Montréal, co-capitale du Québec

20 novembre 2016

Au cours des derniers mois, neuf des vingt-deux rencontres entre des représentants de l’État québécois et des dignitaires étrangers se sont déroulées à Montréal.

Plus tôt cette semaine, le maire de Québec déplorait cette situation. En commission parlementaire, celui-ci s’est fait menaçant : « Là, on est bien patients, mais on peut devenir un peu impatients. Par exemple, une fois la loi sur la capitale nationale adoptée, si on entend parler qu’un dignitaire étranger a été accueilli à Montréal, là on va être moins patients.»

Au Canada, toutes les ambassades sont situées à Ottawa. Toutefois, un certain nombre de pays maintiennent des consulats dans les grandes métropoles du pays comme Montréal, Toronto, Calgary et Vancouver.

Cette présence diplomatique permet la délivrance d’urgence d’un passeport à un ressortissant qui aurait perdu le sien, permet d’aider les familles étrangères qui doivent rapatrier la dépouille d’un parent, ou sert à répondre à toute autre situation d’urgence.

Or il y beaucoup plus d’étrangers qui visitent ou travaillent dans une grande ville internationale et multiethnique comme Montréal comparativement à Québec.

Lorsqu’un chef d’État étranger est de passage à Montréal afin de visiter une entreprise de haute technologie, il serait stupide pour le premier ministre du Québec de refuser de le rencontrer sous le prétexte qu’une rencontre dans la métropole risquerait de susciter la jalousie d’un roitelet de campagne.

Les citoyens de la région de Québec votent majoritairement pour la CAQ, un parti qui prône la diminution du rôle de l’État. De plus, les radios de la vieille capitale passent leurs journées à déblatérer contre les gouvernements, responsables apparemment de tous nos problèmes.

Pourquoi ne pas respecter la volonté populaire des gens de Québec et diminuer cette présence offensante de l’État dans la Vieille capitale au profit de la Nouvelle, c’est-à-dire Montréal ?

Selon un vieux proverbe, Il ne faut pas mordre la main qui nous nourrit. Peut-être y a-t-il là matière à réflexion pour le maire de Québec…

Référence :
La diplomatie à Montréal près de la moitié du temps

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Péréquation et transferts fédéraux

31 janvier 2014

Le gouvernement fédéral canadien transfère aux provinces de l’argent selon quatre mécanismes.

La remise de l’impôt provincial

C’est au gouvernement central que tous les Canadiens — sauf les Québécois — paient à la fois leur impôt fédéral et provincial. Les Québécois sont les seuls à payer leur impôt provincial directement au gouvernement de leur province. Donc, pour toutes les autres provinces, le fédéral remet aux gouvernements provinciaux l’argent qu’il collecte annuellement en leur nom.

Le financement des gouvernements des territoires

En plus de dix provinces, le Canada comprend trois territoires nordiques. D’Ouest en Est, ce sont successivement le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut.

Ils sont administrés par des gouvernements créés à l’initiative du gouvernement fédéral et financés presque totalement par lui. En effet, les gouvernements territoriaux ont relativement peu de ressources financières (les peuples autochtones du Canada étant dispensés de l’impôt sur le revenu).

L’an prochain, le gouvernement fédéral attribuera à ces gouvernement la somme de 3,3 milliards$, soit 29 650$ par habitant.

La contribution aux programmes provinciaux

Le troisième mécanisme est la subvention fédérale aux programmes de santé et aux programmes sociaux des provinces. Pour l’année 2013-2014, environ 42,5 milliards$ seront transférés de cette manière. Cela représente 68% du soutien fédéral aux provinces.

Perequation2013
 
Cette subvention se fait au prorata, c’est-à-dire qu’elle est proportionnelle à l’importance démographique de chaque province. Prenons un exemple.

Désireux d’inciter toutes les provinces à instaurer un programme d’assurance hospitalisation (en suivant l’exemple de la Saskatchewan), le gouvernement fédéral a promis de subventionner tout régime provincial d’assurance-maladie qui serait conforme à ses critères.

La santé étant un domaine de compétence constitutionnelle exclusif des provinces, le gouvernement canadien ne pouvait pas agir seul; il devait passer par les provinces. En s’engageant à subventionner les régimes provinciaux, il incitait les provinces à créer leur propre programme, conforme aux normes édictées par le gouvernement central.

Afin d’être juste et de faire en sorte que, idéalement, chaque Canadien reçoive la même qualité de soin, quelle que soit la province où il habite, la subvention fédérale est calculée par personne. Plus une province est populeuse, plus elle reçoit d’argent.

À elle seule, la subvention fédérale aux soins de santé représente près de la moitié du soutien fédéral aux provinces et territoires.

La péréquation

Inscrite dans la Constitution canadienne-anglaise de 1982, la péréquation est un mécanisme de redistribution de la richesse. Il vise à réduire l’écart de capacité fiscale qui découle de la situation économique de chaque province.

Le calcul des sommes versées est dynamique. Il varie selon la situation économique de chaque province.

Au cours de neuf des dix années qui ont précédé l’arrivée au pouvoir du premier ministre Jean Charest — en d’autres mots, sous les gouvernements péquistes de Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Bernard Landry — la croissance économique du Québec a été supérieure à la moyenne canadienne. Conséquemment, le gouvernement fédéral avait réduit le montant de la péréquation auquel le Québec avait droit.

Par la suite, durant les neuf années au cours desquelles le Parti libéral a été au pouvoir, la croissance économique du Québec est redescendue sous la moyenne canadienne. Si bien que notre province est passée du quatrième au neuvième rang canadien quant au revenu par personne.

Conséquemment, sous le gouvernement Charest, le gouvernement fédéral a ajusté à la hausse la péréquation versée au Québec, celui-ci s’étant appauvri.

C’est ce qui a permis à M. Charest, au cours débat télévisé de la campagne électorale de 2007, de se vanter d’avoir réussi à obtenir plus d’argent du fédéral que ses prédécesseurs péquistes, ce qui est rigoureusement vrai. Toutefois, il s’agissait d’une manière détournée de se vanter de la gestion désastreuse de l’économie québécoise par son gouvernement.

L’an prochain, l’Alberta, la Colombie canadienne, la Saskatchewan et Terre-Neuve — les quatre provinces dites « riches » — ne recevront pas un sou de péréquation. Par habitant, l’Île-du-Prince-Édouard recevra 2 404$, le Nouveau-Brunswick 2 210$, la Nouvelle-Écosse 1 730$, le Manitoba 1 367$, le Québec 1 129$, et l’Ontario 145$.

Précisons qu’à cause de l’importance de sa population, le montant de péréquation qui sera versé au Québec l’an prochain représentera à lui seul 57,1% de l’ensemble de la péréquation versée aux provinces canadiennes, soit 9,2 milliards$.

Références :
Pure propagande!
Soutien fédéral aux provinces et aux territoires
Tommy Douglas

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Évolution du chômage au Québec depuis une décennie

5 septembre 2013

Le taux de chômage

L’Institut de la statistique du Québec est un organisme gouvernemental qui a pour mission de fournir des informations statistiques sur la situation économique du Québec. Il y a deux jours, cet organisme rendait public une étude de l’évolution du chômage au Québec de 1997 à 2011.

Les données présentées sont celles qui ont été colligées par Statistique Canada dans le cadre de son Enquête sur la population active : elles excluent les travailleurs autonomes et les étudiants. La population visée correspond à environ 75% de celle de l’ensemble de l’emploi.

Selon cette étude, le taux de chômage au Québec a diminué du cinquième, passant de 10,3% à 8,1% au cours de cette période. Cette diminution n’a pas été constante puisque ce taux était encore plus faible en 2007-8 (soit juste avant les répercussions de la crise financière sur le marché de l’emploi, en 2009).

À l’exception donc des années 2007 et 2008, il faut remonter en 1976 pour trouver un taux de chômage plus faible. Cette évolution à la baisse du taux de chômage s’observe dans toutes les régions du Québec.

Dans les régions périphériques, dont l’économie est principalement basée sur l’exploitation des ressources naturelles (forêts et mines), le taux de chômage moyen a diminué du tiers, passant de 14,0% à 9,2%. C’est le cas de la région la plus durement touchée à la fin des années 1990, soit la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, dont le taux de chômage a décliné de 22,1% à 14,3%.

La diminution du chômage a été analogue dans presque toutes les autres régions. Deux exceptions : Québec et Montréal.

Dans la vieille capitale, le déclin du chômage a été plus net, passant de 10,1% à 5,4%. À Montréal, ce fut le contraire; la diminution du taux de chômage y a été très faible, passant de 11,2 à 10,2%. Cela fait que la région montréalaise connaît présentement le deuxième taux de chômage le plus élevé du Québec.

Le taux d’emploi

Cette diminution généralisée du chômage s’est accomplie en dépit du fait qu’une proportion plus élevée de la population adulte participe au marché de l’emploi. En effet, le sixième de la population québécoise (principalement des femmes) a envahi le marché du travail au cours de cette période.

Le taux d’emploi est passé de 58,5% à 68,9% dans le cas des femmes, et de 70,8% à 73,0% dans le cas des hommes (pour une moyenne de 71,0%). De tous les pays de l’OCDE, seul le reste du Canada et l’Allemagne ont un taux d’emploi plus élevé que le Québec. À titre de comparaison, le taux d’emploi moyen des pays de l’OCDE pour les personnes en âge de travailler s’élevait à 64,8 % en 2011.

Dans presque toutes les régions du Québec, il existe une relation inverse entre le taux de chômage et le taux d’emploi des femmes et des hommes. Lorsque le taux de chômage s’élève au dessus de la moyenne québécoise, le taux de participation des femmes et des hommes au marché du travail diminue.

La scolarité

Depuis le début du siècle, on assiste à une chute draconienne de la proportion de Québécois de 25 à 64 ans qui n’ont pas réussi leurs études secondaires. En effet, de 1997 à 2011, cette proportion est passée de 26,5% à 15,1%.

Toutefois, cela est en partie le résultat du fait que beaucoup de personnes sans diplôme en 1997 ont dépassé aujourd’hui l’âge de 64 ans et conséquemment, ont disparu des statistiques.

Compte tenu du renouvellement de la population, les Québécois sont plus instruits de nos jours. La proportion des Québécois âgé de 25 à 64 ans qui possèdent un certificat de formation professionnelle ou un diplôme universitaire, est passée de 50,7% à 63,9%. La proportion de bacheliers a presque augmenté de moitié.

Le taux de chômage parmi ceux qui n’ont pas réussi leur secondaire est beaucoup plus élevé que celui dans la population en générale; ceux-ci forment 15,1% de la population de 25 à 64 ans mais n’occupent que 10,8% des emplois. Leur taux de chômage est donc 30% plus élevé que la moyenne québécoise.

Au contraire, les détenteurs d’un Certificat de formation professionnelle ou un diplôme universitaire représentent 63,9% de la population de 25 à 64 ans mais accaparent 69,4% des emplois disponibles. Leur taux de chômage est donc en dessous de la moyenne québécoise.

Le salaire horaire moyen

Depuis 1997, les salaires ont progressé davantage que l’inflation, telle que mesurée par l’indice des prix à la consommation. En dollars constants, les salaires horaires moyens ont augmenté de 8,6 % depuis 1997.

Puisque l’étude ne tient pas compte du nombre d’heures travaillées par semaine, on ne sait pas s’il y a eu augmentation des revenus, donc du pouvoir d’achat.

Références :
Marché du travail et qualité de l’emploi : un regard inédit sur la situation dans les régions du Québec (document PDF)
Un portrait rose derrière les fermetures d’usine

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Interprétation des résultats du scrutin québécois de 2012

6 septembre 2012

Le pragmatisme de l’électeur

L’opinion favorable selon laquelle le gouvernement Charest a bien géré l’économie québécoise est tellement ancrée dans l’esprit des Québécois, que le Parti libéral aurait été très certainement reporté au pouvoir mardi dernier s’il n’avait pas subi la concurrence d’un autre parti fédéraliste (la Coalition avenir Québec).

Pourquoi un si grand nombre d’électeurs préfèrent-ils voter pour un parti corrompu à l’os ? Tout simplement parce qu’ils croient qu’ils y ont personnellement intérêt.

La corruption représente toujours une injustice envers l’entrepreneur honnête et un gaspillage des fonds publics parce qu’elle limite la concurrence au bénéfice des contributeurs à la caisse du parti au pouvoir. Toutefois, pour de nombreux électeurs, ce jugement moral défavorable ne fait pas le poids devant des considérations pragmatiques.

Lorsqu’un parti au pouvoir est en mesure de prouver aux contribuables qu’ils deviendront riches s’ils acceptent de fermer les yeux sur des petites pratiques moralement discutables, beaucoup d’entre eux préféreront ne pas s’en offenser.

En somme, contrairement au scandale des commandites, la corruption libérale a été commercialisée comme un mal bénéfique à chacun d’entre nous. Comme s’il s’agissait de payer des honoraires nous permettant de bénéficier de l’expertise de gestionnaires hors du commun. On doit donc reconnaître ici le génie des stratèges libéraux.

Le silence étonnant du Parti québécois

À aucun moment important de la campagne électorale, le Parti québécois n’a critiqué le bilan économique du gouvernement Charest. Comme si le PQ lui-même était d’accord pour reconnaître que le Parti libéral avait fait un bon travail. Or la perception qu’ont les électeurs du bilan économique des Libéraux était la clé du pouvoir pour le PQ.

Seule la CAQ a présenté l’envers de la médaille. Mais sa voix n’a pas été entendue parce qu’elle ne fut relayée par personne. De plus, j’ai été estomaqué d’entendre le président de cette formation politique faire tout un drame d’une paire de billets de spectacle donné par un entrepreneur véreux à une ministre libérale alors que par exemple, un contributeur à la caisse du parti libéral a obtenu sans appel d’offres une série de contrats totalisant 360 millions$ — vous avez bien lu : un tiers de milliards$ sans appel d’offres — pour obtenir 120 place pendant 25 ans dans un foyer pour personnes âgées situé dans la région de Québec.

Madame Marois a bien souligné qu’en tant que ministre des Finances d’un gouvernement péquiste, elle avait présenté en 1999 un budget qui dégageait un surplus de 500 millions$. Mais qu’en est-il du bilan global du gouvernement Charest ? Pas un mot de la part du PQ.

Si le PQ est incapable de dire fièrement que la croissance économique du Québec a dépassé la moyenne canadienne au cours de neuf des dix dernières années du gouvernement péquiste de Lucien Bouchard et de Bernard Landry, qui le dira ?

Par contre, si le PQ ne souligne pas que sous les Libéraux de Jean Charest, la croissance économique du Québec a été inférieure à la moyenne canadienne de 2003 à 2008, comment les Québécois l’apprendront-ils ? Et la belle performance de 2008 à 2011 dont se vante M. Charest (4,7% au Québec vs 3,5% pour l’ensemble du pays), qui dira que cet avantage d’un pour cent sur trois ans (0,3% annuellement) n’a pas été suffisant pour réparer les dommages subis de 2003 à 2008 ? Pas le PQ, apparemment.

Pourtant, c’est ce qui a fait chuter le Québec du quatrième rang canadien en 2003, à l’avant-dernier rang du pays actuellement (devant l’Île-du-Prince-Édouard) quant au revenu disponible par personne (comme le soulignait si justement la CAQ).

Au cours de la récente crise économique, la Caisse de dépôt et de placement a perdu 25% de la valeur de ses actifs, comparativement à 18,4% pour la moyenne des grandes caisses de retraite canadiennes. C’est une perte de 40 milliards$ de nos épargnes en vue de notre retraite. Cette perte colossale, apparemment, n’émeut pas le PQ.

Lorsque la Parti libéral a pris le pouvoir en 2003, le portefeuille de la Caisse comprenait 20% d’actions québécoises (si ma mémoire est bonne). En 2007-2008, cette proportion avait chuté à 12%. Des milliards$ de nos épargnes servaient à créer des emplois ailleurs qu’au Québec. Pourquoi ? Parce que la caisse préférait spéculer sur les rendements extraordinaires du « papier commercial » plutôt que ceux plus faibles des entreprises d’ici. Au moment de la crise, la Caisse possédait à elle seule le tiers de tous les titres toxiques détenus au Canada (13 milliards$ sur 30 milliards$). Je ne peux pas croire que le PQ n’y voit pas matière à scandale et si oui, pourquoi elle n’a pas cru bon le rappeler aux électeurs.

Conclusion

Du strict point de vue économique, le gouvernement Charest est le plus incompétent que le Québec ait connu depuis quarante ans. Mais en l’absence de critiques à ce sujet, un nombre appréciable d’électeurs ont pensé qu’il était dans leur intérêt de voter pour le Parti libéral. Conséquemment, le PQ a été élu à la tête d’un gouvernement minoritaire.

Faut-il s’en étonner ?

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les résultats imprévisibles de l’élection québécoise du mardi 4 septembre 2012

1 septembre 2012

Lorsque le Parti québécois a été élu pour la première fois en 1976, les Québécois francophones étaient sous le choc d’un fait divers qui avait passionné l’opinion publique.

Dans les mois qui avaient précédé cette élection, on avait appris que la Canadian Air Transport Security Authority (c’est-à-dire la régie fédérale des transports aériens) avait émis une directive interdisant à un pilote et à un contrôleur aérien, tous deux francophones, de se parler en français entre eux. Les contrevenants s’exposaient à des pénalités et, ultimement, au congédiement. Je crois comprendre que, de nos jours, cette pratique est universelle : les communications dans le transport aérien international se font toujours en anglais, même en France. Je compte sur les lecteurs européens de ce blogue pour me corriger si je me trompe.

Mais à l’époque, ce sujet déchaînait l’opinion publique. Si bien que le PQ était alors porté au pouvoir sur la vague du mécontentement que cette « discrimination » provoquait.

Depuis quarante ans, la proportion de citoyens favorables à l’indépendance du Québec oscille entre le tiers et le quart de la population. Si le PQ a gagné plusieurs élections depuis ce temps, c’est que cette formation politique garantissait à chaque fois que le scrutin portait exclusivement sur sa compétence à gouverner et qu’elle promettait que tout projet d’indépendance serait soumis spécifiquement à l’approbation ou au rejet populaire.

En 1995, 49,5% des Québécois finissaient par voter « oui » à une question référendaire alambiquée, à la suite d’une période intense de propagande et de propos rassurants à l’effet qu’un « oui » ne donne le feu vert qu’à un processus de négociation qui, en cas d’échec donnerait suite à un deuxième référendum, décisionnel cette fois-là.

Depuis une décennie, le PQ stagne aux alentours de 33% dans les intentions de vote de toutes les élections générales.

Cette fois-ci, les sondages indiquent que le PQ est en tête tout simplement parce que le vote fédéraliste, très majoritaire, est divisé entre la CAQ et le Parti libéral en décomposition. Si les électeurs n’avaient le choix qu’entre le PQ et le Parti libéral, une majorité de Québécois voteraient probablement libéral en se bouchant le nez.

À l’heure actuelle, le PQ a fait le plein de tous les indépendantistes qui, par choix ou par dépit, votreront pour cette formation politique. À quelques jours du vote, le quart des électeurs sont indécis. Mais qui sont-ils ?

Ils sont fédéralistes, n’ont pas suivi les débats télévisés, sont peu instruits et craignent le changement.

Une minorité d’entre eux sont indécis parce que cela est dans leur nature. Dès leur réveil, on les imagine hésitants entre se lever ou rester couchés. Alors on peut imaginer le choix déchirant que sera pour eux d’aller voter.

Quant au reste, ils ont le profil du fidèle électeur libéral qui ne s’est pas encore résigné à changer de parti et qui se déclare indécis parce qu’il a honte d’avouer sa préférence. Si tel est le cas, on peut deviner que dans l’isoloir, ils auront tendance à voter pour le parti le plus près idéologiquement du Parti libéral, soit la CAQ. En effet, la CAQ, c’est le Parti libéral javellisé.

D’ici au scrutin, le Parti Québécois n’a pas grand chose à gagner à poursuivre ses appels à l’unité des indépendantistes : depuis quarante ans, il est impossible de prendre le pouvoir en ne s’appuyant que sur le vote indépendantiste.

Si Mme Marois veut devenir la première Première ministre, il lui faudra élargir sa base électorale aux fédéralistes et souligner ce que tout le monde devrait savoir — mais sur lequel Mme Marois n’a pas beaucoup insisté — soit qu’un vote péquiste est simplement un vote en faveur d’un gouvernement compétent et responsable. Si elle échoue, cette élection pourrait lui réserver des désagréables surprises.

En effet, il faut se méfier des sondages qui répartissent le vote des indécis comme s’ils allaient voter comme le reste de la population. Après les appels au vote caquiste d’à peu près tous les quotidiens du Québec (sauf Le Devoir), les indécis pencheront certainement plutôt vers la CAQ.

Les indécis qui songent à voter pour le Parti québécois constituent probablement moins du cinquième de l’ensemble de ceux qui hésitent encore. Mais dans la présente élection, chaque vote compte.

Motiver ceux qui pourraient voter péquiste à passer à l’acte est d’autant plus facile que s’il est élu, le PQ sera certainement à la tête d’un gouvernement minoritaire, c’est-à-dire d’un gouvernement dont les politiques seront mises en échec à chaque fois qu’elles ne réussiront pas à rallier l’un ou l’autre des deux autres grands partis que sont la CAQ et le Parti libéral.

Cette présence « rassurante » pourrait bien motiver certains indécis à voter péquiste mardi prochain si Mme Marois a l’habilité d’utiliser cet argument.

Sur le même sujet : Interprétation des résultats du scrutin québécois de 2012

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le vote décisif des 18 à 24 ans

26 août 2012

Plus tôt cette année, lors d’une élection partielle, le Parti Québécois a ravi le bastion libéral d’Argenteuil avec seulement 35% des votes; c’est le résultat de la fonte de la majorité libérale par la Coalition avenir Québec (33% PLQ et 21% CAQ).

Dans l’ensemble de la province, la CAQ a gagné de nombreux partisans en grugeant la clientèle libérale. De fait, qui peut dire la différence entre la « réingénierie de l’État », promise en 2003 par les Libéraux, et la promesse actuelle de la CAQ de « faire le ménage » dans l’appareil de l’État ? Idéologiquement, la CAQ, c’est le Parti libéral javellisé.

Or ce dernier est en mauvaise posture. L’autobus de monsieur Charest se dirige pleine vitesse vers le mur bétonné de la réprobation populaire. Ses thèmes néo-duplessistes de la peur des Carrés rouges et de l’anarchie sont tombés à plat avec une rentrée scolaire sans incident. Le Plan Nord, cette idée pharaonique de transformer la toundra québécoise en goulag nordique au prix de 40 à 63 milliards$ n’a pas suscité l’enthousiasme populaire non plus. Avec des minières si ouvertement empressées à faire transformer le minerai à l’étranger et conséquemment, à ne créer que le minimum d’emplois au Québec, la population ne perçoit ces compagnies que comme de gros citrons à presser.

Le Parti libéral conserve de nombreux appuis dans la communauté anglophone, reconnaissante pour l’application imperceptible de la Loi 101, la légalisation des écoles passerelles, et les cours d’anglais aux immigrants alors que les cours de français leur ont été supprimés (sauf en entreprise).

La région de Québec était aussi un bastion libéral. Il semble acquis que la CAQ y fera une percée importante en surfant sur la rhétorique hostile à l’État que diffusent depuis des années les influenceurs radiophoniques de la vieille capitale. En 2008, le Parti libéral y avait gagné presque tous les comtés avec 39,5% des votes. Présentement, 46% des électeurs de cette région s’apprêtent à voter pour la CAQ. Un véritable tsunami politique mettra donc à la retraite tous (ou presque tous) les députés libéraux de la région.

Partout au Québec, les rats quittent le navire libéral. D’anciens organisateurs politiques suggèrent de voter pour la CAQ afin d’empêcher la prise du pouvoir par le Parti Québécois. D’ici au scrutin, la CAQ pourrait encore grandir aux dépens du Parti libéral. Avec seulement 7% de votes de plus, grugés dans les intentions de vote libéral — en d’autres mots, avec 35% des votes comme dans Argenteuil — la CAQ pourrait former le prochain gouvernement du Québec.

Mais la véritable surprise pourrait venir d’ailleurs.

Les 23 et 24 août dernier, une maison de sondage a analysé les intentions de vote selon l’âge. Les résultats démontrent que les retraités préfèrent le Parti libéral. Par contre, les vieux Indépendantistes sont toujours fidèles au Parti Québécois. Quant aux autres, ils se répartissent à peu près de la même manière sauf pour les jeunes électeurs : 30 à 33% voteront PQ, 32% voteront pour la CAQ, et 23 à 25% voteront pour le PLQ.

Le quart des électeurs de 18 à 24 ans ont l’intention de ne voter pour aucun des trois principaux partis politiques. C’est énorme. Les jeunes savent bien que ces partis marginaux — Québec Solidaire, Parti vert et Option nationale — n’ont aucune chance de former le prochain gouvernement mais ils s’apprêtent à voter pour eux parce qu’ils veulent encourager des formations politiques aux idées neuves, près des leurs.

D’ici au scrutin, tous les partis politiques chercheront à rallier les indécis. La tâche du PQ sera plus ardue : ce sera de convaincre les jeunes qui souhaitent voter pour des partis marginaux — il ne s’agit pas d’indécis, donc ce sera plus difficile — qu’ils doivent sacrifier ce vote au nom de la stratégie électorale : voter « inutilement » pour l’un ou l’autre de ces partis favorise l’élection de la CAQ plutôt que le PQ. Si le PQ échoue à les convaincre, nous aurons un gouvernement caquiste. S’il réussit, ce sera un gouvernement péquiste. C’est aux jeunes de choisir.

Groupes d’âges PQ CAQ PLQ QS PV ON
les 18 à 24 ans inclusivement 35% 27% 12% 10% 4% 11%
les 25 à 34 ans inclusivement 31% 32% 23% 7% 3% 3%
les 35 à 44 ans inclusivement 30% 32% 25% 8% 3% 1%
les 45 à 54 ans inclusivement 33% 32% 24% 7% 2% 1%
les 55 à 64 ans inclusivement 40% 29% 23% 7% 0% 0%
les 65 ans et plus 30% 18% 46% 4% 0% 1%
Moyenne 33% 28% 27% 7% 2% 2%

Tableau ci-dessus : © 2012 — Léger Marketing et Agence QMI

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La campagne électorale au Québec : les 23 et 24 août 2012

26 août 2012


 
Parti libéral : promesses agroalimentaires

Sous le thème de « Promouvoir les aliments du Québec », monsieur Jean Charest a présenté ses engagements agricoles, évaluées à plus de 44 millions$ sur cinq ans :
• 10 millions pour prolonger le Plan de la relève agricole pendant cinq autres années,
• 15 millions$ sur cinq ans pour promouvoir le réseau de marchés publics,
• 13 millions$ sur trois ans pour subventionner l’achat d’équipements et l’appui de services d’experts par le secteur de la transformation alimentaire,
• 6 millions$ supplémentaires sur trois ans afin de soutenir l’innovation et la commercialisation des produits de la pêche maritime, et
• perte de revenu non-précisée pour relever de 750 000$ à un million$ l’exonération fiscale d’impôts sur les gains en capital lors d’un transfert familial d’une entreprise agricole.

Référence : Charest pilonne Marois sur son cadre financier et la question référendaire

La CAQ augmentera les pouvoirs patronaux des municipalités

Estimant que les syndicats municipaux sont trop puissants, la CAQ propose de rétablir l’équilibre des forces entre les villes et les employés municipaux en donnant aux municipalités un pouvoir législatif approprié, ainsi qu’une marge de manœuvre accrue en matière de relations de travail.

François Legault propose de créer une charte des municipalités afin de définir les pouvoirs qui pourraient être transférés aux municipalités, en échange de plus de transparence et d’imputabilité.

Le chef de la CAQ a promis également de créer un centre d’expertise pour Transports Québec et de relancer, grâce à un PPP (partenariat privé-public), le zoo de Québec afin d’en faire un site récréotouristique.

Référence : La CAQ donnerait plus de pouvoirs aux municipalités

Le PQ dévoile son cadre financier

Les nouvelles dépenses promises par le Parti Québécois sont les suivantes :
• 388 millions$ au remboursement de la dette,
• 177 millions$ pour les 15 000 places supplémentaires en garderie,
• 119 millions$ de plus pour les soins à domicile des personnes âgées,
• 96 millions$ pour compléter le réseau de groupes de médecins de famille,
• 40 millions$ pour la création de 500 logements sociaux de plus par année,
• 37,5 millions$ pour financer le déploiement de l’internet à haute vitesse dans les régions où elle n’est pas encore disponible,
• 37,5 millions$ pour l’embauche de professeurs dans les écoles,
• 35 millions$ à des travaux forestiers,
• 30 millions$ pour des programmes de résidence d’artistes dans les écoles,
• 25 millions$ d’intérêts pour des emprunts du Fonds d’investissement régional,
• 20 millions$ pour ses maternelles dès l’âge de 4 ans dans les milieux défavorisés,
• 20 millions$ à la relève agricole,
• 16 millions$ pour améliorer l’accès à la justice,
• 15 millions pour augmenter la fréquentation d’élèves à des activités culturelles,
• 15 millions$ à l’identification des produits agricoles québécois et au développement d’appellations contrôlées québécoises,
• 13 millions$ d’intérêts pour le développement économique du centre du Québec (pour compenser pour la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2),
• 13 millions$ de plus pour le Conseil des arts et des lettres du Québec,
• 10 millions$ pour la mise sur pied d’un service de nouvelles à Télé-Québec,
• 8 millions$ de plus pour la Société de développement des entreprises culturelles,
• 5 millions$ pour augmenter le budget de l’Office de la langue française, 
• 5 millions$ pour la promotion culturelle du Québec à l’étranger,
• 6 millions$ à l’indemnisation des victimes d’actes criminels,
• 5 millions$ au Plan de développement de la Gaspésie.

À cela s’ajoutent des pertes de revenus :
• 1 005 millions$ à l’abolition de la taxe santé,
• 150 millions$ pour l’annulation de la hausse des frais de scolarité (et des mesures compensatoires destinées à compenser pour cette hausse),
• 47 millions$ pour la non-indexation du tarif des garderies,
• 25 millions$ à un crédit d’impôt maximal de 500$ par enfant pour rembourser les frais d’activités sportives,
• 22 millions$ à un crédit d’impôt maximal de 500$ par enfant pour rembourser les frais d’activités culturelles.

Le cadre financier comporte de nouveaux revenus :
• 610 millions$ en taxant davantage les riches,
• 388 millions$ en haussant les redevances minières,
• 225 millions$ en taxant davantage les gains de capital,
• 140 millions$ en réduisant les crédits d’impôts pour dividendes.

Ce cadre financier repose sur une croissance anticipée de 1,4% annuellement pour l’économique québécoise pendant les cinq prochaines années. Même si ce taux est légèrement inférieur à celui sur lequel reposent les cadres financiers des partis rivaux, il est irréaliste, lui aussi, du moins dans un avenir prévisible compte tenu du ralentissement économique de nos principaux partenaires commerciaux (l’Ontario et les États-Unis).

Référence : Cadre financier du PQ : 2 milliards $ d’engagements

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La campagne électorale au Québec : les 21 et 22 août 2012

23 août 2012


 
Face à face Legault-Marois

Ayant oublié de programmer l’enregistrement du face à face entre monsieur Legault et madame Marois, je n’ai vu que la vingtaine de minutes d’extraits publiés sur le site du réseau TVA.

La confrontation semble avoir été intéressante quoique par moments, elle ressemblait trop à une discussion privée entre collègues qui se sont laissés voilà longtemps sur un différend non résolu.

Le Parti québécois a tort de discréditer la promesse de la CAQ d’offrir un médecin de famille à chaque personne. En elle-même, cette mesure — qui n’est pas si compliquée que cela à mettre en exécution — ne fait pas grand-chose si ce n’est de respecter un droit fondamental : celui du droit à la santé.

Il est inconcevable que le quart de la population québécoise soit privé de l’accès à des soins de première ligne et, conséquemment, doive choisir entre endurer son mal ou attendre des heures pour être soigné à l’urgence d’un hôpital ou dans une clinique sans rendez-vous.

Pauline Marois réplique en disant qu’on ne peut pas demander à des femmes médecins de sacrifier leurs obligations familiales sur l’autel de la volonté de l’État. De plus, au Québec, les médecins sont obligés de travailler à l’hôpital, ce qui diminue d’autant leur disponibilité pour leur cabinet privé.

À mon avis, ce ne sont pas là des arguments contre le droit fondamental à l’accessibilité aux soins médicaux de première ligne : c’est un argument contre le chiffre fixe de 1 000 patients par médecin. Dans les faits, la charge médicale devra être modulée en fonctions de critères à définir.

Quant au chef de la CAQ, il radote lorsqu’il répète ad nauseam qu’un gouvernement péquiste vivrait dans l’obsession d’organiser sournoisement un référendum sur la souveraineté du Québec. Le Parti québécois est un parti responsable qui a déjà été au pouvoir et a donné au Québec plusieurs des meilleurs gouvernements de son histoire.

La Loi sur la citoyenneté québécoise

Pauline Marois a déclaré qu’un gouvernement péquiste adopterait une loi en vertu de laquelle, certains droit fondamentaux — celui de financer un parti politique, d’adresser une pétition à l’Assemblée nationale ou d’être candidat aux élections québécoises, municipales et scolaires — serait nié à quiconque ne possédant pas une connaissance appropriée de la langue française.

Devant le tollé que cette nouvelle a provoqué, les dirigeants du Parti québécois ont corrigé la chef de ce parti en précisant que cela n’affecterait pas la minorité anglophone actuelle, ni les peuples autochtones.

Ainsi, tous les citoyens vivant sur le territoire du Québec au moment de l’adoption éventuelle de la loi obtiendraient automatiquement la citoyenneté québécoise. Toutefois les nouveaux arrivants devraient respecter certaines conditions pour avoir cette citoyenneté.

En somme, le PQ propose une nouvelle catégorie de personne habitant le Québec : le sans-papier. Celui-ci aura des droits moindres. Et pour gérer cette nouvelle classe de citoyens sans « citoyenneté québécoise », on embauchera des fonctionnaires qui évalueront chez le requérant, sa connaissance « appropriée » du français.

Lorsque des néoQuébécois parlant français supportent l’immigration de leurs vieux parents chinois, slaves ou autres, trop vieux pour apprendre notre langue, on fera donc de ces derniers des citoyens de deuxième classe.

Dans les pétitions en ligne du gouvernement québécois, on permettra au signataire de certifier qu’il possède bien la citoyenneté québécoise en cochant une case prévue à cette fin. Et pour éviter les accusations de fraude, les responsables devront prendre des moyens raisonnables pour empêcher qu’une telle pétition ne soit noyautée par des sans-papiers déclarant faussement posséder leur carte. Une simple recherche de noms de famille suspects pourrait suffire, rassurant ainsi les maires xénophobes de l’arrière pays.

Lors des campagnes de financement, les partis politiques devront exiger la présentation de la carte de citoyenneté avant d’accepter le chèque de quelqu’un. Pas de carte, pas de contribution. Celles reçues par la poste devront être accompagnées d’une photocopie de la carte de citoyenneté, à défaut de quoi le chèque devrait être retourné à l’expéditeur. On imagine que la proportion d’argent « sale » versé illégalement aux partis politique pourrait augmenter.

Les personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer se verront refuser le droit de voter si elles ont égaré leur carte de citoyenneté québécoise, comme ce sera le cas pour n’importe quelle autre personne qui l’aura perdue.

Les jeunes adultes qui auront négligé de demander leur carte de citoyenneté lors de leur majorité, se verront également refuser le droit de voter… à moins qu’on prévoie dans chaque bureau de vote, des officiers dotés du pouvoir d’accorder temporairement le droit de vote à ceux qui n’auraient pas leur carte.

En préambule, la Charte québécoise des droits et libertés déclare : « tous les êtres humains sont égaux en valeur et en dignité et ont droit à une égale protection de la loi ». Je vais donc être clair. Afin d’être fidèle à ce principe, je promets de déchirer cette « carte-de-république-de-banane » le jour où je la recevrai si jamais celle-ci m’accorde un statut discriminatoire par rapport à d’autres personnes qui aiment le Québec et qui aspirent à y vivre. Et si jamais ce geste me porte préjudice, je m’engage à en contester la constitutionnalité douteuse.

Pour terminer, je me demande si par hasard, le Parti Québécois aurait oublié que l’objectif cette campagne, c’est de nous débarasser d’un gouvernement pourri et non de diviser la province en vrais et en faux Québécois.

Références :
Charte des droits et libertés de la personne
Citoyenneté québécoise: réactions et réajustements

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La campagne électorale au Québec : le face-à-face Charest-Legault

22 août 2012

Hier soir sur les ondes de TVA se tenait le second des trois confrontations prévues, soit celle qui opposait Jean Charest et François Legault.

La corruption

Mon premier étonnement, c’est la facilité avec laquelle Jean Charest a enfirouapé François Legault au sujet de la corruption.

Monsieur Legault a attaché une importance démesurée à un fait divers : les billets pour un spectacle de Céline Dion qu’une ministre du gouvernement Charest a acceptés de la part d’un promoteur. Il ne fait aucun doute que la ministre aurait dû refuser ce cadeau. Mais tout cela est une niaiserie. On ne répudie pas de gouvernement pour un cadeau insignifiant accepté par un ministre.

De plus, est-ce vraiment le pire cas de corruption rapporté au sujet du gouvernement sortant ?

En contre-attaque, monsieur Charest a évoqué les informations révélées hier soir par Radio-Canada, relativement au financement de la campagne électorale municipale de Jacques Duchesneau en 1998. Voilà le genre de « scandale-de-la-dernière-minute » dont je me méfie et que j’ai déjà critiqué quand ce genre de révélation — qui pue la manipulation — concernait le Parti libéral.

Le décrochage scolaire

Jean Charest : « Le Québec a le meilleur taux de diplomation pour l’ensemble de la population, au Canada et dans les pays de l’OCDE. Ça c’est la population de 20 ans et (plus). Le problème se situe à un niveau très précis : c’est pour les jeunes qui ont moins de 20 ans… »

Pierre Bruneau (animateur): « …Exact, 32% des jeunes garçons de 20 ans sont sans diplôme Taux de décrochage (en) 2009 (pour les) garçons : 21,5% ont décroché.»

Jean Charest : « Et le score est meilleur qu’il l’était, même à l’époque où monsieur Legault était au gouvernement. Nous avons réussi à augmenter le taux de diplomation. Nous avons une politique où l’objectif, c’est d’arriver à un taux de diplomation de 80% pour ces jeunes-là qui sont à l’intérieur du programme. Mais (…) il faut mettre les choses en perspective : le Québec a un des meilleurs taux de diplomation pour l’ensemble de sa population. »

Étrangement, messieurs Charest et Bruneau ont raison tous les deux. Il peut sembler évident que « décrochage scolaire » et « diplomation » soient les contraires l’un de l’autre. Ce n’est pas le cas.

Le taux de diplomation est obtenu en analysant les données des recensements : c’est la proportion de la population canadienne détentrice d’un diplôme universitaire ou collégial. Le Québec n’a pas le plus haut taux au pays — contrairement à ce qu’affirme M. Charest — mais il est plus élevé que la moyenne canadienne, ce qui n’est pas si mal.

Le taux de décrochage concerne les gens qui n’ont pas réussi à obtenir leur diplôme plus d’un certain nombre d’années après l’âge où ils devraient l’avoir. Ce taux ne tient pas compte de tous ceux qui ont abandonné leurs études mais qui ont réussi à obtenir leur diplôme beaucoup plus tard, grâce aux cours pour adultes ou à la suite d’un retour aux études.

Pénurie de médecins vs promesse d’un médecin de famille

Dans ce débat, on a invoqué la pénurie de médecins pour discréditer la promesse de la CAQ de forcer chaque médecin omnipraticien à augmenter la liste de ses patients, de manière à ce que chaque Québécois ait un médecin de famille.

Il est évident que la pénurie de médecins est partiellement responsable du fait qu’une minorité importante de la population québécoise n’a pas accès à un omnipraticien. Signalons que la moitié de ceux qui n’ont pas de médecin de famille admettent ne pas en avoir cherché.

Partout en Occident, il y a une pénurie de médecins. Pourtant la suggestion de la CAQ est déjà en application dans certains pays où une pénurie semblable existe. En Grande-Bretagne, non seulement les médecins se voient attribuer les habitants d’un territoire précis mais on leur offre des incitations monétaires s’ils y améliorent la santé des gens qui y vivent, plus précisément s’ils réduisent leur consommation en médicaments et leur besoin en soins hospitaliers.

Le Québec se classe au 4e rang des provinces canadiennes quant au nombre de médecins par 100 000 habitants mais au dernier rang pour ce qui est du pourcentage de sa population qui possèdent un médecin de famille; seulement les trois quarts des Québécois en ont un. Avec moins de médecins, l’Ontario fait mieux puisque 91% des gens y possèdent un médecin de famille.

Évidemment, la suggestion de la CAQ doit être assortie d’autres mesures — certaines sont déjà au programme de ce parti — afin d’alléger la tâche des omnipraticiens. Sans ces autres mesures, allonger la liste des patients d’un médecin ne fait qu’allonger proportionnellement l’attente de ses patients pour obtenir un rendez-vous avec lui.

Revenu disponible

Tout comme lors du débat des chefs à Radio-Canada, monsieur Charest s’est vanté de l’augmentation du revenu disponible des Québécois au cours des neuf dernières années. Ce que dit monsieur Charest, c’est que, sans tenir compte de l’inflation, le Québécois moyen gagne plus d’argent maintenant qu’il y a neuf ans : le contraire serait étonnant.

Plus significative est la réplique de monsieur Legault. Ce dernier a raison d’affirmer que la croissance économique du Québec a été inférieure à la moyenne canadienne au cours des années où monsieur Charest a été au pouvoir, alors que c’était le contraire au cours de la décennie précédante. Lors de l’arrivée au pouvoir de M. Charest, le Québec était au 4e rang au Canada quant au revenu disponible par personne : il a décliné au 9e rang depuis.

L’affaire Provigo

Accusé d’être responsable de la perte de 20% des sièges sociaux au Québec, monsieur Charest a accusé son adversaire d’être responsable de la vente d’une chaine d’épicerie à des intérêts étrangers alors qu’il était ministre d’un gouvernement péquiste.

Tirons les choses au clair. Le peuple du Québec a puni le Parti québécois pour toutes les erreurs qu’il a commises, en le jetant dans l’opposition. L’opposition, c’est le purgatoire des gouvernements déchus.

Il serait futile de reprocher à monsieur Charest les erreurs commises par les premiers ministres libéraux qu’étaient Jean Lesage et Robert Bourassa. Tout comme un condamné qui a purgé sa peine, les erreurs des gouvernements anciens ne sont plus pertinentes à l’élection présente.

Par contre, en voulant se faire élire en 2003, le Parti libéral a critiqué ces erreurs et a été élu sur la promesse de les corriger. C’est maintenant son bilan à lui qui doit être jugé par le peuple.

Les transferts fédéraux

Jean Charest : « S’il y a eu une chose qui a été prouvée au cours des dernières années, c’est qu’à l’époque où vous étiez au gouvernement péquiste, il y a eu un recul du Québec à l’intérieur du Canada puis dans les relations avec le (gouvernement) fédéral, puis les transferts fédéraux. Vous avez même fait partie d’un gouvernement qui a dit que vous acceptiez les coupures que le (gouvernement) fédéral faisait alors que moi, quand j’étais en politique fédérale, en même temps, je combattais les coupures du Fédéral envers le Québec. Les transferts ont augmenté de 70% depuis qu’on est là…»

Mon Dieu, que de demi vérités.

Au cours de neuf des dix dernières années du gouvernement du Parti québécois, la croissance économique du Québec était supérieure à la moyenne canadienne. Si bien que le Québec était devenu la quatrième province la plus riche du pays quant au revenu par personne. Conséquemment, le gouvernement fédéral avait même diminué légèrement la péréquation versée au Québec. En effet, seules les provinces pauvres peuvent bénéficier de ce mécanisme de redistribution de la richesse canadienne. Lorsqu’une province devient moins pauvre, elle reçoit moins de péréquation.

Dès son accession au pouvoir, le gouvernement Charest s’est mis à couper à tort et à travers dans les dépenses publiques pour dégager des milliards de dollars, afin de réaliser sa promesse de réduire les impôts des riches. Ces coupures — tout comme celles auxquelles procèdent actuellement la Grèce, l’Espagne et l’Italie — provoquèrent une contraction de la croissance économique.

Cette contraction n’a pas été suffisante pour provoquer une récession, mais a suffi à ralentir la croissance économique du Québec et à faire revenir cette croissance sous la moyenne canadienne. Cela fut vrai dès la première année du gouvernement Charest. Et cela n’a pas cessé d’être le cas jusqu’en 2008.

De 2008 à 2011, la croissance a toutefois été de 4,7% au Québec (vs 3,5% pour l’ensemble du pays). Cet avantage d’un pour cent ces dernières années n’a pas été suffisant pour réparer les dommages subis de 2003 à 2008, ce qui a fait chuter le Québec à l’avant-dernier rang canadien (devant l’Île-du-Prince-Édouard) quant au revenu disponible par personne.

Et parce que le Québec s’est appauvri comparativement aux autres provinces, le Québec a reçu plus d’argent de la péréquation fédérale. Donc en se vantant d’avoir obtenu plus d’argent du fédéral, monsieur Charest se vante implicitement d’avoir appauvri le Québec. Faut le faire…

Conclusion

Le grand gagnant de ce débat est monsieur Charest. Par des demi vérités, ce dernier a esquivé à peu près toutes les attaques de son adversaire et l’a contraint à répliquer à des reproches (Provigo, Duchesneau) à la suite desquels monsieur Legault n’a pas su rebondir en attaquant efficacement à son tour.

Quant à monsieur Legault, il a trop fait paraitre son agacement en grimaçant et en fronçant les sourcils, ce qui n’est à l’avantage de personne, surtout sur une télévision en haute-définition. De plus, sa manie de hocher de la tête et de dire « oui » lorsqu’il piaffe d’impatience de parler à son tour, fait qu’on peut avoir l’impression qu’il est d’accord avec les reproches qu’on lui adresse.

Le fait qu’il ait mal performé relativement à un sujet aussi facile que la corruption — dans lequel un champion de l’éthique devrait exceller — n’a pas beaucoup d’importance puisque la grande majorité des électeurs sont déjà convaincus des lacunes du gouvernement sortant. Mais cela jette un doute quant à l’aptitude de monsieur Legault à affronter l’adversité pour défendre les intérêts du Québec. L’impression qu’il laisse est celle d’un homme intelligent, sincère et honnête, mais faible devant l’adversaire.

La confrontation avec madame Marois nous donnera l’occasion de modifier cette mauvaise impression.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le rapport Moisan et sa pertinence actuelle

21 août 2012


 
Lors du débat télévisé sur les ondes de la télévision d’État, monsieur Charest a sorti des boules à mites le Rapport Moisan, dont j’ignorais l’existence et que j’ai lu ce matin.

À la Commission d’enquête Gomery (relative au scandale des commandites), les dirigeants d’une agence de publicité avaient affirmé avoir contribué non seulement à la caisse électorale du Parti libéral fédéral, mais également à la caisse électorale du Parti québécois (à l’époque où ce parti était au pouvoir).

Cette révélation a justifié la création, par le Parti libéral du Québec, d’une Commission d’enquête dirigée par Me Jean Moisan dont le rapport est un document de 23 pages rendu public en 2006.

La corruption du PQ

En gros, le Rapport Moisan nous apprend que de 1995 à 2000, l’agence Groupaction a contribué 96 000$ à la caisse du Parti québécois dans l’espoir d’obtenir des contrats de publicité du gouvernement du Québec.

Limitée par la Loi sur le financement des parti politiques (adoptée par le Parti québécois), cette agence incitait ses employés à faire un chèque au PQ pour le maximum permis par la loi et leur garantissait le remboursement de cette contribution. Les chèques étaient remis de main à main à des collecteurs de fonds du PQ. Dans tous les cas, les chèques ont dûment été inscrits dans les registres du PQ.

Le rapport écrit : « Depuis longtemps, les personnes morales contribuent au financement des partis. Incapables de le faire légalement, elles utilisent le moyen détourné de dons par leurs employés et de contributions à diverses activités payées par les employés et remboursées par l’employeur.»

À la lecture du rapport, il ne semble pas que cet investissement ait été très rentable puisque cette agence n’a reçu qu’un seul contrat du gouvernement provincial, pour une publicité de la Société des alcools du Québec en 1997 (dont le montant n’est pas précisé).

Si les contributions Groupaction au PQ après 1997 n’ont rien donné, c’est peut-être moins parce que le PQ était incorruptible, que le fait que Groupaction était connu pour ses liens avec le Parti libéral du Canada.

Si ma mémoire est bonne, l’autre cas de contribution illégale ou suspecte révélé par monsieur Charest, serait la somme de 2 500$ versée par la fille de madame Marois à sa mère.

La corruption du Parti libéral du Québec

Monsieur Charest attache beaucoup d’importance à préciser que le seul cas de corruption prouvée devant les tribunaux concerne le PQ. Si le Premier ministre n’avait pas refusé pendant deux ans de mettre sur pied la Commission d’enquête relative à la corruption dans l’industrie de la corruption, si Jacques Duchesneau n’avait pas eu à se battre pendant 18 mois pour finalement avoir un bureau à lui et les moyens concrets de mener ses enquêtes, et si les élections n’avaient pas été déclenchées avant la reprise des travaux de la Commission Charbonneau, il est absolument certain qu’on aurait aujourd’hui beaucoup plus de décisions judiciaires relatives à la corruption au Québec.

Seulement pour l’année 2008, 64 des employés de CIMA+ (une entreprise de génie-conseil) ont donné un total de 171 795$ au Parti libéral du Québec. CIMA+ a obtenu des dizaines de millions de dollars en contrats du gouvernement Charest, dont plusieurs millions sans appel d’offres du Ministère des transports du Québec.

En 2010, au cours d’une entrevue avec le journaliste Alain Gravel de Radio-Canada, Me Marc Bellemare, ex-ministre de la Justice du Québec, allègue qu’il a été témoin d’importantes sommes d’argent comptant versées par un influent collecteur de fonds du Parti libéral du Québec à un permanent de ce parti. Rappelons que la loi interdit toute contribution d’argent comptant à un parti politique.

Depuis l’accession au pouvoir du Parti libéral, le Ministère des transports a contourné la loi qui l’oblige à procéder à des appels d’offres pour tout projet dont le budget dépasse un certain seuil, en morcelant les projets en plus petits contrats, de manière à ce que ces derniers soient en deçà de ce seuil. C’est ainsi qu’on a triplé le nombre de contrats accordés sans appel d’offres.

De la même manière, on a créé des Agences de santé — que se propose d’abolir la CAQ — pour soustraire l’État à cette obligation. On a donc pu accorder une série de contrats totalisant 360 millions$ — vous avez bien lu : un tiers de milliard$ — sans appel d’offres à un contributeur à la caisse du Parti libéral du Québec.

Le 11 octobre 2011, le directeur des poursuites pénales dépose trois chefs d’accusation contre Tony Tomassi relativement à des actes qu’il aurait commis à l’époque où il était ministre du gouvernement Charest. Le ministre disposait d’une carte de crédit payée par une agence de sécurité qui obtenait des contrats gouvernementaux.

En 2010, on apprenait que 1 600 places de garderie avaient été accordées à 32 garderies privées, dont les administrateurs ont versé 112 000$ au Parti libéral depuis 2003.

En 2007, la ministre de la Justice nommait quinze juges dont treize étaient des donateurs à la caisse du Parti libéral du Québec.

La Commission Bastarache nous a appris que seuls les avocats dont le dossier transmis au Conseil des ministres portait un auto-collant jaune (en fait, un Post-it note) pouvaient espérer être nommés juges. Or seuls les candidats qui ont fait du bénévolat pour le parti au pouvoir, qui ont contribué à la caisse électorale de ce parti ou qui sont parents avec des collecteurs de fonds du parti, bénéficiaient du précieux collant jaune apposé par Mme Chantal Landry (la Directrice-adjointe du cabinet du premier ministre). En somme, tous les candidats plus compétents étaient exclus — y compris ceux recommandés par le ministre de la Justice — s’ils ne faisaient pas partie de la bande libérale.

Conclusion

On ne peut comparer la « corruption » du Parti québécois avec celle du Parti libéral. On n’est tout simplement pas dans le même ordre de grandeur.

De 1976 à 1985 et de 1994 à 2003, soit pendant près de deux décennies, si les seuls cas de corruption péquiste sont ceux rapportés par monsieur Charest, nous sommes en présence d’un scandale raté.

Dans ses recommandations, le Rapport Moisan imputait le contournement de la Loi sur le financement des partis politiques à la trop grande rigueur de cette loi. Il préconisait une augmentation du plafond que peut verser une entreprise.

À mon avis, Me Marsan n’a pas compris que le but de la loi était de libérer nos politiciens du pouvoir de l’argent et de s’assurer de leur loyauté envers la nation québécoise.

Lors du débat des chefs, dimanche dernier, Mme Françoise David, co-présidente de Québec solidaire, émettait l’opinion qu’en plus de limiter les contributions à la caisse des partis politiques, on devait également plafonner les dépenses électorales.

Ces dépenses permettent aux partis politiques d’organiser des rassemblements et de sillonner le Québec à la rencontre de la population québécoise. Il serait malheureux d’empêcher cette expression de la Démocratie.

Toutefois, je suis d’avis qu’on devrait plutôt interdire toute publicité payée, qu’elle soit télévisée, radiophonique ou écrite. Seules les véritables entrevues seraient permises, de même que le compte-rendu des journalistes.

La tendance actuelle de la publicité électorale, c’est vers le dénigrement et la propagande stupide. Cette forme de manipulation et de lavage de cerveaux est superflue. Conséquemment, elle devrait être interdite.

À l’issue d’une élection, toutes les sommes au-delà de celles nécessaires au bon fonctionnement d’un parti durant les cinq années suivantes, devraient être remises à l’État.

Références :
Copinage et contributions politiques en série
Dur contre les étudiants, mou contre la corruption et le gaspillage
Garderies: la version du ministre Tomassi est contredite
L’argent comptant et la corruption du Parti libéral du Québec
L’argent de la corruption libérale
Le parti de l’exclusion
Le Parti libéral du Québec encore dans l’eau chaude
L’UPAC aux portes de la classe politique
Rapport Moisan
Tony Tomassi

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Écrit par Jean-Pierre Martel