La Droite prédatrice et la ruine des peuples

6 juin 2011
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Avant-propos : Voici une réplique que j’ai publiée sur le site de Radio-Canada en réponse à un commentaire relatif à la victoire de la Droite aux élections portugaises.

Réflexion2000 écrit :

…la Gauche et les syndicats avaient pris le pouvoir au Portugal,
en Grèce, en Espagne, en Irlande et partout ça a été le même
résultat de désolation…en moins de 5 ans !

La récession actuelle qui frappe l’Occident est le résultat de la déréglementation et du laissez-faire des États envers les milieux financiers.

Le facteur déclenchant de cette crise a été l’éclatement d’une bulle immobilière aux États-Unis. Mais sa cause profonde a été ces centaines de milliards de produits financiers — presque totalement dépourvus de valeur — vendus frauduleusement par des dirigeants de Wall Street.

Ces derniers savaient que leurs produits étaient toxiques mais on soigneusement évité d’en informer leur clientèle. De plus, ils ont obtenu le silence complice de leurs employés grâce à un généreux système de bonus.

Cette fraude, immense, a contaminé tout le système financier Occidental.

Ainsi, ce ne sont pas les syndicats qui ont mené l’Islande à la faillite : ce sont ses banquiers.

Quant à l’Irlande voisine, dont le produit intérieur brut s’est dramatiquement contracté de 15% en trois ans, ce pays paie aujourd’hui pour le beau party néo-libéral qu’il s’est offert pendant quelques années.

Lors de l’éclatement de la crise économique actuelle, qui dirigeait les États-Unis ? Le Parti républicain, au pouvoir depuis 2001. Qui dirigeait la Grande Bretagne ? Un Parti travailliste appliquant des politiques de droite depuis 1997. En Grèce ? Le Parti conservateur qui, entre 2005 et 2009, avait fait de ce pays le cinquième plus important acheteur d’armes au Monde.

Bref, ce ne sont pas des mesures sociales qui ont ruiné ces pays ; c’est plutôt le gaspillage sans limite de milieux financiers totalement dépourvus de scrupules.

D’autre part, qui sont les pays émergents ? La Chine et le Brésil, entre autres, deux pays totalement imperméables au néo-libéralisme qui a dévasté l’Occident.


Dettes nationales en pourcentage du produit intérieur brut


 
Quant à la crise des devises, c’est le résultat d’un assaut spéculatif dirigé par les agences de notation visant à déstabiliser des gouvernements gauchistes en Grèce, au Portugal et en Espagne. Or deux de ces trois pays sont moins endettés que l’Italie et la France (dirigés par des gouvernements de Droite). Les gouvernements de la péninsule ibérique sont même moins endettés que les États-Unis, un pays qu’on ne peut pas qualifier d’État-Providence.

Ici même au Québec, la croissance économique de la province a été supérieure à la moyenne canadienne pendant neuf des dix dernières années du gouvernement Landry du Parti québécois (rappelez-vous : le Fédéral diminuait, à juste titre, les transferts de péréquation au Québec) alors que cette croissance est redevenue pour de bon sous la moyenne canadienne dès la première année du gouvernement néo-libéral actuel.

Bref, la crise financière et la crise des devises sont toutes deux causées par une Droite prédatrice — qui réclame toujours plus énergiquement l’appauvrissement des citoyens à son profit — et non à cause des méchants syndicats.

Références :
Portugal : La droite l’emporte largement aux législatives
Le déclin de la Grèce
Le « Power Trip » des agences de notation

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Écrit par Jean-Pierre Martel