Publié le 12 février 2022 | Temps de lecture : 6 minutes
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Préambule
Il existe un peuplement juif à Prague, voisin d’un peuplement slave, depuis le Xe siècle. Celui-ci se transforme en ghetto au XIIIe siècle, à la suite d’une directive du Vatican indiquant que Juifs et Chrétiens devaient vivre séparément.
Au cours des siècles qui suivront, les Juifs seront l’objet de massacres (entre autres par les Croisés en route vers la Terre sainte) et d’interdits quant aux métiers qu’ils peuvent exercer.
Durant la guerre de Trente Ans, l’avancée de l’armée suédoise (qui s’était emparé du château de Prague qu’elle avait pillé) est stoppée sur le pont Charles.
Celui-ci est alors le seul pont qui relie le quartier du Petit-Côté — où se trouve le château et où habite la noblesse — au reste de la ville. Durant cette bataille, le 26 juillet 1648, les étudiants de l’université Charles et les Juifs s’illustrent par leur courage à sauver la ville des envahisseurs.
En 1781, l’empereur Joseph II promulgue un édit de tolérance qui garantit à tous les citoyens (y compris aux Juifs), la liberté de culte et le libre accès à la vie publique : emplois publics, université, corps de métier, etc. C’est en son honneur que l’agglomération juive de Prague prendra le nom de Josefstadt (ou ville Joseph).
En 1850, Josefstadt est annexé à la ville de Prague pour devenir le quartier de Josefov. Toutefois la presque totalité de ce quartier est rasée, entre 1893 et 1913, dans le but d’assainir et de remodeler la ville en suivant l’exemple de ce qu’avait fait le baron Hausmann à Paris.
À l’issue de ces travaux, il ne resta plus que six synagogues, le vieux cimetière et l’ancienne mairie de la ville juive. Le quartier juif, tel qu’on peut le visiter aujourd’hui, date de cette époque.
Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, 90 % des Juifs tchèques périrent dans des camps de concentration. Si bien que la communauté juive tchèque, après avoir été l’une des plus importantes, est désormais l’une des plus petites d’Europe. De nos jours, environ 6 000 Juifs vivent à Prague.
Le diaporama
De nos jours, le ‘quartier’ Josefov de Prague n’est plus une entité administrative reconnue. Comme c’est le cas du ‘quartier’ chinois de Montréal.
Le diaporama présenté ici est donc consacré à la partie nord du quartier de la Ville Ville, ce qui inclut l’ancien quartier juif.
Celui-ci débute à 0:04 par un aperçu (en biais) du parc Antonín Dvořák.
Celui-ci est bordé au nord par la Rodolfinum, une salle de spectacle de style néorenaissance construit de 1876 à 1884 par les architectes Joseph Zítek et Joseph Schulz (de 0:06 à 0:09).
L’édifice abrite également une galerie d’art moderne.
En face, de l’autre côté de la rue ‘17 listopadu’ (ou rue du 17 Novembre), on trouve le musée des Arts décoratifs, achevé en 1901 sur les plans de Joseph Schulz (de 0:10 à 0:52).
De 0:53 à 1:08, nous sommes sur la rue Břehová.
De 1:09 à 1:28, nous parcourons la rue Široká. Nous y rencontrons la synagogue Pinkasova (à 1:09) — dont les murs sont un mémorial aux Tchèques victimes de l’Holocauste — et le restaurant Švejk (au Široká 20).
Dans ce dernier, on sert (à 1:28) cette spécialité typique de la nourriture bourrative du pays. Il s’agit de tranches de rôti de porc ou de bœuf noyées de sauce brune, décorées de confiture et de crème fouettée, et accompagnées de tranches de knedlíky (un pain cuit dans de l’eau bouillante, contenant des cubes de pain de la veille).
À 1:30, voici un édifice Art Nouveau (inspiré de la Sécession viennoise) à l’intersection des rues Žatecká et Kaprova.
De 1:32 à 2:00, nous parcourons la rue Maiselova. On y voit (à 1:32) la synagogue Maiselova, deuxième synagogue faisant partie du complexe muséal juif de Prague et construite en 1591 par Mordechai Maisel.
À 1:42, il s’agit de la synagogue Vieille-Nouvelle (qui appartient également à ce complexe), construite vers 1270. C’est le plus vieux sanctuaire juif d’Europe.
Dans une ruelle perpendiculaire, on trouve la synagogue Klaus, construite en 1694 (le mur crème sur le côté gauche de la photo à 1:44). Au centre de cette photo, c’est la Salle des cérémonies, construite en 1906. Par une grille à gauche (à 1:46), on accédait autrefois au cimetière juif.
On y a planté une collection de pierres tombales. Les petites pierres sur le dessus de certaines d’entre elles rappellent la coutume juive de les décorer ainsi plutôt que de fleurs (rares en milieu semi-désertique).
Construit de 1570 à 1577, l’hôtel de ville juif reçut sa façade rococo actuelle en 1763 (à 2:00). À l’étage, il abrite la synagogue Haute. Le reste de l’édifice sert de centre communautaire.
De 2:02 à 2:24, nous parcourons la rue Pařižská (ou rue de Paris). Celle-ci se termine à l’hôtel Intercontinental (à 2:24).
De 2:25 à 2:30, nous voyons deux édifices sur la rue Elišky Kránohorské. Le premier de style Art Nouveau (ressemblant à un autre vu à 2:18), et le second de style cubiste, un style architectural que seule Prague possède.
Puis nous apercevons quelques édifices sur les rues Dušní (de 2:32 à 2:36) et Salvátorská (de 2:38 à 2:40). Nous retournons sur Dušní pour y voir (à 2:42) l’extraordinaire synagogue Espagnole, construite en 1868. Puisqu’il est interdit d’en photographier l’intérieur, on voit à 2:44 une photo tirée de Wikipédia.
Au bout de cette rue, nous apercevons (de 2:46 à 2:50, l’ancienne église Šimon a Juda (Simon et Jude), construite de 1615 à 1620. De nos jours, elle sert d’hôpital et de salle de concert.
Puis nous apercevons les rues Věnzeská (à 2:52), Dlouhá (de 2:54 à 3:08), V Kolkovné (de 3:10 à 3:12), Kozí (de 3:14 à 3:22), U Obechního Dvora (de 3:24 à 3:26), Anežská (de 3:28 à 3:32, où nous apercevons au loin le couvent d’Agrès-la-Bienheureuse), Haštralská (de 3:34 à 3:44), et finalement l’édifice du ministère de l’Industrie et du Commerce, situé au coin nord-est du quartier.
Détails techniques : Ce diaporama est composé de 114 photos prises avec un appareil Canon Powershot G6 et d’une photo tirée de Wikipédia.
Publié le 27 novembre 2021 | Temps de lecture : 19 minutes
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Introduction
Capitale du Saint-Empire romain germanique de 1347 à 1437, puis de 1583 à 1611, Prague fut le lieu de résidence d’une noblesse qui a multiplié les commandes auprès des meilleurs artistes d’Europe.
Les gouts changeant des propriétaires successifs de certains palais ont fait en sorte que des édifices, originellement médiévaux, se sont ornés de sgraffites à la Renaissance.
Dans bien des cas, ceux-ci disparurent à leur tour sous des moulages de stuc baroques quand cette mode balaya Prague aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Si bien que de nos jours, la Vieille Ville est un raccourci de tous les styles ornementaux qu’a connu l’Europe depuis un millénaire.
La Voie processionnelle du couronnement
Le trajet le plus impressionnant de Prague est sans doute celui qu’empruntaient les rois de Bohème à leur couronnement.
Elle traversait la Vieille Ville en débutant à un palais médiéval (aujourd’hui remplacé par la Maison municipale), où les marchands et les artisans rendaient hommage au souverain.
Puis la procession empruntait la rue Celetná et traversait la place de la Vieille Ville (où les dirigeants municipaux remettaient symboliquement les clés de la ville au nouveau monarque).
Après la Petite place, on défilait le long de la rue Karlova jusqu’à la place des Croisés. Quittant la Vieille Ville, la procession empruntait ensuite le pont Charles pour monter jusqu’au château de Prague.
Ce segment de la Voie processionnelle fait moins d’un kilomètre. C’est le long de ce trajet qu’on trouve quelques-unes des plus extraordinaires attractions touristiques de la ville.
Ce premier diaporama consacré au quartier de la Vieille Ville emprunte principalement cette voie processionnelle — mais en sens inverse — du pont Charles à la Maison municipale.
Au passage, nous jetterons un coup d’œil à quelques rues transversales rencontrées en cours de route.
En regardant ce diaporama, vous noterez la profusion de sculptures à de nombreux endroits.
De manière générale, Prague est la ville au monde où on trouve le plus grand nombre de sculptures. On en voit partout, que ce soit des saintes en pâmoison dont les vêtements virevoltent au vent, des angelots joufflus et fessus, des nus Art déco, etc.
Place des Croisés
Le diaporama débute à 0:05 au musée Bedřich Smetana. Ce compositeur fut le premier à utiliser des éléments spécifiquement tchèques dans sa musique. Le musée a été aménagé dans un bâtiment construit en 1883 pour le service des eaux de la ville.
Une terrasse (à 0:07) relie ce musée au pont Charles.
Notre visite de la place des Croisés débute à la tour de la Vieille Ville (à 0:09). Cette tour fut construite en 1357 par Petr Parléř. Pour accéder au pont Charles, on doit la traverser puisqu’elle se dresse sur la première pile du pont.
À la droite de cette tour (sur la photo), on voit le monument à l’empereur Charles IV, inauguré en 1848. Cet empereur — qui donne son nom au pont — fit de Prague la capitale du Saint-Empire romain germanique.
Derrière ce monument se trouve l’église Saint-François-Séraphin (de 0:11 à 0:25). Elle fut construite de 1679 à 1689 sur les plans de l’architecte français Jean-Baptiste Mathey.
Originellement, elle faisait partie du couvent des Croisés (d’où les croix de Malte de chaque côté de son parvis à 0:13).
Sa façade (à 0:17) est ornée de sculptures de Matěj-Václav Jäckel tandis que le ciel de sa coupole (à 0:21) est décoré du Jugement dernier (1722) de Václav-Vavřinec Reiner.
Si la popularité de Mozart varia ailleurs, elle fut constante à Prague. Celui-ci ne résista pas à la tentation de venir jouer sur l’orgue de cette église, le deuxième plus ancien de Prague. D’autant plus que les petites dimensions de l’église mettent en valeur cet instrument.
De 0:27 à 0:43, voici le Klementinum. Ce collège jésuite fut construit de 1653 à 1726 sur les ruines d’une chapelle franciscaine dédiée à saint Clément (d’où son nom), détruite par des ‘hérétiques’ pragois.
Ses agrandissements successifs en firent la deuxième plus importante construction de Prague, après le château.
Depuis 1924, l’édifice abrite la Bibliothèque nationale, riche de quatre-millions et demi d’ouvrages, dont trois-mille incunables.
Surmontée d’un Atlas, sa tour astronomique, haute de 68 mètres, abrite une collection d’instruments astronomiques (de 0:34 à 0:37).
De 0:44 à 0:50, l’église du Saint-Sauveur (1638-1659) correspond à l’ancienne église du Klementinum. Sa façade est ornée de quinze statues de Jan-Jiři Bendl. Son maitre-autel est surmonté de la toile La Transfiguration du Christ de Jan-Jiři Hering.
Jakub-Jan Ryba, compositeur de la charmante Messe tchèque de Noël y fut organiste dans les années 1780.
Le long de Karlova
De 0:52 à 1:10, nous entreprenons une marche le long de la rue Karlova. À 0:54, nous sommes devant la Maison au Puits d’or, construite au XVIe siècle. À 0:58, nous avons un aperçu de la rue Seminářská. À 1:00, le Théâtre des marionnettes de Prague présente des opéras de Mozart aux tout-petits… et leurs parents mélomanes. À 1:06, c’est l’enseigne de la Maison au Tigre d’or. À 1:08, nous voyons la statue de la princesse Libuše qui, selon la légende, fonda Prague au VIIIe siècle. À 1:10, il s’agit du Golem, personnage de mythologie juive, qu’on peut voir dans le passage du Karlova 25.
La place Mariánské
À la encontre de la rue Husova, nous tournons à gauche pour aller à la place Mariánské, située tout près.
De 1:12 à 1:19, il s’agit de la mairie de Prague, construite en 1912 (à distinguer de la Maison municipale, que nous verrons plus loin). Les sculptures Art déco de son balcon sont de Stanislav Sucharda.
De 1:22 à 1:24, c’est la bibliothèque municipale et à 1:26, l’entrée du Klementinum qui donne sur cette place.
De retour vers Karlova
Mais revenons sur la rue Husova pour la visiter plus en détail. À 1:26, nous voyons le riche portail du palais Clam-Gallas, décoré d’atlantes sculptés par Matyáš Braun et construit vers 1714.
Ce palais fut construit de 1713 à 1730 par Johann-Bernhard Fisher von Erlach pour le maréchal suprême de Bohème, Jan Gallas de Campo. Des concerts se tiennent dans son théâtre privé (où Beethoven interpréta plusieurs de ses compositions).
Avant que chaque maison de Prague soit dotée d’un numéro d’immeuble, elle portait un surnom. Ici, au Jalovcová 1 (à 1:34), voici l’enseigne de la Maison aux Trois roses d’argent.
La Petite Place
Puis, de 1:36 à 1:51, nous atteignons la Petite Place. De forme triangulaire, cette place est dominée par l’hôtel Rott (à 1:42), dont la façade a été décorée en 1890 par Mikuláš Aleš.
À noter, à gauche de l’élégante façade de la bijouterie À la Couronne dorée (à 1:44), il s’agit de la billetterie Bohemia Ticket, vendeur exclusif de billets pour certains spectacles donnés à Prague.
Au sortir de la Petite Place, on trouve le restaurant U Prince (de 1:54 à 2:02). Sur son toit, ce restaurant possède une terrasse qui offre un des meilleurs points de vue sur la place de la Vieille Ville.
À partir de 2:04, nous visitons donc cette place.
La place de la Vieille Ville
À 2:05, voici la Maison À la Minute, construite de 1564 à 1610, et dont la façade est ornée de sgraffites.
À 2:09, la place est dominée par l’hôtel de ville de la Vieille Ville (à gauche), auquel répond au loin la menaçante église Notre-Dame-de-Týn, dont les sombres clochers pointus déchirent le ciel.
Construit en 1338, l’hôtel de ville s’agrandit au fil des siècles aux dépens des maisons adjacentes. Si bien que toutes les maisons de la tour de l’Horloge à la Maison À la Minute inclusivement en font maintenant partie.
À 2:15, cette fenêtre porte l’inscription ‘Prague, capitale du royaume’.
De 2:17 à 2:27, l’horloge astronomique qui décore son beffroi date de 1410-1490. Toutefois, son mécanisme actuel (réparé plusieurs fois) est essentiellement celui que Jan Táborský mit au point entre 1552 et 1572.
Dans la salle de réception, une grande toile représente un moment marquant de l’histoire pragoise. Celle-ci est intitulée ‘Le Procès de Jan Huss’ par Václav Brožík (1883).
En 1415, le prédicateur tchèque Jan Huss (un précurseur du protestantisme) fut convoqué au concile de Constance par l’antipape Jean XXIII. C’était à l’époque où la chrétienté était dirigée simultanément par trois ‘papes’.
Condamné par un tribunal convoqué à cette fin, le prédicateur périra sur le bucher.
Pour les Tchèques, Jan Huss fait figure de héros national, représentant leur conflit contre l’oppression catholique, impériale et germanique.
Du beffroi de l’hôtel de ville (à 2:42), on a un excellent point de vue général sur la Vieille Ville.
Ceux qui immobiliseront le diaporama à 2:44 verront une récapitulation de ce qu’on a vu jusqu’ici.
Au premier plan, à droite, la mairie de Prague. Toujours au premier plan, mais à gauche, la Petite Place. Au centre de l’image, la tour astronomique du Klementinum (de couleur crème). Celle-ci cache la coupole de l’église Saint-François-Séraphin. À leur gauche, plus loin, la tour noire de la Vieille Ville (sur la Place des Croisés).
Toujours du beffroi, on peut voir (à 2:48) l’embouchure de la rue Melantrichova au coin de laquelle se trouve le grand magasin Erpet, spécialisé dans la vente de cristal de Bohème.
Sur la rue Melantrichova, nous nous arrêtons au No 20, à l’enseigne de la Maison à la Théière dorée, dont la théière a été dorée depuis notre passage (à 2:55). Puis, au No 18, l’enseigne de la Maison à la Théière d’argent (à 2:57). De 2:59 à 3:02, nous entrevoyons le Vegetarianska Restaurace (au No 15). Et finalement au No 11, où on trouve la Maison aux Cinq couronnes (à 3:04).
À 3:05, nous faisons face à un des plus anciens portails de la ville, soit celui sculpté en 1590 pour la Maison aux Deux Ours d’or, située au Kožná 1.
À 3:07, nous voyons les cariatides au 2e étage du Kožná 4 et la frise des enfants musiciens qui décore le bas du 3e étage.
À 3:09, nous voici de retour sur la place de la Vieille Ville.
À 3:11, c’est le sud-est de cette place, dominé par (de 3:13 à 3:23) par la Maison Štorch, dont la façade a été décorée au XIXe siècle par Miluláš Aleš dans le style néorenaissance. Au centre est représenté saint Vanceslas à cheval.
Cette bâtisse porte également le surnom de Maison à la Vierge de pierre en raison de cette petite sculpture d’une Vierge à l’Enfant située au-dessus de la porte d’entrée de droite (à 3:23).
Du côté oriental de la place se dresse l’église Notre-Dame-de-Týn (de 3:25 à 3:35). On y accède en traversant une des deux maisons devant elle (celle de gauche).
Sa construction débuta en 1368. Le haut de la façade est décoré d’une Vierge à l’Enfant en or massif. Au-dessus du portail nord, le fronton
représente la Passion du Christ, sculpté en 1390 (à 3:29).
On emprunte rue Týnská à droite d’un palais médiéval carré — en pierre de taille et au toit pointu — surnommé Maison à la Cloche de pierre, construit au début du XIVe siècle (à 3:37).
En empruntant cette rue à 3:39, nous accédons à la cour des Marchands (de 3:42 à 3:46). On y voit la Maison des Granovsý, construite à la Renaissance, dont le deuxième étage est ornée de sgraffites qui représentent des scènes bibliques (à 3:42).
On aboutit ensuite à la rue Malá Štupartská où se trouve l’église Saint-Jacques-le-Majeur, consacrée en 1702.
Les fenêtres de sa façade sont habillées de riches sculptures d’Ottavio Mosto, dont cette apothéose de saint François d’Assise autour de celle de droite (à 3:51).
Cette église se caractérise également par sa vingtaine d’autels latéraux où abondent les sculptures en bois doré ou peint et les toiles de maitres tchèques (de 3:53 à 4:03).
De retour sur la place de la Vieille Ville, le palais Kinský complète le côté oriental de cette place (de 4:04 à 4:11).
Construit en 1755-1756 sur les plans de Kilián-Ignác Dientzenhofer pour Jan Arnošt Golz, ce palais rococo fut vendu en 1768 au comte Kinský après le décès de son premier propriétaire.
De 1893 à 1901, l’écrivain Franz Kafka fut élève du lycée allemand aménagé à son 2e étage. De 1912 jusqu’à sa mort en 1931, son père, Hermann Kafka, y teint une mercerie au rez-de-chaussée.
De nos jours, l’édifice est une annexe de la Galerie nationale.
À 4:13, voici le monument à Jan Huss, créé en 1915 par le sculpteur Ladislav Šaloun pour commémorer le 500e anniversaire de la mort du prédicateur.
De 4:15 à 4:25, voici la partie orientale du côté nord de la place de la Vieille Ville.
De 4:19 à 4:23, il s’agit du siège du ministère du Développement régional. À l’origine, c’était le siège de la Compagnie d’assurance municipale, construit entre 1899 et 1901 par l’architecte Osvald Polivkí.
Au dernier étage, on peut voir les sculptures L’Extinction du feu et Le Signal d’alarme de Bohuslav Schnirch. Entre les deux, une mosaïque représente la princesse Libuše assise devant un panorama de Prague (due à František Urban).
Notre visite de la place de la Vieille Ville se termine par l’église Saint-Nicolas. On doit distinguer celle-ci d’une autre église Saint-Nicolas située dans le quartier du Petit Côté (que nous visiterons dans un autre diaporama).
L’église Saint-Nicolas de la Vieille Ville fut achevée en 1735 sur les plans de Kilián-Ignác Dientzenhofer. Depuis 1921, cette église appartient à l’Église hussite du pays.
Lorsqu’on la regarde à vol d’oiseau, on remarque que sa façade n’est pas placée au début de la nef, mais sur le côté droit de l’église. Pour terminer, précisons que les statues de sa façade (à 4:29) sont de Antonín Braun et que La Légende de saint Nicolas qui décore sa coupole (à 4:33) a été peinte par Kosmas-Damian Asam.
La rue Celetná
La rue Celetná relie la Place de la Vieille Ville à la Tour poudrière. L’adjectif Celetná veut simplement dire entier. Mais c’était aussi le nom d’un pain tressé très populaire qu’on vendait sur cette rue.
Nous y rencontrons successivement :
• au No 4, deux statues de la Maison des Trois épées (à 4:39),
• au No 6, l’enseigne de la Maison au Lion blanc (à 4:41).
• au No 8, le portail de la Maison au Soleil noir (à 4:43),
• au No 10, la Maison au Paon blanc (de 4:45 à 4:47),
• au No 12, le portail du Palais Hrzánsky (à 4:48),
• au No 13, portail aux armoiries de Kryštof Cavriani, propriétaire des lieux avant leur vente au comte Caretto-Millesimo (dont le palais porte le nom) (à 4:50),
• au No 17, l’enseigne (représentant saint Jean Népomucène), le portail de la Maison Menhart et l’enseigne de la taverne de l’Araignée (de 4:52 à 4:56),
• au No 20, le portail du Palais Buquoyský (à 4:58),
• au No 22, le portail et l’enseigne du restaurant À la Soupe (de 5:00 à 5:02),
• au No 23, le portail de la maison de la famille Salomon (à 5:04), surmonté d’une Vierge à l’Enfant de Matyáš-Bernard Braun (à 5:06),
• au No 29, sculpture de la Maison à l’Ange d’or, construite en 1788, où Mozart a séjourné à l’époque où il y avait là une auberge (à 5:08),
• au No 32, la Maison au Lion d’or (de 5:10 à 5:14),
• au No 34, la Maison à la Vierge noire qui abrite le musée du Cubisme (à 5:16),
• au No 36, le portail du palais Pachtův (à 5:18).
La visite de la rue Celetná se termine par la tour Poudrière (de 5:19 à 5:28).
Construite en 1876, la tour Poudrière actuelle s’inspire de la tour de la Vieille Ville (vue à 0:09). L’une et l’autre font symétrie aux extrémités de la partie de la Voie processionnelle du couronnement parcourue dans la Vieille Ville.
Cette tour-ci remplace celle qui fut construite par Matěj Rejsek au XVe siècle, mais qui fut détruite en 1757 par l’armée prussienne lors de la guerre de Sept ans (c’est la guerre à l’issue de laquelle la Nouvelle-France devient possession britannique).
La Maison municipale
La Maison municipale de Prague est un manifeste artistique.
C’est seulement lors du démantèlement de l’Empire austro-hongrois, à l’issue de la Première Guerre mondiale, que le peuple tchèque se libéra de la domination germanique.
Mais depuis des siècles, les Tchèques nourrissaient une volonté autonomiste.
Au début du XXe siècle, les autorités pragoises décidèrent de détruire les ruines de l’ancien palais du roi de Bohème (abandonné depuis le XVe siècle) pour y édifier un centre culturel qui serait l’apothéose du talent artistique tchèque.
Mais alors que le graphiste et peintre Alfons Mucha — à l’époque, l’artiste tchèque le plus populaire à travers le monde — se voyait déjà directeur artistique du nouvel édifice, une cabale s’organisa contre lui sous le prétexte que sa brillante carrière parisienne l’avait rendu ‘trop’ français.
Il aurait été complètement exclu du projet sans l’obstination du bourgmestre de l’époque à en faire le responsable de la décoration de son bureau.
En dépit de ces intrigues, la Maison municipale est une brillante réussite.
Elle fut construite de 1905 à 1911 sur les plans des architectes Antonín Balšánek et Osvald Polívka.
Au dernier étage de son aile droite (à 5:33), on peut voir quatre sculptures allégoriques d’Antonín Štrunc; la Littérature, l’Architecture, la Sculpture et la Peinture.
La mosaïque au haut de la façade (à 5:35) s’intitule L’Apothéose de Prague (de Karel Špillar). De part et d’autre, on y voit les sculptures L’Humiliation de la Nation (à gauche) et La Résurrection de la Nation de Ladislav Šaloun.
On accède au balcon métallique (décoré de vitraux) par le Bureau du bourgmestre. La nuit, il est éclairé par deux gros lampadaires soutenus chacun par un atlante (de dos à 5:37).
Le hall d’entrée elliptique donne accès non seulement au reste de l’édifice (à 5:43), mais également au café Kavárna (à gauche, de 5:47 à 5:49) et au Restaurant français (à droite, à 5:45).
De 5:55 à 6:03, il s’agit de la salle Smetana, d’une capacité de 1 500 places, située au 1er étage.
À gauche de la scène (à 5:57), on voit la loge présidentielle et un groupe sculpté illustrant Les Danses slaves de Dvořák.
À droite de la scène (à 5:59), près de la loge du bourgmestre, le sculpteur Ladislav Šaloun a plutôt choisi de représenter Vyšehrad (le nom du premier mouvement de Má Vlast de Smetana).
De chaque côté (à 6:01), les murales sont de Karel Špillar.
Puis nous entrevoyons successivement ,
• la confiserie (à 6:05),
• plafond du Parloir oriental (à 6:07),
• la salle Julius Grégr (de 6:09 à 6:17) est décorée de trois toiles de František Ženišek intitulées respectivement Chanson d’amour (à 6:11), Chanson de guerre (à 6:13), et Chanson funéraire (à 6:15). Dans un style complètement différent — et qui jure avec le reste — František Ženišek a peint trois œuvres au plafond, dont la plus grande s’intitule Poésie (à 6:17),
• la salle Riegr, meublée de moelleux sièges et banquettes bleus (à 6:19), est décorée d’un diptyque (de 6:23 à 6:25) de Max Švabinský intitulé Printemps tchèque où on peut voir les représentants du renouveau culturel tchèque; les auteurs Svatopluk Čech, Jan Neruda, Jaroslav Vrchlický, Božena Němcová et Julius Zezer, puis le sculpteur Joseph-Václav Myslbek, les peintres Mikoláš Aleš et Joseph Mánes, de même que les compositeurs Bedřich Smetana et Antonin Dvořák,
• un aperçu de la salle Sladovský de 6:28 à 6:30,
• de 6:32 à 6:34, il s’agit de la salle Palacký, décorée de deux peintures de Jan Preisler inspirées des peintres nabis.
À 6:36, nous voici devant la porte d’entrée, puis (à 6:38) devant la même porte vue de l’intérieur du Bureau du bourgmestre, où tout a été conçu par Alfons Mucha.
Au-dessus de cette porte, on voit Force pour la liberté et l’amour de l’hamonie ! et, de part et d’autre, deux des pendentifs qui sont des allégories des vertus civiques. Ici, La Fidélité – Jan-Amos Comenius et Le Pouvoir créatif – Jan de Pernštejn (à 6:40).
Puis nous y voyons, entre autres :
• l’œuvre Humilié et confus, tu renaitras, mon pays ! (à 6:42),
• le pendentif La Vigilance – Le clan des Chods (à 6:44),
• le pendentif La Détermination – Jan Roháč de Dubá (à 6:46),
• et La Concorde slave qui décore le plafond (à 6:48).
La visite guidée de la Maison municipale se termine par une pause à l’American Bar (de 6:58 à 7:02).
À l’époque, la république états-unienne exerçait une forte influence sur les intellectuels tchèques qui rêvaient à se libérer de l’empire austro-hongrois.
En raison de cette influence, le journaliste et philanthrope Vojtěch Náprstek mis sur pied une association féministe appelée Americký klub dám (ou Club américain des femmes de Bohème). L’American Bar fut un des premiers lieux publics à Prague où les femmes étaient admises sans être accompagnées d’un homme.
Le lustre de ce bar (à 7:02) est une création de la firme František Křižík, complété au centre par le dessein d’un héron par Mikoláš Aleš.
À 7:04, il s’agit de l’entrée arrière de la Maison municipale. Les statues sont de František Uprka et de Josef Mařatka.
Puis nous apercevons :
• le théâtre Hibernia (à 7:06),
• la Banque Nationale tchèque (à 7:08),
• l’hôtel Pariz (de 7:12 à 7:14).
Le tout se termine par des vues nocturnes de la Vieille Ville.
Détails techniques : Ce diaporama est composé de 212 photos prises à l’aide un appareil Canon Powershot G6.
Publié le 1 décembre 2013 | Temps de lecture : 1 minute
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En 2008, j’ai effectué un voyage de trois semaines à Prague.
Les centaines de photos que j’y ai prises ont été rassemblées sous forme de diaporamas qui sont offets sur ce blogue depuis des années. Toutefois, je n’avais jamais pris le temps d’en dresser la liste. La voici.
À cause des lacunes technologiques de l’époque, ces photos sont trop pâles. En contrepartie, ces diaporamas sont les seuls accompagnés d’une trame musicale. Dans la plupart des cas, il s’agit de la musique tchèque (parfois introuvable hors de ce pays).
Dans le cas du diaporama consacré à la Vieille-ville, il s’agit de musique néoclassique française qui, à mon avis, se marie parfaitement bien avec les images qu’on voit de ce quartier.
Publié le 15 novembre 2010 | Temps de lecture : 1 minute
Essentiellement, cette vidéo est une visite du Palais des expositions, situé dans le quartier d’Holešovice (qu’on prononce « olèchovitsé »), Celui-ci est le plus au nord des quartiers touristiques de Prague.
Construit de 1924 à 1928, le Palais des expositions est un chef-d’œuvre de l’architecture contemporaine (note : ma photo de son extérieur ne lui rend pas justice). Consacré à l’art moderne, de la fin du XIXe siècle à aujourd’hui, ce musée est le plus vaste pavillon de la Galerie nationale.
Publié le 14 novembre 2010 | Temps de lecture : 1 minute
Prague est la seule ville au monde où on peut voir des maisons inspirées du cubisme. Plusieurs de ces édifices se trouvent dans Vyšehrad, le plus au sud des quartiers touristiques de la ville.
La première citadelle des rois de Bohème se dressait sur l’éminence rocheuse de Vyšehrad (qu’on prononce « vichéarade » et qui signifie « château des hauteurs »). C’est aujourd’hui un parc.
De 1:04 à 2:26 dans cette vidéo, c’est la visite du cimetière de la citadelle. Plusieurs parmi les plus importants personnages de l’histoire tchèque y sont enterrés. La variété et la beauté des monuments funéraires qu’on peut y voir témoignent de la créativité des artistes de ce pays.
La citadelle renferme également la plus ancienne bâtisse de la ville (la rotonde de Saint-Martin, du XIe siècle) et la basilique mineure Saint-Pierre et Saint-Paul. Sous des dehors assez sobres se cache un intérieur entièrement peint de fresques Art Nouveau à la Mucha.
Publié le 13 novembre 2010 | Temps de lecture : 4 minutes
Fondée en 1348 par Charles IV alors que la Vieille ville était devenue trop exigüe, la Nouvelle ville est aujourd’hui le centre économique de Prague.
Cette municipalité s’étendait autour de trois marchés agricoles : le marché aux chevaux (devenu Place Venceslas), le marché aux foins (soit la petite Place aux Foins actuelle) et le marché au bétail (transformé depuis en vaste parc, la Place Charles). Elle était surtout habitée par des marchands et des artisans.
Un important réaménagement, à la fin du XIXe siècle, lui donna son aspect actuel. Alors que dans la Vieille ville, les toits sont presque tous recouverts de tuiles orangées, cela est beaucoup moins le cas dans le quartier de Nouvelle ville, ce qui donne une idée de la nouveauté relative de ses bâtiments.
Parmi les rares témoignages de l’époque médiévale, il reste l’hôtel de ville. Celui-ci est l’endroit où eut lieu la Première défenestration de Prague. Précisons que la défenestration est une charmante coutume locale qui consiste à jeter un adversaire par une fenêtre (et à l’achever au sol, si besoin, à l’arme blanche).
Si ce quartier contient quelques édifices baroques (surtout religieux), il est renommé pour sa richesse en bâtiments Art Nouveau. On peut y vadrouiller sans jamais regretter d’avoir emprunté une rue, même très secondaire, puisqu’on trouve des petits trésors architecturaux partout dans ce quartier.
À la fin du XIXe siècle, la Place Venceslas devait être prolongée vers le nord pour rejoindre l’actuelle avenue de Paris (dans le Quartier juif). Le tout devait constituer l’équivalent praguois des Champs-Élysées parisiens. Toutefois, pour ce faire, on devait traverser la Place de la Vieille ville, donc la détruire partiellement. L’opposition vive des citoyens empêcha ce projet ambitieux (mais insensé) de se réaliser.
La Place Venceslas se termine au nord par une rue transversale. Cette rue est la frontière qui sépare la Vieille ville de la Nouvelle Ville. À l’ouest, cette rue porte le nom de Národní, tandis qu’à l’est, on l’appelle Na Příkopě.
Au début du XXe siècle, les Pragois avaient l’habitude d’y faire une promenade dominicale familiale : ceux de langue tchèque s’y promenaient de préférence sur Národní, alors que ceux de langue allemande préféraient déambuler sur Na Příkopě. Pour les commerçants qui voudraient s’y établir aujourd’hui, cette dernière est la 18e rue la plus chère au monde.
L’Opéra National est situé près de l’extrémité sud de la Place Venceslas. Cette salle a ceci de particulier qu’on y présente un opéra différent à chaque soir. En réalité, chaque production est à l’affiche pendant des années (ou même des décennies) mais n’est présentée qu’un soir à la fois.
Ceci est avantageux pour le touriste amateur d’art lyrique séjournant brièvement dans cette ville : il peut assister, par exemple à sept opéras différents en autant de soirs.
Note : Les titres de certaines photos sont précédés d’une pomme rouge : c’est par ce moyen que signale que cette photo n’est pas de moi. C’est également le cas des vues aériennes tirées de Google Earth. Dans tous les cas, les crédits apparaissent au générique.
Publié le 12 novembre 2010 | Temps de lecture : 2 minutes
Le Petit Côté est situé sur la pente qui relie le Château de Prague à la rive occidentale de la rivière Vltava. Longtemps lieu de résidence de l’aristocratie tchèque, cette municipalité (annexée à Prague en 1784) fut détruite par le feu en 1419 et en 1541 et saccagée par l’armée suédoise en 1648.
Encore plus déterminante quant à son aspect actuel fut la Bataille de la Montagne blanche, en 1620, au cours de laquelle les forces impériales catholiques écrasèrent les insurgés protestants. À la suite de cette défaite, la noblesse tchèque (convertie majoritairement au Hussisme) est bannie et dépossédée de ses biens. Leurs palais sont donc confisqués et servent à rémunérer les partisans de l’empereur.
Leurs nouveaux propriétaires garnissent leurs propriétés de jardins et refont les façades dans le style à la mode, né de la Contre-Réforme, soit le style baroque.
Une famille d’architectes, les Dientzenhofer, marqueront par leur talent la ville de Prague. On leur doit plusieurs constructions majeures dans ce quartier, dont l’église Saint-Nicolas-du-Petit-Côté (qu’on ne doit pas confondre avec l’église Saint-Nicolas de la place de la Vieille ville, également conçue par un membre de cette famille).
Situés dans ce quartier, la Chambre des députés, le Sénat, de très nombreuses ambassades et quelques bureaux ministériels, font que le Petit côté est encore aujourd’hui un lieu de pouvoir.
Vers la fin de cette vidéo, nous visiterons un des musées pragois d’instruments de musique. Dans celui-ci, des bornes d’écoute permettent d’entendre des enregistrements réalisés exactement sur les instruments devant nous.
À la toute fin, vous pourrez voir le célèbre Petit Jésus de Prague, à droite dans l’église Saint-Antoine-de-Padoue (aussi appelée église Notre-Dame-de-la-Victoire — un nom qui célèbre la victoire des Catholiques à la Bataille de la Montagne blanche).
Publié le 11 novembre 2010 | Temps de lecture : 4 minutes
Cette vidéo débute par une promenade au nord du Quartier du château. Cette partie de la ville, rarement montrée dans les guides de voyage, offre à la vue des visiteurs de nombreux exemples de bâtisses de style Art nouveau inspiré de la Sécession viennoise.
En nous dirigeant vers le château, nous traversons les jardins royaux où sont situés le Belvédère (en restauration au moment de ma visite) et la Maison Jeu de paume (devenue salle d’exposition).
Quant au château lui-même, il est le siège du pouvoir politique en Bohème depuis plus d’un millénaire. C’est le plus vaste palais du monde. En effet, sans tenir compte des jardins, il est plus grand que celui de Versailles. Il a la forme d’un « A » couché le long d’un plateau abrupt dominant la ville.
Dans l’espace délimité par ses remparts (devenus bureaux ministériels), le public peut accéder à un certain nombre d’édifices : ce sont la Cathédrale Saint-Guy (dont la construction s’étendit sur près de six siècles), le Vieux palais de style gothique flamboyant, l’église romane Saint-Georges (dont la façade fut baroquisée) et à sa gauche, le cloître Saint-Georges (devenu pavillon de la Galerie nationale).
La Ruelle d’or longe la partie nord-est du château. Il s’agit d’une des rues les plus pittoresques de Prague avec ses maisonnettes de couleurs vives. Elle tire son nom d’une légende selon laquelle les alchimistes de Rodolphe II y effectuaient leurs recherches en vue de découvrir comment changer le plomb en or. S’il est vrai que l’empereur était amateur d’ésotérisme, en réalité ces maisonnettes hébergeaient les archers du château. L’écrivain Franz Kafka a séjourné brièvement chez sa sœur, au numéro 22 de cette rue.
En face du château, à l’ouest, se trouve un parc autour duquel sont construites un certain nombre de demeures aristocratiques dont le Palais Schwarzenberg, le Palais Martinic et le Palais Šternberk (tous trois devenus musées).
Le complexe religieux de Notre-Dame-de-Lorette est situé un peu plus à l’ouest. Son clocher abrite un carillon de 27 cloches qui joue une mélodie aux heures. Quant à son trésor, au premier étage, il est logé dans un coffre-fort grand comme un appartement de quatre pièces, où sont entreposés des articles religieux somptueux donnés par la noblesse tchèque dont des ostensoirs en or massif sertis de diamants, de perles ou de grenats de Bohème.
Dans la cour du couvent, on peut voir la copie tchèque de la Santa Casa. Selon la légende, alors que la Terre sainte allait tomber entre les mains de barbares, des anges ont soulevé la maison dans laquelle avait grandi Jésus de Nazareth, et l’ont transportée par la voie des airs jusqu’à la ville de Loreto, en Italie, où un écrin en pierre sculpté lui a été ajouté. Au couvent, une réplique de la Santa Casa italienne a été construite. L’original et sa copie tchèque sont aujourd’hui des lieux de pèlerinage.
Le Couvent de Strahov est situé plus au sud. Son minuscule musée d’histoire naturelle renferme le seul spécimen complet au monde d’un animal aujourd’hui disparu, soit le dodo. Dépourvu de son plumage, cet oiseau manque évidemment de charme, pour ne pas dire de panache.
Sans pouvoir y pénétrer, les visiteurs du couvent peuvent avoir un aperçu de deux bibliothèques extraordinairement belles : la Salle philosophique et la Salle théologique. Au fond de cette dernière, dans une armoire verrouillée et protégée par un grillage de métal, se trouvent des livres interdits (dont un exemplaire du Coran).
Note : Les titres de certaines photos sont précédés d’une pomme rouge : c’est par ce moyen que signale que cette photo n’est pas de moi. C’est également le cas des vues aériennes tirées de Google Earth. Dans tous les cas, les crédits apparaissent au générique.
Publié le 10 novembre 2010 | Temps de lecture : 3 minutes
Il existe un peuplement juif à Prague, voisin d’un peuplement slave, depuis le Xe siècle. Celui-ci se transforme en ghetto au XIIIe siècle, à la suite d’une directive du Vatican à l’effet que Juifs et Chrétiens doivent vivre séparément.
Au cours des siècles qui suivront, les Juifs seront l’objet de massacres (entre autres par les Croisés en route vers la Terre Sainte) et d’interdits quant aux métiers qu’ils peuvent exercer.
Durant la guerre de Trente ans, l’avancée de l’armée suédoise (qui s’était emparé du château de Prague qu’elle avait pillé) est stoppée sur le pont Charles. Celui-ci est alors le seul pont qui relie le quartier du Petit-Côté — où se trouve le château et où habite la noblesse — au reste de la ville. Durant cette bataille, le 26 juillet 1648, les étudiants de l’université Charles et les Juifs s’illustrent par leur courage à sauver la ville des envahisseurs.
En 1781, l’empereur Joseph II promulgue un édit de tolérance qui garantit à tous les citoyens (y compris aux Juifs), la liberté de culte et le libre accès à la vie publique : emplois publics, université, corps de métier, etc. C’est en son honneur que l’agglomération juive de Prague prendra le nom de Josefstadt (ou Ville Joseph).
En 1850, Josefstadt est annexé à la ville de Prague pour devenir le quartier de Josefov. Toutefois la presque totalité de ce quartier est rasée, entre 1893 et 1913, dans le but d’assainir et de remodeler la ville en suivant l’exemple de ce qu’avait fait le baron Hausmann à Paris. À l’issue de ces travaux, il ne resta plus que six synagogues, le vieux cimetière et l’ancienne mairie de la ville juive. Le quartier juif, tel qu’on peut le visiter aujourd’hui, date de cette époque.
Au cours de la Deuxième guerre mondiale, 90% des Juifs tchèques périrent dans des camps de concentration. Si bien que la communauté juive tchèque, après avoir été l’une des plus importantes, est désormais l’une des plus petites d’Europe. De nos jours, environ 6,000 Juifs vivent à Prague.
Note : Les titres de certaines photos sont précédés d’une pomme rouge : c’est par ce moyen que signale que cette photo n’est pas de moi. Il y en a peu. C’est également le cas des vues aériennes tirées de Google Earth. Dans tous les cas, les crédits apparaissent au générique.