Le commerce électronique en Chine

Publié le 21 octobre 2013 | Temps de lecture : 3 minutes

QR_Diaporamas_de_ChineTous ceux qui ont eu l’occasion d’acheter sur l’internet des petits objets importés de Chine ont pu voir à quel point les frais d’expéditions y sont minimes. Cela est également vrai des frais reliés à l’expédition de colis à l’intérieur de ce pays.

Si bien que le commerce électronique y est florissant puisqu’il est souvent plus commode et plus économique d’acheter à partir de chez soi que de prendre la voiture ou le transport en commun pour aller l’acheter en magasin.

Le Centre de statistiques de l’internet chinois publie des données relatives au montant annuel des achats des Chinois sur l’internet : celles-ci m’apparaissent une grossière exagération et, conséquemment, on m’excusera de ne pas les répéter. Toutefois, les détails de cette consommation fournissent des précisions beaucoup plus plausibles.

Au cours de la deuxième moitié de 2012, 40,7% personnes qui ont effectué des achats électroniques, l’ont fait à partir d’un téléphone multifonctionel. Trois facteurs expliquent cela : la lenteur des connections internet chinoises, le coût d’acquisition des ordinateurs et l’apparition des codes QR dans les réclames (suscitant des achats impulsifs).

De plus, il semble que certains grands magasins chinois ont créé, comme beaucoup de quotidiens, des applications pour téléphone multifonctionnel et ardoise électronique. En effet, 53,6% de ces achats téléphoniques ont été faits grâce à une application spécifique du commerçant plutôt qu’en utilisant un fureteur (comme Chrome, Firefox ou Internet Explorer).

La moitié des achats téléphoniques s’effectuent à la maison, 26,2% au travail ou à l’école, et 10,6% en passant le temps dans les files d’attente des magasins.

Dans 41,8% des cas, l’acheteur a entendu parler de l’item sur un média social avant de prendre la décision de se le procurer.

Au cours de cette période, 81,8% des acheteurs se sont procurés des vêtements et les chaussures sur l’internet. Toutefois, près de trente pour cent du montant dépensé l’était pour faire l’acquisition de biens électroniques.

C’est le géant financier Alibaba, par le biais de ces magasins à rayons Taoboa et Tmall, qui domine ce marché. À titre d’exemple, Toaboa compte 500 millions de clients, tandis que Tmall est approvisionné par 50 000 fournisseurs.

Référence : China’s E-Commerce Market Grew To $190B In 2012, Driven By Mobile Users and Social Media, Says CNNIC

Post-scriptum : Le code QR au début de cet article vous mène à la page web des seize diaporamas de Chine. Comme quoi on n’arrête pas le progrès…

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Imprécision des données macroéconomiques chinoises

Publié le 18 août 2013 | Temps de lecture : 3 minutes
Porte de la Cité interdite, sur la Place Tian’anmen, à Beijing

Depuis le 15 mars 2013, monsieur Li Keqiang occupe la fonction de Premier ministre de Chine.

Les fuites de WikiLeaks ont révélé qu’en 2007, à l’époque où il était Secrétaire du comité du Parti communiste de la province du Liaoning — en d’autres mots, quand il était gouverneur de cette province — il avait confié à l’ambassadeur américain à Beijing qu’il prenait à la légère certains indices économiques officiels.

Pour évaluer la véritable santé économique de sa province, il se basait plutôt sur trois données : la consommation d’électricité, le niveau du transport ferroviaire de marchandise et le volume de crédits émis.

« Tous les autres chiffres, en particulier les statistiques sur le Produit intérieur brut (PIB), ne peuvent être consultés qu’à titre informatif », avait-il conclu, selon le mémo diplomatique américain.

Depuis des siècles, autant sous le régime impérial que sous le régime communiste, les promotions au sein de l’appareil de l’État dépendent d’autorités centrales. En dépit du fait que le favoritisme lié à la loyauté à un clan puisse jouer un rôle dans ces promotions, celles-ci sont essentiellement basées sur le mérite.

La concurrence vive que se livrent les gouverneurs locaux les incite à embellir la croissance du PIB de leur région afin de prouver leur compétence de gestionnaire et améliorer leurs chances d’une promotion.

Selon certains experts, la croissance actuelle de l’économie chinoise serait environ deux pour cent moins élevée que les données officielles. Cette surestimation viserait à masquer l’échec relatif des politiques de relance économique décidée par les dirigeants chinois.

En 2006 et 2007, c’était le contraire. Officiellement, le PIB augmentait de dix ou onze pour cent alors qu’en réalité, la croissance atteignait sans doute 15%. Cette sous-estimation visait à rassurer les pays occidentaux face à la montée en puissance de la Chine et atténuait leurs pressions en vue de l’appréciation de la monnaie chinoise.

La fiabilité relative des données officielles est commune à de nombreux pays. Pendant des années, la Grèce a masqué l’ambleur du déficit de l’État afin de tromper ses créanciers.

De plus, c’est un secret de Polichinelle que l’économie réelle de certains pays méditerranéens — nommément l’Espagne, l’Italie et la Grèce — comporte une composante de travail au noir très importante qui relativise la récession économique qui les frappe actuellement. Dans le cas de la Grèce, ce travail au noir représenterait 30 à 40% de l’économie.

Cela n’excuse pas la Chine, mais permet d’éviter de transformer l’imprécision chinoise en faute inhérente à son régime politique.

Références :
Faut-il croire la Chine?
« La vraie croissance chinoise, c’est 4% »
Le déclin de la Grèce

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Chine, un leader mondial des mosaïcultures tridimensionnelles

Publié le 15 août 2013 | Temps de lecture : 4 minutes

La taille d’un arbuste afin de créer une sculpture végétale existe depuis des millénaires. Toutefois l’assemblage de différents matériaux principalement d’origine végétale afin de réaliser un dessin préétabli, remonte aux parterres en broderie, dont la popularité a culminé avec ces jardins rococo en forme de tapis persans, au XVIIIe siècle.

Indépendamment du fait que les jardins à la française peuvent comprendre des buissons qui se dressent à quelques mètres du sol, ils sont considérés aujourd’hui comme des mosaïcultures bidimensionnelles parce qu’ils sont conçus dans le but d’habiller une surface plane.

C’est principalement en Chine, dans les années 1980, qu’est née la mosaïculture tridimensionnelle. À l’origine, on créait une structure métallique très sommaire à l’intérieur de laquelle on plaçait de la paille, de l’argile et du fumier : on recouvrait le tout de plantes vertes ou de plantes à fleur, arrosées à la main. L’ensemble devenait une mosaïculture.

Lors des deux premières éditions des Mosaïcultures Internationales, toutes deux tenues à Montréal en 2000 et 2003, la technique de la mosaïculture s’est considérablement raffinée.

De nos jours, chaque mosaïculture dispose de son propre système d’irrigation. Elle est recouverte d’une plus grande variété de plantes. De nouveaux terreaux sont découverts ou expérimentés. Par exemple, la dernière nouveauté étant l’utilisation des fibres de l’écorce de la noix de coco comme terreau.

Si bien qu’aujourd’hui, Montréal, Beijing et Shanghai rivalisent d’ingéniosité et de créativité. Dans le texte qui suit, nous vous présentons la participation chinoise aux Mosaïcultures Internationales Montréal 2013.

Beijing

« Planter des platanes pour attirer le Phénix »
Détail de la participation de Beijing

Roi des oiseaux, le Phénix symbolise la paix et l’harmonie. Selon un dicton chinois, celui qui plante des platanes attire le Phénix. En d’autres mots, l’effort soutenu est toujours récompensé.

La contribution pékinoise se caractérise par son horizontalité, par la fluidité de ses lignes et par son formalisme (cela fait très chinois). L’œuvre gigantesque innove par l’utilisation de bégonias miniatures pour colorier en rose le plumage de l’oiseau mythique.

Shanghai

« Une histoire vraie !»
Détail de la participation de Shanghai

La participation de Shanghai est plus lyrique et poétique. Elle est basée sur l’histoire apparemment vraie d’une jeune chinoise, Xu Xiu Juan, qui aurait perdu la vie à la fin des années 1980 en tentant de sauver une grue à tête rouge incapable de se libérer d’un marais en raison d’une blessure.

L’ensemble se caractérise par sa verticalité. Je soupçonne que la coiffe de la jeune fille l’identifie à une ethnie particulière.

Contrairement à la participation plus orthodoxe de Beijing, celle de Shanghai est plus asiatique que strictement chinoise. Dans une certaine mesure, cela représente bien les différences culturelles de ces deux villes, Shanghai étant plus ouverte sur le monde.

Dans ce cas-ci, Shanghai innove par son utilisation de nébuliseurs afin de simuler le brouillard à la surface du marais.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8
1re photo : 1/4000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 15 mm
2e  photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 35 mm
3e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 12 mm
4e  photo : 1/1250 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 22 mm


Liste de tous les textes relatifs aux Mosaïcultures Internationales Montréal 2013

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Chine : espionner pour réussir

Publié le 26 février 2013 | Temps de lecture : 3 minutes
Poupées aux couleurs de minorités chinoises

Dans presque tous les pays de monde, l’autorité de l’État se reflète dans le privé. Dans les pays autoritaires, on acceptera plus facilement que les parents le soient également. Plus les pouvoirs de l’État sont étendus, plus les parents régissent la vie de leur progéniture.

Et cela n’est pas nouveau. La représentation de l’autorité du père dans les pièces de Molière est le miroir des pouvoirs de Louis-XIV.

Par opposition, dans les démocraties libérales, l’autorité parentale (et le droit de correction qui en découle) est sévèrement limité; on ne peut pas battre un enfant, pas plus que l’État ne peut torturer ses prisonniers.

Mais qu’arrive-t-il dans les pays où l’État épie ses propres citoyens ? Eh bien ceux-ci font pareil.

Non seulement la délation était-elle encouragée et financée sous le Bloc soviétique mais de nos jours, la surveillance du citoyen prend un caractère épidémique en Chine.

Depuis quelques années, le prix des appareils électroniques de surveillance — tous fabriqués dans ce pays — a diminué de manière telle qu’ils sont devenus abordable pour des dizaines de millions de Chinois.

Mais contrairement à nos pays où l’utilisation privée des mouchards visent habituellement à documenter les aventures extra-maritales d’un conjoint, en Chine ce sont des outils d’avancement professionnel.

Dans ce pays, la corruption est tellement généralisée que de nombreux fonctionnaires ou cadres d’entreprise présument qu’elle atteint probablement leur supérieur hiérarchique ou leurs collègues de travail.

Alors on se mettra à épier les autres, à la recherche de l’information compromettante qui facilitera son avancement, tout en espérant ne pas être soi-même sous écoute électronique. C’est à celui qui en aura l’idée le premier.

Les fonctionnaires s’épieront afin d’être promus de préférence au collègue compromis. Ou ils feront tomber en embuscade le supérieur immédiat afin de lui succéder.

Alors que s’échangeront les millions cadeaux à l’occasion la nouvelle Année du serpent 2013, sous ce bel enrobage rouge et doré qui habille magnifiquement cette petite poupée d’aspect anodin, se cache peut-être un microphone ou une caméra qui provoquera la perte de son récipiendaire…

Référence : Des mouchards plein les murs

Détails techniques de la photo : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/30 sec. — F/3,5 — ISO 200 — 14 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La robe d’été de l’impératrice de Chine

Publié le 8 février 2013 | Temps de lecture : 2 minutes
Robe « Dragon » aux cinq symboles impériaux

Durant la seconde guerre sino-japonaise (1937-1945), le Japon occupa le nord-est de la Chine dont sa capitale, Beijing.

Au cours des deux années de sa carrière diplomatique au Japon (de 1936 à 1938), le canadien d’origine écossaise Robert-Randolph Bruce fit l’acquisition d’un certain nombre d’objets d’Art d’une grande valeur.

L’année qui suivit son décès à Montréal en 1942, sa veuve légua au musée des Beaux-Arts une robe en soie brodée d’or qui, faute de place pour être exposée, fut immédiatement entreposée dans les réserves du musée où elle demeura cachée pendant soixante ans.

Grâce à la construction récente du Pavillon Claire et Marc Bourgie, le musée a gagné de la superficie. Ce qui l’a amené à aménager, dans son pavillon principal, une nouvelle galerie dédiée à l’art chinois.

Fouillant dans ses réserves, le musée a redécouvert cette robe de cérémonie d’une extrême rareté puisque c’est une des seules au monde à avoir subsisté.

Détails de la robe

Dans un état remarquable de conservation, celle-ci était portée l’été puisqu’elle n’est pas doublée. De plus, il faut savoir qu’en Chine impériale, seul l’empereur et sa famille immédiate pouvaient posséder des objets sur lesquels sont représentés des dragons à cinq griffes, ce qui est le cas ici.

La couleur turquoise indique que ce vêtement était porté par une des épouses de l’empereur. À partir des témoignages recueillis, les experts du musée estiment qu’il s’agit ici d’une robe de l’impératrice douairière Cixi, qui régna sur la Chine de 1861 à 1908.

Palais impérial par journée de smog à Beijing

Références :
Cixi
Robert Randolph Bruce

Détails techniques :
1re photo : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35 mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1600 — 12 mm
2e  photo : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35 mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 1250 — 12 mm
3e  photo : Lumix GH1, objectif Lumix 14-45 mm — 1/50 sec. — F/5,6 — ISO 200 — 37 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Préoccupations chinoises

Publié le 17 octobre 2012 | Temps de lecture : 4 minutes


 
Le Pew Research Center (PRC) est un organisme américain sans but lucratif créé en 1948 par le fondateur de la Sun Oil Company, Joseph-N. Pew, et son épouse Mary Anderson-Pew.

Cet organisme jouit d’une réputation internationale flatteuse qui fait en sorte que même le gouvernement chinois lui permet d’effectuer des sondages parmi sa population. Sous Mao Zedong, les sondeurs auraient immédiatement été arrêtés et condamnés pour espionnage.

Mais les temps ont changé. Les dirigeants actuels du pays voient dans ces sondages un moyen commode et gratuit de savoir exactement ce que pense la population du pays. Les sondeurs du PRC sont donc devenus de « bons espions », au bénéfice — je ne dis pas au service — des autorités chinoises.

Entre le 18 mars et le 15 avril dernier, le PRC a effectué un sondage auprès de 3 117 Chinois.

La principale préoccupation des Chinois est l’inflation : six personnes sur dix jugent qu’il s’agit d’un problème important. Je soupçonne que les taux d’intérêts sur les comptes bancaires chinois offrent des taux d’intérêts inférieurs à l’inflation, ce qui diminue la valeur réelle de leurs économies. Il est à noter que cette préoccupation est en déclin, passant de 72% à 60% en quatre ans.

En second lieu, 50% des Chinois jugent maintenant la corruption des politiciens préoccupante, alors que cette proportion n’était que de 30% en 2008. Quant à la préoccupation face à la corruption des entrepreneurs, elle est passée de 21% à 32%.

L’an dernier, 9% des Chinois croyaient que leur pays était devenu la première puissance économique mondiale (« Leading economic power ») : cette proportion a sautée à 29% cette année. Il est à noter que 41% des Américains sont également de cet avis. Toutefois, 48% des Chinois estiment que la première place est occupée par les États-Unis, une opinion que ne partagent, étonnamment, que 40% des Américains.

Face à la croissance économique de leur pays, les Chinois sont ambivalents. La grande majorité d’entre eux, soit 70%, s’estiment plus riches qu’il y a cinq ans. De plus, presque tous les sondés (92%) croient même mener une vie plus agréable que leurs parents à leur âge. Globalement, 74% des Chinois estiment positives les réformes économiques qu’a subi leur pays depuis 40 ans.

Sans que ceci soit jugé préoccupant, 81% des Chinois considèrent que les riches s’enrichissent alors que les pauvres s’appauvrissent. Par contre, ceux qui jugent cela préoccupant sont passés de 41% en 2008 à 48% en 2012.

Interrogés quant à savoir s’ils estiment que la réussite récompense l’effort, 62% des Chinois riches croient que la plupart des personnes peuvent réussir s’ils travaillent suffisamment fort alors que cette opinion est partagée par 45% des Chinois de la classe moyenne en par 44% de ceux qui gagnent moins que la moyenne.

De plus, 57% des personnes interrogées s’inquiètent de la disparition du mode de vie traditionnel chinois et 71% des gens estiment qu’on devrait le protéger de l’influence étrangère.

Mais la montée la plus rapide dans l’opinion publique est l’inquiétude face aux aliments. Depuis quelques années de nombreux scandales ont éclaté relativement à la sécurité des aliments, du maïs transgénique raticide, aux laits maternisés contaminés à la mélamine. Cette préoccupation est passée de 12% en 2008 à 41% en 2012.

La sécurité des médicaments, souvent falsifiés en Chine, est jugée préoccupante par 28% des gens (comparativement à 9% en 2008), soit à-peu-près la même opinion relativement à la sécurité de l’ensemble des biens manufacturés (33% de préoccupation en 2012 vs 13% en 2008).

La pollution atmosphérique inquiète 36% des Chinois et la pollution de l’eau, 33%.

Référence : Growing Concerns in China about Inequality, Corruption

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le prix de la pollution pour les Chinois

Publié le 15 février 2012 | Temps de lecture : 2 minutes
Parc du Stade olympiquePollution au Parc olympique de Beijing, le 7 octobre 2009 à 11h04

Exprimé en dollars constants de 1997, l’impact économique sur la santé des Chinois causé par la pollution au sol — c’est-à-dire la pollution respirée par la population chinoise — est passé en trois décennies de 22 milliards$ (en 1975) à 112 milliards$ (en 2005). Voilà les résultats d’une étude du Massachusetts Institute of Technology publiée dans l’édition de février de la revue Global Environmental Change.

Contrairement à la pollution en haute atmosphère, la pollution au sol y est principalement causée par l’ozone et les particules microscopiques en suspension dans l’air. Ces dernières échappent aux mécanismes de défense du corps et ont la propriété de se rendre profondément dans les poumons.

Dans les années 1980, la concentration des particules était de dix à seize fois plus élevée en Chine que les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. En 2005, cette concentration avait été ramenée à cinq fois celle recommandée. Malgré tout, en 2007, on estimait que cette pollution avait été responsable du décès de 656,000 Chinois, pour cette année-là seulement.

L’urbanisation de la population chinoise durant cette période a augmenté l’exposition à l’ozone. En effet, on trouve ce gaz en grandes quantités dans les basses couches de l’atmosphère, surtout autour des centres urbains : il y est principalement produit par la réaction des hydrocarbures imbrulés et des oxydes d’azote des gaz d’échappement des véhicules avec l’oxygène de l’air sous l’influence de la lumière solaire.

Références :
China
China’s pollution puts a dent in its economy
Health damages from air pollution in China
Impressions de Chine (3e partie) : La pollution
MIT: China’s pollution costs $112B in annual health care
Ozone

Parus depuis :
La Chine injecte 275 milliards pour combattre la pollution de l’air (2013-07-25)
La pollution tue plus de 4000 personnes par jour en Chine, selon une étude (2015-08-14)
Pourquoi l’action climatique de la Chine nous concerne tous (2021-11-01)

Détails techniques de la photo : 
Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/250 sec. — F/5,6 — ISO 100 — 16 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Faits divers No 8

Publié le 10 février 2012 | Temps de lecture : 3 minutes

Les trois pays qui comptent le plus d’internautes sont la Chine (485 millions), les États-Unis (245 millions) et l’Inde (112 millions).

Référence : Indian computer tablet could herald an internet revolution


 
Les mesures prises pour diminuer le plomb dans l’essence, la peinture et la tuyauterie ont entrainé une diminution de plomb dans le sang des Montréalais; alors que le niveau préoccupant est estimé à 0,1 µg/ml, cette concentration est passée de 0,2 µg/ml au début des années 1970 à environ 0,03 µg/ml aujourd’hui.

Référence : Incompréhension autour du plomb dans l’eau


 
Chaque hiver, les unités de déneigement ramassent treize millions de mètres cubes de neige à Montréal. Si on faisait une boule de toute cette neige, celle-ci aurait un diamètre de 288 m, soit 1,5 fois la hauteur de l’édifice principal de la Place Ville-Marie.


 
Quinze à vingt pour cent des nouveaux cas d’infection par le SIDA au Canada sont des immigrants. Les requérants étrangers atteints du SIDA sont apparemment privilégiés puisque l’immense majorité d’entre eux — environ 90% — voient leurs demandes d’immigration acceptées par les autorités canadiennes alors que ce pourcentage est beaucoup plus faible dans le cas de ceux qui ne sont pas atteints de cette maladie.

Référence : VIH chez les nouveaux arrivants: «Un risque pour la santé publique»


 
En 2011, les ventes aux enchères d’œuvres d’Art (peintures, installations, sculptures, dessins, estampes, photographies) ont atteint la somme record de 11,54 milliards$.

Les acheteurs chinois occupent la première place avec 41,4% du marché (pour la deuxième année consécutive), suivis, loin derrière, par les acheteurs américains (23,6%), anglais (19,36 %), français (4,50%) et allemands (1,85%).

Référence : Les ventes aux enchères flambent, dopées par les achats de Chine


 
À cause d’un déficit démographique (résultant de l’infanticide des bébés de sexe féminin), les Chinoises prennent aujourd’hui leur revanche en se laissant désirer. 93% d’entre elles sont toujours célibataires à 24 ans. En fait, l’âge moyen du mariage se situe entre 28 et 30 ans. Cela a des conséquences importantes sur le taux de fertilité en Chine car si le concubinage est fréquent, le mariage est un passage obligé pour enfanter.

Le divorce augmente dans les grandes villes depuis octobre 2003; c’est depuis cette date qu’il n’est plus nécessaire d’avoir l’accord de son employeur, ni du Parti communiste, pour divorcer. Dans la capitale chinoise, 39% des couples finissent par se séparer, à la demande de l’épouse dans 70% des cas.

Référence : Arnault C, Ces Chinoises qui refusent le mariage, La revue, 2011, 17: 54-7.


 
Entre 2006 et 2011, la croissance démographique du Québec (4,7%) a été inférieure à la moyenne canadienne (5,9%). Toutefois, au cours de cette période, notre province a connu la deuxième plus importante croissante démographique du G8 (derrière le Canada, au premier rang). En effet, le Québec a devancé les États-Unis (4,4%), le Royaume-Uni (3,5%), Italie (3,2%), la France (2,8%),le Japon (0%), la Russie (0,1%) et l’Allemagne (-0,8%).

Référence : Ricard F, Il y a différentes façons de lire un rapport (en réponse à « Démographie – Contrer le déclin »)


Liste de tous les faits divers (des plus récents aux plus anciens)

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le recyclage à la chinoise

Publié le 13 novembre 2011 | Temps de lecture : 1 minute
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Les médias occidentaux nous parlent souvent, à juste titre, de la pollution chinoise mais rarement du recyclage qu’on y pratique.

Il ne s’agit pas du recyclage à l’occidentale avec ces bacs verts le long des trottoirs, une ou deux fois par semaine, mais du recyclage à la chinoise.

Lorsque des quartiers entiers sont détruits pour faire place à des immeubles modernes, comme c’est le cas à Shanghai, on trie tout ce qui peut être réutilisé. On accumulera ici les poutres ou les planches de bois, là les portes et les fenêtres, ailleurs les escaliers en tire-bouchon (qui relient les étages), etc.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif 14-45mm
1re photo : 1/400 sec. — F/9,0 — ISO 100 — 18 mm
2e photo  : 1/250 sec. — F/6,3 — ISO 100 — 19 mm
3e photo  : 1/500 sec. — F/7,1 — ISO 100 — 14 mm
4e photo  : 1/60 sec. — F/4,5 — ISO 100 — 20 mm

Note : Cliquez ceci pour voir le diaporama duquel ces photos sont extraites.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le vin de Bordeaux, made in China

Publié le 24 octobre 2011 | Temps de lecture : 4 minutes

Alors que les ventes de vin français sont en recul à travers le monde, elles augmentent en Chine. Les ventes de bordeaux — particulièrement recherchés — y doublent à chaque année depuis cinq ans : à eux seuls, les vins de cette région représentent la moitié des vins français consommés dans ce pays.

Et comme les Chinois sont néophytes en la matière, ils sont influençables. Une campagne de publicité en faveur des vins de la vallée du Rhône a fait en sorte qu’entre janvier et septembre 2010, la Chine a soudainement importé un million de bouteilles de vins de cette région.

Quant aux grands crus, ils sont l’objet d’une frénésie spéculative ahurissante. En octobre 2010, lors d’un encan à Hong Kong, trois bouteilles de Château Lafite 1869 ont été acquises pour une somme totale dépassant le demi-million d’euros, soit 28 fois leur valeur estimée.

Mais la Chine est le royaume de la contrefaçon. Après les vêtements, les accessoires de mode, les iPhones, et bien d’autres choses, les faussaires chinois s’intéressent depuis peu au vin, plus précisément aux grands crus français. Leur marché : les nouveaux millionnaires chinois.

Ces derniers collectionnent les montres suisses (les vraies), les voitures allemandes, les pierres précieuses, les tableaux de maitres et veulent goûter à tous les plaisirs que s’offrent déjà leurs collègues occidentaux, dont celui du vin. Et comme cet intérêt est nouveau pour eux aussi, ils représentent une clientèle facile à tromper.

On estime qu’il y a un plus grand nombre de bouteilles de Château Lafite 1982 dans les caves des collectionneurs chinois qu’il s’en est produit cette année-là en France. Y aurait-il en Chine, un nouveau Jésus de Nazareth capable de multiplier miraculeuse le pain et le vin ? Il semble que oui.

Mais les sceptiques sont nombreux. Ils sont déjà à l’œuvre au Centre d’études nucléaires de Bordeaux-Gradignan, en France. Ses chercheurs ont mis au point une mesure du Césium-137 qui permet de dater le vin.

Entre 1950 et 1963, les expériences nucléaires à ciel ouvert (et la tragédie de Tchernobyl, en 1986) ont saupoudré des retombées radioactives (dont le Césium-137) de manière variable sur toute la planète. Pour chacune des régions du Monde, correspond une dose pour une année précise.

Les crus d’avant 1950 ne contiennent pas de cet isotope radioactif. Alors comment distinguer une bouteille de 1920, d’une autre de 1949 ? Par l’aspect et le goût, évidemment, mais aussi par le verre de la bouteille.

En effet, le processus de fabrication du verre a évolué avec le temps, et de manière variable selon les régions. On mesure donc les rayons X émis par la bouteille lorsque bombardée d’ions par un accélérateur de particules : cela permet de déterminer si ce rayonnement correspond à celui attendu d’une bouteille de son âge.

Malheureusement, un marché des bouteilles vides s’est développé en Chine : certains restaurants de Pékin sont prêts à payer jusqu’à 350 euros pour une bouteille vide d’un grand cru français.

Aussi les producteurs eux-mêmes s’arment-ils contre les faussaires. Ils se voient proposer des dispositifs sophistiqués, encore peu utilisés pour l’instant, qui permettent d’authentifier le vin de manière très précise. L’ultime espoir des producteurs, c’est que le système qu’ils adopteront ne porte pas l’étiquette « Made in… ».

Références :
Lebœuf M, À la conquête des palais chinois, La Revue, 2011, 10; 92-3.
Contrefacons et vols de vins en Chine
Cabibbo H, In vino veritas, La Revue, 2011, 16; 115-6.


Note : Le billet ci-dessus est le 500e texte publié sur ce blogue.

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Écrit par Jean-Pierre Martel