Le déclin de l’hygiène corporelle

14 octobre 2011
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Le quotidien The Guardian révélait hier qu’en Grande Bretagne, la surface d’un téléphone portable sur six était contaminée par E.Coli, une bactérie normalement trouvée dans les matières fécales des êtres humains.

Ce sont les résultats d’une étude effectuée dans douze villes britanniques auprès de 390 utilisateurs de téléphones portables.

Pourtant, les personnes interrogées déclarent se laver les mains régulièrement. Mentent-elles ?

L’immense majorité de la population croit que se badigeonner les mains avec des gels alcoolisés est une manière de se laver les mains. Or les gels alcoolisés sont essentiellement des « égalisateurs de crasse » dont la réputation antibactérienne est surfaite; ils sont totalement inefficaces — précisons : zéro pour cent d’efficacité — contre les bactéries sporulées (dont le C. difficile) et contre les virus sans paroi lipidique (dont le virus de la grippe). Toutefois, ils sont très efficaces contre les bactéries généralement inoffensives de la peau.

Mais pourquoi la population croit-elle que se badigeonner les mains avec des gels alcoolisés équivaut à se laver les mains avec de l’eau et du savon (pardonnez le pléonasme) ? Elle le croit parce que c’est le message que lui répètent ad nauseam les fabricants de gel alcoolisés, et que ce message est relayé par les cliniques médicales, les pharmacies, les bureaux de dentistes, et même les hôpitaux (voir la photo ci-dessus, prise à l’Hôtel-Dieu de Montréal il y a deux jours).

Mais E. coli n’est pas une bactérie sporulée. Cette bactérie devrait être tuée par des gels alcoolisés. Pourquoi ne l’est-elle pas ?

En fait, elle l’est. Toutefois lorsqu’une personne saisit sa bouteille de gel, elle en contamine la surface. Elle se désinfecte les mains puis se les contamine de nouveau en refermant sa bouteille. Ce qui fait qu’entre l’efficacité théorique (déjà pas fameuse) des gels alcoolisés et leur efficacité réelle, il y a un gouffre.

En somme, on ne pourra jamais faire réaliser à la population l’importance de l’hygiène corporelle et notamment de la propreté des mains, tant et aussi longtemps que les professionnels de la santé eux-mêmes véhiculent le préjugé à l’effet que cela n’est pas vraiment nécessaire et qu’on peut obtenir le même résultat, de manière beaucoup plus commode, en se badigeonnant les mains avec des égalisateurs de crasse.

On peut donc s’attendre de retrouver des E. coli encore longtemps sur les téléphones portables de Grande Bretagne et d’ici.

Références :
C. difficile et les égalisateurs de crasse
Moins d’antibiotiques ou plus d’hygiène contre C. difficile ?
One in six mobile phones contain E coli

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Moins d’antibiotiques ou plus d’hygiène contre C. difficile ?

27 juillet 2011

Radio-Canada et Le Devoir publient aujourd’hui une nouvelle en provenance de la Presse canadienne qui se réjouit de la réduction de l’utilisation des antibiotiques au Québec, comparativement à une croissance de cette utilisation dans les autres provinces canadienne.

On en impute la cause à la publication de lignes directrices qui auraient favorisé la prescription plus judicieuse des antibiotiques au Québec. Ces directives avaient été distribuées aux médecins et pharmaciens québécois en janvier 2005 à cause de craintes concernant la surconsommation des antibiotiques et à la suite d’une éclosion d’infections à la bactérie C. difficile.

Tout le monde est d’accord avec l’utilisation judicieuse des médicaments. Toutefois une telle nouvelle ne prouve pas l’atteinte des objectifs visés (qui n’étaient pas d’ordre économique) puisqu’on ne fait pas de distinction ici entre la surconsommation et la consommation justifiée d’antibiotiques.

Voilà donc du mauvais journalisme. Non seulement n’a-t-on pas fait la preuve que ces lignes directrices aient entrainé une réduction de la consommation inappropriée d’antibiotiques mais on apporte aucune donnée prouvant une réduction des taux d’infection de C. difficile au Québec grâce à ces lignes directrices.

Contrairement à ce que beaucoup de personnes croient, les antibiotiques ne rendent pas les gens vulnérables à C. difficile ; en effet, il est impossible de développer une diarrhée à C. difficile si on n’est pas déjà porteur asymptomatique de cette bactérie. Or les gens ne deviennent pas porteurs asymptomatiques à cause des antibiotiques (utilisés rationnellement ou non), c’est le manque d’hygiène, principalement dans nos hôpitaux, qui augmente le nombre de ces porteurs asymptomatiques parmi la population.

Ceux-ci développeront une diarrhée à C. difficile lors de la prescription (justifiée ou non) d’antibiotiques. Les antibiotiques provoquent ces diarrhées mais n’en sont donc pas la cause. La cause, à laquelle il faut s’attaquer, c’est le manque d’hygiène.

Il est donc illusoire de vouloir combattre l’épidémie de C. difficile au Québec par une réduction globale de la consommation d’antibiotiques par la population. En effet, si on réduit de 10% l’utilisation des antibiotiques, on réduit de 10% les cas de diarrhée à C. difficile. Pas plus. Si on réduit leur utilisation de 20%, on réduit les cas de 20%, etc. Donc la seule façon de mettre fin l’épidémie de diarrhée à C. difficile par le moyen du contrôle de l’utilisation des antibiotiques, c’est en cessant totalement de les utiliser, ce qui n’arrivera jamais.

C’est parce que la stratégie de lutte contre le C. difficile au Québec est centrée sur la réduction de l’utilisation des antibiotiques que cette stratégie a échoué lamentablement jusqu’ici.

Il y a toujours eu des cas d’infection à C. difficile au Québec mais ces cas sont se sont multipliés au point de devenir une épidémie (avec, cumulativement, des centaines de morts) — non pas depuis la commercialisation des antibiotiques — mais depuis la popularité des gels alcoolisés.

Ceux-ci se sont généralisés dans la première moitié des années 2000. En 2002, il y avait 60 décès par année au Québec causés par le C. difficile : de nos jours, il y en a 500.

Or ceux-ci sont totalement inefficaces contre le C. difficile. Zéro pour cent d’efficacité. Les spores de bactéries, dont celles de C. difficile, peuvent vivre des années dans l’alcool.

Tant que le public croira que se badigeonner les mains avec un gel alcoolisé est aussi efficace que le lavage des mains (précisons : avec de l’eau et du savon), les gestionnaires publics partageront ce préjugé populaire : ces derniers continueront d’utiliser des moyens inefficaces (la réduction de la prescription d’antibiotiques) alors que le problème est ailleurs.

Références :
Baisse des prescriptions d’antibiotiques par les médecins du Québec
C. difficile et les égalisateurs de crasse
Des directives sur l’utilisation des antibiotiques s’avèrent efficaces au Québec
Grippe A : le marché des produits hydro-alcooliques est devenu fou

Sur le même sujet : La transplantation de flore intestinale contre l’infection grave à C. difficile

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Lacunes sanitaires de restaurants et d’épiceries de Montréal (en février et mars 2011)

24 avril 2011

On trouvera ci-dessous la liste alphabétique des établissements condamnés en février et mars 2011 pour avoir enfreint les règles d’hygiène de la ville de Montréal. Pour ces deux mois, les amendes totalisent $ 43,750.

   • Achtaroute (Produit Pita —) / 1575 Rue Antonio-Barbeau / $ 4,700
   • Alma (Boulangerie et pâtisserie —) / 4600 boul. des Grandes-Prairies / voir Farhat (Pita —)
   • Club Sanswiches (Resto-bar Les —) / 1570 est, rue Sainte-Catherine / $ 2,000
   • Bellechasse (Boulangerie et pizzeria —) / 1315 rue de Bellechasse / $ 1,200
   • Callia (Restaurant —) / 78 ouest, rue De La Gauchetière / $ 900
   • Farhat (Pita —) / 4600 Boul. des Grandes-Prairies / $ 5,100
   • Jardin du riz (Restaurant —) / 3257 est, rue Beaubien / $ 1,800
   • La Providencia (Pâtisserie —) / 7807 boul. Saint-Laurent /$ 1,250
   • La Saveur (Pâtisserie —) / 6033 est, boul. Henri-Bourassa / $ 1,500
   • Leopoldo (Fruiterie — ) / 182 Place du Marché-du-Nord / $ 500
   • Lim Phat – Jarry (Les Aliments —) / 3733 rue Jarry Est / $ 5,000
   • Magalie (La Boucherie de —) / 176 est, rue Jean-Talon / $ 1,500
   • Maison Chung Mei (Restaurant La —) / 5055 chemin Queen-Mary / $ 1,200
   • Mon Shing (Restaurant —) / 90 ouest, rue De La Gauchetière Ouest / $ 1,000
   • Monsieur Patates frites / 12680 ouest, boul. Gouin / $ 1,500
   • O.-C.-N. Import / 181 ouest, rue Jean-Talon / $ 700
   • Pho Vietnam (Restaurant —) / 970 boul. Saint-Laurent / $ 1,500
   • Picadelly (Boulangerie pâtisserie —) / 542 av. Ogilvy / $ 250
   • Pizza Pita / 6415 boul. Décarie / $ 1,000
   • Sorgho rouge / 1862 ouest, boul. De Maisonneuve / $ 900
   • Tandoor Plus (Restaurant —) / 1720 rue Oxford / $ 900
   • Thai Express / 977 ouest, rue Sainte-Catherine / $ 1,500
   • Tiki-Ming / 4124 est, rue Jean-Talon / $ 250
   • 7 Jours Hong (Dépanneur —) / 1300 rue Villeray / $ 800
   • Shich Poulet Royal / 270a ouest, rue Chabanel / $ 900
   • Veggierama (Cultures —) / 7999 boul. des Galeries-d’Anjou / $ 2,000
   • Wawaa (Super marché —) / 9048 boul. Saint-Michel / $ 700
   • Wing Phat (Restaurant —) / 4201 est, rue Jarry / $ 2,000
   • Xing Hui (Dépanneur —) / 1546 est, rue Jarry / $ 1,200


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Lacunes sanitaires de restaurants et d’épiceries de Montréal (condamnations de janvier 2011)

10 mars 2011

On trouvera ci-dessous la liste alphabétique des établissements condamnés en janvier 2011 pour avoir enfreint les règles d’hygiène de la ville de Montréal. Le montant des amendes apparait à la suite du nom.

   • Afouss (Boulangerie-pâtisserie —) / 5983 rue Jean-Talon Est / $ 250
   • Belle Province (La — Succ. Jarry) / 1356 Rue Jarry Est / $ 1 600
   • Blanche-Neige (Restaurant —) / 5737 Ch. de la Côte-des-Neiges / $ 2 000
   • Bombai Tandori (Restaurant —) / 2520 rue du Centre / $ 900
   • Bongiorno (Traîteur —) / 7354 Ch. de la Côte-Saint-Luc / $ 1 000
   • Caldwell (Les Provisions —) / 7025 Ch. Kildare / $ 1 000
   • Château Dorval Pizza Deli / 735 Ch. du Bord-du-Lac-Lakeshore / $ 1 400
   • Cité Cachère / 4765 av. Van Horne / $ 1 600
   • Club Sanwiches (Resto-bar Le —) / 1570 rue Sainte-Catherine Est / $ 3 000
   • Cultures (Restaurant —) / 705 rue Sainte-Catherine Ouest / $ 1 200
   • Deli Bourassa (Restaurant —) / 6000 boul. Henri-Bourassa Est / $ 1 200
   • Double Tree by Hilton (Hôtel —) / 505 rue Sherbrooke Est / $ 1 500
   • Excellence (Boucherie L’—) / 3565 rue Bélair / $ 1 800
   • Gigi (Pizza —) / 10421 Boul. Gouin Ouest / $ 700
   • Jardin Pékin 2 / 4794 boul. Saint-Jean / $2 200
   • Jonas (Restaurant —) / 7685 rue Saint-Denis / $ 2 000
   • J.R.V. (Casse-croûte Restaurant —) / 8002 boul. Saint-Michel / $ 1 250
   • Kiskeya (Restaurant —) / 3211 rue Denis-Papin / $ 3 700
   • Mile-End (Fruiterie —) / 5686 av. du Parc / $ 1 500
   • Milie (Casse-croûte Chez —) / 3183 rue Jarry Est / $ 4 000
   • Miteras (Restaurant —) / 2320 boul. Rosemont / $ 1 200
   • Ming (Chez —) / 1015 Côte du Beaver Hall / $ 1 400
   • Mongolian Hot Pot / 50 rue De La Gauchetière Ouest / $ 1 000
   • Nick, le Roi du sous-marin / 7900 Rue Saint-Hubert / $ 1 800
   • Nutrifresh (Les Aliments —) / 387 rue Deslauriers / $ 1 200
   • Oriental (Produits alimentaires —) / 6909 rue Marconi / $ 2 000
   • Palais de Mumbaï (Restaurant Le —) / 1624 av. Lincoln / $ 1 000
   • Reflet Créole / 8549 boul. Pie-IX / $ 1 500
   • Riviera (Boulangerie et pâtisserie —) / 435 rue Jean-Talon Ouest / $ 1 500
   • Rubis Rouge (Restaurant —) / 1008 rue Clark / $ 1 650
   • Samiramiss (Restaurant —) / 885 boul. Décarie / $ 3 200
   • Savoir-Faire (Pâtisserie-traîteur Le —) / 4302 boul. Henri-Bourassa Est / $ 4 500
   • Soleil (Café du —) / 6900 boul. Décarie / $ 700
   • Vienne (Café —) / 800 rue Sainte-Catherine Est / $ 1 200
   • Villa Frontenac (Restaurant —) / 2563 rue Ontario Est / $ 1 000
   • Wing Phat (Restaurant —) / 4201 rue Jarry Est / $ 4 800


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Lacunes sanitaires de restaurants et d’épiceries de Montréal (en novembre et décembre 2010)

2 mars 2011

On trouvera ci-dessous la liste alphabétique des établissements condamnés en novembre et décembre 2010 pour avoir enfreint les règles d’hygiène de la ville de Montréal. Le montant des amendes apparait à la suite du nom.

   • Blair (Marché —) / 557 Rue Jarry Ouest / $ 3 500
   • Carveli (Restaurant —) / 6860 Ch. de la Côte-Saint-Luc / $ 1 250
   • Deli Capri (Restaurant —) / 2051 Boul. Rosemont / $ 1 500
   • Elounda (Restaurant —) / 1818 Boul. de la Côte-Vertu / $ 3 000
   • Franx Suprême / 3480 Rue McTavish / $ 3 500
   • Fung Shing (Restaurant —) / 1102 Boul. Saint-Laurent / $ 6 600
   • Gourmet Grec (Le —) / 180 Rue Prince-Arthur Est / $ 2 800
   • Inter-Asia (Marché —) / 4335 Rue Wellington / $ 1 500
   • Jardin du Cerf (Restaurant —) / 1162 Boul. Saint-Laurent / $ 1 500
   • Maharaja (Buffet indien —) / 1481 Boul. René-Lévesque Ouest / $ 2 700
   • Mahjongg (Restaurant —) / 7655 Boul. Décarie / $ 9 000
   • Martini (Pizzeria —) / 9481 Rue Lajeunesse / $ 1 500
   • Nouilles Etc. / 6666 Rue Sherbrooke Est / $ 3 000
   • Pho Vietnam (Restaurant —) / 970 Boul. Saint-Laurent / $ 2 000
   • Pizzedelic Quartier-Latin / 1641 Rue Saint-Denis / $ 2 000
   • Sabrah (Boucherie et grillades —) / 3930 Rue Jean-Talon Est / $ 1 500
   • Samiramiss (Restaurant —) / 885 Boul. Décarie / $ 1 300
   • Savoir-Faire (Pâtisserie-traiteur Le —) / 4302 Boul. Henri-Bourassa Est / $ 1 500
   • Souvlaki George / 4006 Rue Sainte-Catherine Ouest / $ 1 800
   • St-Denis (Marché oriental —) / 7101 Rue Saint-Denis / $ 6 400
   • Sun Sing (Épicerie —) / 72 Rue De La Gauchetière Ouest / $ 5 000
   • Tex-Mex (Restaurant —) / 2212 Rue Saint-Germain / $ 1 500
   • Tiki-Ming / 4124 Rue Jean-Talon Est / $ 4 500
   • U & Me (Restaurant —) / 1900 Rue Sainte-Catherine Ouest / $ 6 000


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