Une bonne idée d’Olympus

Publié le 28 novembre 2011 | Temps de lecture : 2 minutes
Échelle de profondeur de champ du M.Zuiko 12mm

Est-il déjà arrivé que votre appareil photo refuse obstinément de faire la mise à l’endroit là où vous le voulez ? Une telle situation se rencontre souvent lorsqu’on désire photographier au travers d’une surface plus ou moins transparente (vitre sale, moustiquaire, etc.).

La compagnie Olympus a eu une bonne idée. Son nouvel objectif 12mm F/2.0 pour appareil micro quatre tiers est équipé d’une bague coulissante.

Lorsqu’on glisse cette bague vers le boitier de l’appareil, la mise au point de l’objectif se fait alors manuellement : on découvre alors une échelle de profondeur de champ et la mise au point se fait alors en tournant manuellement cette bague striée. Il suffit d’éloigner cette bague du boitier pour que la mise au point redevienne automatique.

Sur beaucoup d’appareils numériques, on obtient le même résultat en allant dans les menus de l’appareil. Mais justement, l’idée d’Olympus est de court-circuiter les menus, les sous-menus et les sous-sous-menus : un simple geste et voilà, c’est fait, on passe d’un mode à l’autre…

En mode automatique
En mode manuel

Détails techniques : Panasonic GH1, objectifs Zuiko OM 50 mm F/3,5 Macro (1re photo) et M.Zuiko 12 mm F/2,0 (2e et 3e photos)
1re photo : 1/10 sec. — F/3,5 — ISO 800 — 50 mm
2e photo  : 1/13 sec. — F/2,0 — ISO 400 — 12 mm
3e photo  : 1/13 sec. — F/2,0 — ISO 800 — 12 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Engouement pour les appareils photo Micro quatre tiers

Publié le 26 janvier 2010 | Temps de lecture : 11 minutes

Jusque récemment, les appareils photo numériques se divisaient en deux groupes : les appareils compacts et ceux à objectif interchangeable.

Immensément populaires, les premiers sont ces petits appareils légers qu’il suffit de pointer vers le sujet à photographier et d’appuyer sur le déclencheur pour prendre une photo.

Plus dispendieux et plus lourds, les deuxièmes se caractérisent par la gamme parfois étendue d’objectifs qu’on peut visser sur leurs boîtiers. Chaque objectif étant conçu pour un type particulier d’appareil, les objectifs ne sont interchangeables que pour une même famille d’appareils.

Au fil des ans, les compacts se sont miniaturisés, en dépit de leur puissance croissante. Tout en devenant elles aussi de plus en plus puissantes, les appareils reflex haut de gamme sont devenues de taille impressionnante, du moins en comparaison avec leurs ancêtres, les 35mm. Si bien qu’aujourd’hui l’acheteur d’un appareil dispendieux s’attend à ce qu’il ait l’« air professionnel », c’est-à-dire qu’il soit encombrant et lourd. De la même manière, on n’imagine pas le professionnel d’un studio photographique embauché à l’occasion d’un mariage, prendre des photos avec un appareil de la taille d’une carte de crédit : cela ne ferait pas sérieux…

Les appareils photo Micro quatre tiers


 
Depuis quelques années, deux compagnies — Olympus et Panasonic — se sont associées pour mettre au point des modèles intermédiaires qui, tout en étant beaucoup plus petits que les modèles professionnels, rivaliseraient avec eux quant à la qualité du résultat. Ces efforts ont ultimement donné naissance à une nouvelle famille d’appareils appelée « Micro quatre tiers » (µ4/3), une appellation qui fait allusion aux proportions du premier capteur développé pour eux.

Les µ4/3 existent depuis moins de deux ans. Salués favorablement par la critique, ils ont connu un succès commercial instantané; au Japon, en 2009, leur vente représentait près du sixième du marché de toutes les appareils (compacts ou non) à objectif interchangeable. Alors que les ventes japonaises de compacts chutaient de 12,8% et que les modèles professionnels connaissaient presque le même sort (la croissance des prix atténuant la dégringolade), les ventes de Micro quatre tiers connurent une croissance spectaculaire.

Ce succès n’est pas passé inaperçu. Déjà Samsung a annoncé la commercialisation d’un modèle — le NX10 — rival des µ4/3 et incompatible avec eux. De plus, des fabricants d’appareils photographiques ont déposé des brevets qui indiquent clairement leur désir de concurrencer les Micro quatre tiers. Si bien qu’on parle maintenant de « appareils photo compacts à objectif interchangeable » (COI) pour désigner à la fois les µ4/3 et leurs rivaux.

Au moment où ces lignes sont écrites, il existe cinq appareils Micro quatre tiers :

  • le Panasonic G1
  • l’Olympus EP-1
  • le Panasonic GH1 (l’appareil rouge illustré ci-dessus)
  • l’Olympus EP-2
  • le Panasonic GF1 (l’appareil noir illustré ci-dessus)

À l’exception du GH1, tous sont basés sur le même capteur de 12,1 méga pixels fabriqué par Panasonic. De son côté, le GH1 est basé sur un capteur multi format qui crée des images ayant à peu près la même résolution (10,6 à 12,0 méga pixels) peu importent les proportions de l’image (16:9, 4:3, ou 3:2).

Avantages

  1. Taille de l’appareil
     
    Une spécification qui est déterminante quant à la taille d’un appareil est la distance entre l’arrière de l’objectif et le capteur. Dans les Micro quatre tiers, cette distance est la plus courte de tous les appareils photo à objectif interchangeable. C’est une des raisons qui ont permis à Olympus et Panasonic de créer les plus petits appareils photo à objectif interchangeable de l’histoire de la photographie.
     
    Conséquemment, il suffit de créer des espaceurs (pour donner aux autres objectifs la distance plus grande qui leur est nécessaire) et les Micro quatre tiers deviennent compatibles avec tous ces objectifs. C’est ainsi que, grâce à l’un de ces adaptateurs, j’ai pu donner une seconde vie à tous les objectifs destinés à mon Olympus OM-1 (vendu depuis sur eBay) qui dormaient dans un placard depuis plus de vingt ans.
     
    Le 9 septembre 2001, Ahmad-Shah Massoud était assassiné par des Talibans qui s’étaient fait passer pour des journalistes et qui avaient caché une bombe dans leur appareil vidéo. À mon avis, c’est une question de temps pour que la taille des appareils photo soit limitée à bord des avions. Il se pourrait même qu’un jour, toutes les appareils photo soient interdits, peu importe leurs dimensions. Dans l’éventualité d’une interdiction partielle, les COI offrent l’avantage d’une qualité photographique inégalée pour leur taille.
  2. Taille du capteur
     
    Il existe la même relation entre la taille du capteur et la qualité de la photo obtenue, qu’entre la taille du négatif (35mm, 16mm ou 8mm) et la qualité de l’image d’un film. En somme, plus le capteur est grand, meilleure est la qualité des photos.
     
    Or les µ4/3 sont construits autour d’un capteur (à droite, en rouge) plus petit que ceux qui équipent les modèles haut de gamme (en bleu), mais sensiblement plus grand — neuf fois plus grand, en moyenne — que celui des compacts ordinaires (en jaune).
     
    Le résultat, c’est que la saturation des couleurs est plus grande et que le grain est nettement moindre dans les photos prises avec des Micro quatre tiers qu’avec n’importe quel appareil photo compact ordinaire.
     
    Comparativement aux modèles haut de gamme, ces derniers l’emportent haut la main au-delà d’un ISO de 800. Toutefois sous des conditions normales d’éclairage, les µ4/3 rivalisent très bien avec leurs grands frères, sauf pour ce qui est des sujets qui exigent une réponse instantanée de l’appareil (photos de sport ou d’ornithologie, par exemple).
  3. Le poids de la caméra
     
    Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le boitier des Micro quatre tiers n’est pas aussi léger que leur taille le suggère. C’est que ces appareils contiennent moins d’espace mort que les autres appareils à objectif interchangeable. Toutefois, ce qui fait la grande différence, ce sont leurs objectifs.
     
    En effet, la distance entre l’arrière de l’objectif et le capteur détermine non seulement les dimensions des boitiers, mais également la taille — donc le poids — des objectifs. Ceux-ci sont nettement plus légers que ceux des modèles haut de gamme.
     
    En voyage, cela fait toute la différence. Transporter à la journée longue, plusieurs kilos de matériel photographique est une corvée que les µ4/3 permettent d’éviter.
  4. Absence de miroir
     
    Tout comme la plupart des appareils photo compacts, les Micro quatre tiers n’ont pas de miroir et de pentaprisme (dont le rôle est de dévier vers le viseur, la lumière provenant de l’objectif). Le cadrage et la mise au point se fait par l’écran à cristaux liquides au dos de l’appareil et, s’il existe, par un viseur électronique connecté directement sur le capteur de l’appareil.
     
    Lors de la prise d’une photo, on évite le claquement résultant de la rétractation soudaine du miroir et la vibration qui en est la conséquence inéluctable. D’où le prise de photos parfaitement nettes malgré des temps d’exposition prolongés. On trouvera sur ce blogue, de nombreux exemples de photos prises à main levée avec des temps d’exposition inférieurs à un trentième de seconde.
  5. Objectif à puce
     
    Les objectifs µ4/3 sont dotées d’une puce qui permet de corriger leurs défauts. Les puces des objectifs d’Olympus fournissent l’information nécessaire à la correction des aberrations optiques tandis que celles de Panasonic fournissent, en plus, l’information nécessaire à la correction des aberrations chromatiques de l’objectif.
     
    De nos jours, les appareils photo numériques sont en réalité des micro-ordinateurs ultra-spécialisés. Lorsqu’on met sous tension l’appareil, une des premières choses qu’il fait est de lire les informations contenues dans la puce de l’objectif.
     
    Le logiciel du boitier des appareils photo d’Olympus utilise cette information pour corriger les aberrations optiques (mais pas chromatiques) de n’importe quel objectif Micro quatre tiers vissé sur ce boitier.

    Les boitiers de Panasonic, quant à eux, tirent profit de toutes les informations qui leur sont transmises; en d’autres mots, ils corrigent les aberrations optiques et chromatiques des objectifs de cette compagnie mais, dans le cas des objectifs d’Olympus, ils n’en corrige que les aberrations optiques (puisque celles-ci ne leur transmettent rien d’autre). Le tableau ci-dessus résume cette question. Ici, A.O. signifie aberration optique, tandis que A.C. signifie aberration chromatique.
     
    Ceci est vrai au moment où ces lignes sont écrites. Rien n’empêche Olympus de faire comme Panasonic. Les programmeurs d’Olympus n’ont qu’à écrire le code nécessaire et rendre leur travail disponible sous forme d’une mise à niveau logicielle des objectifs et des boitiers de cette compagnie pour que, soudainement, ceux-ci performent comme ceux de Panasonic et corrigent dorénavant les aberrations chromatiques de n’importe quelle objectif µ4/3.
     
    Entre l’instant où l’utilisateur appuie sur le déclencheur et le moment de l’enregistrement de l’image sous forme de fichier JPEG, l’appareil utilise les algorithmes de la puce pour corriger les défauts de l’image résultant des lacunes de l’objectif. Depuis des années, on peut utiliser des logiciels afin de corriger ces défauts : avec les appareils dotées d’objectifs à puce, c’est le boitier qui fait tout ce travail. Le résultat est un JPEG d’une qualité exceptionnelle qui rend superflu une partie du travail de retouche photographique.
     
    Dans le cas des photos sauvegardées sous forme de fichiers bruts, les choses se compliquent. En principe, un fichier RAW, c’est sacré. Ce dernier renferme l’ensemble des données brutes du capteur lors de la prise de la photo. Le format propriétaire RAW de ces appareils contient donc ces données et, en annexe, les algorithmes de la puce.
     
    Olympus et Panasonic comptaient sur les éditeurs de logiciels de retouche photographique pour appliquer ces algorithmes au moment de la lecture des fichiers bruts. C’est ce que font tous les logiciels livrés avec ces appareils, de même que Photoshop et Lightroom. Toutefois, dans le cas des autres, leurs éditeurs se sont parfois contentés de l’essentiel, soit décoder les fichiers RAW sans appliquer les algorithmes. Selon les logiciels utilisés, on obtiendra donc de meilleurs résultats en sauvegardant les photos sous forme de fichiers JPEG que RAW, ou l’inverse.
     
    La plus récente version de Photoshop que je possède (la CS3), ne lit pas les fichiers RAW de mon Panasonic GH1. Je me sers donc de Lightroom pour « développer » mes photos. Or, si je n’ai pas observé d’aberration chromatique sur les 3 000 photos que j’ai prises à l’aide de cet appareil jusqu’ici : par contre, j’ai dû corriger de légères aberrations optiques dans le cas d’un petit nombre de mes photos.

Conclusion

Alors que des millions d’appareils Micro quatre tiers ont été vendues — et que des millions d’autres l’auraient été sans les ruptures d’inventaire qui ont caractérisé les débuts hésitants des COI — il est clair que les µ4/3 correspondent à un besoin inassouvi de nombreux photographes.

Les amateurs qui ne souhaitent pas s’encombrer d’appareils lourds ont le choix entre des compacts ou des COI. Ces derniers (dont les µ4/3 sont les seuls représentants pour l’instant) offrent une qualité photographique impossible à obtenir avec les appareils compacts ordinaires.

Quant aux professionnels, il n’existe pas de différence de qualité entre les appareils conventionnels à objectif interchangeable les plus légers et les Micro quatre tiers qui sont encore plus légers qu’eux, à objectif équivalent. Pour les professionnels qui croient que leur renommée tient plus à leur talent et à leur expertise qu’à leur attirail, les µ4/3 évitent la corvée de traîner un appareil lourd.

Pour l’instant, la supériorité indéniable des appareils photographiques haut de gamme tient à leurs performances dans les conditions de très faible luminosité et leur temps de réponse ultra rapide, précieux en ornithologie et pour couvrir des événements sportifs, par exemple.

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Écrit par Jean-Pierre Martel