Catherine Dorion et le respect des institutions

13 novembre 2019

Introduction

À la suite d’une plainte logée par le Parti Libéral du Québec, on a interdit jeudi dernier l’accès à l’Assemblée nationale de la députée Catherine Dorion qui s’y était présentée revêtue d’un coton ouaté.

Selon le règlement, les députés doivent y siéger en ‘tenue de ville’.

Le conformisme vestimentaire

Pendant des décennies, les parlements du Canada étaient composés presque exclusivement d’avocats. S’habiller comme l’un d’eux était donc la norme.

De nos jours, au Congrès américain, on n’y trouve plus autant d’avocats qu’autrefois. Mais, à ma connaissance, tous ceux qui y siègent sont des millionnaires.

Adhérer aux codes vestimentaires et aux manières de cette classe sociale est le moyen de s’y faire accepter.

À sa manière, le règlement de l’Assemblée nationale du Québec est une façon d’obliger les députés à se soumettre au conformisme vestimentaire des possédants.

Le respect et la dignité

Fondamentalement, ce n’est pas manquer de respect au parlement d’y représenter le peuple à son image.

Que le député plombier y soit habillé comme un plombier, cela n’est pas plus irrespectueux pour l’institution que pour un banquier d’y porter son habit de travail.

Ce qui est irrespectueux, c’est d’y manquer de dignité.

Pour un parlementaire, la pire indignité, c’est d’utiliser son influence pour piller le Trésor public au profit de ceux qui ont contribué à la caisse électorale de son parti.

À l’époque du gouvernement libéral de Jean Charest, la corruption qui y prévalait — et qui est demeurée impunie à ce jour — était une offense à la dignité de l’État.

Or de nos jours, ce sont les représentants de ce même parti — tels les sépulcres blanchis de la Bible — qui s’offensent de l’indignité de la députée Catherine Dorion.

Il me semble qu’il y a un écart de gravité dans la faute — vestimentaire pour l’une et éthique pour ses accusateurs — que ces derniers ne semblent pas avoir mesuré.

Référence : L’accès au Salon bleu refusé à Catherine Dorion

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Écrit par Jean-Pierre Martel