’histoire d’un comédien québécois qui se réfugie à Paris pour fuir une peine d’amour et qui y loue la suite d’hôtel dans laquelle Juliette Gréco accueillait la faune existentialiste du quartier de Saint-Germain-des-Prés, de même que des artistes étrangers de passage dans la capitale française, dont le trompettiste Miles Davis.

La pièce est basée sur trois personnages : ce comédien blessé par cette rupture, Miles Davis tombé amoureux de Juliette Gréco, et Jean Cocteau qui, à l’époque, revenait à Paris après un exil à New York.

Le titre de la pièce fait allusion à la dépendance à l’opium de Cocteau et à l’héroïne de Davis. Le texte de Lepage est à la fois brillant et subtil.

Le tout se déroule sans entracte dans un décor unique composé d’un grand cube dont on aurait conservé que trois des six côtés : le plancher et les deux murs du fond. Au cours de la représentation, ce cube pivote, forçant les deux comédiens — Marc Labrèche et Wellesley Robertson III — à adopter les positions les plus inconfortables.

Des trappes, des portes et des fenêtres permettent aux comédiens d’entrer et de sortir de scène au gré du récit alors que des projections et du Light painting meublent la chambre ou nous entrainent de Times Square à divers lieux du Paris de 1949.

On aura compris qu’il s’agit là d’un spectacle éblouissant et d’une pièce phare du répertoire théâtral contemporain. Bref, si vous ne deviez assister qu’à une seule pièce au cours de la présente décennie, c’est celle-ci qu’il vous faudrait voir. Absolument.

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Écrit par Jean-Pierre Martel