Le mot en G

Publié le 18 septembre 2024 | Temps de lecture : 2 minutes

Pour comprendre ce qui va suivre, on doit savoir que sur le site de Radio-Canada, les commentaires ne sont jamais censurés; ils sont ‘désactivés’.

Lorsque c’est le cas, l’auteur du message devient le seul qui peut voir son texte. En somme, il devient secret. Comme les documents ‘For Your Eyes Only’ adressés à l’agent 007.

Et lorsqu’une personne réplique à ce commentaire avant sa désactivation, tous les lecteurs peuvent voir la réplique, sans savoir de quoi il s’agit.

Revenons au mot en G…

On apprenait ce matin que le Hezbollah libanais avait équipé ses combattants de téléavertisseurs (ou pagettes). Sans le savoir, ces appareils renfermaient des explosifs insérés par les services de renseignements israéliens, des explosifs que ces derniers pouvaient faire sauter à distance.

En apprenant cette nouvelle, j’ai publié le commentaire suivant.


Il est à noter que ce commentaire ne contient pas les mots Israël, Hezbollah, ni Gaza. Il est vague et n’accuse personne en particulier.

Mais il est tellement évocateur que la simple lettre ‘G’ suffit à justifier sa désactivation.

Puisque sur ce site, il est interdit de tenir des propos obscènes, je présume que les censeurs de Radio-Canada ont simplement confondu le mot en ‘G’ avec le point G.

C’est tellement mélangeant…

Références :
How did Hezbollah’s pagers explode in Lebanon?
Huit morts au Liban dans l’explosion des téléavertisseurs de membres du Hezbollah

2 commentaires

| Guerre en Palestine, Politique internationale | Mots-clés : , , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Droit international et géopolitique (première partie)

Publié le 23 janvier 2024 | Temps de lecture : 5 minutes


Plan :
• 1re partie : Assises et instances (ce texte-ci)
• 2e partie  : Impact du droit international
• 3e partie  : L’exemple du droit à la légitime défense
• 4e partie  : Le droit à l’indépendance – Crimée vs Taïwan
• 5e partie  : Les mandats d’arrestation de la CPI

Assises du droit international

Le droit international s’appuie sur deux choses; le droit coutumier et le droit écrit.

Le droit coutumier est un droit fondé sur la coutume.

Pour prouver qu’une norme relève du droit coutumier, il faut démontrer, selon Wikipédia, qu’elle reflète la pratique normale et continue des États et qu’il existe, au sein de la communauté internationale, la conviction qu’une telle pratique est requise par le droit.

C’est dans la mesure où le droit écrit n’apporte pas de réponse claire aux cas qui leur sont soumis que les tribunaux internationaux peuvent invoquer le droit coutumier pour rendre leurs décisions.

De son côté, le droit écrit se compose des traités, conventions et accords internationaux. Les multiples résolutions de l’Onu font également partie de ce droit.

Chaque fois que les pays s’entendent par écrit pour interdire des pratiques étatiques (la torture, par exemple), cette entente écrite agrandit la portée du droit international.

Pour faire respecter le droit international, on compte deux tribunaux : la Cour pénale internationale et la Cour internationale de justice.

La Cour pénale internationale (CPI)

Jusqu’à la création de cette cour, les responsables de crimes de guerre étaient jugés à l’issue du conflit par des tribunaux temporaires mis sur pied par les vainqueurs.

Étendue de l’autorité de la Cour pénale internationale

La CPI est née en 2002 de la ratification d’un traité appelé Statut de Rome. Contrairement à la Cour internationale de justice, la CPI est un tribunal indépendant de l’Onu; elle est financée par les pays signataires de ce traité.

À l’instar du Tribunal de Nuremberg, la CPI juge des personnes et non des États. Seuls des dirigeants politiques ou militaires sont sommés d’y comparaitre.

Et pour les y forcer, la CPI peut émettre des mandats d’arrestation. Mais ceux-ci ne sont respectés que par les pays signataires du Statut de Rome.

Pour être inculpé, l’accusé doit remplir l’une ou l’autre des conditions suivantes :
• être citoyen d’un État qui a ratifié le traité, ou
• avoir commis son crime sur le territoire d’un État membre, ou
• avoir été référé par le Conseil de sécurité de l’Onu (où les États-Unis et la Russie ont droit de véto).

Seuls quatre délits peuvent y être sanctionnés :
• les crimes de guerre,
• les crimes contre l’Humanité,
• les génocides et
• les agressions militaires.

Le but est d’empêcher l’impunité des auteurs de ces crimes et de dissuader la répétition de leurs actes par d’autres.

Les deux plus importants crimes de guerre de toute l’histoire de l’Humanité ont été commis par les États-Unis à Hiroshima et à Nagasaki. Puisque le but de ces deux bombardements était de tuer le maximum de civils japonais.

Mais ces deux crimes de guerre n’ont jamais été sanctionnés par la CPI parce qu’antérieurs à sa création.

De plus, la CPI fonctionne sur le principe de la complémentarité. Si un État signataire s’acquitte de sa responsabilité de punir lui-même ses ressortissants coupables de crimes de guerre, la CPI ne s’en mêle pas.

La Cour internationale de justice (CIJ)

Née au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, la CIJ est le tribunal officiel de l’Onu. Son rôle est double.

Premièrement, la CIJ possède le pouvoir de trancher juridiquement les conflits entre des États à la condition que la plainte soit portée par un pays qui a accepté de se soumettre à son autorité (même si ce pays n’est pas directement concerné par le conflit en question).

Celle de l’Afrique du Sud contre Israël (relative au conflit en Palestine) en est un exemple.

Et deuxièmement, le rôle de la CIJ est d’émettre des avis à la demande des instances de l’Onu afin de préciser des règles du droit international.

La CIJ ne juge pas des personnes. Elle s’adresse aux États (ou aux entités étatiques comme l’Autorité palestinienne). Son but est de régler pacifiquement des différends internationaux par le moyen, entre autres, de la négociation, de la médiation, de la conciliation, et de l’arbitrage.

Puisque son autorité n’est que morale, elle ne possède aucun moyen de forcer un pays de se soumettre à ses décisions.

À l’exclusion des avis juridiques qu’elle émet (et qui sont des éclaircissements bienvenus du droit international), le rôle positif de la CIJ est limité à la résolution diplomatique de conflits entre de petits pays lorsque l’un d’eux est accusé devant la CIJ.

À suivre…

Références :
Cour internationale de justice, Cour pénale internationale… comment fonctionne la justice internationale ?
Cour internationale de justice
Cour pénale internationale
Droit international coutumier
Procès de Nuremberg

Laissez un commentaire »

| Droit international, Géopolitique, Justice, Politique internationale | Mots-clés : , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : de bonnes nouvelles d’Israël

Publié le 3 avril 2021 | Temps de lecture : 2 minutes


 
Après six mois de vaccination, 58,0 % de la population israélienne a reçu au moins une dose du vaccin de Pfizer/BioNTech et 53,1 % des gens sont complètement vaccinés.

Chez les gens de plus de soixante ans, plus des huit dixièmes sont complètement immunisés. Si bien que ce groupe d’âge — qui, le mois dernier, représentait 72 % des admissions aux soins intensifs — n’en représente plus que 29 % (pour des raisons diverses).

Dans le graphique ci-dessus, la ligne bleue représente la moyenne quotidienne établie sur sept jours (afin d’atténuer les variations d’un jour à l’autre).

Le nombre de nouveaux décès chutait d’une moyenne quotidienne de soixante-deux le 26 janvier à huit hier, soit une réduction de 87,1 %.

Quant au nombre de nouveaux cas, la diminution est encore plus importante. Au début de cette année, on atteignait plus de dix-mille nouveaux cas quotidiens de Covid-19. Hier, on n’en comptait plus que 251, soit une réduction de 97,5 %.

Ces résultats auraient été encore meilleurs si le vaccin avait été recommandé aux enfants et aux adolescents.

Déjà, le fabricant possède des données qui prouvent la très grande efficacité de son vaccin chez les jeunes de douze à quinze ans.

Dès que les autorités sanitaires auront donné le feu vert à la vaccination dans ce groupe d’âge, le pays espère devenir le premier à atteindre l’immunité grégaire.

Références :
Covid-19 Coronavirus Pandemic in Israel
Le vaccin efficace à 100 % chez les 12-15 ans
‘We’re in a really good place’: is Israel nearing the Covid endgame?

Paru depuis :
Le rêve « utopiste » de l’immunité collective contre la COVID-19 (2022-05-01)

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au Covid-19, veuillez cliquer sur ceci

2 commentaires

| Covid-19, Santé | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


Covid-19 : la quarantaine ou le laisser-faire ? (2e partie)

Publié le 21 mars 2020 | Temps de lecture : 4 minutes

L’exemple israélien

Au fil des années, Israël s’est doté d’un des meilleurs services de renseignement au monde afin de se protéger d’un environnement hostile.

Israël fait maintenant face à un nouvel ennemi, tout aussi meurtrier et sournois qu’une cellule terroriste.

Conséquemment, les autorités ont décidé de consacrer une partie des capacités d’espionnage du pays à suivre à la trace les téléphones de tous les habitants du pays afin de débusquer ceux qui mettent en péril la vie des autres et afin de prévenir les personnes qu’ils auraient pu contaminer.

Selon les révélations d’Edward Snowden, les services de renseignements de nos pays épient déjà tous nos appels téléphoniques, tous nos textos et tous nos SMS.

De plus, la géolocalisation des appareils multifonctionnels permet aux États de procéder à des assassinats sélectifs.

Ce qui est nouveau, c’est qu’Israël a développé des algorithmes qui permettent, en temps réel, de déceler les personnes contaminées qui négligent de se placer en quarantaine.

Le 19 mars dernier, le ministre de la Santé a annoncé qu’un message sera envoyé à tous les citoyens qui seront demeurés pendant au moins deux minutes à moins de deux mètres d’une personne contaminée.

Le message type est le suivant :

D’après nos données, vous avez été en contact rapproché avec un porteur du Covid-19 le 16 mars dernier. Il est donc nécessaire de vous placer en quarantaine jusqu’au 30 mars 2020 afin de protéger vos proches et le public.

Près de quatre-cents personnes ont déjà reçu ce message.

À la suite d’une plainte d’associations de défense de droits de la personne, la Cour suprême d’Israël a reconnu la pertinence d’avoir recours à ce type de technologie, mais a donné cinq jours au gouvernement pour soumettre les mesures à la Commission parlementaire sur le renseignement (ce qui ne devrait être qu’une formalité).

La surveillance électronique ailleurs dans le monde

Tout comme la Grande-Bretagne, les États-Unis songent à accroitre leur surveillance électronique comme le fait déjà Israël.

En Chine, le déploiement de la 5G dans l’est du pays a tellement fait augmenter la masse de données qui transitent par le réseau téléphonique que l’État a obligé ses citoyens à utiliser une application spécifique qui permet aux autorités de suivre le déplacement des citoyens afin de mieux contrôler les foyers d’épidémie.

Sur la carte géographique des environs où on se trouve, cette application permet de voir les endroits visités par les personnes testées positives pour le Covid-19.

De plus, dans ce pays (comme en France), on a recours à des drones équipés de hautparleurs pour ordonner la dispersion de rassemblements de citoyens.

En Corée du Sud, les dizaines de milliers de citoyens à qui on a ordonné la quarantaine sont obligés d’installer une application qui alerte les autorités s’ils quittent leur domicile.

Taïwan oblige la géolocalisation de ses 24 millions de citoyens. Parmi ceux en quarantaine, le pays prête même un téléphone multifonctionnel à ceux qui n’en ont pas.

Les personnes en quarantaine qui quittent la zone de confinement qui leur est alloué reçoivent alors l’ordre d’appeler la police immédiatement sous peine d’une amende de 33 000$.

À Hong Kong, toutes les personnes en quarantaine sont soumises à la géolocalisation par le biais d’un téléphone mobile ou d’un bracelet électronique.

(à suivre)

Références :
Coronavirus : Israël recourt à la surveillance technologique massive pour freiner la pandémie
Government efforts to track virus through phone location data complicated by privacy concerns
How the U.S. can defeat coronavirus: Heed Asia’s lessons from past epidemics
Translating a Surveillance Tool into a Virus Tracker for Democracies

Parus depuis :
Comment se compare la progression de la COVID-19 à travers le monde? (2020-03-28)
Des leçons pour le Québec dans l’approche sud-coréenne? (2020-03-28)
The missing six weeks: how Trump failed the biggest test of his life (2020-03-28)
«La Corée du Sud a réagi vite et bien» (2020-04-02)
Learning from Taiwan’s Covid-19 response (2020-09-13)
I’ve been in Covid quarantine in South Korea – there’s a lot Britain can learn (2021-02-05)
How Taiwan triumphed over Covid as the UK faltered (2021-03-24)

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au Covid-19, veuillez cliquer sur ceci

Laissez un commentaire »

| Covid-19, Santé | Mots-clés : , , , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel


La sympathie discrète du gouvernement israélien pour Al-Qaida

Publié le 9 décembre 2015 | Temps de lecture : 2 minutes

Le très sérieux Wall Street Journal révélait en mars dernier que les combattants d’Al-Qaida blessés au sud-ouest de la Syrie trouvaient refuge en Israël pour y être soignés.

Amos Yadlin — ancien chef du Renseignement militaire israélien dont Le Monde publie ce matin une entrevue — déclarait plus tôt cette année que l’Iran et le Hezbollah étaient des menaces bien plus graves pour Israël que les islamistes radicaux sunnites (dont Al-Qaida et l’État islamique font partie).

Ce qui est vrai pour Al-Qaida, l’est moins pour le califat parce ce territoire n’est pas situé près des frontières israéliennes; les blessés graves de l’ÉI sont plutôt soignés en Turquie, plus proche.

Si le territoire de l’ÉI s’approchait des frontières israéliennes, ses combattants blessés seraient soignés en Israël selon la politique obsessionnelle de Benyamin Netanyahou d’appuyer tout ce qui pourrait nuire à l’Iran et à son allié Bachar el-Assad.

En vertu du serment d’Hippocrate, les médecins sont tenus de soigner tout être humain, quelles que soient ses convictions religieuses et ses idées politiques.

Je ne reproche donc pas aux médecins d’avoir soigné des terroristes; ils ont fait leur devoir. Je reproche plutôt au gouvernement israélien de Netanyahou de permettre à ces combattants, une fois remis sur pied, de retourner combattre en Syrie plutôt que de les emprisonner et de les accuser de terrorisme.

Si ces derniers, revenus au combat, étaient affectés à la commission d’un attentat terroriste ici même à Montréal, je doute que les excuses d’Israël rencontreraient beaucoup de sympathie au Québec.

Conséquemment, on ne peut que qualifier d’irresponsable la politique du gouvernement de Benyamin Netanyahou à l’égard des terroristes sunnites et espérer qu’il se ressaisisse avant d’avoir à porter l’odieux des conséquences d’une complicité honteuse.

Références :
Al Qaeda a Lesser Evil? Syria War Pulls U.S., Israel Apart
Amos Yadlin : « Bachar Al-Assad fait partie de l’axe radical qui veut détruire Israël »
Wall Street Journal: Israel Caught Red-handed Aiding al-Qaeda in Syria

3 commentaires

| Géopolitique, Sécurité, Terrorisme | Mots-clés : , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel