La freguesia de la cathédrale de Porto

Publié le 28 février 2020 | Temps de lecture : 9 minutes
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Abréviation de ‘siège épiscopal’, est le nom de la paroisse de la cathédrale. Son territoire de 48 hectares correspond également à celui de l’unité administrative (ou freguesia) homonyme.

Le diaporama qui lui est consacré est divisé en trois parties :
• du Teatro Nacional São João à la rive du Douro
• les environs de la gare São Bento
• les environs du Sé.

Du Teatro Nacional São João à la rive du Douro

Au cout de 5€, on peut visiter le Théâtre national Saint-Jean (de 0:08 à 0:20).

Inaugurée en 1798, la salle connue sous le nom de Théâtre royal de Porto fut détruite par un incendie en 1908 et rouverte en 1920.

Puis elle devint un palace cinématographique et finalement redevint une salle de théâtre.

La visite permet de voir les coulisses, la loge des comédiens, l’arrière-scène, etc.

Cette visite s’adresse aux passionnés de théâtre. Ceux qui, comme moi, s’attendent à y voir l’opulence d’une salle d’opéra seront déçus; la salle principale est assez quelconque.

Son seul intérêt est son plafond, dont les couleurs jurent depuis que la salle, originellement dans des teintes jaunâtres, a été repeinte dans un rouge chocolaté.

De 0:24 à 0:26, il s’agit de l’Edificio do Governo Civil, datant du XVIIIe siècle. C’est aujourd’hui un petit centre commercial, abritant des boutiques d’artisans.

De 0:27 à 0:33, on se dirige vers l’Igreja de Santa Clara (église des Clarisses). En voie de restauration, il s’agit d’une des églises les plus merveilleuses de Porto. Malheureusement, la photographie y est interdite.

De plan rectangulaire, elle renferme un maitre-autel et des autels latéraux en bois doré parmi les plus beaux de Porto après ceux de l’église Saint-François (dans la freguesia de São Nicolau).

De 0:38 à 0:43, on voit ce qui reste de la Muralha Fernandina. Cette muraille protectrice fut la seconde érigée à Porto. Construite au XIVe siècle après la tentative d’invasion du roi de Castille, elle fut terminée sous le règne du roi Ferdinand Ier de Portugal (d’où son nom).

On la détruisit presque complètement au XVIIIe siècle.

Né à Porto en 1988, l’architecte et artiste de rue Frederico Draw a réalisé la murale AN.FI.TRI.ÃO en 2015 sur le chemin qui mène au pont Dom-Luís (à 0:44). À noter, le mot portugais anfitrião se traduit par hôte en français).

Les environs de la gare São Bento

Cette partie du diaporama débute par deux murales d’Hazul sur la rue Largo dos Lóios.

De 1:01 à 1:07, nous nous arrêtons au restaurant La Maison Rouge, où nous prenons une spécialité culinaire du Portugal (à 1:03); la francesinha (ce qui signifie ‘petite française’).

Ce mets s’apparente au croque-monsieur parisien, à la différence qu’il est recouvert de sauce brune. Les Portuans y vouent un culte semblable à celui que les Québécois vouent à la poutine.

De 1:11 à 1:35, il s’agit de la gare ferroviaire São Bento (ou Saint-Benoit), édifiée en 1896 par José Marques da Silva.

Sa salle des pas perdus est décorée de magnifiques azuléjos composés de vingt-mille tuiles créées en 1930 par le céramiste Jorge Colaço (né à Porto) décrivant des faits marquants de l’histoire du pays.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le mot azuléjo ne vient pas d’azul (bleu en portugais) mais de l’arabe al zulaydj, ce qui signifie ‘petite pierre polie’, désignant chaque pièce d’une mosaïque.

Connu dans de nombreux pays depuis des siècles, cet art a atteint son apogée au Portugal au XVIIIe siècle.

À Lisbonne, en 1755, les édifices qui avaient résisté au séisme étaient souvent endommagés. Plutôt que de simplement calfeutrer les fissures, le recouvrement de plaques de faïence est soudainement devenu une mode.

Cette mode s’est répandue, donnant aujourd’hui un cachet particulier aux édifices du pays.

À 1:39, on voit la Fonte de la Rua Cham, aménagée en 1852, suivie de l’Igreja da Ordem do Terço.

Construite au XVIIIe siècle par João Joaquim Alão, l’église est dédiée à Notre-Dame du Rosaire. Sa façade rococo, décorée d’azuléjos non figuratifs, est dominée par une fenêtre centrale en forme d’ostensoir.

Les environs du Sé

À l’intérieur des remparts qui ceinturaient cette colline (à 1:48), on édifia à partir de 1110 une cathédrale-forteresse de style roman qui fut complétée un siècle plus tard et décorée principalement au XVIIIe siècle.

À proximité de la cathédrale, on trouve deux fontaines.

Celle au nord est la Chafariz do Anjo São Miguel (à 1:51). Dessinée par Niccoló Nasoni, elle est ornée d’un bas-relief en marbre blanc illustrant l’archange saint Michel. Au-dessus se dresse une statue de ce dernier, au sommet d’une colonne (hors-champ).

Celle à l’ouest est la Chafariz de Rua Escura (à 2:00). Originellement construite au XVIIe siècle sur la Rua Escura (ou rue Sombre), cette fontaine fut déménagée sur son site actuel en 1940.

Surmonté des armoiries du Portugal et entouré de deux figures féminines, on voit au centre un pélican : l’eau coulait autrefois de sa poitrine.

Cette fontaine fait allusion au mythe ancien de la mère qui perce sa propre chair pour nourrir ses oisillons (ici au nombre de trois). Elle symbolise le dévouement de la mère pour ses petits.

À 2:04, on voit une statue équestre de Vímara Peres érigée en 1968 pour célébrer le millième anniversaire de la libération de Porto de la domination musulmane.

À l’origine, Porto s’appelait ‘Cale’. À la conquête romaine, le nom du port fut latinisé à ‘Portus Cale’. Les Maures (de religion musulmane) occupèrent la ville pendant quelques siècles, connue alors sous le nom de ’Portucale’, une déformation de son nom latin.

En 868, pour le compte du roi de Galice, le seigneur Vímara Peres chassa les Maures de la vallée du Douro et y fonda un duché auquel il donna le nom ‘Portucale’ (dont découle le nom actuel du pays).

Quant à la ville, elle perdit son suffixe pour s’appeler simplement Portus, puis Porto.

En 1732, sur le flanc gauche de la cathédrale, l’architecte italien Niccoló Nasoni a fait ajouter une loggia baroque au fond de laquelle on peut voir des azuléjos (à 2:06). En soutenant ce côté de l’église, cette loggia joue le même rôle que des arcs-boutants.

La colonne torsadée qu’on voit à 2:08 fut créée en 1945 à partir d’une gravure de 1797. Les crochets métalliques (à 2:10) de la colonne d’origine servaient à la pendaison des condamnés à mort.

À 2:12, on distingue au loin le portail baroque que Nasoni a ajouté en 1772 à l’entrée de la cathédrale, adoucissant ainsi la sévérité de l’édifice.

Si on exclut la rosace, la cathédrale de Porto ne possède pas de vitraux. Les meurtrières de sa façade soulignent son aspect défensif et sa vocation de refuge pour la population en cas d’attaques ennemies.

Le maitre-autel (de 2:14 à 2:19) a été conçu par Santos Pacheco et exécuté par Miguel Francisco da Silva entre 1727 et 1729.

De 2:30 à 2:35, on voit la chapelle du Saint-Sacrement (exécuté entre le XVIe et le XIXe siècle) dont l’autel est en argent massif.

À 2:42, les fonts baptismaux sont surmontés d’un bas-relief en bronze d’António Texeira Lopes décrivant le baptême du Christ.

Le cloitre adjacent à la cathédrale (de 2:50 a 3:36) a été construit à la fin du XIVe siècle. Ses murs sont décorés d’azuléjos de Valentin de Almeida datant du début du XVIIIe siècle.

À 3:02, on y voit le sarcophage de Jean Gordo, surmonté de son gisant, décoré de la Cène, et reposant sur des têtes de lions. Jean Gordo fut un chevalier hospitalier au service du roi Denis Ier.

De 3:04 à 3:06, nous sommes dans la sacristie.

À l’étage, on peut voir (de 3:14 à 3:18) la salle capitulaire dont le plafond est décoré de peintures du XVIIIe siècle réalisées par Giovani Battista Pachini.

La Capela de São Vincente (de 3:24 à 3:26) était originellement dédié à Notre-Dame-de-la-Santé. Sous une voute à caissons en granite, son retable en bois doré a été exécuté au XVIIIe siècle par Rafael de Mendonça. À noter : son tabernacle circulaire présenté par deux allégories.

Le côté gauche de la chapelle (à 3:26) est décoré de cinq panneaux polychromes exécutés au XVIIIe siècle. Ils représentent des scènes du Nouveau Testament et sont surmontés d’une peinture sur bois représentant la Crucifixion.

En face d’eux, sur le côté droit de la chapelle, on voit cinq scènes de l’Ancien Testament surmontées d’une peinture sur bois représentant la Résurrection.

De 3:38 à 3:55, nous procédons à une visite guidée de l’archevêché.

Pendant des siècles, l’archevêque de Porto était l’homme le plus puissant du Portugal. Son palais épiscopal, remodelé dit-on par Nazoni au XVIIIe siècle, témoigne de sa richesse.

Lorsque le temps le permet, le guide ouvrira une fenêtre qui donne sur le Douro (à 4:00). Ce jour-là, des amateurs de motomarine s’ébattaient joyeusement sur le fleuve.


Détails techniques : Le diaporama présente un clip vidéo et 117 photos réalisées à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5 mark II.

En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (60 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (38 photos), le M.Zuiko 25 mm F/1,2 (15 photos), et le M.Zuiko 75 mm F/1,8 et l’hypergone 8 mm F/1,8 (2 photos chacun).

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le sud d’Alfama

Publié le 17 juillet 2018 | Temps de lecture : 7 minutes
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Introduction

Alfama est le plus vieux quartier de Lisbonne. Son peuplement a débuté le long du Tage, c’est-à-dire dans la partie sud du quartier actuel.

Même si les aménagements portuaires modernes de la capitale portugaise ont légèrement fait reculer les rives de ce fleuve, la partie de la ville couverte par ce diaporama correspond au lieu de naissance de Lisbonne.

Mais d’où vient le nom d’Alfama ? Comme beaucoup de noms qui débutent par le préfixe ‘al’, il vient de l’arabe.

À l’époque musulmane, les fortifications de la ville étaient percées d’un nombre restreint de portes. L’une d’elles était située près d’un bain thermal. On l’appelait Bab al-Hamma (ou Porte des bains).

Le H étant prononcé de manière gutturale, ce nom fut déformé en Porta de Alfama après la conquête chrétienne.

À la toute fin du diaporama, on trouvera le plan des fortifications de la ville et le lieu précis de la Porte de Alfama.

Les attraits touristiques de cette partie de la ville se limitent à ses églises et à un musée. Ils sont ici présentés d’ouest en est.

Igreja da Madalena

L’église Sainte-Marie-Madeleine (de 0:05 à 0:08) fut reconstruire en 1783, après sa destruction par le tremblement de terre de 1755.


Note : Pour consulter un guide illustré des termes techniques d’architecture religieuse, on cliquera sur ceci.

 
C’est une église à vaisseau central sans transept ni bas-côtés. Séparés des banquettes par une balustrade, trois autels en bois peint s’alignent sur chaque côté de la nef.

Le maitre autel est dominé par une toile de Pedro-Alexandrino de Carvalho (1729-1810).

Igreja de Santo Antonio

Saint Antoine de Lisbonne est le saint patron du Portugal. Il est né dans la capitale portugaise en 1195.

Mort à Padoue en 1231, on l’appelle couramment saint Antoine de Padoue. Mais cela est inexact. La coutume veut que les saints soient caractérisés par leur lieu d’origine, afin de les distinguer d’autres saints ayant le même prénom. C’est ainsi qu’on parlera de sainte Jeanne d’Arc, née à Arc.

L’église qui lui est consacrée (de 0:08 à 0:30) est l’objet d’une grande dévotion de la part des habitants de la ville; à toute heure du jour, les fidèles y viennent prier.

Reconstruite deux ans après le séisme de 1755, l’église adopte la forme inhabituelle (pour l’époque) de croix latine dont le transept peu profond est surmonté d’une coupole.

Paré de marbre rose, l’intérieur est magnifique.

Au sous-sol, on peut visiter la crypte (à 0:22) qui marque l’endroit précis où ce saint serait né.

À la sortie, on vend des pains de Saint-Antoine (à 0:30) dont les profits servent à aider les pauvres de la paroisse.

À la gauche de l’église se trouve le Musée de Saint-Antoine (0:31 à 0:42). Celui-ci présente la lignée ancestrale du saint, et les grandes étapes de sa vie, de même que diverses œuvres d’Art ou d’artisanat à son effigie.

Se

Pour nous rendre à la cathédrale de Lisbonne — appelée Se, abréviation de siège épiscopal — nous empruntons le pittoresque tramway 28E.

La cathédrale (de 1:20 à 1:56) est une église romane construite en 1150, soit un peu avant le début de la construction de Notre-Dame-de-Paris.

La comparaison entre les deux permet de voir à quel point l’édifice parisien était révolutionnaire à l’époque.

Dotée d’une fenestration parcimonieuse, le Se s’apparente à une forteresse médiévale couronnée de créneaux.

Son vaisseau central est flanqué de bas-côtés qui se prolongent dans un déambulatoire. Ce dernier est entouré de neuf chapelles absidiales.

Le tout est très sobrement décoré. Tout au plus peut-on admirer la très grande variété de la décoration des chapiteaux, notamment dans les chapelles absidiales.

En entrant, à gauche, on trouve la cuve (de 1:33 à 1:36) dans laquelle saint Antoine a été baptisé en 1195, et la chapelle franciscaine (de 1:37 à 1:40).

L’achat d’un billet permet d’accéder à trois choses : le trésor de la cathédrale (où la photographie est interdite), les chapelles absidiales et le cloitre.

Le trésor est situé au haut d’un escalier auquel on accède en entrant dans la cathédrale, à droite (à 1:57).

On y trouve des habits sacerdotaux, de nombreuses reliques et de l’argenterie, le tout dans un état poussiéreux. Ce qui met involontairement en valeur la magnifique salle d’apparat qui est adjacente.

On se rend au cloitre par une des chapelles absidiales. L’une d’elles est la Capela de Santo Ildefonso (de 2:33 à 2:38) . On y trouve les sarcophages de Lopo-Fernandes Pacheco (compagnon d’armes du roi Alfonso IV) et de son épouse Maria Vilalobos.

Une autre renferme une crèche baroque de Joaquim Machado de Castro (de 2:42 à 2:45).

Casa dos Bicos

De 2:55 à 3:28, il s’agit d’une maison construite entre 1521 et 1523, fortement remodelée depuis. Sa façade est hérissée de pointes-de-diamant. D’où son nom; Casa veut dire maison et Bicos peut se traduire par becs (d’oiseaux), cornes ou mamelons.

Ce lieu possède une double fonction. Au rez-de-chaussée, c’est un centre archéologique. Aux trois autres étages, c’est une exposition consacrée à la vie et à l’œuvre de l’écrivain portugais José Saramago, prix Nobel de littérature en 1998.

Le scénario du film Enemy, du Québécois Denis Villeneuve, est basé sur le roman L’Autre comme moi de Saramago, paru en 2002.

En réponse aux pointes-de-diamant de la façade, l’architecture moderne de l’intérieur est basée sur le motif du trapèze. Tout y est oblique, sauf les planchers. On se croirait dans un décor du film expressionniste Le Cabinet du Dr Caligari.

L’igreja de São Joã da Praça

De 3:33 à 3:45, nous voyons l’église Saint-Jean-Baptiste de la Place.

Détruite par le tremblement de terre de 1755, elle fut reconstruite en 1789.

Sa nef octogonale est décorée d’autels latéraux encastrés dont celui, à gauche du maitre autel, dédié à la Vierge (à 3:39) et décoré d’une statue de Joaquim Machado de Castro.

Palacete Chafariz d’El Rei

De retour d’un voyage au Brésil où il s’était beaucoup enrichi, Joao-Antonio Santos se fait construite en 1909 un palais éclectique de style néomauresque dont l’intérieur est décoré dans le style Art nouveau brésilien (de 3:47 à 3:50).

De nos jours, il s’agit d’un hôtel de luxe ne comprenant que six suites. En raison de sa décoration précieuse, l’hôtel n’accueille pas les enfants de moins de douze ans.

Son nom signifie Palais de la fontaine du Roi en raison de la fontaine à ses pieds.

Pendant des siècles, celle-ci était un des principaux points d’approvisionnement en eau potable de la capitale. Son origine remonte à l’époque mauresque.

De nos jours, cette fontaine n’est plus opérationnelle.


Détails techniques : Le diaporama présente un clip vidéo et 101 photos réalisés à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.

En ordre décroissant, les objectifs utilisés furent le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (54 photos), le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (23 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (11 photos), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (11 photos) et l’hypergone 8 mm F/1,8 (2 photos).

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Écrit par Jean-Pierre Martel