Les Montréalais sont-ils casaniers ?

Publié le 27 avril 2011 | Temps de lecture : 3 minutes

Sous la manchette « Montréal casanier », le quotidien Métro dévoilait ce matin le résultat d’un sondage effectué sur l’Internet auprès de 15,000 personnes âgées de 18 à 49 ans dans trente villes du monde, dont 500 personnes à Montréal.

Ce sondage révélerait que les jeunes Montréalais visitent peu leurs institutions culturelles, comparativement aux citoyens d’autres grandes villes.

Par exemple, la proportion des jeunes qui visitent un musée, une galerie d’Art ou un théâtre au moins une fois par mois est de :
   • Stockholm : 9%
   • Copenhague : 11%
   • Montréal : 12%
   • Londres : 29%
   • Mexico : 30%
   • Santiago : 30%
   • Beijing : 32%
   • São Paulo : 33%

Ce qui a attiré mon attention, c’est que ce sondage en ligne a été effectué entre le 15 janvier et le 15 février 2011.

Si on s’informe de la fréquence de mes sorties culturelles, ma réponse sera influencée par le temps de l’année où la question m’est posée. L’été, en pleine saison des festivals, j’aurai tendance à surévaluer cette fréquence et à oublier un peu les rigueurs du climat qui modéraient mes envies de sortie six mois plus tôt.

Effectivement, lorsqu’on analyse les résultats, on voit que les citoyens les plus casaniers habitent des villes nordiques (Stockholm, Copenhague et Montréal) alors que ceux qui vivent sous des climats plus chauds, sortent d’avantage. Une exception est Beijing qui possède un climat tempéré.

Si on effectue un sondage sur l’Internet dans un pays où les domiciles sont moins reliés à l’Internet, on risque que les répondants soient plus fréquemment des gens qui répondent à partir d’un lieu public. On sur-représente donc ceux qui sortent davantage que la moyenne. C’est comme effectuer ce sondage sous la marquise de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, auprès de ceux qui viennent justement d’assister à un spectacle.

On doit donc regarder avec beaucoup de circonspection les résultats de ce sondage puisque le journaliste n’a pas cru bon préciser le texte exact des questions et que les données y sont présentées de manière très sommaire.

Il s’agit donc de données possiblement intéressantes, mais analysées de manière superficielle. Jamais l’explication du climat — pourtant évidente — ne semble avoir traversé l’esprit de l’auteur. On lit le texte avec l’impression que les jeunes Montréalais sont des incultes comparés aux autres jeunes autour du globe.

Le journaliste y aurait pensé qu’il aurait eu honte de publier une lapalissade à l’effet que plus il fait froid, moins les gens ont le goût de sortir. Car on ne fait pas les manchettes avec des lieux communs.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Les lecteurs du quotidien Métro aiment M. Charest

Publié le 1 septembre 2010 | Temps de lecture : 2 minutes

Tous les partis politiques essaient de manipuler l’opinion publique en leur faveur. Mais seuls les partis riches peuvent le faire de manière importante et soutenue.

C’est ainsi que la droite américaine dispose de milliers de petits supporteurs zélés qui répètent les mots d’ordre, les rumeurs ou les calomnies sur les lignes ouvertes des postes de radio, les lettres des lecteurs des journaux locaux, sur les forums de discussions et sur les réseaux sociaux jusqu’à ce que la majorité des électeurs, à force de répétition, finissent par les croire. C’est ainsi qu’une bonne partie des Américains ont fini par croire que leur président était de religion musulmane, ce qui est faux.

Mais qu’en est-il chez nous ?

Il y a plusieurs mois, j’avais remarqué que lorsqu’à l’Assemblée nationale du Québec, le Premier ministre Charest utilisait un qualificatif péjoratif à l’encontre de ses adversaires politiques, ce même qualificatif était repris dans une lettre de lecteur publiée dans le quotidien Métro de Montréal dans les jours suivants.

Puis, au fur et à mesure que la popularité du chef de l’État québécois diminuait, la rubrique de ce journal publiait toujours autant de lettres favorables au Parti libéral du Québec. De nos jours, alors qu’à peine 9% des Québécois font confiance à M. Charest, pourquoi est-il tant aimé des lecteurs du Journal Métro ? Est-il possible qu’une bonne partie de ces « lecteurs » soient des relationnistes payés par le Parti libéral ?

Note : Photo de M. Charest par le journal Le Devoir.

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Écrit par Jean-Pierre Martel