Vienne — Le Nord-Ouest de la Vieille ville

Publié le 5 mars 2012 | Temps de lecture : 7 minutes

 
À la suite de l’incendie qui a endommagé la cathédrale Saint-Étienne à la fin de la 2e Guerre mondiale, on a restauré l’église. Mais les édifices qui lui faisaient face, totalement détruits par cet incendie, ont été remplacés par des édifices modernes. Ce sont eux qu’on voit au début de la vidéo.

L’un d’eux est le centre commercial Haas Haus (de 0:12 à 0:29). Créé par l’architecte autrichien Hans Hollein en 1990, il abrite des boutiques au rez-de-chaussée et des bureaux aux étages supérieurs. Le restaurant Do & Co, qui occupe partiellement les derniers étages de l’édifice, offre une vue exceptionnelle sur la cathédrale.

Au retour de la Troisième croisade, Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre, est fait prisonnier en 1192 au sud-est de Vienne. Sa rançon énorme (deux années de recettes pour le royaume anglais) servira, entre autres, à combler le fossé (« graben » en allemand) qui entourait la ville. Un segment rectiligne de cet ancien fossé porte aujourd’hui le nom de Graben : c’est une des rues les plus prestigieuses de Vienne (de 0:31 à 1:32).

En 1679, la dernière grande peste ravagea Vienne. L’empereur Léopold 1er promis alors d’ériger un monument de grâce à la fin de l’épidémie. Pour cette raison, ce monument, situé au milieu du Graben, est appelé « Colonne de la peste » (de 1:17 à 1:19).

Il existe tellement d’églises baroques extraordinaires à Vienne que ce qualificatif perd son sens dans cette ville. Une d’entre elles est l’église Saint-Pierre (de 1:58 à 3:05), construite de 1703 à 1753 par Johan-Lukas von Hildebrandt. En voici quelques attraits :

   • à 2:33, la chaire dorée est due au sculpteur Matthias Steinl.
   • œuvre du peintre Johann-Michael Rottmayr, très actif à Vienne, la fresque qui décore l’intérieur de la coupole représente l’Assomption de Marie (de 2:16 à 2:19).
   • du côté droit de la nef, faisant le pendant à la chaire, un relief plaqué or et argent (à 2:48), dû au sculpteur Lorenzo Mattielli, est dédié à Saint Jean Népomucène. Ce dernier était le confesseur de la reine de Bohème : il fut torturé et précipité du pont Charles, à Prague, pour avoir refusé de révéler au roi le secret de la confession.
   • en plus de la fresque de la coupole, Johann-Michael Rottmayr a peint également le retable qui orne la chapelle au centre de la photo à 2:51, dédié à Saint François de Sales.

S’il existe en Europe de nombreux bars à vin, Vienne est la seule ville que je connaisse à posséder un bar où on ne sert que du champagne (à 3:16).

La plus grande place publique de la Vieille ville doit son nom (« Am Hof », ce qui signifie « À la cour ») au fait qu’elle donnait accès au palais (aujourd’hui disparu) du premier duc d’Autriche. De nos jours, la Colonne de la Vierge (à 3:21) est au centre de cette place. Ce monument commémore la fin de la Guerre de Trente Ans, qui a dévasté l’Europe centrale de 1618 à 1648.

Sur cette place, on trouve également la Kirche Am Hof (à 3:22), dont la façade baroque — créée par Carlo-Antonio Carlone en 1662 — est ornée d’un grand balcon à balustrade. Sobre, l’intérieur est un mélange harmonieux d’éléments baroques et surtout néo-classiques.

À cinq minutes de marche vers l’ouest, on tombe sur la Place Freyung où des artisans offrent leur marchandise (de 4:00 à 4:17). Cette place borde l’église des Écossais (de 4:20 à 4:29). Cette dernière a été fondée par des moines bénédictins irlandais à une époque les Autrichiens appelaient l’Irlande « Nouvelle-Écosse ». Après plusieurs destructions, les architectes italiens Silvesto Carlone et Andrea-Felice d’Allo lui donnèrent, de 1643 à 1648, son aspect baroque actuel.

De 4:43 à 5:07, nous sommes sur la Place des Juifs, au cœur de l’ancien ghetto. Le Monument aux victimes juives du Nazisme (de 4:43 à 4:54) est l’œuvre de l’artiste britannique Rachel Whiteread. Celle-ci a choisi de symboliser — par les parois de sa sculpture, en forme de tranches de livres — le devoir de mémoire à l’égard des 65,000 Juifs autrichiens victimes de l’holocauste.

La statue d’Ephraim Lessing (4:59), réalisée par Siegfried Charoux, orne également cette place. Lessing est un critique littéraire et un auteur de théâtre dont l’œuvre littéraire prône la tolérance religieuse envers les Juifs. À 5:01, on voit la plaque « Le batême du Christ » qui surmonte un message médiéval antisémite.

La Fontaine d’Andromède (à 5:12) se trouve dans la cour extérieure de l’Ancien hôtel de ville. Créée par le sculpteur Raphael Donner en 1741, elle illustre le mythe d’Andromède, délivrée par Persée du monstre marin qui allait la dévorer. C’est du balcon en fer forgé qu’étaient lues les ordonnances du Conseil municipal.

À 5:14, on voit la façade de l’Ancien hôtel de ville puis celle de la Chancellerie de Bohème (de 5:17 à 5:20). Cette dernière a été édifiée de 1709 à 1714 par le meilleur architecte autrichien de l’époque, Johann-Bernhard Fischer von Erlach. Les sculptures qui ornent cette façade sont de l’italien Lorenzo Mattielli.

L’étroite église Notre-Dame-du-rivage (de 5:22 à 5:42) tire son nom d’un bras du Danube qui, autrefois, coulait à proximité. À l’origine, l’église était située contre le mur de la ville, près d’une de ses portes. Son clocher heptagonal — c’est-à-dire à sept côtés — fait allusion aux sept douleurs de la Vierge : il est surmonté d’une flèche de pierre ajourée, achevée en 1417. Son portail, surmonté d’un baldaquin sculpté, est décoré de sculptures et de mosaïques dorées.

Tout comme la Sainte Chapelle à Paris, l’autel et les viraux de l’abside sont de style gothique rayonnant. Cette partie de l’église actuelle a été achevée en 1367 sur le site d’une ancienne chapelle, et était probablement destinée à servir de caveau familial pour son propriétaire de l’époque. En 1391, l’édifice est vendu au baron Hans von Liechtenstein-Nikolsburg, qui décide alors d’en faire un lieu de culte public en ajoutant la nef actuelle, construite de 1394 à 1414. L’une et l’autre de ces deux parties, presque de tailles égales, ne sont pas tout-à-fait dans le même axe.

De chaque côté du maitre-autel néo-gothique, on trouve deux panneaux peints, œuvres anonymes de 1460, représentant le Couronnement de Marie (à droite) et l’Annonciation (à gauche). Le buffet d’orgue (à 5:42) date de 1515.

C’est dans cette église que sont conservés les restes de Saint Clément-Marie Hofbauer, le patron de la ville de Vienne. Tous les dimanches depuis 1995, on y célèbre une messe en français, pour le bénéfice de la communauté francophone de Vienne.

L’église Saint-Rupert (de 5:44 à 5:52) est le plus vieil édifice religieux de Vienne, bâti au XIIe siècle sur le site d’une chapelle fondée en 740.

De 6:06 à 6:12, nous passons en revue trois attraits touristiques du Hoher Markt (ce qui signifie Marché Haut) : la Fontaine de Joseph (reconstruite en 1732 par Joseph-Emmanuel Fischer von Erlach), le minuscule Musée Romain, et l’extraordinaire horloge Ankeruhr.

Chef-d’œuvre Art nouveau, l’horloge a été fabriquée d’après les plans du peintre Franz Matsch entre 1911 et 1917. Elle fait le pont entre deux édifices. À chaque heure, un personnage différent traverse ce pont : entre autres, l’empereur romain Marc Aurèle (décédé à Vienne), Charlemagne, le poète allemand Walther von der Vogelweide, le prince Eugène de Savoie-Carignan (héro national), l’impératrice Marie-Thérèse et son époux François 1er, le compositeur Joseph Haydn. C’est sur la musique de ce dernier (un extrait de la Création) que défilent, à midi, les douze personnages de l’horloge.

Réalisé en 1530, le portail de la chapelle Saint-Sauveur (à 6:15) est un des rares exemples de style Renaissance à Vienne. À 6:27, c’est le portail baroque d’un palais anonyme construit de 1720 à 1720.

Voilà.


Voir aussi : Liste des diaporamas de Vienne

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Écrit par Jean-Pierre Martel