Guerre au Proche-Orient et racisme woke

Publié le 11 juillet 2024 | Temps de lecture : 2 minutes

On apprenait hier qu’on organise sur les médias sociaux un boycottage des restaurants montréalais qui appartiennent à des Québécois de confession juive ou de descendance juive.

L’idée de boycotter les restaurants ‘juifs’ est née aux États-Unis.

L’appartenance ethnique est la fondation sur laquelle se sont édifiées les sociétés anglo-saxonnes; sous l’appellation de ‘multiculturalisme’ se cache un tribalisme qui sape la cohésion sociale de ces sociétés.

Ce tribalisme est omniprésent. Dans ces pays, même l’antiracisme (dont le wokisme) contribue à perpétuer involontairement l’enracinement profond de l’appartenance ethnique en tant que vecteur identitaire.

Lorsqu’on dit que ces restaurants sont ciblés en raison de leurs liens avec Israël, c’est faux; ils sont visés en raison de l’appartenance ethnique de leurs propriétaires.

Le boycottage des entreprises en Israël (ou celui des produits agricoles importés des colonies juives en Palestine) peut se justifier en raison de la relation entre la puissance économique d’Israël et sa puissance militaire.

Mais les restaurants ‘juifs’ de Montréal et leurs propriétaires ne paient pas d’impôt à l’État d’Israël. On peut présumer qu’il leur arrive de cotiser à des causes israéliennes, mais cela n’est qu’une présomption.

Ce boycottage est contraire à la Charte québécoise des droits et libertés. Son article 10 interdit toute discrimination fondée sur la religion et l’origine ethnique ou nationale.

Or, on a affaire ici à une discrimination ethnique qui se présente hypocritement sous le couvert de l’anticolonialisme et de l’appui à la cause palestinienne.

Que ce boycottage soit dirigé contre des entrepreneurs québécois de descendance juive, arabe, russe, chinoise ou autres, cela constitue une menace à la paix sociale québécoise. Une menace qui doit être condamnée dans les termes les plus sévères.

Références :
Boycottage de restaurants : Parce que « nous sommes juifs »
Europeans are experiencing a ‘wave of antisemitism’, survey finds
La convergence culturelle : communion et symbiose
Le multiculturalisme ou le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes
McGill : protestataires vs donateurs

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les Sauvages

Publié le 2 mai 2023 | Temps de lecture : 2 minutes
Chemise brodée nêhithawak ou métisse (1875-1900)

Le sens des mots évolue avec le temps.

De nos jours, l’adjectif ‘sauvage’ qualifie habituellement un être vivant qui n’a pas été apprivoisé et qui vit en liberté dans son milieu naturel.

À l’époque des premiers explorateurs français en Amérique, ceux-ci appelaient ‘Sauvages’ les Autochtones rencontrés ce côté-ci de l’Atlantique.

Le mot ‘Sauvage’ dérive de l’italien Selvaggio (qui habite la forêt), lui-même issu du latin silva (forêt).

De nos jours, on évite d’utiliser ce mot en raison du sens péjoratif qu’il a acquis depuis, en tant qu’adjectif, dans des expressions comme ‘grève sauvage’ ou ‘capitalisme sauvage’.

Autrefois, ce sens péjoratif n’existait pas. Au XVIIe siècle, l’ursuline Marie de l’Incarnation illustre l’attrait de la nature et de la vie sauvage en Nouvelle France en écrivant qu’il était plus facile pour un Français de devenir un Sauvage que l’inverse. C’est donc à dire que dans son esprit, le mot ‘Sauvage’ n’avait pas de connotation ‘raciale’.

Référence : Proximité autochtone québécoise d’hier à aujourd’hui

Compléments de lecture :
Gabriel Sagard en Huronie
L’invention des races humaines

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif PanLeica 25 mm F/1,4 — 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 1250 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’obsession américaine de la ‘race’

Publié le 15 octobre 2021 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

Depuis le séquençage du génome humain en 2004, on sait qu’un ‘Blanc’ typique et un Noir ‘pure race’ ont en commun entre 99,5 % et 99,9 % de leurs chromosomes. Or cette proportion est la même entre deux membres d’une même ‘race’.

Bref, de la même manière qu’il n’existe pas de race constituée des gens aux yeux bleus, il n’existe pas de race de gens à la peau pigmentée. La pigmentation de la peau n’est qu’une parmi une multitude de caractéristiques humaines.

Le racisme ne consiste donc pas à distinguer ces différences de pigmentation entre deux personnes, mais à y attacher une importance démesurée.

Tout comme le racisme, le racisme systémique possède des degrés de sévérité. Nulle part n’est-il plus évident qu’aux États-Unis.

Les recensements

Les recensements canadiens ne demandent pas aux répondants de préciser à quelle race ils appartiendraient, contrairement aux recensements américains.

Dès les premiers d’entre eux, on chercha à faire l’inventaire des esclaves et des Noirs affranchis.

En 1790, le peuple américain était partagé en trois groupes;
• les mâles et les femelles (sic) Blancs,
• les autres personnes libres, et
• les esclaves.

Originellement, l’analphabétisme était tellement généralisé que les recensements étaient effectués par des préposés qui évaluaient la couleur de la peau des répondants.

En 1850, les catégories se précisaient :
• les Mâles et les Femelles blancs,
• les Noirs (libres),
• les Mulâtres (libres),
• les esclaves Noirs, et
• les esclaves Mulâtres.

À ces catégories, s’ajoute une sixième (‘Indiens’) en 1860.

En raison de l’abolition officielle de l’esclavage, on supprime en 1870 et en 1880 les deux catégories qui y font référence, mais on ajoute la catégorie ‘Chinois’.

Au recensement de 1890, le gouvernement américain veut mesurer l’importance des unions interraciales (interdites dans certains États). Les catégories deviennent :
• les Mâles et les Femelles blancs,
• les Noirs,
• les Mulâtres,
• les Quadroons (quelqu’un ayant un quart de ‘sang noir’),
• les Octoroons (quelqu’un qui a un huitième de ‘sang noir’ ou moins),
• les Indiens,
• les Chinois, et
• les Japonais.

L’historique familial permettait aux préposés au recensement d’évaluer grossièrement le degré de pureté du sang. De plus, on comprendra qu’aux États-Unis (même de nos jours), un ’Blanc’ est un ’Blanc pur race’.

En 1900, toutes les personnes de descendance noire sont regroupées dans la catégorie ‘Noirs’. Les autres catégories demeurent.

Mais en 1910, la catégorie ‘Mulâtres’ réapparait alors que s’ajoute la catégorie ‘Autres’ (pour les Coréens, les Philippins et les gens originaires de l’Inde).

À partir de 1920, les catégories se multiplieront.

En 1930, le mot en ’N’ (ci-contre) est utilisé pour la première fois et le sera jusqu’au recensement de 2010 inclusivement.

On peut présumer que c’est Barak Obama, président depuis 2009, qui s’est assuré qu’il en était ainsi pour la dernière fois.

Même si on les effectue une seule fois par décennie, les recensements basés entre autres sur la pigmentation de la peau contribuent à faire d’elle un marqueur identitaire.

Les médias

Cette obsession de tout voir au travers d’un prisme racial explique le fait que même une chaine de nouvelles comme CNN ne peut pas s’empêcher de décliner toutes ses statistiques selon les États ou selon la race (pudiquement appelés ‘Groupes racisés ou racialisés’, ce qui revient au même). Presque jamais par groupes socioéconomiques.

Dans ce pays, il n’est pas étonnant qu’on ait senti le besoin de colliger des données relatives aux taux d’infection et de mortalité au Covid-19 selon la ‘race’. Ces données ont révélé, sans surprise, que les personnes considérées comme ‘Noires’ étaient davantage victimes du Covid-19.

Pour un suprémaciste blanc, quelle aubaine; à ses yeux, c’est la preuve de la robustesse, voire de la supériorité, de la ‘race blanche’ à laquelle il appartient.

Lorsqu’on est persuadé que la vulnérabilité aux infections dépend des caractéristiques physiques inhérentes à l’individu — en d’autres mots, lorsqu’on croit que c’est gravé dans ses chromosomes — que peut-on y faire ? Son triste sort, n’est-il pas le résultat de la Volonté divine ? N’est-ce pas Dieu qui l’a fait ainsi ?

Par contre, si on croit que la mortalité par Covid-19 dépend des caractéristiques socioéconomiques des gens, il faut travailler à la réduction des inégalités sociales, cause véritable des taux d’infection différents.

Les statistiques au sujet du Covid-19 sont colligées par les États parce que la Santé est un de leurs domaines de juridiction exclusive. Or ceux-ci sont majoritairement dirigés par des gouverneurs Républicains (donc de Droite, sinon d’extrême-Droite). Voilà pourquoi on préfère baser ces statistiques sur la ‘race’, perpétuant ainsi l’importance démesurée qu’on y attache.

Ce à quoi les groupes antiracistes eux-mêmes ne voient pas d’objection. Ce qui prouve bien à quel point le racisme systémique américain est enraciné partout.

Références :
Le néo-racisme multiculturel du NPD
The changing categories the U.S. census has used to measure race
What Census Calls Us
What Census Calls Us – A Historical Timeline

Paru depuis :
Majority of Latinos Say Skin Color Impacts Opportunity in America and Shapes Daily Life (2021-11-04)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La question de Shachi Kurl à Yves-François Blanchet

Publié le 12 septembre 2021 | Temps de lecture : 5 minutes

Introduction

Le seul débat des chefs en anglais de la campagne électorale fédérale avait lieu jeudi dernier.

La première question à Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois lui fut adressée par la modératrice, Shachi Kurl. Traduite, cette question fut la suivante :

Vous niez que le Québec ait des problèmes avec le racisme, mais vous défendez des lois comme la loi 96 et la loi 21 qui marginalisent les minorités religieuses, les anglophones et les allophones.

Le Québec est reconnu comme une société distincte, mais pour ceux qui sont à l’extérieur de la province, aidez-les s’il vous plait à comprendre pourquoi votre parti soutient aussi ces lois discriminatoires.

La loi 96

La loi 96 est le moyen choisi par le gouvernement québécois de la CAQ pour lutter — mollement à mon avis — contre l’anglicisation au Québec après 15 ans de laisser-faire libéral.

La plus importante minorité linguistique au Canada, ce sont les francoQuébécois et non les angloQuébécois.

Selon le comité des Droits de la personne des Nations-Unies, les angloQuébécois ne peuvent invoquer le statut de le minorité linguistique parce qu’ils ne sont que l’annexe québécoise de la majorité angloCanadienne. Selon les mots de l’ONU :

Quebec’s English community does not qualify for protection as a minority language group, because it forms part of the Canadian English-speaking majority.

Entouré de l’océan anglophone nord-américain, c’est le français qui est menacé au Québec et non l’anglais.

Or qu’il s’agisse de n’importe quelle loi qui protège le français — que ce soit la Loi 101 ou la loi 96 — toute tentative de lutter contre l’anglicisation du Québec est un affront aux yeux du Canada anglais puisque c’est l’équivalent d’un refus de notre part de devenir comme eux.

La loi 21

Adoptée par le gouvernement de la CAQ en 2019, la loi 21 interdit le port de signes religieux aux fonctionnaires en position d’autorité et aux enseignants du secteur public.

Elle respecte le droit de croire en n’importe quelle religion, mais interdit l’expression publique de cette appartenance confessionnelle à certains employés de l’État. Et ce, seulement dans l’exercice de leurs fonctions.

Les interdits de cette loi sont ceux qu’on trouve déjà dans des lois analogues adoptées par de nombreuses démocraties européennes. Des interdits déjà validés par leurs plus hautes instances juridiques.

Malheureusement, cette loi est incompatible avec la constitution que les provinces anglophones ont adoptée sournoisement en 1982, à l’issue d’une séance ultime de négociation à laquelle le Québec n’était pas invité.

Or cette constitution illégitime élève de simples fixations identitaires (le port de chiffon et de breloques) au rang de droits fondamentaux.

L’hypocrisie canadienne

Selon les recensements de Statistique Canada, la langue anglaise progresse partout au Canada, y compris au Québec. Dans ce contexte, qui marginalise qui ?

Logiquement, le groupe ethnique qui s’accroit est celui qui marginalise le groupe ethnique qui régresse démographiquement.

Un peu comme dans la fable Le Loup et l’Agneau, il faut beaucoup d’audace pour accuser les Québécois de marginaliser les angloQuébécois quand le peuple francoQuébécois ne fait que lutter contre son extinction.

Mais il faut encore plus d’audace pour souligner ‘les problèmes du Québec avec le racisme’, quand l’éléphant dans la pièce est le génocide culturel pratiqué par le Canada à l’égard de ses peuples autochtones depuis plus de 150 ans (après avoir échoué à les exterminer par les armes et la famine au XIXe siècle).

Conclusion

Tant que le Québec ne se sera pas affranchi de la camisole de force constitutionnelle que le Canada anglais lui a imposée en 1982, il devra non seulement justifier le moindre désir d’être différent (dont sa conception de la laïcité) mais il devra à la fois subir l’assaut du système juridique (toujours prêt à invalider nos lois), de même que lutter contre la propagande hostile des médias anglophones du pays.

Or la seule manière de nous en libérer, c’est de réaliser l’indépendance du Québec.

Références :
Anglicisation du Québec : l’omelette de la loi 96
Décision de l’ONU sur la Loi 178
Débat des chefs en anglais: la modératrice défend son intervention
John A. Macdonald
La destruction des Indiens des Plaines. Maladies, famines organisées, disparition du mode de vie autochtone
Le multiculturalisme ou le tribalisme des sociétés anglo-saxonnes
Manitoba : droits fondamentaux et laïcité

Parus depuis : Ottawa a versé des milliards pour l’anglais au Québec (2023-11-27)
Government offices in EU can ban wearing of religious symbols, court rules (2023-11-29)

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au prix que nous payons pour appartenir au Canada, veuillez cliquer sur ceci.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Ces cowboys de Repentigny qui déshonorent le métier de policier

Publié le 2 août 2021 | Temps de lecture : 2 minutes

Repentigny est une ville de quatre-vingt-cinq-mille habitants située à la sortie de l’ile de Montréal. Elle se trouve sur le chemin menant à Québec sur la rive nord du Saint-Laurent.

Hier matin dans cette ville, six policiers armés jusqu’aux dents ont abattu de trois balles un citoyen armé d’un couteau de cuisine.

J’ai appelé pour de l’aide et ils ont tué mon fils ” déplorait Marie-Mireille Bence à l’issue du drame.

En crise psychotique, le fils de 37 ans croyait voir des gens qui voulaient lui faire du mal. Selon toutes les apparences, il n’avait pas complètement tort…

Selon la mère, c’est après qu’il ait laissé tomber son couteau que les policiers lui ont tiré dessus.

Même si c’était faux, on s’explique mal pourquoi les policiers n’ont pas utilisé leur pistolet à impulsion électrique, s’il en ont un. Et s’ils n’en ont pas, pourquoi abattre quelqu’un lorsqu’on peut simplement le blesser ?

Les policiers de Repentigny devaient s’inspirer des vétérinaires. Ceux-ci parviennent toujours à ramener un animal dangereux sain et sauf à un zoo lorsqu’il s’en échappe.

Au cours des dernières années, le service de police de Repentigny a été condamné à quatre reprises par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.

Ça suffit.

En conférence de presse, la directrice du Service de police de la Ville de Repentigny a déclaré : “ À ce stade-ci, le profilage racial est présent partout au Québec, dans toutes les institutions. C’est une situation sur laquelle on travaille.

Traduction : le racisme est partout. Pourquoi en faire tout un plat à Repentigny ?

Réponse : Parce qu’à partir du moment où le racisme tue, il devient intolérable et mérite des remèdes draconiens.

Référence : Homme noir abattu à Repentigny : « J’ai appelé pour de l’aide, et on a tué mon fils »

Parus depuis :
Profilage racial à Repentigny: «Je me sens comme un sous-citoyen» (2021-07-04)
Profilage racial à Repentigny Il doit sûrement y avoir une raison… (2021-09-23)
Importantes querelles internes à la police de Repentigny (2022-07-05)

Complément de lecture :
Des candidats des minorités et autochtones écartés par la police de Saguenay (2022-09-13)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le meurtre de Rayshard Brooks

Publié le 15 juin 2020 | Temps de lecture : 6 minutes

Introduction

Vendredi soir dernier, à Atlanta, des clients se plaignent qu’une voiture bloque la file des commandes à l’auto d’un Wendy’s.

Un policier arrive sur les lieux. Effectivement, un jeune ‘Noir’ est endormi au volant de sa voiture. Un deuxième policier le rejoint au bout de dix minutes.

Un peu plus d’une heure plus tard, le suspect est abattu par les policiers.

Que s’est-il passé entre les deux ?

Du réveil à la tentative d’arrestation

Lorsque le premier policier cogne à la vitre de l’automobile blanche, le conducteur dort d’un sommeil profond.

Même après que le policier ait ouvert sa portière et s’être adressé à lui à plusieurs reprises, le conducteur mettra plus d’une minute à se réveiller.

Encore confus, le conducteur se rendort et doit être réveillé de nouveau.

Mais après s’être garé à la demande du policier, le voilà réveillé pour de bon. Il déclare ne pas être armé et consent à la fouille corporelle.

Son haleine sent l’alcool. Pourtant son élocution est normale. Il ne montre pas de signe évident d’ébriété et la discussion est respectueuse.

Il a 27 ans. Il s’appelle Rayshard Brooks. Il est propriétaire du véhicule.

Il revient de la fête célébrant le 8e anniversaire de naissance d’une de ses trois fillettes, fête à l’occasion de laquelle il a consommé de l’alcool. Et il vient ici acheter la bouffe du repas du soir pour toute la famille.

À son arrivée, un deuxième policier, Garrett Rolfe, procède au test d’alcoolémie.

L’ivressomètre révèle qu’il a une alcoolémie de 108 mg %, ce qui est au-delà de la limite légale de 80 mg %.

À Montréal, les policiers auraient appelé un taxi, lui aurait demandé de rentrer à la maison et de revenir chercher son auto une fois sobre. Peut-être lui auraient-ils expédié une contravention par la poste.

Mais les deux policiers d’Atlanta voient les choses autrement; ils décident d’arrêter Rayshard Brooks pour ivresse au volant.

Strictement parlant, les policiers n’en ont pas la preuve.

Le suspect a bien une alcoolémie excessive. Mais alors qu’il ne circule plus sur la voie publique. Tout au plus, les policiers l’ont vu se garer tout près, à leur demande, dans un stationnement privé.

Avait-il une alcoolémie excessive en route vers le Wendy’s ? C’est possible, mais ce n’est pas certain.

Le seul devoir des policiers, c’est de s’assurer que le suspect ne prend pas la route dans l’état où il est. Ce n’est pas nécessairement de le placer en état d’arrestation.

Une tentative d’arrestation qui tourne au vinaigre

Au moment où les policiers allaient lui passer les menottes, nous sommes deux semaines après le décès de George Floyd, coopératif au moment de son interpellation, mais étranglé quand même après être devenu, une fois menotté, à la merci de ses bourreaux.

Rayshard Brooks panique alors et résiste à son arrestation.

Pendant que les deux policiers et lui sont tombés au sol et luttent au corps-à-corps, un des policiers tente d’activer son pistolet à impulsion électrique.

Rayshard Brooks frappe un des deux policiers, s’empare du Taser du premier policier arrivé sur les lieux et réussit à s’échapper.

L’agent Garrett Rolfe décharge son Taser sur Brooks, sans résultat apparent.

Dans sa fuite, Rayshard Brooks pointe le Taser quelque part derrière lui.

Voyant le suspect courir plus vite qu’eux, Garrett Rolfe sort son arme à feu et tire trois coups consécutifs dont deux atteignent mortellement le fuyard dans le dos.

Coup de pied de Garrett Rolfe à Rayshard Brooks agonisant

Encore sous l’effet de l’adrénaline, Garrett Rolfe déclare fièrement : « Je l’ai eu », puis frappe violemment du pied Rayshard Brooks, aggravant volontairement les dommages internes causés par ses deux coups de feu alors que Brooks est allongé au sol, agonisant.

Une aggravation des dommages internes qui a probablement contribué à rendre irréversible la descente de Rayshard Brooks vers la mort.

Analyse

L’incident a duré 75 minutes : 40 avant la tentative d’arrestation et 35 minutes après.

Rayshard Brooks a commis trois délits, tous trois survenus dans la seconde partie de cette affaire : il a volé un Taser, il a frappé un policier et il a résisté à son arrestation.

Trois délits qui ne sont pas punissables de la peine de mort.

Il s’agit également de trois délits qui n’auraient pas été commis si le suspect avait été traité à la manière montréalaise plutôt qu’américaine.

En vertu de la jurisprudence des États-Unis, le Taser n’est pas une arme létale.

Donc, à aucun moment, Rayshard Brooks ne représentait une menace mortelle pour les policiers. Conséquemment, il n’existe pas de justification légale pour son exécution.

S’il avait réussi à leur échapper, les policiers auraient pu demander des renforts, faire établir un périmètre dans les environs, utiliser des chiens renifleurs et effectuer une recherche assistée d’un hélicoptère…

Mais pourquoi faire appel à tous ces moyens ‘hollywoodiens’ ? Ils ont sa voiture blanche. Ils ont le numéro de sa plaque d’immatriculation. Ils connaissent son nom. Ils savent où il demeure.

Quelle était l’importance de tuer Rayshard Brooks avant qu’il leur échappe ?

Conclusion

Jusqu’à la fin de sa vie, une des trois fillettes de Rayshard Brooks pensera à la mort de son papa à chacun de ses anniversaires de naissance.

Un papa qui rêvait peut-être à elle, endormi paisiblement au volant de sa voiture, moins d’une heure avant de mourir.

Référence : What do we know about Rayshard Brooks?

Postscriptum : Le 23 aout 2022, le nouveau procureur chargé de l’enquête a annoncé sa décision d’abandonner toutes les charges contre les deux policiers accusés du meurtre de Rayshard Brooks.

Référence : Prosecutor to dismiss charges against Atlanta police officers involved in fatal shooting of Rayshard Brooks

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le néo-racisme multiculturel du NPD

Publié le 10 juin 2020 | Temps de lecture : 4 minutes

C’est en 2004 qu’on a fait la preuve scientifique que les races n’existent pas.

Depuis le séquençage du génome humain cette année-là, on sait qu’un ‘Blanc’ typique et un Noir ‘pure race’ ont en commun entre 99,5% et 99,9% de leurs chromosomes. Or cette proportion est la même entre deux membres d’une même ‘race’.

Le racisme ne consiste pas à distinguer des différences de pigmentation de la peau entre deux personnes, mais à y attacher une importance démesurée.

Les États-Unis trainent un lourd passé de ségrégation raciale dont ils n’arrivent pas à se libérer. Même quand ses citoyens croient lutter contre le racisme, ils perpétuent involontairement cette importance démesurée.

Alors on ne parle pas de race, mais de personnes ‘racisées’, ce qui revient au même.

Dans ce pays, il n’est pas étonnant qu’on ait senti le besoin de colliger des données relatives aux taux d’infection et de mortalité au Covid-19 selon la ‘race’. Ces données ont révélé, sans surprise, que les personnes considérées comme ‘Noires’ étaient davantage victimes du Covid-19.

Pour un suprémaciste blanc, quelle aubaine; à ses yeux, c’est la preuve de la robustesse de la ‘race blanche’. En somme, de sa supériorité.

Lorsqu’on est persuadé que la vulnérabilité aux infections dépend de caractéristiques physiques inhérentes à l’individu, on est probablement moins motivé à entreprendre la lutte contre les inégalités sociales, cause véritable des taux d’infection différents.

Au Québec, l’Institut national de Santé publique ne compile pas de données en fonction des ‘races’ ni des origines ethniques.

Lorsqu’on lance une campagne de sensibilisation dans l’arrondissement de Montréal-Nord, on ne le fait pas parce qu’on y trouve des ‘Noirs’, mais parce que le nombre de cas y est plus élevé qu’ailleurs.

Et les masques qu’on y distribue gratuitement ne sont pas donnés exclusivement aux minorités ‘visibles’, mais à tous puisque la contagion affecte tous les pauvres du quartier, peu importe la pigmentation de leur peau.

Certains ne le voient pas ainsi. Le député néo-démocrate Matthew Green souhaite que le gouvernement fédéral force les provinces à colliger des données au sujet des décès au Covid-19 dans les ‘communautés racialisées’ (sic).

Concrètement, en remplissant le questionnaire, l’employé de la Santé publique devrait évaluer quel choix de réponses raciales définit le mieux la personne devant lui ou, si c’est cette dernière qui répond elle-même, elle devra préciser à quelle race elle appartient.

Bref, on entretient le concept de la race.

Le député Matthew Green devrait se mêler de ses affaires et éviter de nous forcer à adhérer au néo-racisme multiculturel de sa formation politique.

Dans les milieux défavorisés, la promiscuité est plus grande que dans des milieux aisés.

La raison en est simple; les personnes riches ont les moyens d’habiter une résidence spacieuse alors que les gens pauvres ont tendance à louer des appartements trop petits parce qu’ils n’ont pas les moyens d’en louer de plus grands.

Si on devait colliger des données au sujet du taux d’infection au Covid-19 selon les milieux socio-économiques, on découvrirait que la pandémie fait davantage de victimes au sein des milieux défavorisés.

Peut-on croire sérieusement qu’une personne à la peau foncée qui habite une luxueuse maison à Outremont est plus à risque d’attraper le Covid-19 que son voisin à la peau claire ? Ou à l’inverse, que deux mendiants au centre-ville de Montréal ont des risques différents d’être atteints de la pandémie selon la couleur de leur peau ?

Colliger des données selon les ‘communautés racialisées’ favorise les stéréotypes. Par exemple, que les ‘Noirs’ ou les ‘Latinos’ sont plus contagieux (donc plus dangereux) que les autres.

Je n’arrive pas à comprendre comment les milieux qui se disent de gauche peuvent être à ce point aveugles pour ne pas réaliser que le multiculturalisme est le nouveau visage du racisme anglo-saxon.

Références :
Appropriation culturelle et racisme anglo-saxon
COVID-19 : les provinces devraient-elles colliger des données sur l’ethnicité?
L’invention des races humaines
Plaidoyer pour recueillir les données sur la COVID-19 liées à l’ethnicité

Complément de lecture :
Des organisations « pas suffisamment noires » écartées d’un programme fédéral (2021-01-16)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La poudrière américaine

Publié le 1 juin 2020 | Temps de lecture : 4 minutes

Préambule

En 2012, George Zimmerman, fils d’un magistrat, s’était donné la mission de sécuriser son quartier. Le soir du 26 février, cette sentinelle bénévole remarque et suit un jeune ‘Noir’ qu’il juge suspect. Excédé par sa longue traque, Trayvon Martin, 17 ans, se retourne contre son harceleur et exprime sa vive contrariété. Les deux en viennent aux coups. George Zimmerman sort alors son arme et tue Trayvon Martin, non armé.

Invoquant la légitime défense, l’assassin sera innocenté par un jury. La cause ne sera pas portée en appel.

La banalité de l’assassinat aux États-Unis

Les émeutes qui perdurent ces jours-ci aux États-Unis étaient parfaitement prévisibles.

Depuis des siècles, ce pays se caractérise par l’exploitation de l’homme par l’homme. Une exploitation verrouillée par un système juridique d’extrême-droite toujours prête à innocenter le meurtre d’un ‘Noir’ américain par un ‘Blanc’, qu’il soit policier ou non.

Les faits relatés en préambule à ce texte ne constituent pas qu’une simple anecdote dans un grand pays où il est normal que quelques bizarreries surviennent; ces faits sont l’illustration parfaite de la violence banale exercée quotidiennement contre les ‘Noirs’ et légitimée par un système juridique raciste.

Les États-Unis sont un pays où règne l’importance démesurée accordée à la pigmentation de la peau. Où même l’antiracisme perpétue malgré lui cette démesure. Ce qui explique, par exemple, le concept d’appropriation culturelle dont l’effet est de museler les artistes ‘Blancs’ qui critiquent l’esclavage.

Ce policier de Minneapolis — agenouillé sur la gorge d’un ‘Noir’ menotté (donc impuissant) qu’il étrangle froidement — se sait filmé. Il opère en plein jour. Il l’assassine publiquement pendant huit longues minutes. Sourd aux supplications de sa victime. Pourquoi le fait-il sans gêne ?

Parce qu’il sait qu’il s’en tirera. Que derrière lui, un système juridique profondément raciste l’innocentera de tout reproche. Qu’il sera même grassement dédommagé pour les sanctions qu’on lui imposera pour calmer l’indignation éphémère de protestataires sans pouvoirs réels.

Ces émeutes ne sont pas les premières contre le racisme aux États-Unis. Depuis des décennies, toutes les autres ont échoué à changer durablement ce pays. Parce que le respect de l’ordre établi y prévaudra. Seule une seconde révolution américaine pourrait y parvenir.

Les Américains y sont-ils prêts ? Je n’en suis pas certain.

Conclusion

Il y a moins de dix jours, j’écrivais un texte prémonitoire intitulé ‘Les États-Unis : sur la voie d’une guerre civile ?’.

Ce texte permet de comprendre que ces émeutes actuelles sont l’expression de la perte de confiance d’une partie des Américains (surtout les jeunes) à l’égard des institutions de leur pays.

Le tout s’inscrivant dans un contexte où les cent-mille morts américains du Covid-19 ont laissé derrière eux un grand nombre de citoyens endeuillés qui croient les dirigeants politiques du pays partiellement responsables de ce bilan meurtrier. Et où plus de quarante-millions de chômeurs — sur une population adulte de 209 millions de personnes — ont tout le loisir d’exprimer leur ras-le-bol et leur colère.

Références :
Affaire Trayvon Martin
Appropriation culturelle et racisme anglo-saxon
De Minneapolis à Washington, une 6e nuit de fureur
Les États-Unis : sur la voie d’une guerre civile ?

Parus depuis :
FBI Affidavit About the Plot to Kidnap and Kill Governor of Michigan (2020-10-07)
Six people charged in plot to kidnap Michigan governor Gretchen Whitmer (2020-10-08)
Rochester Officers Will Not Be Charged in Killing of Daniel Prude (2021-02-23)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’invention des races humaines

Publié le 6 juin 2019 | Temps de lecture : 6 minutes
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Introduction

Il y eut une époque où la pigmentation de la peau n’était qu’une parmi les nombreuses caractéristiques qui permettaient de distinguer les êtres humains.

Évidemment, il y avait les femmes et hommes, aux attributs vestimentaires et anatomiques très différents. Il y avait aussi les grands et les petits. Les gros et les maigres. Ceux aux yeux noirs, bleus ou gris. Les moustachus, les rasés et les imberbes. Les personnes aux cheveux noirs, châtains, blonds ou blancs.

Pour ce qui est de la peau, elle pouvait être ridée et basanée comme celle du travailleur aux champs ou être lisse et rose comme celle d’une religieuse cloitrée. Et les gens pouvaient avoir différentes carnations, ce qui implique différentes pigmentations cutanées.

Quand le groupe ethnique se fait race

Le mot ‘race’ a toujours été imprécis.

Selon le contexte, le mot pouvait désigner l’ensemble des membres d’une lignée (ex.: ‘Par ses manières, on devinait qu’il était de race noble’), les détenteurs d’une caractéristique physique ou morale (ex.: ‘Rendons hommage à celui qui fut de la race des grands bâtisseurs de la Patrie’), l’appartenance à un groupe ethnique (ex.: ‘Longue vie à la race britannique’), et pouvait même se transformer en insulte (ex.: ‘Race de vipère ! Voilà ce que tu es’).

Dans les trois derniers couplets de l’hymne national canadien —  ceux qu’on ne chante jamais — on fait référence deux fois à la race.

La première fois pour rappeler que le Canadien est né d’une race fière. Et la seconde fois pour en appeler à la loi pour nous guider parmi les races ‘étrangères’.

Le rationalisme du XIXe siècle

Une des grandes obsessions du XIXe siècle fut de comprendre et de chercher à mettre de l’ordre dans le chaos de l’univers.

Dimitri Mendeleïev publie en 1869 son tableau périodique des éléments. Tout le règne minéral y trouve sa place, y compris des métaux alors inconnus.

À la suite des travaux du naturaliste Carl von Linné, des botanistes et des naturalistes s’affairent à découvrir des espèces vivantes et à les hiérarchiser soigneusement en règnes, en embranchements, en classes, en ordres, en familles, en genres et en espèces.

Linné fut le premier à suggérer l’existence de variétés humaines (comme il y avait des races canines), sans suggérer que certaines variétés étaient supérieures à d’autres.

Contrairement à d’autres caractéristiques physiques — retrouvées de manière variable au sein de tous les peuples — la couleur de la peau était une caractéristique spécifique des membres d’une même population.

D’où l’idée que cette caractéristique, associée à la morphologie (largeur du nez, protubérance de l’arcade sourcilière, forme des yeux, etc.) permettait de classer les êtres humains en différentes races.

À l’époque, cette démarche scientifique était soutenue par les pouvoirs publics car elle donnait une justification morale à la domination des Européens sur les peuples des colonies, notamment en Afrique.

La renaissance du racisme

Le grand paradoxe des pays au lourd passé colonial (comme le Canada et les États-Unis), c’est que même en tentant d’échapper à un passé qu’ils jugent honteux, la population de ces pays perpétue l’importance démesurée attachée à la pigmentation de la peau.

C’est ainsi qu’on croit faire mieux en parlant, non pas de races, mais plutôt de ‘peuples racisés’. Ce néologisme signifie ‘peuples à qui une race a été attribuée…’. (sous-entendu : ‘…par ceux qui croient faussement au concept de race’).

Malheureusement, l’utilisation d’euphémismes ou de néologismes pour parler de collectivités définies selon la pigmentation de leur peau perpétue l’importance excessive accordée à cette pigmentation, un excès qui est à la base même du racisme.

Minorités visibles désigne les ‘non Blancs’ dans une société majoritairement blanche. Entre nous, a-t-on déjà vu un être humain invisible ? Il s’agit donc ici d’un pléonasme puisque toutes les minorités raciales sont visibles.

De la même manière, on parlera d’Afro-Américains — une désignation basée sur la géographie — plutôt que sur la pigmentation de la peau.

Le problème, c’est qu’en réalité, le mot ‘Afro-Américain’ signifie ‘Noir’.

Voilà pourquoi un Algérien qui émigre aux États-Unis ne sera jamais un Afro-Américain — même si l’Algérie est en Afrique — si la couleur de sa peau est seulement olivâtre.

Quant au concept d’appropriation culturelle appliquée aux arts de la scène, c’est une manière de perpétuer le racisme anglo-saxon et sa manie de créer des zones d’exclusion pour ceux dont la couleur de la peau n’est pas la bonne.

Conclusion

L’isolement géographique, l’interdiction des mariages interreligieux, et la peine de mort infligée aux coupables de relations sexuelles interraciales maintenaient autrefois la spécificité de la pigmentation cutanée comme vecteur identitaire.

Pendant la Première Guerre mondiale, des blessés américains sont morts faute de sang — malgré la présence de donneurs compatibles — parce que les médecins ne transfusaient pas du sang provenant de personnes de ‘races’ différentes.

L’abolition de la ségrégation raciale et l’immigration intercontinentale ont peu à peu brouillé les contours de la race.

S’il est facile de qualifier de ‘Métis’ ou de ‘Mulâtres’ ceux issus d’un premier croisement interethnique, ces mots perdent leur sens après une multitude de croisements qui ont considérablement ‘dilué’ les caractéristiques qui les définissaient.

À partir de quelle pigmentation cutanée cesse-t-on d’être un Blanc ? À partir de quelle ‘dilution génétique’ cesse-t-on d’être Noir ?

Depuis le séquençage du génome humain en 2004, on sait qu’un Blanc typique et un Noir ‘pure race’ ont en commun entre 99,5% et 99,9% de leurs chromosomes. Or cette proportion est la même entre deux membres d’une même ‘race’.

Références :
Carmen vs SLĀV
Histoire du racisme
Ô Canada et la laïcité
Race humaine
Y-a-t-il des races humaines ? Pourquoi autant de couleurs de peau ?

Un témoignage :
Pour que l’histoire ne se répète pas! (2020-06-06)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Trois viols masculins célèbres aux États-Unis

Publié le 27 février 2017 | Temps de lecture : 3 minutes

New York 1997

Il y a vingt ans cette année, un noir de trente ans était sodomisé dans la toilette d’une station de police new-yorkaise à l’aide d’un manche à balai brisé.

La victime eut la vessie et le colon perforés et passa deux mois à l’hôpital.

Le policier responsable fut condamné à trente ans d’emprisonnement et la ville versa 8,7 millions$ à la victime.

Chicago 2004

Le 28 aout 2004, un policier de Chicago et un patrouilleur ont arrêté un suspect noir de vingt ans, l’ont menotté, l’ont amené dans une ruelle où ils l’ont dévêtu, puis lui ont inséré profondément un tournevis dans le rectum.

La plainte en déontologie policière a été rejetée pour insuffisance de preuve.

Le plaignant s’est alors tourné vers les tribunaux civils. En dépit du parjure des policiers, le plaignant a eu gain de cause en raison de la présence de matières fécales trouvées dans le coffre à gants où se trouvaient plusieurs tournevis dans la voiture de police utilisée ce soir là.

La ville de Chicago a été condamnée à payer au plaignant quatre-millions$ plus ses frais d’avocat. Mais les policiers blâmés par le tribunal n’ont pas été punis; l’officier a conservé son poste (rémunéré à raison de 90 618$US), de même que le patrouilleur (87 384$US).

Dietrich 2015

Le village de Dietrich, dans l’État américain de l’Idaho, compte 334 habitants.

Le 22 octobre 2015, trois étudiants blancs (dont deux mineurs) ont attaqué le fils adoptif d’un de leurs professeurs de sciences.

Âgé de 17 ans au moment de l’incident, ce jeune noir attardé était victime de harcèlement à l’école. En plus d’insultes raciales, on le forçait à réciter les paroles de chansons célébrant le lynchage de noirs par le Ku Klux Klan.

Au cours de l’attaque, son harceleur principal a inséré un cintre dans l’anus de sa victime après que ses deux complices aient plaqué au sol l’adolescent noir.

En échange d’un plaidoyer de culpabilité sous des chefs d’accusation réduits, les procureurs ont laissé tomber les accusations de nature sexuelles contre l’accusé, ce qui aurait pu lui valoir un emprisonnement à perpétuité puisque la victime était encore mineure au moment de l’incident.

Si bien que dans le jugement rendu le 24 février dernier, l’accusé s’en est sorti avec 300 heures de travail communautaire et une période de probation de trois ans.

La famille du jeune noir a quitté l’Idaho depuis. La victime vit maintenant en institution après plusieurs tentatives de suicide.

Une pétition en ligne destinée à obtenir la destitution du juge a recueilli plus de 150 000 signatures en trois jours.

Références :
Idaho judge rules attack on high school football player was ‘not a rape’ or racist
The Abner Louima Case, 10 Years Later
US police officer who ‘sodomised black man with screwdriver’ allowed to keep working
White classmate avoids jail in coat-hanger assault of disabled black teenager

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Écrit par Jean-Pierre Martel