L’activité humaine a profondément modifié le paysage québécois.
Contrairement aux provinces de l’Ouest — où les conditions climatiques favorisent la prairie — c’est la forêt de feuillus qui devrait normalement dominer l’écosystème de la vallée du Saint-Laurent en raison de la plus grande pluviosité qui y prévaut.
C’est cela qu’observaient les explorateurs européens aux XVIe et XVIIe siècles.
Par leurs racines, les arbres entrainaient l’eau de pluie excédentaire vers les nappes phréatiques.
Rendue possible par la déforestation, l’agriculture a entrainé le compactage des couches superficielles du sol sous le poids de la machinerie lourde.
Ce qui nuit au drainage des terres agricoles.
Conséquemment, de nos jours, l’érosion des sols par l’eau de pluie entraine des nutriments vers nos cours d’eau.
Pour compenser, on exige des agriculteurs qu’ils laissent une bande riveraine destinée à stabiliser les berges et arrêter l’écoulement des engrais chimiques et des sédiments. Une exigence qui n’est pas toujours respectée.
Ces nutriments favorisent la prolifération d’algues dans nos lacs et rivières.
En plus de bloquer la lumière nécessaire aux plantes aquatiques, les algues consomment l’oxygène qui s’y trouve. Une fois mortes, leur décomposition bactérienne suffit parfois à achever de rendre des étendues d’eau impropres à la vie aquatique.
Le rejet des eaux usées et l’agriculture intensive provoquent un recul marqué de l’oxygène dans les régions côtières du monde.
Au Québec, à proximité de la zone de reproduction des bélougas du Saint-Laurent, une hypoxie inquiétante affecte 1 300 km² de fonds marins.
En haute mer, les océans retiennent moins facilement l’oxygène qu’ils contiennent en raison du réchauffement climatique.
Conséquemment, on voit apparaitre et s’étendre des zones mortes.
La taille des zones totalement dépourvues d’oxygène a été multipliée par quatre depuis 1950. La superficie des zones où l’oxygène est présent, mais à des concentrations incapables d’y soutenir la biodiversité (moins de deux milligrammes d’O² par litre), a été multipliée par dix.
Au total, les déserts marins occupent plus de 4,5 millions de km².
On les trouve dans tous les océans, mais surtout dans l’océan Pacifique (au niveau de l’équateur) et tout le nord de l’océan Indien.
Les océans sont le garde-manger de 500 millions de personnes en plus d’employer 350 millions de travailleurs en mer et dans des usines de transformation.
Références :
Declining oxygen in the global ocean and coastal waters
Les zones mortes prennent de l’ampleur dans les océans
Oceans suffocating as huge dead zones quadruple since 1950, scientists warn
Paru depuis :
Un million d’oiseaux de mer morts de faim à cause de l’eau plus chaude (2020-01-15)