Contre la climatisation du transport en commun

Publié le 14 octobre 2010 | Temps de lecture : 3 minutes
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L’édition d’avant-hier de l’hebdomadaire Métro (édition montréalaise) publiait une lettre de Michael Sévigny en faveur de la climatisation du métro. Ce dernier écrit : « …ni Bombardier-Alstrom, ni le gouvernement, ni la (Société de transport de Montréal) ou l’hôtel de ville n’a soulevé la question du soulagement, celui auquel les usagers rêve (sic), c’est-à-dire des wagons climatisés. ».

Monsieur Sévigny n’est pas seul dans son combat ; le parti politique Projet Montréal propose également de climatiser le métro et les autobus. Cela représente une dépense de 125 millions de dollars.

Le mois dernier, lors de mon voyage à Shanghai, j’ai eu l’occasion de constater ce qui arrive lorsqu’une société de transport dispose de wagons climatisés (photo ci-dessus). Et je suis revenu de vacances fermement convaincu que cela serait inapproprié.

Présentement, les wagons du métro de Montréal ne sont pas climatisés. Conséquemment, la température qu’il y fait est une fatalité contre laquelle tout le monde est impuissant ; lorsqu’il fait chaud à l’extérieur, il fait habituellement un peu plus chaud dans le métro et inversement, durant la saison froide, il y fait un peu mois froid qu’à l’extérieur. Dans les deux cas, les usagers sont habillés en conséquence, ce qui n’empêche pas des personnes comme M. Sévigny d’y suer à longueur d’année, selon son propre témoignage.

Mais dès que quelqu’un aura le pouvoir de contrôler la température du métro, la bataille s’engagera entre les frileux (qui détestent l’air climatisé et qui auront toujours froid) et les personnes, comme M. Sévigny, qui y suent même l’hiver et qui réclameront un métro toujours plus glacial. Il y aura ceux qui veulent qu’on tourne le bouton à gauche et ceux qui veulent qu’on le tourne à droite. Et ce sera à qui se plaindra le plus fort.

Concrètement, la Société de transport recevra chaque année des centaines de plaintes réclamant des solutions opposées. Cela signifie l’achat et l’entretien de centaines ou de milliers de systèmes de climatisation. Il faudra également prévoir des moyens d’acheminer cette chaleur vers l’extérieur des stations (afin d’éviter qu’elle ne s’accumule dans les stations, les rendant encore plus insupportables à certains) et des frais d’électricité accrus.

Quant à la climatisation des autobus, selon la STM, leur climatisation augmenterait leur consommation en carburant de 20 à 25% et engendrerait 3,200 tonnes de gaz à effet de serre de plus par an.

Si la climatisation comporte autant d’inconvénients, alors pourquoi Shanghai a-t-elle choisit de climatiser ses wagons de métro ?

C’est que, contrairement à Montréal, Shanghai dispose d’un climat sub-tropical. Le mois dernier, il a fait une température maximale de 32 degrés Celsius durant sept jours consécutifs. Pouvez-vous imaginer la température qu’il y fait en juillet et en août ? En somme, les passagers du métro de Shanghai courent un risque d’hyperthermie considérablement plus élevé que le risque encouru ici, dans une ville où il fait frais ou froid neuf mois par année, sinon plus.

Référence :
La climatisation du métro est un gaspillage énergétique, dit Transport 2000

Détails techniques de la photo : 
Panasonic GH1, objectif Lumix 20mm F/1,7 — 1/100 sec. — F/1,7 — ISO 100 — 20 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel