Le merveilleux voyage de Marco Polo

Publié le 2 septembre 2014 | Temps de lecture : 4 minutes
Entrée de l’exposition

Il ne reste plus que deux mois pour visiter l’exposition « Marco Polo : Le fabuleux voyage », présentement à l’affiche au Musée de Pointe-à-Callière de Montréal jusqu’au 26 octobre 2014.

Cette exposition est basée sur le récit qu’a fait l’explorateur du voyage de 24 ans qu’il a effectué en Chine, principalement par voie terrestre à l’aller et principalement maritime au retour.

Présenter, de manière détaillée, chaque civilisation qu’il a rencontrée aurait été pharaonique et ruineux. On a donc choisi de montrer, en ordre chronologique, les principaux royaumes sur son chemin à l’aide d’un petit nombre d’objets représentatifs — il y en a plus de 200 — empruntés de différents musées et collections particulières.

Boite à hosties, en cuivre doré, incrustée d’émaux champlevés (XIIIe siècle)

La majorité des artéfacts présentés datent des XIIIe et XIVe siècles. D’autres sont d’aujourd’hui comme c’est le cas de cette reconstitution d’une yourte mongole, de même que les épices, fourrures, et pierres précieuses semblables à celles que produisaient certains de ces pays à l’époque.

Venise, au Moyen-Âge

Venise médiévale

L’exposition débute par une présentation de la ville de Venise du temps de Marco Polo. Non seulement y voit-on différents objets dont le célèbre Reliquaire du Saint-Sang, mais également une remarquable série de clips vidéos — réalisés par les ateliers d’Ubisoft à Montréal — montrant un Venise médiévale déserte en noir et blanc (à droite sur la photo ci-desus).

Le Proche et le Moyen-Orient

Coran turc (XIVe siècle)

Produit oriental de grand luxe, la soie est bien représentée dans l’exposition grâce à de superbes pièces du 12e, 13e et 14e siècles prêtées par le Musée des tissus et des arts décoratifs de Lyon.

L’exposition montre de la gaze (un nom qui vient de la ville palestinienne de Gaza), du damas (qui vient de Damas, en Syrie) et de la mousseline (qui vient de Mossoul, en Irak). On y apprend que baldaquin vient de Bagdad où on produisait de lourdes soieries ornant les ciels de lit… à baldaquin.

L’Asie centrale

Selle kazakhe (XIXe siècle)

Témoins de l’importance du cheval à l’époque de Marco Polo, l’exposition présente des selles prêtées par la collection Émile Hermès de Paris, dont celle ci-dessus originaire d’Asie centrale.

Objets asiatiques

Également d’Asie centrale, voici en haut à gauche, une tapisserie de soie (XIIIe siècle). En bas, de gauche à droite, on voit successivement un bol perse (XIIIe ou XIVe siècle), un vase en grès de Chine (XIVe ou XVe siècle), et un pot à épices, en porcelaine chinoise (XIIIe ou XIVe siècle).

La Chine

Figurine chinoise en terre cuite (Dynastie Tang, 618-907)
Coupe chinoise en jade blanc et en or (X ou XIe siècle)
Barbare dansant devant un lion, en métal doré (Chine, XIII au XVe siècle)
Chimère ailée, en cristal de roche (Xe ou XIe siècle)

L’exposition fait une place de choix à la Chine médiévale, où Marco Polo a séjourné la majorité de son voyage, accomplissant des missions diplomatiques et administratives pour le compte de l’empereur mongol Kubilai Khan, fondateur de la Dynastie Yuan.

Référence : Marco Polo – Le fabuleux voyage

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
 1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 640 — 12 mm
 2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 40 mm
 3e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 12 mm
 4e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 17 mm
 5e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 17 mm
 6e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 2500 — 17 mm
 7e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 35 mm
 8e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 35 mm
 9e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 12 mm
10e photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1000 — 40 mm

Un commentaire

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La yourte mongole

Publié le 1 septembre 2014 | Temps de lecture : 5 minutes
Yourte de type mongol

L’habitat traditionnel des peuples nomades des steppes d’Asie centrale est une tente avec ossature en bois, recouverte de feutre ou de fourrure. Elle est connue sous le nom de yourte, d’origine turque. Les Mongols l’appellent ger, ce qui signifie maison.

Montage

Parce que sans fondation, une yourte est assemblée en deux ou trois heures. À partir d’une porte qui fait face au sud et qui repose au sol, on déplie des treillis qu’on assemble bout à bout de manière à former un cylindre. Ces treillis sont attachés les uns aux autres.

Le cylindre ainsi formé est solidifié par une corde placée horizontalement près du haut, qui sert à éviter que les murs ne soient repoussés vers l’extérieur lorsque l’ossature du toit leur sera fixée.

Au centre de la future habitation, on place deux piliers au sommet desquels est fixée une couronne. Cette dernière est percée de trous destinés à recevoir les tiges radiales qui formeront l’ossature du toit. Lorsque celles-ci sont disposées correctement, on les attache solidement au haut des treillis.

Le revêtement du toit est composé d’une toile fine de tissu préalablement taillé en cercle, puis de plusieurs peaux retenues par un savant réseau de cordage, et enfin d’une toile grossière, préalablement taillée, et enduite de graisse animale pour l’imperméabiliser.

Note : Située en moyenne à 1 580 mètres d’altitude, la Mongolie est un pays remarquablement ensoleillé, avec plus de 250 jours d’ensoleillement par an.

Le tout est solidifié par deux ou trois sangles entourant horizontalement l’habitation. Dans les steppes venteuses, on retiendra la yourte par des cordes fixées au sol par des piquets.

Dans les nouveaux quartiers de yourtes des villes minières de Mongolie, celles-ci demeurent sur place à l’année, entourées d’une palissade. On doit leur retirer des couches de feutre l’été et relever les bords pour l’aération. L’hiver, il faut les remettre. Le chauffage s’y fait à la houille (c’est-à-dire au charbon), dont chaque famille consomme cinq tonnes par année.

Ceux qui ont conservé leur mode de vie traditionnelle — et donc démontent et remontent leur yourte plusieurs fois par année — le toit de ces habitations est assemblé différemment selon les saisons. La yourte est alors chauffée au bois ou à la bouse de ruminant.

Ameublement

Reconstitution de l’intérieur d’une yourte

Au centre de cette pièce unique se trouve un poêle destiné à réchauffer l’habitation ou à cuire les aliments.

La couronne de la yourte sert à évacuer les gaz de combustion et à éclairer l’intérieur de l’habitation. En été, la porte est laissée ouverte afin de faciliter l’aération.

De nos jours, les poêles sont équipés d’une cheminée verticale qui évite d’enfumer la pièce. Pour les Mongols — qui forment un peuple très religieux — la couronne représente le lieu des échanges entre les mondes divin et humain, et permet aux esprits de circuler entre la yourte et le monde.

Le lit du chef de famille est placé le long de la partie du mur qui fait face à la porte, c’est-à-dire du côté nord, le plus froid. C’est sur cette partie du mur que les Mongols contemporains affichent les photos des membres de leur famille. Ce lit est également situé à proximité de l’autel des ancêtres et des idoles protectrices.

Tissu liturgique placé devant l’autel bouddhique de la yourte aux jours de fête (coton peint, XIXe siècle)

Le lit des enfants est près de la porte alors que celui de l’épouse est disposé à l’Est, où sont entreposés les ustensiles ménagers et la nourriture. Symboliquement, le jour nait à l’Est comme l’épouse donne la vie. Les femmes n’occupent la place d’honneur (celle de l’époux) que si elles sont veuves ou chamanes.

Durant le jour, les lits servent de sièges. Les hommes se disposent à l’Ouest et les femmes, à l’Est.

La décoration intérieure d’une yourte est dominée par l’orange, le rouge et le bleu, qui sont des couleurs divines.

Pour terminer, signalons que la yourte représentée ici a été réalisée dans le cadre de l’exposition « Marco Polo : Le fabuleux voyage », présentement à l’affiche au Musée de Pointe-à-Callière de Montréal jusqu’au 26 octobre 2014.

Arcs et carquois de Mongolie

Références :
L’habitat traditionnel mongol : la ger
Yourte
Yourtes de banlieue à Oulan-Bator

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8
1re photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 12 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 12 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 16 mm
4e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 20 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Livre des merveilles

Publié le 31 août 2014 | Temps de lecture : 4 minutes
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En 1296, les villes de Venise et de Gênes sont en guerre. Au large de la Tunisie, un marchand vénitien est capturé. Il s’appelle Marco Polo.

Dans sa prison de Gênes, il dicte à un compagnon de détention — le romancier Rustichello de Pise — un étonnant récit d’aventures.

Intitulé « Devisement du monde » (où Devisement signifie Description), le manuscrit paraît deux ans plus tard en français, ou plus exactement dans une sorte de patois, très influencé par le français, utilisé par les commerçants méditerranéens. Pour se comprendre entre eux, ceux-ci utilisaient leur langue maternelle (dans ce cas-ci, le dialecte de Pise), truffée de mots français et empruntant une syntaxe à la française.

La mise en français correct est faite à Venise en 1307. Mais entretemps, le manuscrit a connu une popularité instantanée et a été copié dans tous les dialectes italiens. De nos jours, il reste encore environ 120 exemplaires de l’époque.

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Connu de nos jours sous le titre « Le livre des merveilles », il est un des premiers ouvrages importants en prose européenne, et le plus ancien qui fasse encore partie de la culture populaire.

Que dit ce livre ? Il se compose d’un prologue et de trois parties.

Détail de la page

Le prologue raconte le premier voyage que le père et l’oncle de Marco Polo firent sans lui en Asie de 1255 à 1269, avant de présenter le voyage qu’ils firent ensemble de 1271 à 1295.

La première partie décrit successivement les villes et provinces d’Orient traversées au cours de l’aller vers la Chine. Elle se termine par une description des us et coutumes des Tartares (c’est-à-dire des Chinois).

C’est dans cette partie qu’il est fait mention d’un minerai « dont on fait des étoffes lesquelles étant jetées dans le feu ne sauraient être brulées ». Évidemment ce minerai, qu’il appelle samamandre, est de l’amiante.

La seconde partie décrit le fonctionnement du gouvernement de l’empereur chinois Kubilai Khan, fondateur de la Dynastie des Yuan. À titre d’exemple, Marco Polo décrit comment la Chine a recours à la monnaie de papier, ce qui est plus commode que de transporter des pièces métalliques.

Il écrit qu’en Chine (appelée Cathay), on se chauffe avec des pierres qui brulent comme du bois mais dont la combustion dure beaucoup plus longtemps. De nos jours, ces pierres noires sont appelées… charbon.

La troisième partie décrit le Sud-Est asiatique, visité au cours du voyage de retour de l’explorateur. Il y décrit notamment le cannibalisme au Japon et des rhinocéros au Sumatra.

Au-delà du pittoresque et du merveilleux que raconte Marco Polo, son récit contient des informations tellement précises — et vérifiées depuis — qu’on a la certitude qu’il a fait ce voyage en Chine et qu’il a effectivement séjourné longuement dans ce pays. Marco Polo décrit le monde qu’il a vu, mais également connu par ouï-dire.

L’influence de Marco Polo est considérable. Pensez simplement que, des siècles plus tard, Christophe Colomb apporte une copie du livre de Marco Polo lorsqu’il part pour la Chine — qu’il compte atteindre par l’Ouest — alors qu’il sera stoppé dans son élan par un nouveau continent à découvrir que nous appelons Amérique.

Rappelons que l’exposition « Marco Polo : Le fabuleux voyage », élaborée à partir de ce livre, est présentement à l’affiche au Musée de Pointe-à-Callière de Montréal jusqu’au 26 octobre 2014.

Références :
Devisement du monde
Marco Polo
Marco Polo – Le fabuleux voyage

Détails techniques des trois photos : Appareil Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 320 — 27 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le Reliquaire du Saint-Sang

Publié le 30 août 2014 | Temps de lecture : 2 minutes
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La basilique Saint-Marc est la plus importante église de Venise. Construite en 828 et reconstruite après un incendie en 976, elle est située sur la plus célèbre place de la ville, soit la Place Saint-Marc.

Parmi les trésors qu’elle renferme, il y a le Reliquaire du Saint-Sang. À l’origine, il s’agissait d’un brule-parfum ou d’une lampe de style byzantin, transformé plus tard en reliquaire afin d’accueillir une ampoule en cristal de roche dans laquelle était conservé du « sang miraculeux »; celui-ci se serait écoulé d’un crucifix frappé par un Infidèle à Beyrouth, en 320.

Créé en argent doré dans le Sud de l’Italie ou à Constantinople à la fin du XIIe siècle, cet objet carré, un peu allongé vers le haut, est surmonté aux quatre coins de toits pyramidaux couronnés d’une croix. Entre ceux-ci, quatre coupoles entourent une coupole centrale, plus élevée que les autres et couronnée d’un lanternon.

Sur le devant, une porte à deux battants est décorée à gauche d’un guerrier casqué tenant une lance et un bouclier (représentant le Courage), et à droite par une femme vêtue d’une courte tunique et d’une longue jupe qui, la main au front, symbolise l’Intelligence.

Depuis plus d’un demi-millénaire, ce reliquaire n’a quitté la basilique qu’à deux occasions. La deuxième fois, c’est maintenant — mais sans sa relique — pour l’exposition « Marco Polo : Le fabuleux voyage », présentement à l’affiche au Musée de Pointe-à-Callière de Montréal jusqu’au 26 octobre 2014.

Cette exposition relate les différentes étapes du voyage que le célèbre marchand vénitien fit, de 1271 à 1295, jusqu’en Chine.

Références :
Basilique Saint-Marc
Brûle-parfum en forme d’église à coupoles
Marco Polo – Le fabuleux voyage

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 12-40mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 800 — 21 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel