Puisque les épidémies de grippe — y compris celles causées par d’autres coronavirus — surviennent généralement l’hiver et disparaissent l’été, certaines personnes espèrent que la saison chaude viendra à bout du Covid-19.
La pandémie est actuellement aux portes de l’Afrique et de l’Amérique du Sud. Ces pays ont été atteints tardivement parce que la pandémie se propage d’une région du monde à l’autre par le biais des voyageurs intercontinentaux.
Or ces voyageurs sont infiniment plus nombreux dans les pays riches que dans les pays pauvres.
Voilà pourquoi, dans ceux-ci, les foyers d’infection sont apparus exclusivement dans les capitales et les grandes métropoles, là où se concentre une bourgeoise locale qui seule possède les moyens d’effectuer de tels voyages.
En raison de la nature exponentielle de la contagion au Covid-19, qu’on parte avec un petit nombre de foyers d’infection ou de beaucoup plus, après quelques semaines, les pays finissent par être gravement atteints quand même.
Or beaucoup de pays pauvres sont situés dans l’hémisphère austral, là où les saisons sont inversées par rapport aux nôtres. Ce qui veut dire que les pays d’Amérique du Sud, par exemple, connaissent une température estivale depuis des mois.
On aurait tort de penser qu’en raison de leur membrane lipidique, les virus du Covid-19 ‘fondent’ les journées chaudes de l’été. Puisque les virus maintiennent leur intégrité à la température corporelle, ils le feront à l’air ambiant estival.
Si les épidémies de grippe se propagent généralement l’hiver, c’est peut-être parce qu’on y passe davantage de temps à l’intérieur, où l’air circule moins et où les gens vivent plus près les uns des autres.
Dans les faits, qu’en est-il réellement ?
Dans cette région du monde, les trois pays les plus atteints actuellement sont l’Équateur avec 27 morts par million de personnes (mpm), le Pérou avec 12 mpm et le Brésil avec 11 mpm.
Ce qui se compare aux données québécoises du 6 avril dernier.
Dans dix jours, on pourra comparer leur évolution à celle que nous avons connue entre le 6 avril et le 16 avril, alors que nous passions de 11 à 74 mpm.
Je vous donne donc rendez-vous le 30 avril prochain. Je complèterai ce texte d’un postscriptum qui permettra de juger si la température estivale est ce remède économique et universel que certains espèrent.
Références :
Covid-19 Coronavirus Pandemic
Covid-19 : Évolution en quinze jours
Paru depuis :
Impact of climate and public health interventions on the COVID-19 pandemic: A prospective cohort study (2020-05-08
Finalement, l’été va-t-il ralentir la pandémie? (2020-05-26)
Postscriptum du 29 juin 2020 : Voici l’évolution du nombre de morts par million d’habitants en soixante-dix jours (du 20 avril au 29 juin 2020) dans trois pays d’Amérique du Sud comparée à l’évolution en soixante-dix jours (du 6 avril au 15 juin 2020) au Québec et dans les provinces anglophones du Canada (RoC).
L’époque de référence au Québec est antérieure puisque la pandémie a débuté plus tôt en Amérique du Nord.
Tableau comparatif de l’évolution en soixante jours
Pays | 1er | 11e | 21e | 31e | 41e | 51e | 61e | 71e |
Pérou | 12 | 32 | 57 | 95 | 133 | 179 | 226 | 288 |
Brésil | 11 | 28 | 52 | 87 | 136 | 184 | 228 | 275 |
Équateur | 27 | 51 | 121 | 169 | 189 | 216 | 236 | 255 |
Québec | 11 | 74 | 178 | 282 | 410 | 488 | 581 | 617 |
RoC | 8 | 20 | 38 | 61 | 79 | 89 | 97 | 103 |
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