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Hôtel particulier parisien (© 1998 — Cyril Bordier)
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Il existe encore des milliers de maisons traditionnelles dans les quartiers touristiques de Shanghai. Mais chaque année, des centaines d’entre elles disparaissent sous le pic des démolisseurs pour faire place à des tours résidentielles et des complexes hôteliers.
À Beijing, les maisons traditionnelles sont appelées « maisons à cours carrée ». Elles sont complètement différentes de celles de Shanghai.
Dans la capitale chinoise, un territoire carré ou rectangulaire est délimité par un mur auquel sont adossés des pavillons : chambre des parents, celle des grands-parents, la cuisine et l’atelier de travail, par exemple. Un espace central est réservé à la vie commune (au séchage du linge ou aux repas lorsque la température extérieure le permet). Ces maisons s’apparentent aux demeures nobiliaires de la Rome antique et à celles qu’on peut voir dans les films indous de Satyajit Ray.
Le modèle classique de la maison populaire de Shanghai s’apparente, en plus petit, aux hôtels particuliers parisiens du XVIIe siècle. Vue des airs, elle a la forme d’un « U » fermé par un muret percé d’une porte d’accès. Rectangulaire, aux coins supérieurs arrondis, cette porte s’enorgueillit habituellement d’un portail décoratif moulé. À deux ou trois étages, elle permet une plus importante densité urbaine. D’autant plus qu’au fil du temps, cette maison fut occupée par un nombre croissant de familles, au fur et à mesure qu’augmentait la surpopulation de la ville. Quant à la cour extérieure, minuscule, elle sert de débarras et de puits de lumière pour toutes les pièces.
Tandis que les maisons traditionnelles de Beijing ont été conçues par des Chinois pour des Chinois, celles de Shanghai ont été conçues à l’origine par des entrepreneurs étrangers pour loger leur main-d’œuvre indigène à bon marché.
Répétée de manière presqu’immuable pendant des décennies le long de ruelles étroites, la maison traditionnelle de Shanghai se décline aujourd’hui en une multitude de variations. Les plus spacieuses d’entre elles permettent à leur propriétaire de transformer leur cour extérieure en jardin, en petit commerce ou en restaurant.
Sur d’anciens lots de maisons traditionnelles se dressent des immeubles modernes qui, au soleil, resplendissent de l’éclat de la nouveauté. Sur les rues commerciales qui délimitent les lots de maisons traditionnelles, s’alignent des échoppes, des restaurants et des hôtels. À l’ombre de ces derniers, loin du regard des touristes, un monde révolu tire à sa fin.
Note : La vue de l’hôtel Melchior de Gillier est tirée du livre « Louis Le Vau, architecte », tome 1, écrit et illustré par Cyril Bordier, Éditions Léonce Laget, Paris, 1998: 237 pages.
Voir aussi : Liste des diaporamas de Shanghai