La tempête des anges

Publié le 31 juillet 2017 | Temps de lecture : 3 minutes

Samedi et dimanche derniers, le festival À nous la rue offrait le dernier volet de sa programmation.

Au parc situé à l’intersection des rues De Maisonneuve et Clark, la troupe française Gratte Ciel présentait un spectacle aérien intitulé Place des Anges.

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Au son d’une musique planante, des acrobates habillés et maquillés de blanc débutaient la soirée en se laissant glisser le long de tyroliennes installées aux toits environnants.

Ils étaient suivis de collègues qui saupoudraient parcimonieusement l’assistance de plumes blanches.

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Ce ballet aérien était complété d’un angelot géant (sic) et de chevaux lumineux sur lesquels les acrobates faisaient tomber encore plus de plumes.

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Ce crescendo atteignait son paroxysme alors que des canons faisaient pleuvoir des millions de plumes sur l’assistance.

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C’est alors que débutait la partie officieuse du spectacle, celle animée par l’assistance.

Que font des dizaines de milliers de Québécois, habitués aux joies de l’hiver, lorsque s’abat sur eux une tempête de plumes ? Eh bien, ils font comme s’il s’agissait d’une neige poudreuse.

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On se vautre au sol. On se lance des poignées de plumes. On en fait pleuvoir des brassées sur les enfants. On se décore la chevelure.

Et par-dessus tout, on se photographie. Le téléphone multifonctionnel au bout des bras : au sol, alors qu’on invente une mise en scène au cours de laquelle une pluie de plumes s’abat sur nous.

Bref, plus qu’un simple spectacle de rue, Place des Anges est un exemple parfaitement réussi d’animation de rue, créant l’euphorie et libérant la créativité des participants.

Chapeau à la troupe Gratte Ciel.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5 mark II, objectifs M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 (la 1re photo) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/25 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 40 mm
2e  photo : 1/80 sec. — F/2,8 — ISO 5000 — 40 mm
3e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 2000 — 18 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 3200 — 18 mm
5e  photo : 1/40 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 12 mm
6e  photo : 1/20 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 24 mm
7e  photo : 1/4 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 12 mm
8e  photo : 1/5 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 22 mm
9e  photo : 1/20 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 24 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le premier gratte-ciel au Canada

Publié le 29 septembre 2012 | Temps de lecture : 6 minutes
Situation géographique
L’édifice de la New York Life Insurance
Portail de style néo-renaissance
Masques de satyres
Horloge publique
Balustrade siglée « NYL »

Au milieu du XIXe siècle, la silhouette de Montréal est dominée par les clochers de ses innombrables églises. Mais cela est à la veille de changer.

L’avènement des gratte-ciels dans la métropole est intimement lié à l’essor du secteur tertiaire. Pour répondre à la demande de bureaux et pallier au coût élevé des terrains, la solution la plus économique est la construction en hauteur.

De 1887 à 1889, alors que la ville compte environ 200 000 habitants, la New York Life Insurance fait ériger à Montréal le premier gratte-ciel canadien, d’une hauteur de 46,3 mètres (incluant la tour), au coût de 750 000$ (équivalent à environ 15 millions$ aujourd’hui). Avec sa tour-horloge, l’édifice fait l’équivalent de dix étages (sans compter les deux étages en sous-sol).

C’est sur prestigieuse Place d’Armes, au cœur du quartier des affaires montréalais, que l’édifice fut construit, selon les plans des architectes Babcock, Cook & Willard, de New-York.

À Montréal, il faudra attendre 1895 pour qu’apparaisse le premier gratte-ciel à ossature métallique sans maçonnerie portante, soit l’édifice Canada Life (au coin des rues Saint-Jacques et Saint-Pierre).

L’édifice de la New York Life Insurance, qui lui est antérieure de huit ans, est une construction hybride combinant une ossature métallique pour ses planchers et pour le toit, et de la maçonnerie portante aux assises puissantes et manifestes. On peut en juger par l’écart entre les fenêtres et par les coins massifs. Les murs de 80 à 100 cm d’épaisseur supportent la structure des planchers à chaque étage.

L’ornementation de la façade est due au sculpteur et décorateur Henri Beaumont. On lui doit les arabesques de style néo-renaissance du portail, les masques sculptés de satyres sous la deuxième corniche, et les différentes décorations qui ornent la façade de l’édifice.

La grille d’entrée en fer forgé a été créée à la fonderie d’Ernest Chanteloup, sur la rue Craig (devenue rue Saint-Antoine), à Montréal.

Au-dessus de la porte d’entrée, une inscription rappelle qu’en 1909, l’édifice est devenu la propriété de la Quebec Bank, une institution bancaire aujourd’hui disparue.

La pierre utilisée pour la façade est du grès rouge provenant du hameau de Gatelawbridge, au sud de l’Écosse. Le soubassement est en granit rose pâle des Mille-Îles, probablement de la région de Kingston (en Ontario). La pierre fut taillée aux ateliers de Lyall, sur la rue Bishop.

Le grès rouge d’Écosse comme matériau de construction

Pourquoi tant d’édifices anciens à Montréal sont-ils construits en pierre rouge ?

Au XIXe siècle, c’est principalement au Canada qu’incombe la tâche d’approvisionner en bois les chantiers maritimes d’Angleterre.

Les forêts québécoises sont alors de véritables scieries à ciel ouvert et nos rivières, des voies de navigation pour transporter les troncs d’arbres vers le port de Montréal, où ils sont chargés pour leur livraison transatlantique.

Mais pour le trajet du retour, on manque de biens à écouler au Canada. Plutôt que de revenir avec presque rien, les compagnies maritimes organisent entre autres le transport du grès d’Écosse pour le bénéfice des marchands écossais qui ont fait fortune à Montréal, et qui sont nostalgiques des belles maisons bourgeoises en grès rouge (à Glasgow) ou en grès blond (à Édimbourg).

Un édifice moderne

Sans l’invention de l’ascenseur en 1853, il n’y aurait jamais eu de gratte-ciel. L’édifice de la New York Life Insurance comporte son propre système de transport vertical des personnes sous forme de trois ascenseurs hydrauliques intégrés au moment de la construction.

En cas d’incendie, la pression de l’eau fournie par les aqueducs municipaux n’aurait pas permis l’arrosage des étages supérieurs d’une construction aussi élevée. Voilà pourquoi la tour-horloge cachait un réservoir d’eau.

Afin de réduire les risques d’incendie, on avait choisi l’éclairage électrique plutôt qu’au gaz, contrairement donc à la grande majorité des édifices de la rue Saint-Jacques, à proximité.

Dans cet immeuble où des bureaux sont offerts en location à des firmes d’avocats, la New York Life Insurance met sa bibliothèque de droit à la disposition de ses locataires.

Les zones publiques du rez-de-chaussée

Plafond du vestibule

Séparé du trottoir par quelques marches, le vestibule en marbre polychrome est décoré d’un plafond en plâtre, de style néo-renaissant (ci-dessus).

Plafond du hall

Après avoir franchi la porte, un hall en marbre lisse lui fait suite. C’est là que se trouvent les escaliers et les trois ascenseurs qui mènent aux étages supérieurs. Le plafond à caissons, orné de rosaces, et recouvert d’un faux fini de couleur bronze, est très différent de celui du vestibule : il est considéré comme postérieur à la construction de l’édifice.

Le décor comprend également des luminaires et d’autres éléments anciens.

Dans son ensemble, l’édifice offre une riche impression qui témoigne de l’importance de cette construction, à la fois siège social et immeuble locatif de prestige.

Références :
Des gratte-ciel depuis 1888
Édifice New York Life
Forget M. Les gratte-ciel de Montréal. Montréal: Éditions du méridien, 1990.
New York Life Insurance Building, Montreal

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 40-150 mm R (photos No 5 et 6) et objectif Lumix 12-35 mm F/2,8 (les autres photos) :
1re photo : 1/160 sec. — F/4,5 — ISO 200 — 19 mm
2e  photo : 1/500 sec. — F/7,1 — ISO 200 — 14 mm
3e  photo : 1/160 sec. — F/4,5 — ISO 200 — 18 mm
4e  photo : 1/200 sec. — F/4,5 — ISO 200 — 28 mm
5e  photo : 1/400 sec. — F/6,3 — ISO 200 — 150 mm
6e  photo : 1/320 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 150 mm
7e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 400 — 15 mm
8e  photo : 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 6400 — 21 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel