Calder et l’espace-temps

Publié le 16 février 2019 | Temps de lecture : 3 minutes
Aperçu de la quatrième salle

S’approprier l’espace

À l’exposition montréalaise qui lui est consacrée, les trois premières salles nous montrent le cheminement qui a amené Alexander Calder à créer ces mobiles qui lui sont si caractéristiques.

La première salle, consacrée à ses débuts, montre le sculpteur rompant avec la sculpture conventionnelle.

Au lieu de révéler une forme cachée dans un bloc de pierre, Calder accapare un espace délimité par les fils de métal de sa sculpture.

Avant lui, les sculpteurs s’appropriaient la matière : lui s’approprie l’espace.

Le temps infini

Ingénieur de formation, Alexander Calder est amateur de science et notamment, de physique. Il s’intéresse au concept d’espace-temps et sa résonance dans l’art contemporain.

Normalement, la forme d’une sculpture n’évolue pas. Son métal peut s’oxyder. Son marbre peut jaunir. Mais sa forme est immuable, identique à son état originel.

Calder n’a par inventé l’art cinétique; cet art remonte aux premiers automates.

La troisième salle de l’exposition montre Calder qui évolue vers l’abstraction et vers un raffinement de la mise en mouvement de sa sculpture.

Les premiers mobiles de Calder exécutent en boucle des déplacements précis, décidés par le créateur. Mais il s’agit de cycles d’une durée limitée.

La quatrième salle — en vedette dans le texte que vous lisez — montre le genre particulier de mobiles qui a rendu célèbre Calder.

À l’air libre, la durée du mouvement est infinie; elle débute à l’installation du mobile et se poursuit sans arrêt.

À l’origine, certains de ces mobiles produisent des sons, repoussant encore plus loin les limites de la sculpture.

Les mobiles de la quatrième salle

Tout en étant le clou de l’exposition, la quatrième salle est la moins didactique; on n’y trouve peu de texte explicatif à lire.

Il suffit ici de contempler les œuvres. Pas de message subliminal. Pas de réflexion métaphysique sur le sens de l’existence. Seulement de beaux objets à voir.

Des objets qui, d’une certaine manière, rappellent ces mobiles que nos parents suspendaient au-dessus de notre lit de bébé.

Little Spider (vers 1940)
Aluminium Leaves, Red Post (1941)
Fish (1944)
Parasite (1947)
Performing Seal (1950)
Triple Gong (1951)
Black: 17 Dots (1959)

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, hypergone 8 mm F/1,8 (1re photo), objectifs M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (2e, 6e et 8e photos) et M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 250 — 8 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/6,3 — ISO 2500 — 17 mm
3e  photo : 1/125 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
4e  photo : 1/125 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
5e  photo : 1/250 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
6e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 13 mm
7e  photo : 1/160 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
8e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 30 mm

Un commentaire

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Alexander Calder au MBAM (1re partie)

Publié le 15 février 2019 | Temps de lecture : 2 minutes
Entrée de l’exposition

C’est le 24 février 2019 que se termine l’exposition ‘Alexander Calder : un inventeur radical’. C’est la première grande rétrospective canadienne consacrée à cet artiste américain.

Conçue par le Musée des Beaux-Arts de Montréal en collaboration avec la Calder Foundation, l’exposition réunit une centaine d’œuvres.

Nénufars rouges (1956)

Au sommet de l’escalier d’apparat qui mène à l’exposition, les visiteurs sont invités à s’étendre sur un lit pivotant et admirer un mobile prêté par le musée Guggenheim de New York.

Scénographie de la première salle
Le Trapèze volant (1925)

La salle rouge présente l’artiste à ses débuts professionnels. Il côtoie alors l’avant-garde parisienne de l’époque.

Calder se cherche. Ingénieur de formation, il présente des spectacles de cirque miniature avec des figurines animées par des petits moteurs qu’il a rafistolés. Cela fait de lui un précurseur de l’art-performance.

La Famille en laiton (1929)

Il peint, et surtout il produit des sculptures bi- et tridimensionnelles en fils de métal tordus, comme s’il s’agissait de croquis 3D.

Première partie de la troisième salle

En 1930, lors d’une visite à l’atelier du peintre Piet Mondrian. il a l’idée de créer des œuvres abstraites réunissant des objets géométriques de couleurs primaires, suspendus ou surgissant dans l’espace grâce à de discrètes tiges de métal.

Seconde partie de la troisième salle

À mi-chemin entre la toile et la sculpture, ces œuvres sont animées par des manivelles ou des moteurs, à moins de se balancer au gré des déplacements de l’air ambiant.

En 1931, le peintre Marcel Duchamp invente le mot mobile pour décrire les œuvres cinétiques de Calder.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, hypergone 8 mm F/1,8 (1re, 3e et 6e photos), objectif M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (2e et 7e photos) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (4e et 5e photos)
1re photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 4000 — 8 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 11 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 4000 — 8 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 22 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 17 mm
6e  photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 640 — 8 mm
7e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La donation photographique de la famille Lazare

Publié le 3 février 2019 | Temps de lecture : 1 minute
Au centre, 14 photos de Julia-Margaret Cameron (1815-1879)

Parallèlement à son exposition principale — consacrée jusqu’au 24 février prochain au sculpteur Alexander Calder — le Musée des Beaux-Arts de Montréal (MBAM) présente une exposition consacrée à la photographie nordique contemporaine. Celle-ci se termine le 28 avril 2019.

Les images présentées font partie de la donation photographique du collectionneur montréalais Jack Lazare et de son épouse Harriet au MBAM.

On y expose des photos prises par des artistes américains, canadiens, danois, et français.En voici un aperçu.

Scénographie
Scénographie
Scénographie
Au centre, ‘Sans titre’ (2017) de Nicolas Dhervillers
’Mère migrante, Nipomo (Californie)’ (1936) de Dorothea Lange

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs M.Zuiko 25 mm F/1,2 (6e photo) et M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 7 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 5000 — 7 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 7 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 8 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 9 mm
6e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 800 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Livres d’heures enluminés

Publié le 6 janvier 2019 | Temps de lecture : 2 minutes
Aperçu de l’exposition

C’est cet après-midi que se terminait l’exposition ‘Resplendissantes enluminures’ au Musée des Beaux-Arts de Montréal.

Organisée par le musée en collaboration avec l’université McGill et l’Université de Montréal, l’exposition présentait une cinquantaine d’œuvres — quelques livres d’heures et de nombreuses pages extraites de livres d’heures — détenus principalement par le MBAM et l’université McGill.

Apparu en France et dans les Pays-Bas au XIIIe siècle, le livre d’heures est un petit livre de dévotion destiné aux laïcs. On y trouve des prières, des cantiques, des psaumes, et un calendrier liturgique.

Immensément populaires aux XVe et XVIe siècles, ces livres étaient manuscrits avant l’invention de l’imprimerie.

Les plus précieux d’entre eux étaient décorés de miniatures peintes à la main.

Avec le temps, la canonisation de nouveaux saints et l’attribution de leurs fêtes à certains jours de l’année rendaient caducs les vieux calendriers liturgiques.

Ayant perdu leur utilité première, ces livres furent souvent démembrés aux XIXe et XXe siècles pour en extraire les gravures.

Voici quelques-unes des enluminures de l’exposition.

La Déposition du Christ (Vénétie, vers 1375)
L’Annonciation (Paris, vers 1430-1435)
Début du psaume 110 (Pays-Bas, vers 1480)
Suffrages à sainte Barbe (Paris, vers 1475-1485)
Heures Masmines et Boutillier (Gand, vers 1500)
L’Adoration des Mages (Rouen, vers 1500)

Référence : Livre d’heures

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, hypergone 8 mm F/1,8 (1re photo) et objectif M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 6400 — 8 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 640 — 25 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 2500 — 25 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 1600 — 25 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 640 — 25 mm
6e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 640 — 25 mm
7e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 800 — 25 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Napoléon : Art et vie de cour au palais impérial (supplément)

Publié le 5 mars 2018 | Temps de lecture : 4 minutes

Il y a une décennie, le Montréalais Ben Weider, culturiste et homme d’affaires, avait légué au Musée des Beaux-Arts de Montréal (MBAM) sa collection d’objets de l’époque napoléonienne.

Ce legs est à l’origine de la création du Musée napoléonien du MBAM, complété depuis par des dons et d’autres acquisitions.

Mais de fonds, aussi intéressant soit-il, n’était pas suffisant pour créer une exposition temporaire susceptible de partir en tournée comme elle le fera à Richmond, à Kansas City et à Fontainebleau.

Le MBAM a profité de la fermeture temporaire du Musée Napoléon Ier du Château de Fontainebleau (pour rénovation), pour lui emprunter de nombreuses pièces de mobilier. Car ce château, vidé de son mobilier à la Révolution, à été remeublé sous Napoléon Bonaparte.

Avec le soutien du Mobilier national de France (auquel est rattachée la manufacture des Gobelins), et des prêts d’une cinquantaine de prêteurs, le MBAM a réuni quatre-cents œuvres et objets d’art. Ce qui était amplement suffisant pour créer l’exposition Napoléon : Art et vie de cour au palais impérial.

Aux personnes intéressées par cette époque, voici quelques photos prises ailleurs et qui complètent l’exposition montréalaise.

Assiettes en porcelaine de Sèvres du service particulier de l’empereur
’Nécessaire’ du maréchal Soult, en argent doré, bronze, porcelaine de Paris, cristal taillé, écaille, ivoire et acajou
Tente de campagne dite de « Napoléon »

En 2017, la manufacture des Gobelins, à Paris, présentait une exposition qui exposait le confort dont Bonaparte s’entourait lors de ses campagnes militaires.

Ceux qui s’imaginaient que l’empereur a conquis l’Europe en mangeant dans des assiettes de carton seront donc surpris.

Bonaparte a cru bon encourager et stimuler les manufactures de biens de luxe du pays puisque la prospérité de la France (et le financement de ses campagnes militaires) en dépendait.

Les draperies de sa tente amovible étaient tissées par les Gobelins. Sa vaisselle de camp était en porcelaine de Sèvres. Ses officiers possédaient des nécessaires de voyage qui s’apparentaient, en plus luxueux, à ceux qu’on apporte de nos jours pour piqueniquer à la campagne.

Montre de poche de Napoléon, en or, émail et cristal
Rapport de santé de Napoléon à Sainte-Hélène, daté du 7 novembre 1820

Tout comme Montréal, La Havane possède un intéressant Musée napoléonien.

Celui-ci a été créé à partir de la collection du magnat du sucre Julio Lobo. Il possède 7 400 pièces dont seule une minuscule partie est exposée.

On y trouve cette montre de poche ramenée à Santiago de Cuba par le Dr Francois-Carlo Antommarchi, médecin personnel de Bonaparte à Sainte-Hélène.

Elle fut d’abord transmise à ses descendants. En 1959, toujours à Santiago, ceux-ci l’offrirent en cadeau de noces à Raúl Castro (le président actuel de Cuba). Ce dernier la déposa au Musée en mémoire de son épouse, Vilma Espín Guillois, après le décès de cette dernière en 2007.

À Sainte-Hélène, le quartier général anglais était informé quotidiennement de l’état de santé de l’empereur déchu, comme en fait foi ce rapport daté du 7 novembre 1820.

Six mois avant son décès on peut y lire que la santé de Napoléon était bien (‘All is well’).

Tombeau de Bonaparte

Où est enterré Napoléon ? Eh bien nulle part.

Depuis 1861, le corps de l’empereur repose dans un sarcophage de quartzite rouge situé dans une crypte aménagée sous la coupole de l’hôtel des Invalides. Comme les poupées russes, ce sarcophage renferme six cercueils successifs.

Sur les murs de cette crypte circulaire, des bas-reliefs rappellent aux visiteurs le legs de l’empereur.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, hypergone 8 mm F/1,8 (6e photo), objectifs Lumix 12-35 mm F/2,8 (4e et 5e photos) et PanLeica 25 mm F/1,4 (les autres photos)
1re photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 800 — 25 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/1,4 — ISO 500 — 25 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/1,4 — ISO 1250 — 25 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 31 mm
5e  photo : 1/100 sec. — F/3,2 — ISO 200 — 12 mm
6e  photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 640 — 8 mm


Pour consulter les textes de ce blogue consacrés l’exposition « Napoléon : Art et vie de cour au palais impérial », veuillez cliquer sur ceci

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Napoléon : Art et vie de cour au palais impérial (2e partie)

Publié le 4 mars 2018 | Temps de lecture : 5 minutes
Aperçu de la salle du trône
Habit du comte Bertrand, Grand maréchal du palais (1813)
L’Asie (1810), de François Dubois (carton de tapisserie)
Aperçu de la cinquième salle de l’exposition

Napoléon n’aimait pas se donner en spectacle lors des repas. Mais certains diners officiels l’y obligeaient.

Voici donc un service de table en vermeil de Jean-Baptiste-Claude Odiot, complété d’accessoires en vermeil d’autres orfèvres, le tout agrémenté de différentes décorations d’époque.

Aperçu des sixième et septième salles de l’exposition

La septième salle est dominée par la garniture d’autel en vermeil, réalisée en 1809 par l’orfèvre Henri Auguste. Cette décoration fut utilisée lors du mariage de Napoléon et de l’archiduchesse Marie-Louise d’Autriche.

Celle-ci était la fille ainée de l’empereur d’Autriche. De nombreux fidèles de Napoléon ne lui pardonnèrent jamais d’avoir épousé la petite-nièce de Marie-Antoinette. À leurs yeux, cette union matrimoniale aristocratique faisait figure de trahison à la cause révolutionnaire.

Le 2 avril 1810, ce mariage religieux se déroula au Louvre, dans une salle transformée pour l’occasion en chapelle.

Précisons que les noces par procuration avaient eu lieu onze mois plus tôt à Vienne. Puisque Napoléon n’avait pas daigné s’y rendre, l’archevêque de Vienne avait béni douze anneaux de mariage puisqu’on ne connaissait pas le tour du doigt de Bonaparte.

Cinq jours avant le mariage, Napoléon va à la rencontre de sa future épouse à Compiègne. C’est le coup de foudre. Le soir même, il veut partager sa couche.

Mais le mariage est la semaine suivante. Ne pouvant plus attendre, il demande à l’évêque de Nantes si les noces à Vienne ne pouvaient pas, en quelque sorte, constituer un mariage.

Complaisant, l’évêque lui dit que oui, d’une certaine manière.

Expéditif, Napoléon était pourri au lit : personne n’est parfait. Le lendemain de leur première nuit ensemble, l’empereur s’était levé le sourire aux lèvres. Marie-Louise d’Autriche fut plus discrète.

Portrait du duc de Frioul, en habit de Grand maréchal du palais (1806-1808) d’Antoine-Jean Gros

La cour de Napoléon comprenait un personnel de près de 450 personnes, dont certains grands responsables du protocole.

Au sommet de cette hiérarchie, Géraud-Christophe-Michel Duroc (ci-dessus), duc de Frioul, occupait le poste de Grand maréchal du palais.

Son rôle était de voir aux repas, de même qu’à la décoration, à l’entretien et à la sécurité des lieux de pouvoir où se trouvait Napoléon.

De son côté, le Grand maitre des cérémonies veillait au respect du protocole et de l’Étiquette. Le Grand aumônier était son équivalent dans le cas des offices religieux.

Le Grand chambellan veillait jalousement au respect de l’intimité de la famille impériale.

Le Grand écuyer était responsable des équipages et des écuries. Le responsable de la bonne marche des expéditions de chasse était le Grand veneur.

Tous ces personnages, aux titres grandiloquents, contribuaient au prestige de la cour de Bonaparte.

Digression : Dans la photo ci-dessus, j’aime bien la gêne de l’homme et l’attitude réservée de la femme, qui contrastent avec la pose affirmée du Grand maréchal.

Aperçu de l’avant-dernière salle de l’exposition
Aperçu de la dernière salle de l’exposition
Détail de L’impératrice Marie-Louise veillant sur le sommeil du roi de Rome (1811) de Joseph Franque

La Révolution française eut de profondes répercussions dans tous les domaines.

La mode révolutionnaire scandalisa unanimement les cours européennes; les Parisiennes se promenaient sur la rue en déshabillé, disait-on. Quelle vulgarité !

En réalité, en portant ces ‘robes de chambre’ en plein jour, elles s’affranchissaient des corsets qui les faisaient souffrir, et des paniers qui gonflaient leurs robes, mais qui les obligeaient à franchir de biais les portes étroites.

Quel soulagement pour elles; la mode était au mou.

En épousant Napoléon, Marie-Louise d’Autriche adopta les us et coutumes de France. Mais ici, la tenue vestimentaire osée de l’impératrice est sublimée par un tissu soyeux, un col en dentelle, des épaules bouffantes, et des broderies en fils d’argent au bas de la robe (hors champ).

En somme, grâce au talent des stylistes de l’impératrice, le déshabillé révolutionnaire devenait chic.

Pour terminer, j’invite les passionnés d’histoire à s’intéresser aux conférences télévisées d’Henri Guillemin.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, hypergone 8 mm F/1,8 (5e photo), objectifs M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (1re, 7e et 8e photos) et M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 5000 — 7 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 1000 — 25 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 1000 — 25 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 11 mm
5e  photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 1600 — 8 mm
6e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 800 — 25 mm
7e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 7 mm
8e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 7 mm
9e  photo : 1/125 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Napoléon : Art et vie de cour au palais impérial (1re partie)

Publié le 3 mars 2018 | Temps de lecture : 5 minutes
Portrait en buste de Napoléon en grand habillement (exécuté entre 1805 et 1814), par l’atelier de François-Pascal-Simon Gérard

Tyran pour les uns et libérateur pour les autres, Napoléon Bonaparte ne fut empereur français que onze ans, de 1804 à 1815.

Son époque fascine encore ses admirateurs, deux siècles après sa mort. Des millions de touristes et de Français à Paris s’empressent de voir son tombeau à l’Hôtel des Invalides. Et le moindre objet qui lui aurait appartenu est âprement disputé par des collectionneurs lors de ventes aux enchères.

De nos jours, lorsque le président de la France reçoit des chefs d’État à Versailles, il ne fait pas que choisir un lieu magnifique afin d’impressionner ses invités. Il s’entoure des ors de la République pour affirmer qu’il est le détenteur d’une autorité séculaire qui remonte jusqu’à l’Ancien Régime.

C’est ce que Napoléon fit afin d’assoir sa légitimité. La sienne et celle des autres membres de sa famille.

Lorsqu’il arrive au sommet de l’État en 1799 (cinq ans avant son sacre), Napoléon n’est que le fils d’un juge italien en Corse, un parvenu porté au pouvoir à l’occasion d’un coup d’État.

Napoléon impose le respect non seulement par ses conquêtes militaires, mais également en cherchant à impressionner ses visiteurs par le faste cérémonial de la cour et en s’entourant d’artistes glorifiant son autorité.

Plutôt que de liquider les industries du luxe qui approvisionnaient l’aristocratie déchue du royaume, Napoléon réalise que ces manufactures donnent de l’emploi à des dizaines de milliers d’artisans spécialisés.

C’est ainsi que les tentures de la manufacture des Gobelins ne servaient pas seulement de revêtements muraux, de rideaux et de draperies luxueuses : elles servaient également de recouvrement à du mobilier.

Et tous ces biens, exportés hors du royaume, rapportaient des devises qui servaient à financer les réformes qu’il implantait.

Napoléon s’est donc entouré des produits haut de gamme du pays, non seulement pour son plaisir personnel, mais également dans le but d’en faire la promotion auprès des ambassadeurs, chefs d’États, et des autres dirigeants du pays.

Au style néoclassique de Louis XVI, les créateurs et les artistes proposaient maintenant le style Empire, typique du nouveau régime napoléonien.

Ce sont ces objets de luxe que présente l’exposition Napoléon : Art et vie de cour au palais impérial, à l’affiche au Musée des Beaux-Arts de Montréal jusqu’au 6 mai 2018.

Précisons que la scénographie de l’exposition a été conçue par les firmes montréalaises Architem et Graphic eMotion, sous la direction de Sandra Gagné.

Les deux textes de ce blogue consacrés à cette exposition visent à vous en donner un aperçu.

Un couple de visiteurs

Près de l’entrée de l’exposition, un ‘trône’ a été aménagé au bénéfice des amateurs d’égoportraits. Ici, un jeune couple montréalais a spontanément accepté l’invitation de poser pour l’occasion.

Aperçu de la première salle, autour de la volière de l’empereur à Sainte-Hélène
Vue de Longwood House, résidence de Napoléon à Sainte-Hélène
Aperçu de la deuxième salle de l’exposition
Nécessaire dentaire de Napoléon, en acier, or, nacre et ébène
Aperçu de la troisième salle de l’exposition
Tasse au portrait de l’impératrice Joséphine de Beauharnais (1809), première épouse de Napoléon

Napoléon et les officiers supérieurs de l’armée s’entouraient d’un luxe inouï lors de leurs campagnes militaires à travers l’Europe : porcelaine fine, ustensiles en argent doré, verres en cristal taillé, lampes en bronze, lit pliant de campagne à matelas superposés, tente de taffetas, etc.

Tout cela était transporté précieusement par les soldats, en plus du lourd matériel militaire.

Cette tasse, fabriquée par la manufacture impériale de Sèvres, est dotée d’un étui rigide en cuir qui servait à la protéger au cours des déplacements de l’empereur.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (3e, 5e et 7e photos) et M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 250 — 25 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 7 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/2,0 — ISO 1000 — 25 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 5000 — 7 mm
6e  photo : 1/30 sec. — F/2,0 — ISO 200 — 25 mm
7e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 7 mm
8e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 640 — 25 mm


Pour consulter les textes de ce blogue consacrés l’exposition « Napoléon : Art et vie de cour au palais impérial », veuillez cliquer sur ceci

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Une Révolution pour passer le temps

Publié le 26 septembre 2017 | Temps de lecture : 2 minutes

Dans quelques instants, je prendrai l’avion pour Porto (au Portugal).

Après avoir fait mes valises ce matin, j’ai profité de quelques heures de libre en après-midi pour aller voir l’exposition ‘Révolution’ qui se termine dans quelques jours au Musée des Beaux-Arts de Montréal.

Il s’agit d’un hommage à cette folie créative qui s’est emparée des pays occidentaux dans la deuxième moitié des années 1960.

Et puisque je me retrouve donc à l’aéroport, les bagages consignés, la sécurité passée — bref, à ne rien faire — j’en profite pour transférer les photos demeurées dans mon appareil et pour vous donner un aperçu de cette exposition.

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Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 24 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 12 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 4000 — 12 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 12 mm
5e  photo : 1/25 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 12 mm
6e  photo : 1/2500 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 26 m

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Chagall et la musique — L’opéra Garnier

Publié le 18 mai 2017 | Temps de lecture : 2 minutes
Plafond originel de l’opéra Garnier

C’est le peintre Eugène Lenepveu qui a peint en 1872 le plafond qui ornait originellement la salle de l’opéra Garnier. Son titre était Le Triomphe de la Beauté, charmée par la Musique, au milieu des Muses et des Heures du jour et de la nuit (ouf !).

L’architecte avait demandé au peintre d’utiliser une palette ‘pondérée’. C’est le manque d’éclat qui causa la disgrâce de cette toile.

Salle de l’opéra Garnier
Plafond de la salle de l’opéra Garnier

De nos jours, elle se trouve simplement cachée par celle que Chagall a peinte en 1963 à la demande d’André Malraux, alors ministre d’État chargé des Affaires culturelles.

Chagall rend hommage à quatorze compositeurs d’opéras et de ballets : Bizet (Carmen), Verdi, Beethoven (Fidélio), Gluck (Orphée et Eurydice), Moussorgski (Boris Godounov), Mozart (La Flûte enchantée), Wagner (Tristan und Isolde), Berlioz (Roméo et Juliette), Rameau, Debussy (Pelléas et Mélisande), Ravel (Daphnis et Chloé), Stravisnski (L’Oiseau de feu), Tchaïkovski (Le Lac des cygnes), et Adam (Giselle).

Aperçu de la salle d’exposition
Coussins au sol

À l’exposition montréalaise, sur un écran circulaire incliné, on projette une reproduction à haute résolution qu’une caméra mobile scrute minutieusement.

Dans la pénombre, les spectateurs peuvent s’étendre au sol sur des coussins pour admirer l’œuvre au son d’extraits d’opéras.

Maquette du plafond

Les croquis et maquettes de Chagall en vue de la réalisation de ce plafond sont affichés aux murs, ce qui permet d’apprécier la démarche créatrice du peintre.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (2e et 3e photos), objectifs M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (1re photo), M.Zuiko 7-14 mm F/2,8 (4e photo), M.Zuiko 25 mm F/1,2 (5e et 6e photos)
1re photo : 1/60 sec. — F/5,6 — ISO 3200 — 21 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 3200 — 8 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 250 — 8 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 7 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 3200 — 25 mm
6e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 500 — 25 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel


Chagall et la musique — Daphnis et Chloé

Publié le 22 avril 2017 | Temps de lecture : 2 minutes
Aperçu des costumes

Au départ, Daphnis et Chloé est un roman du IIe siècle est attribué au poète grec Longus.

En 1952, à la demande de l’éditeur d’art appelé Tériade (en réalité, Stratis Eleftheriadis), Chagall crée les lithographies d’une édition de ce conte pastoral.

Ce qui donne l’idée à Serge Lifar, maitre de ballet à l’Opéra de Paris, de demander à Chagall de réaliser les décors et costumes d’une nouvelle production du ballet Daphnis et Chloé en 1956. L’œuvre chorégraphique avait été créée à Paris en 1912.

Il est en un acte et trois tableaux. L’argument est du chorégraphe Michel Fokine (d’après Longus), tandis que la musique est de Maurice Ravel.

À cette fin, Chagall réalise une soixantaine de maquettes préparatoires pour les costumes et les toiles de fond, les costumes, un rideau de scène et quatre toiles brossées en fond de décor.

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Maquette de la Danseuse-Soleil (1958)

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (1re photo) et objectif M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/80 sec. — F/1,8 — ISO 1000 — 8 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 250 — 25 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 320 — 25 mm
6e  photo : 1/100 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm


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