Pour un modèle humaniste de la prostitution

Publié le 26 décembre 2013 | Temps de lecture : 8 minutes

Historique

Il y a moins d’une semaine, la Cour suprême du Canada, par la voix de la juge en chef Beverley McLachlin, confirmait unanimement la décision rendue il y a trois ans par la juge Susan Himel, de la Cour Supérieure de l’Ontario. Cette dernière avait déclaré inconstitutionnels trois articles majeurs du Code criminel canadien entourant la prostitution.

Depuis longtemps, la prostitution est légale au Canada. Toutefois comme toute activité légale, elle peut être sujette à des limites dictées par l’intérêt public.

Ce que le gouvernement fédéral avait choisi de faire — et sur lequel les tribunaux se sont prononcés — dépassait très largement un cadre législatif visant à limiter une activité légale; le Code criminel du Canada prohibait la sollicitation dans un lieu public, la tenue d’une maison close et la possibilité de vivre des fruits de la prostitution. Bref, plus rien n’était possible. On essayait donc d’empêcher indirectement ce qu’on ne pouvait pas interdire directement.

Pour beaucoup de citoyens (hommes ou femmes), la prostitution est une activité tellement abominable qu’il leur semble impossible d’imaginer que des femmes puissent l’exercer librement. Effectivement, dans la très grande majorité des cas, les femmes sont recrutées par des souteneurs et, sous la menace ou les coups, forcées à exercer ce métier.

Apparemment, ce n’est pas vrai pour toutes les prostituées. Et c’est justement trois d’entre elles qui ont porté leur cause devant les tribunaux.

Essentiellement, ce que ces femmes disaient, c’est que l’acharnement des policiers contre les maisons closes, les agences d’escortes, et les salons de massages, jetaient les femmes à la rue. Or c’est précisément là où elles sont les plus vulnérables.

Effectivement, tous les tueurs en série qui se sont attaqués à des prostituées, ont choisi de s’en prendre à celles qui exercent dans des rues sombres. Parce que ce sont des proies faciles. Il faudrait être très imprudent pour s’adresser à la réception d’un bordel — même en se présentant sous une fausse identité — puisque cela laisse des traces, cela laisse des témoins qui peuvent ultérieurement fournir une description et des indices à des enquêteurs.

De 70% à 90% des prostituées ont subi des agressions physiques. Leur taux de mortalité est quarante fois supérieur à la moyenne nationale.

Donc les tribunaux ont cassé la législation canadienne parce qu’essentiellement, elle jette les prostituées à la rue et, conséquemment, viole l’article 7 de la Charte canadienne des droits et libertés qui garantit le « droit à la vie, à la liberté et à la sécurité ».

Les leçons de l’Histoire

Lorsqu’une prostituée s’est approchée de Jésus de Nazareth, certains de ses disciples ont été scandalisés de voir que celui-ci ne la rejetait pas. « Qui se ressemble s’assemble » murmurait-on. Et pourtant, selon le récit sensuel du Nouveau Testament, Jésus s’est laissé répandre des parfums sur les pieds et a laissé cette prostituée essuyer le tout de ses cheveux.

Indépendamment de toute considération quant à la nature divine (ou non) de Jésus de Nazareth, je crois que nous devons, tout comme lui, faire la distinction entre le péché et la pécheresse.

La prostitution a pratiquement toujours existé et elle existera toujours. Autrefois, là où la prostitution n’existait pas, du moins officiellement, c’était qu’elle s’était généralisée dans la sphère domestique. En effet, les historiens parlent de sociétés primitives où il était coutumier d’offrir, en signe d’hospitalité, sa femme ou sa fille au visiteur pour la nuit. C’était le cas (et ce l’est peut-être encore) chez les Inuits du Groënland. Il faudrait être naïf pour imaginer que ces femmes aimaient servir de bonbon à n’importe quel passant.

Bref, des siècles et des siècles de répression se sont soldés par l’échec. Quelles que soient les approches, la prostitution persiste parce qu’elle répond à un besoin. Et pour répondre à ce besoin, des millions de femmes ont été majoritairement forcées à cet esclavage. Toutefois dans une minorité, elles ont exercé ce métier par choix.

Pour une approche différente

L’approche que je propose repose sur deux principes : la sécurité et la liberté.

La putain de rue doit exercer ailleurs

Jusqu’à tout récemment, la cuisine de rue était illégale à Montréal. De manière analogue, il serait justifié — pour les raisons de sécurité invoquées par la Cour suprême — d’interdire toute sollicitation de prostituées dans un lieu public. En contrepartie, cette activité serait permise dans des maisons closes.

Ces établissements devraient être régis comme tout autre commerce. Ils devront donc respecter le zonage et s’établir le long des rues où les commerces peuvent s’implanter.

De plus, des limites quant aux heures d’ouverture pourraient être imposées afin que garantir la quiétude du voisinage.

Permis d’exercice et permis d’exploitation

Les bordels, les agences d’escortes et les salons de massages devront disposer d’un permis d’exploitation.

Les établissements dans lesquels le client doit se déplacer afin de recevoir un service — les bordels et les salons de massage notamment — devront répondre à des exigences minimales en matière de sécurité.

Des caméras de surveillances devront enregistrer tous les déplacements dans les aires publiques de l’établissement. En plus des prestateurs de service, le personnel en service doit comprendre une personne dédiée à l’accueil qui enregistre le temps de chaque prestation, de même que celle qui le dispense et les frais qui auront été exigés.

L’identification formelle du client ne sera pas exigée puisque le but du modèle que je propose est ni d’encourager la prostitution, ni de le décourager.

Dans le but de favoriser l’autonomie financière de la prostituée et d’empêcher que les souteneurs ne se fassent passer pour de simples agents de sécurité, il devrait être interdit à ces établissements de verser à un administrateur ou à un employé se soutient, un salaire supérieure à la moyenne du revenu versé aux prostituées de l’établissement.

En plus du permis d’opération délivré à l’établissement, un permis d’exercice devrait être détenu par chaque praticienne.

Suivi sanitaire et sécuritaire

Chaque prostituée devrait subir un examen médical à intervalles fixes destiné à s’assurer qu’elle ne soit pas porteuse de maladies transmissibles et qu’elle ne porte pas de marques de coups.

Puisqu’il est impossible de distinguer la prostituée violentée par un client, de la prostituée violentée pour la forcer à exercer ce métier, toute violence physique devrait être jugée suspecte.

Tout établissement dont les praticiennes portent un taux jugé anormalement élevé de traces de violences physiques mineures devrait recevoir l’avertissement de prendre les mesures appropriées pour mieux protéger ses employées.

Toute marque de violence majeure (une fracture osseuse, par exemple) entraine automatiquement la suspension temporaire du permis de l’établissement à moins qu’on prouve, hors de tout doute raisonnable, que cet accident n’est pas relié au travail. Toute récidive pourrait entrainer la révocation définitive du permis d’exploitation.

Dans le but de l’obtention ou du renouvellement du permis d’exercice, la prostituée devrait être rencontrée hors de son milieu de travail, de préférence dans un bureau officiel.

Cette entrevue vise non pas à s’assurer qu’elle exerce ce métier de son plein gré puisqu’on n’aura jamais la certitude que la praticienne dit vrai. L’entrevue visera plutôt à offrir le support immédiat de l’État à toute prostituée qui exprime le souhait de se retirer du métier.

Conclusion

L’approche proposée ici repose sur une politique de réduction des méfaits. Tout comme on fournit la méthadone aux Narcomanes afin d’éviter qu’ils ne commettent des vols à main armée dans le but de se procurer l’argent pour s’acheter leur drogue, il s’agit ici de tout mettre en œuvre pour réduire la violence faite aux femmes qui se prostituent.

Il ne s’agit donc pas de combattre la prostitution puisque des siècles de répression ne font que la réduire à la clandestinité.

Références :
Cour suprême et prostitution – Un vrai bordel!
La criminalisation de la prostitution est inconstitutionnelle
La légalisation de la prostitution au Canada

Parus depuis :
Prostitution: pense-t-on aux clientes? (2014-02-27)
Prostitution – Combattre le stigmate de la pute (2014-03-06)
Bilan sévère des effets de la loi de 2016 sur la prostitution (2018-04-12)
La prostitution, stratégie de survie dans le Montréal du XIXe siècle (2021-04-09)
Belgium’s sex workers win maternity pay and pension rights in world first (2024-12-01)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Conseil du statut de la femme se couvre de ridicule

Publié le 3 novembre 2010 | Temps de lecture : 3 minutes
© — Bandeau du site du Conseil du statut de la femme, au 2010/11/03

Hier l’Institut Simone de Beauvoir de l’Université Concordia accusait le Conseil du statut de la femme (CSF) de manquer de rigueur scientifique dans son opposition à la légalisation de la prostitution. Effectivement, le 29 septembre dernier, en réaction à un jugement de la Cour supérieure de l’Ontario, le CSF déclarait que « la prostitution représente la forme ultime de la violence faite aux femmes.»

Personne ne doute que ce métier puisse comporter des dangers mais comment peut-on soutenir sérieusement qu’il vaut mieux se faire poignarder et mourir vidée de son sang, qu’il vaut mieux être lapidée, ou qu’il vaut mieux être battue à mort, que de choisir d’exercer le métier de prostituée. C’est pourtant ce que soutient le CSF dans sa rhétorique ridicule.

Si, comme le soutient l’Institut Simone de Beauvoir, la littérature scientifique prouve que la répression policière empêche les prostituées de travailler dans un environnement sécuritaire, le CSF rend-il service à ces femmes-là en s’opposant à la légalisation de la prostitution ? Aveuglé peut-être par de nobles principes moraux, le CSF n’est-il pas ainsi le complice involontaire de la violence faite aux travailleuses du sexe ?

Sauf l’avant-dernière phrase du communiqué du CSF, il n’y a rien dans ce document qui est de nature à susciter l’adhésion générale. C’est un fouillis de phrases sans queue ni tête. Par exemple, « la prostitution n’est pas un métier » (c’est quoi alors ?), « il serait dommageable pour toutes les femmes ainsi que pour l’ensemble de la société qu’elle soit légalisée » (je ne vois pas en quoi cela m’affecterait), « elle porte atteinte à l’égalité entre les femmes et les hommes » (dans la mesure où la légalisation concerne autant les hommes prostitués que les femmes prostituées, je ne vois pas de rapport).

En somme, on devrait s’attendre à ce que les avis d’un organisme aussi important que le CSF représente l’excellence en matière de réflexion des femmes au sujet des grands enjeux sociaux. Au lieu de cela, l’opinion du CSF au sujet de la prostitution est un ramassis de phrases creuses qui discréditent cet organisme. On croirait entendre l’écho du Tea Party américain.

Références :
Simone de Beauvoir Institute’s Statement A Feminist Position on Sex Work
La légalisation de la prostitution au Canada
Réaction au jugement de la Cour supérieure de l’Ontario — La prostitution : une atteinte à la dignité des femmes

Paru depuis :
La prostitution, stratégie de survie dans le Montréal du XIXe siècle (2021-04-09)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La légalisation de la prostitution au Canada

Publié le 11 octobre 2010 | Temps de lecture : 8 minutes
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Dans son jugement du 28 septembre dernier, la juge Susan Himel de la Cour Supérieure de l’Ontario a déclaré inconstitutionnels trois articles du Code criminel du Canada entourant la prostitution. Ce sont les articles prohibant la sollicitation dans un lieu public, la tenue d’une maison close et la possibilité de vivre des fruits de la prostitution. En d’autres mots, cette juge a, de facto, décriminalisé la prostitution au Canada. Ce jugement a semé la controverse ; certains ont bien accueilli cette décision (portée depuis en appel) alors que d’autres l’ont condamnée.

Ce qui m’a incité à prendre position à ce sujet, c’est un éditorial du Devoir opposé la légalisation. J’ai été surpris de voir que certaines de celles qui prêchaient hier le droit des femmes de faire ce qu’elles veulent de leur corps — quand il s’agit de se débarrasser d’un fœtus — prêcher aujourd’hui qu’elles ne peuvent pas le louer. J’ai dû manquer une partie de la démonstration parce que cela ne me parait pas très logique. Oui ou non, les femmes ont-elles le droit de mener leur vie comme elles l’entendent ? Ultimement, ont-elles le droit de se tromper et de faire de mauvais choix ? Se sont-elles affranchies d’un pape romain pour devoir se soumettre aussitôt au dogme des papesses de la morale bourgeoise ?

Pour Marie-Andrée Chouinard du Devoir, cette forme d’exploitation sexuelle constitue une marchandisation du corps de la femme. À mon avis, cela est inexact. La femme qui se prostitue ne met pas en location le corps de toutes les femmes, mais seulement le sien. De manière analogue, si un homme se prostitue, cela n’appose pas un prix de location à mon corps à moi. S’il augmente son tarif, mon corps ne prend pas de la valeur. S’il se prostitue à rabais, cela n’a pas de répercussion ni sur moi, ni sur aucun autre homme. Donc madame Chouinard charrie.

Elle ajoute, au sujet des 33 femmes, majoritairement prostituées, assassinées en Colombie-Britannique par un tueur en série : « Ces victimes auraient-elles été épargnées dans une juridiction consacrant le règne des maisons closes légales avec réceptionniste, chauffeur, caméra vidéo et gardiens de sécurité? Il semble qu’on nage ici en pleine utopie. » Pas du tout. Si les prostituées qui exercent en maison close pouvaient choisir leur lieu de pratique comme les médecins le font, elles exerceraient leur métier de manière tout aussi sécuritaire que n’importe quel d’entre eux.

Lors de la sortie aux Pays-Bas du film The Postman, mettant en vedette Kevin Costner, on a loué le Yab Yum — le plus chic bordel d’Amsterdam (photo ci-dessus) — pour y inviter l’acteur américain et sa suite. Celui-ci était d’une humeur exécrable. S’est-il senti permis de passer sa contrariété sur les praticiennes qui s’y trouvaient ? En fait, oui. Mais pas au point de les battre ni de les blesser physiquement. Donc la prostitution sera toujours un métier difficile, légalisé ou non, mais sa légalisation permettra à certaines praticiennes de l’exercer dans des maisons closes de luxe, ce qui est impensable lorsque cette industrie est constamment menacée de perquisitions et de saisies.

D’un autre côté, pour celles qui sollicitent les clients potentiels sur la rue, la légalisation de la prostitution ne les protège pas d’un autre tueur en série. Toutefois, elle leur donne le pouvoir de s’opposer à une multitude d’abus dans l’exercice de leur métier.

Les hommes ont appris que lorsqu’une femme dit non, cela veut dire non. Mais beaucoup de clients de prostituées croient que parce qu’ils paient, ils ont tous les droits et ont droit à tout.

Avec la légalisation de la prostitution, quand une prostituée change d’avis au cours d’une prestation de service — parce qu’elle se rend compte que les exigences du client lui déplaisent ou pour toute autre raison — elle a le droit de refuser. Cela est impensable actuellement. Lorsqu’un client commence à battre une prostituée que peut faire celle-ci ? Aller se plaindre à la police ? Évidemment pas. C’est pourquoi beaucoup d’entre elles sentent le besoin de la protection d’un souteneur qui habituellement finit par abuser d’elles précisément parce qu’il sait qu’elles n’ont aucun recours. Avec la légalisation de la prostitution, les gardes du corps d’une prostituée deviennent ses employés et conséquemment, lui doivent le respect.

Et si une prostituée refuse de dispenser un service payé d’avance, que risque-t-elle ? La même chose qu’une commerçante de mauvaise foi. Quel client a le droit de battre une vendeuse parce qu’elle refuse de le rembourser ? Ce sera la même chose avec la légalisation de la prostitution. Dispensateurs et clients auront des moyens légaux de résoudre leurs conflits, d’où une diminution de la violence.

De plus, contrairement à une idée reçue, les prostituées n’entretiennent pas dans l’esprit de leurs clients l’idée que le corps de la femme est un objet de location. Le client a déjà la perception que certaines femmes sont à louer au moment où il entame la recherche d’une prostituée. Le consentement d’une d’entre elles ne fait que confirmer sa présomption de départ. Mais si toutes les femmes refusaient de se prostituer, ne serait-il pas forcé de changer d’avis ? Oui, très certainement. Mais quelles sont les probabilités que cela arrive ?

Pour Marie Charbonniaud de Châtelaine, des rapports sexuels impersonnels et répétés entraine une désensibilisation par rapport au corps et aux sentiments, ce qui peut mener à la dépression, voire au suicide (des prostituées). Hmmm… se peut-il que la toxicomanie, présente chez une bonne partie d’entre elles, soit la cause plus immédiate de ces suicides et que la dépréciation de l’estime de soi qu’entraine ce métier ne soit qu’un facteur contributif habituellement secondaire ?

Rose Dufour de la Maison Marthe écrit : « modifier les articles du Code criminel canadien dans ce sens donnerait aux proxénètes et aux acheteurs de sexe le droit constitutionnel et la légitimité de vendre nos femmes ». Je sens ici un peu d’exagération. Le jugement de la Cour suprême de l’Ontario ne permet pas de contraindre les femmes à faire quoi que ce soit contre leur gré. Il leur permet simplement de louer leur corps si elles le désirent.

Il est vrai que cela donne le feu vert à des entrepreneurs pour structurer cette industrie à leur profit. Lorsque j’ai visité Amsterdam en 2006, j’ai bien vu dans les vitrines des maisonnettes qui entourent l’église Oude Kerk, que les prostituées sont majoritairement slaves ou latino-américaines. Donc, on les a fait venir d’ailleurs pour répondre aux besoins d’une clientèle touristique, essentiellement.

La légalisation de la prostitution au Canada, risque-t-elle d’entrainer un phénomène similaire ? Sans aucun doute. Et après ? Que des touristes américains trouvent ici une liberté qui leur manque dans leur pays d’origine et qu’ils viennent ainsi contribuer à la prospérité de notre économie, est-ce si mal que cela ? Montréal a profité de la prohibition de l’alcool aux États-Unis au début du XXe siècle : pourquoi ne profiterions-nous pas de la manie actuelle de la Droite religieuse américaine de vouloir imposer ses valeurs morales puritaines à ceux qui ne les partagent pas ?

Ce qui compte, c’est la manière dont cette industrie sera encadrée. Voulons-nous voir des femmes aux seins nus dans des vitrines de magasin sur la rue Sainte-Catherine ? Voulons-nous être harcelés par des publicistes de l’industrie du sexe sur toutes les rues commerciales de la ville ? Au sortir de l’école, voulons-nous voir nos adolescentes se faire offrir des emplois bien rémunérés dans cette industrie ? Probablement pas. C’est ce qu’il faut prévoir maintenant. C’est pourquoi nous devons envisager cette légalisation d’un point de vue pragmatique et non idéologique.

Références :
La prostitution en Nouvelle-Zélande
Maisons closes: le débat est ouvert
Ontario – Un jugement ouvre la porte à la décriminalisation de la prostitution
Prostitution – Rien de banal!

Parus depuis :
Simone de Beauvoir souhaiterait une décriminalisation de la prostitution (2013-06-15)
Amnistie vote pour la décriminalisation de la prostitution et du proxénétisme (2015-08-11)
Le travail du sexe est souvent un choix, selon une recherche de l’Université de Victoria (2017-02-10)
Bilan sévère des effets de la loi de 2016 sur la prostitution (2018-04-12)
La prostitution, stratégie de survie dans le Montréal du XIXe siècle (2021-04-09)

Détails techniques de la photo : Canon Powershot G6 — 1/400 sec. — F/2,0 — ISO 50 — 7,2 mm

Post-scriptum : Trois ans après la rédaction de ce texte, la Cour suprême du Canada a confirmé — par un jugement unanime — que l’interdiction des bordels, du proxénétisme et la sollicitation était anticonstitutionnel au Canada.

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Écrit par Jean-Pierre Martel