Puits abandonnés à la Fortaleza de San Carlo de la Cabaña, à La Havane
Lorsque le président américain Barack Obama a annoncé le rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba, cette décision était le point de départ d’un long processus visant à lever l’embargo américain contre le régime castriste.
Évidemment, cette annonce-surprise a suscité la critique de ses adversaires républicains comme le veut la coutume de ce parti de critiquer à peu près toutes les décisions d’un président démocrate.
Mais la virulence de ces critiques a été moindre dans ce cas-ci parce que la grande industrie américaine est favorable à ce rapprochement.
Cuba compte onze millions de citoyens. Or onze millions de citoyens, c’est onze millions de consommateurs.
Si ces consommateurs ont présentement peu de pouvoir d’achat — le revenu moyen mensuel d’un travailleur cubain est de 19$ par mois — la levée de l’embargo suscitera inévitablement un boom économique, une augmentation de ce pouvoir d’achat et la création d’un nouveau marché dans un pays qui manque de tout ce qui est superflu… et parfois d’un peu du nécessaire.
C’est bien connu; qu’y a-t-il de plus arriéré qu’un peuple qui ne boit pas une seule bouteille de Coca-cola ? C’est le cas du peuple cubain.
La stratégie du gouvernement américain était prévisible; susciter de grands espoirs chez le peuple cubain, faire durer le suspense, obtenir concession après concession du régime castriste. Puis après que celui-ci soit à genoux, lui demander davantage.
Mais les dirigeants cubains ne sont pas nés de la dernière pluie.
Plus tôt cette semaine, le président de la République française devenait le premier chef d’État occidental à se rendre dans l’île depuis le rétablissement des relations diplomatiques avec les États-Unis.
M. François Hollande s’y rendait dans un but précis : signer une entente commerciale en vertu de laquelle la pétrolière française Total obtenait des droits de prospection pétrolière dans les eaux territoriales cubaines du golfe du Mexique.
En somme, la France coupait ainsi l’herbe sous le pied des Américains. Ces derniers croyaient avoir tout le temps voulu pour faire main basse sur l’île et voilà que les Cubains leur montraient qu’ils ne se laisseraient pas domestiquer aussi facilement.
C’est à suivre…
Références :
Cuba announces France oil deal as Hollande urges end to US trade embargo
Le monde salue le rapprochement historique entre les États-Unis et Cuba
Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8 — 1/400 sec. — F/6,3 — ISO 200 — 18 mm
Voir aussi :
Liste des diaporamas du premier voyage à La Havane
Liste des diaporamas du second voyage à La Havane