Le Cinquième arrondissement de Paris (3e partie)

13 janvier 2016

 
Sans parcourir un circuit précis, ce troisième diaporama nous fait visiter la partie du 5e arrondissement au sud des rues Cujas (et son prolongement vers l’ouest, soit la rue Clovis), de même qu’à l’ouest de la rue Linné (et son prolongement vers le sud, soit la rue Geoffrot-St-Hilaire).

Cette promenade de six minutes fait une large place à la vie de quartier, en dépit du fait que six sites se distinguent : le Panthéon, les arènes de Lutèce, et quatre lieux de culte (la Grande mosquée de Paris, l’église Saint-Médard, l’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas et l’église Val-de-Grâce).

Le Panthéon

En remerciement pour sa guérison, Louis XV ordonna en 1744 la construction d’une église consacrée à sainte Geneviève, la patronne de Paris.

Le site choisi était le sommet d’une lente dénivellation appelée ‘montagne’ Sainte-Geneviève.

Puisque l’église devait être gigantesque, on vérifia si le terrain était en mesure de supporter une telle charge (à elle seule, la coupole pèse 17 000 tonnes).

Or on découvrit que ce terrain était miné par une centaine de puits qui avaient été creusés par les potiers gallo-romains pour en extraire l’argile. Il fallut donc les remblayer et solidifier le tout.

Cela retarda le projet, déjà lent en raison des difficultés de financement et de son ambition.

Débuté en 1758, l’édifice fut complété en 1790.

Mais voilà, la France avait changé de régime politique.

D’église, l’édifice devint en 1791 une nécropole aux grands hommes français.

En 1806, Bonaparte lui redonne sa vocation religieuse : seule la crypte demeura une nécropole.

En 1830, la monarchie de Juillet en décide autrement; ce sera exclusivement une nécropole… jusqu’au Second Empire en 1851 qui décida du contraire.

Finalement, le Panthéon obtiendra sa vocation définitive de nécropole en 1885, sous la Troisième République.

Après avoir sculpté de nouveaux frontons à chaque changement d’affectation, le fronton actuel (à 0:12) a été sculpté en 1837 par Pierre-David d’Angers.

Après 1837, on ne se donne plus la peine de changer le fronton… au cas où. Même chose pour la croix en pierre au sommet du lanternon depuis 1873.

Si cela redevient une église, elle a sa croix. Si c’est le contraire, le fronton y est déjà.

À l’intérieur, on ne trouve pas de mobilier liturgique. Mais les éléments décoratifs reflètent parfois son ancienne vocation religieuse, parfois sa vocation civile.

Au centre de l’édifice, on peut voir le pendule de Foucault (0:27). C’est à l’aide de cet instrument scientifique que Léon Foucault fit la démonstration publique irréfutable, en 1851, de la rotation terrestre.

À 0:41, dans l’abside de l’ancienne église, se trouve le monument La Convention nationale de François Sicard, surmontée de la mosaïque dorée Le Christ enseignant à l’ange gardien de la France les destinées de la patrie d’Ernest Hébert, le tout devant la fresque Vers la Gloire (à 0:43) d’Édouard Detaille.

Dans la crypte (de 0:45 à 0:55), on peut voir, entre autres, les tombes de Voltaire, de Victor Hugo, de Jean-Jacques Rousseau, et de Léon Gambetta.

Vers l’arrière du Panthéon, sur la rue de la Contrescarpe, on aperçoit (à 1:11) les vestiges de l’enceinte du roi Philippe Auguste (1180-1223).

Les arènes de Lutèce

Construites au premier siècle de notre ère et mis à jour vers 1880, les arènes de Lutèce (de 1:27 à 1:56) étaient un amphithéâtre gallo-romain pouvant accueillir dix mille spectateurs.

On y présentait des joutes nautiques, des combats de gladiateurs et des représentations théâtrales.

La Grande mosquée de Paris

Afin de rendre hommage aux 70 000 Musulmans morts pour la France au cours de la Première Guerre mondiale, on décida en 1922 d’édifier la première mosquée de l’Hexagone.

Conçue par l’architecte Maurice Tranchant de Lunel, la mosquée fait partie d’un complexe qui comprend également une bibliothèque, un hammam, un café, un restaurant de même qu’une salle d’étude et de conférence (de 2:00 à 2:38).

Son portail est inspiré de celui de l’université marocaine d’Al Quaraouiyine et son minaret de 33m de hauteur s’inspire de celui de la mosquée tunisienne de Zitouna.

Elle s’organise autour d’un grand patio verdoyant.

La décoration d’inspiration maghrébine de la salle de prières comprend des coupoles dont chacune est décorée différemment.

L’église Saint-Médard

Notre visite de cette église est précédée de la vue (de 3:03 à 3:08) de la maison située en face de cette église, au 134 rue Mouffetard.

En 1929, le rez-de-chaussée de cet édifice était occupé par une boucherie. À la demande du propriétaire, le peintre italien Eldi Gueri réalisa une fresque en sgraffite représentant des scènes champêtres. Il est à noter que dans le guide Le Routard 2015, on écrit plutôt que cette fresque aurait été exécutée par un dénommé Adhigeri (Eldi Gueri?) au XVIIe siècle. Comme quoi l’histoire de Paris se prête à toutes les légendes…

La technique du sgraffite connut un immense succès en Italie et à Prague à la Renaissance, et un regain d’intérêt en Belgique au cours de l’Art nouveau.

Beaucoup d’églises chrétiennes sont en forme de croix latine. Sans transept, l’église de Saint-Médard est plutôt en forme… de robot.

La façade et les trois premières travées — qui correspondent aux jambes de ce robot — datent du milieu du XVe siècle. Presque tout le reste (en orange sur le schéma ci-contre) fut construit entre 1562 et 1620. Seuls le cou et la tête datent du XVIIIe siècle.

C’est comme si, en anticipant l’agrandissement projeté de l’ensemble de l’église, on avait reconstruit en plus large et plus haut le chœur et son déambulatoire dans l’espoir de refaire le début de la nef ultérieurement, ce qui ne fut jamais fait.

Les vitraux du haut de l’abside (à 3:15) sont de 1640 alors que les autres sont du XIXe et du XXe siècle. Ainsi, ceux qu’on voit de 3:21 à 3:25 ont été exécutés à la fin du XIXe siècle par Louis-Charles-Marie Champigneulle.

La chaire (à 3:19) date de 1718.

À 3:29, le bas-relief réalisé par Verrebout en 1888-1889 est intitulé Saint Michel archange apparaissant à sainte Jeanne d’Arc.

À 3:37, la partie supérieure du retable est la toile La mort de sainte Catherine d’Alexandrie, peinte en 1870 par Pierre-Paul Pommayrac. Le triptyque inférieur est anonyme et date du XVIe siècle. À droite, la sculpture de saint Antoine de Padoue a été créée en 1942 par de Marthe Baumel-Schwenck.

À 3:39, il s’agit d’une toile anonyme de 1617 intitulée L’Annonciation et les prophètes.

À 3:41, l’autel de cette chapelle absidiale est surmonté par la toile Sainte Geneviève de Charles Eisen, peintre à ses heures, mais surtout un des plus illustres graveurs de son temps.

Le buffet d’orgue fut exécuté en 1644-1646 par Germain Pilon. L’instrument lui-même, réalisé entre 1765 et 1767, est de François-Henri Clicquot.

De 3:56 à 4:26, nous remontons la rue Mouffetard, une des plus vieilles de Paris.

L’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas

Sur un terrain qui, des siècles plus tôt, appartenait à des religieux originaires du village toscan d’Altopascio (un nom signifiant ‘haut plateau’ ou ‘haut pas’), l’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas (de 4:42 à 5:02) fut construite de 1630 à 1685 sur les plans de l’architecte Daniel Gittard, un élève de Louis Le Vau.

C’est une église élégante d’une grande sobriété. Ce qui met d’autant plus en relief le décor actuel de la chapelle de la Vierge, créé en 1868 par le décorateur Auguste-Barthélemy Glaize.

L’église Val-de-Grâce

Cette magnifique église à dôme (de 5:06 à 5:39) a fait l’objet d’une description détaillée sur ce blogue, à laquelle les lecteurs intéressés sont invités à se référer en cliquant sur ceci.

Le diaporama se termine par un aperçu du boulevard de Port-Royal, qui délimite le sud du 5e arrondissement.


Détails techniques : Le diaporama contient 144 photos et six clips vidéo pris à l’aide d’un appareil Olympus OM-D e-m5.


En ordre décroissant d’utilisation, les objectifs furent le M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (107 photos), le PanLeica 25 mm F/1,4 (16 photos), le M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (12 photos), le M.Zuiko 75 mm F/1,8 (6 photos) et l’hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (3 photos).


Voir aussi : Liste des diaporamas de Paris

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Écrit par Jean-Pierre Martel