Enseigne du parc de Vimy
Aperçu du parc
Maison de style anglais bordant le parc
Maison de style québécois bordant le parc
Introduction
Outremont est un quartier plaisant sur les hauteurs du mont Royal. Il tire son nom du fait qu’il est situé sur versant opposé par rapport au centre-ville.
C’est un quartier huppé où se trouvent des maisons spacieuses en pierre ou en briques sur des lots où abondent de grands arbres.
On y rencontre de nombreux parcs à l’anglaise.
Relativement plat, le parc de Vimy est de petites dimensions. Tout en étant plaisant, il est un des moins intéressants de l’arrondissement.
Depuis deux jours, ce parc est l’objet d’une vive controverse.
Sur recommandation de la Société d’histoire d’Outremont, l’arrondissement d’Outremont a obtenu la permission de la ville de Montréal de changer le nom du parc de Vimy en celui de parc Jacques-Parizeau.
La bataille de la crête de Vimy
Vers la fin de la Première Guerre mondiale, la bataille de la crête de Vimy — dans le Pas-de-Calais, en France — fut une des batailles décisives.
Après des assauts infructueux de troupes françaises et britanniques (qui avaient très peu affaibli les défenses allemandes), ce sont des troupes canadiennes qui prirent contrôle de ce promontoire stratégique, au prix de 3 598 morts et 7 104 blessés.
À l’époque, cette victoire fut présentée comme un symbole de la force de l’unité canadienne devant l’adversité. S’il est vrai que l’assaut fut donné par des unités composées d’anglophones et de francophones, en réalité, la proportion de soldats francophones fut relativement faible : la conscription au Canada, jusque-là facultative, était boudée des Québécois.
Rappelons que cette guerre est née de l’effet domino d’alliances militaires qui ont entrainé automatiquement l’entrée en guerre des pays européens sans autre motif qu’un fait divers; l’assassinat en Serbie de l’héritier de l’empire austro-hongrois et son épouse.
Les Québécois estimaient qu’il s’agissait d’une guerre stupide. Alors que pour les Anglophones canadiens, il était essentiel de défendre leur mère patrie, l’Angleterre, principal partenaire commercial du Canada à l’époque (devant les États-Unis).
Dans les faits, 70% des trente-mille soldats volontaires étaient des immigrants récents en provenance du Royaume-Uni; seulement neuf-mille volontaires étaient de naissance canadienne, dont environ mille du Québec.
Ce sont les pertes canadiennes occasionnées par cette bataille (le tiers des effectifs) qui ont convaincu le gouvernement fédéral d’imposer la conscription obligatoire, une décision controversée qui provoqua des émeutes au Québec.
Afin de faire oublier ces divisions, le gouvernement a toujours accordé une importance disproportionnée à cette bataille par ailleurs indéniablement stratégique.
En dépit de ces efforts, la rue et le parc de Vimy — tous deux à Outremont — sont les seuls exemples québécois de lieux nommés en l’honneur de cette bataille.
Jacques Parizeau
Diplômé de la London School of Economics, Jacques Parizeau fut le grand mandarin de l’État québécois dans les années 1960 et principal conseiller économique des premiers ministres Jean Lesage et Daniel Johnson.
Il fut ministre des Finances du Québec de 1976 à 1984 dans le gouvernement de René Lévesque et devient Premier ministre du Québec en 1994-1996.
Il joua un rôle-clé dans la nationalisation de l’électricité et dans la création de la Société Générale de financement (principal outil d’intervention de l’État dans le secteur industriel), du Régime des rentes du Québec (et de la Caisse de dépôt et placement qui en gère les fonds).
Bref, il est le grand responsable de la modernisation de l’économie québécoise. Grâce à lui, le Québec arriéré du début des années 1960 est devenu la quatrième province canadienne la plus riche quant au revenu par personne (retombé par la suite au neuvième rang canadien à l’issue de la décennie catastrophique du gouvernement libéral de Jean Charest).
La controverse
Pour Unity (un groupuscule radical anglo-québécois), le changement du nom du parc de Vimy n’est rien de moins qu’un affront aux soldats canadiens morts pour défendre nos droits et notre liberté au cours de la Grande Guerre (alors que ce n’étaient pas les enjeux de ce conflit).
D’autre part, selon ce groupuscule, le changement de nom honore ainsi un ‘traitre’ (un premier ministre indépendantiste) qui visait donc à briser l’unité canadienne.
C’est ainsi qu’une quinzaine de personnes ont manifesté hier soir devant l’hôtel de ville d’Outremont pour protester contre cette décision.
J’ai visité le parc de Vimy hier après-midi.
Aucune plaque commémorative n’y perpétue la mémoire de soldats d’Outremont morts à Vimy (s’il y en a eu).
Monument en l’honneur d’Alice Poznanska-Parizeau
Depuis 1996, un monument y rend hommage à la première épouse de M. Parizeau, l’écrivaine Alice Poznanska-Parizeau.
M. Parizeau a habité une trentaine d’années dans une propriété à proximité de ce parc. Son service funéraire fut célébré à l’église Saint-Germain-d’Outremont située tout près du parc.
Si ce gouvernement canadien abandonnait la nostalgie de son ancien statut colonial britannique et cessait de rendre hommage à nos conquérants, à leurs descendants, ou à des représentants canadiens de la monarchie britannique — ces derniers n’ayant jamais rien fait d’autre pour le Canada que de procéder à des premières pelletées de terre ou à couper des rubans — on ne serait pas rendu à compter sur des arrondissements montréalais pour rappeler des évènements historiques internationaux auxquels des soldats canadiens ont participé.
Références :
Bataille de la crête de Vimy
Crise de la conscription (1917)
Critics slam Montreal’s plan to rename Vimy Park after Jacques Parizeau
Jacques Parizeau
Jacques Parizeau chasse Vimy: les enjeux de «je me souviens»
Le parc De Vimy prendra le nom de Jacques Parizeau, maintient le maire Coderre
Quebec historian defends plan to change Vimy park name in honour of Jacques Parizeau
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/800 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
2e photo : 1/640 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
3e photo : 1/3200 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 22 mm
4e photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 18 mm
5e photo : 1/320 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm