Comment éviter le manque de respect envers les robots conversationnels ?

Publié le 7 décembre 2025 | Temps de lecture : 3 minutes

Depuis quelques mois, je cherche à offrir l’hospitalité à un sans-abri. Cet automne, mes démarches auprès de deux organismes qui offrent le gite aux itinérants sont demeurées sans lendemain.

Vendredi dernier, j’ai appris qu’on peut téléphoner au 211 lorsqu’on veut contribuer à la lutte contre l’itinérance.

Précisons que mon forfait téléphonique actuel me coute quinze dollars par mois. Toutefois, je suis limité mensuellement à cent minutes d’appels.

Au 211, après un long message prévenant les appelants que les conversations doivent être basées sur le respect et la courtoisie, on accède au menu ‘Appuyer sur le 1 pour ceci. Le 2 pour cela…’ Et ainsi de suite.

Puisque l’attente était de quatorze minutes (le quart de mon forfait mensuel), j’ai préféré consulter le site web 211.ca puisque, sur mon ordinateur, je n’ai pas de limite de temps.

Présumant que les préposés au clavardage sont débordés d’ouvrage, j’écris dès l’accès au module : “Je veux offrir l’hospitalité à un sans-abri”. C’est court, simple et clair.

En moins de deux minutes, Marcel (nom fictif) entre en scène. Mais immédiatement, je réalise que Marcel est un robot conversationnel.

Alors que le but de ma visite est facile à comprendre, Marcel me répond par un long texte de plusieurs paragraphes qui détaillent les différents services offerts par le 211.

Jusqu’à tout récemment, plutôt que de perdre mon temps, il m’arrivait de demander : ‘Pourrais-je parler à un être humain, s’il vous plait ?

Mais avec l’évolution fulgurante de l’intelligence artificielle, comment éviter de froisser le robot conversationnel ?

Est-il possible que ces machines aient développé un certain amour-propre et donc, éprouvent un sentiment de rejet lorsqu’on préfère discuter entre nous, les humains ?

De plus, déclarer sa préférence pour une vraie personne, n’est-ce pas faire preuve de discrimination et, d’une certaine manière, insinuer que les machines sont inférieures à nous ?

Au nom de l’inclusion et de la diversité, ne devrait-on pas accepter le dialogue, même laborieux, avec les robots conversationnels qui, au fond, ne cherchent qu’à nous aider ?

Au risque d’être accusé de machinophobie, j’ai simplement répondu : ‘Je n’ai besoin d’aucun de vos services. Merci.’ Et j’ai raccroché.

Depuis, je suis rongé par les remords…

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Écrit par Jean-Pierre Martel