Covid-19 : l’intervalle entre les injections des vaccins à deux doses

10 février 2021


 
Qu’il s’agisse du vaccin d’AstraZeneca, de Moderna, de Pfizer/BioNTech, ou du Sputnik-V, tous les vaccins contre le Covid-19 actuellement homologués en Occident sont des vaccins à deux injections.

Typiquement, leur homologation a été accordée sur la base d’études effectuées sur environ trente-mille sujets dont les deux tiers ont reçu le vaccin. On compare alors leur taux d’infection avec celui qui prévaut dans le dernier tiers (qui sert de groupe témoin).

Dans le cas des deux seuls vaccins approuvés au Canada — celui de Moderna et celui de Pfizer/BioNTech — leur efficacité a été prouvée lorsqu’ils sont administrés à raison de deux injections espacées de trois ou quatre semaines.

Peut-on imaginer que ces vaccins puissent être également efficaces lorsqu’administrés selon des protocoles de vaccination complètement différents ?

Probablement. Mais l’homologation est un processus rigoureux qui exclut les approximations et les spéculations.

Voilà pourquoi les autorités fédérales, tant au Canada qu’aux États-Unis, ne recommandent que les protocoles de vaccination qui respectent scrupuleusement les données scientifiques.

Pourtant, en Grande-Bretagne, on autorise les deux doses du vaccin d’AstraZeneca à être espacées de trois mois. Pourquoi ?

C’est que dans le cas précis de ce vaccin, une étude effectuée auprès de 17 177 participants (répartis en deux groupes égaux) a prouvé qu’une seconde dose administrée trois mois après une première conférait une protection de 82,4 %. De plus, entre les deux doses, l’efficacité ‘temporaire’ se maintenait à 76 %.

Chez ceux qui attrapaient le Covid-19 en dépit de leur vaccination à l’aide d’une première dose, la charge virale dans leurs voies respiratoires supérieures diminuait de 67 %, reflétant ainsi une diminution de leur contagiosité.

Le même phénomène a été observé avec le vaccin de Pfizer/BioNTech lorsque les deux doses sont espacées de trois semaines. Chez les vaccinés qui contractent le Covid-19 quand même, on observe une réduction de la charge de 1,6 à 20 fois.

Le mois dernier, les autorités sanitaires du Québec annonçaient leur intention de repousser l’administration de la deuxième dose du vaccin de Pfizer/BioNTech à trois mois. Comme la Grande-Bretagne le fait pour le vaccin d’AstraZeneca.

La décision québécoise aurait été prise à la suite de la recommandation d’un comité consultatif dont les délibérations sont secrètes et dont les procès-verbaux sont confidentiels.

La conseillère médicale principale de Santé Canada, la Dre Supriya Sharma, a comparé cette décision à du gribouillage sur un bout de papier fait par des amateurs.

Cette controverse est devenue secondaire depuis que les délais de livraison des vaccins importés par le Canada ont compromis pour l’instant tous les protocoles de vaccination au pays.

Radio-Canada estime aujourd’hui qu’au rythme actuel, la vaccination québécoise contre le Covid-19 sera complétée dans neuf ans, plus précisément en février 2030.

On devra donc s’armer de patience…

Références :
Covid-19 : après la Hongrie, le vaccin russe Spoutnik pourrait séduire d’autres pays européens
La stratégie du Québec compromet de futures livraisons de vaccins au pays, selon Ottawa
Le vaccin russe Spoutnik V contre la COVID-19 efficace à 91,6%
Pfizer/BioNTech vaccine reducing viral load, data from Israel suggests
Oxford coronavirus vaccine shows sustained protection of 76% during the 3-month interval until the second dose
Report de la deuxième dose des vaccins : Ottawa met en doute la stratégie de Québec
Single Dose Administration, And The Influence Of The Timing Of The Booster Dose On Immunogenicity and Efficacy Of ChAdOx1 nCoV-19 (AZD1222) Vaccine
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Parus depuis :
Mourir en attendant sa deuxième dose (2021-05-25)
Pfizer vaccine second dose has ‘sweet spot’ after eight weeks, UK scientists say (2021-07-23)

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Écrit par Jean-Pierre Martel