Le Porte-queue lowi

Publié le 23 mars 2017 | Temps de lecture : 4 minutes

Introduction

D’une envergure de dix à douze centimètres, le Porte-queue lowi (dont le nom scientifique est Papilio lowi) est originaire des forêts des Philippines, de Bornéo, et d’Indonésie.

Il doit son nom au naturaliste Hugh Low, gouverneur britannique de Malaisie.

Les adultes de ce papillon boivent du nectar de diverses plantes tandis que leurs chenilles se nourrissent essentiellement de feuilles d’agrumes.

À l’évènement Papillons en liberté du Jardin botanique de Montréal, le Porte-queue lowi est un de ceux qu’on rencontre le plus fréquemment.

Indéniable, son abondance est toutefois moindre qu’on le pense en raison de sa similitude avec un autre papillon très populaire, soit le Grand mormon.

Description comparative du mâle

La face dorsale des ailes

Face dorsale du papillon mâle

D’un bleu très foncé, le mâle est décoré d’une pluie d’écailles pâles qui devient plus dense en se dirigeant vers le bord inférieur des ailes.

Les ailes postérieures — lorsqu’elles sont intactes — se terminent toujours par une queue, absente chez le Grand mormon.

Toutefois, il s’agit-là de l’attribut le plus fragile du mâle. Lorsque le bord des ailes est ébréché et qu’on n’a pas accès à la face ventrale de ces deux papillons, la seule manière de les distinguer est que le Porte-queue lowi est beaucoup plus bleuté que son collègue.

Cela est évident au gros soleil ou lorsque ces papillons sont à proximité l’un de l’autre.

La face ventrale des ailes

Le Porte-queue lowi passe une bonne partie de la journée immobile, les ailes déployées. C’est donc à dire qu’on ne peut lui voir la face ventrale des ailes qu’aux moments où il butine.

Papillon mâle, de bais

La décoration des ailes de ce papillon est d’un grand raffinement.

À l’exclusion des épaules orange brûlé, la face ventrale des ailes antérieures est identique à leur face dorsale.

Papillon mâle, de côté
Autre papillon mâle, de plus près

Noires, les ailes postérieures sont décorées de deux rangées d’ocelles ton sur ton révélés occasionnellement par un ample pourtour d’écailles gris pâle.

À l’opposé, le long du bord des ailes postérieures du Grand mormon mâle se trouve un ruban rouge décoré d’ocelles noirs.

Description comparative de la femelle

La face dorsale des ailes

Face dorsale du papillon femelle

Très différente du mâle, la femelle du Porte-queue lowi s’apparente à celle du Grand mormon; leurs ailes antérieures sont identiques. Ce sont leurs ailes postérieures qui permettent de les distinguer.

Beige pâle et noir chez la femelle du Grand mormon, les ailes postérieures du Porte-queue lowi sont beaucoup plus complexes.

Leur partie supérieure est noire (alors qu’elle est beige chez sa consœur).

Entre leurs nervures, le bas des ailes postérieures dessine des ogives beiges — plus ou moins foncées selon les variétés polymorphiques — délicatement mouchetés d’écailles claires et décorés de deux rangées d’ocelles noirs de tailles différentes.

La face ventrale des ailes

Face ventrale du papillon femelle

Sur leur face ventrale, les ailes antérieures miment leur face dorsale.

Papillon femelle en majesté

Les ailes postérieures ressemblent à celles du mâle avec la différence qu’un peu du beige qui coloriait la face dorsale se retrouve souvent sur la face ventrale de la femelle (comme ci-dessus).

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 60 mm F/2,8 (7e photo) et M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 + multiplicateur de focale MC-14 (les autres photos)
1re photo : 1/250 sec. — F/4,0 — ISO 2000 — 210 mm
2e  photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 150 mm
3e  photo : 1/250 sec. — F/5,6 — ISO 2500 — 150 mm
4e  photo : 1/320 sec. — F/5,6 — ISO 500 — 210 mm
5e  photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 640 — 150 mm
6e  photo : 1/250 sec. — F/4,0 — ISO 800 — 190 mm
7e  photo : 1/125 sec. — F/8,0 — ISO 800 — 60 mm


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La série ‘Histoire de chenille’ raconte l’histoire d’un Porte-queue lowi élevé en captivité. Pour consulter cette série de quatre textes, veuillez cliquer sur cela

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le papillon Grand mormon

Publié le 9 avril 2015 | Temps de lecture : 3 minutes

Introduction

D’une envergure de 12 à 15 cm, le Grand mormon (ou Papilio memnon) est originaire du Sud-Est asiatique.

Son bagage génétique renferme des « supergènes » qui s’expriment différemment selon la sous-espèce. À cause de ce polymorphisme, ce papillon prend un grand nombre d’aspects légèrement différents. On connait quatre variétés de mâles et plus de 26 variétés de femelles.

Description du mâle

Face dorsale du papillon mâle
Variété différente du papillon mâle (avec ocelles anals rouges)
Mâle, de côté
Mâle butinant
Mâle en majesté

La face dorsale des ailes est noire, se transformant lentement en une série de traits noirs sur fond gris en s’éloignant du corps du papillon.

Selon les variétés, les épaules sont parfois soulignées d’un court et mince trait rouge. Le mâle n’a jamais de queue.

La face ventrale des ailes est spectaculaire. Une zone rouge irradie de chaque côté du thorax alors que le bord des ailes postérieures est décoré d’un ruban rouge garni de gros points noirs.

Description de la femelle

Face dorsale du papillon femelle
Papillon femelle vu de côté
Femelle prenant son envol

Sur la face dorsale des ailes, les nervures sont noires ou brunes tandis que la membrane entre elles est grise ou beige pâle.

Sur les ailes antérieures, une tache ovoïde rouge pointe vers les épaules du papillon alors qu’une tache sombre, aux pourtours flous, se trouve juste en dessous d’elle.

Le haut des ailes postérieures est plus pâle que les ailes antérieures. Toutefois le bas des ailes postérieurs est décoré d’une zone foncée irrégulière. Selon les sous-espèces, les femelles portent ou non une queue.

La face ventrale des ailes mime leur face dorsale.

Habitat

Ce papillon habite les milieux ouverts de basse altitude — la clairière des forêts, les chemins de fer et près des habitations — de l’Inde au Japon. Il vole habituellement entre deux et quatre mètres du sol.

Les femelles pondent leurs oeufs de préférence sous les feuilles d’agrumes (dont se nourrissent les chenilles). L’éclosion prend seulement trois jours.

La chenille dévore d’abord la coquille de son oeuf avant d’entamer la feuille sur laquelle elle se trouve.

Une fois devenu papillon, celui-ci se nourrit de nectar d’une grande variété de plantes. Sa durée de vie maximale est d’un mois.

Détails techniques : Appareil Olympus OM-D e-m5, objectifs M.Zuiko 40-150 mm R (la 1re photo), M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 + multiplicateur de focale MC-14 (2e, 3e et 7e photos), M.Zuiko 40-150 mm F/2,8 (la 6e photo), et M.Zuiko 60 mm Macro F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/200 sec. — F/4,9 — ISO 400 — 92 mm
2e  photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 1000 — 210 mm
3e  photo : 1/320 sec. — F/5,6 — ISO 1250 — 135 mm
4e  photo : 1/125 sec. — F/5,6 — ISO 1000 — 60 mm
5e  photo : 1/125 sec. — F/8,0 — ISO 4000 — 60 mm
6e  photo : 1/400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 135 mm
7e  photo : 1/320 sec. — F/4,0 — ISO 800 — 210 mm
8e  photo : 1/160 sec. — F/6,3 — ISO 640 — 60 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel