Les sondeurs de Léger & Léger sont formels : les Québécois haïssent la chicane.
Plus tôt ce mois-ci, la députée Catherine Fournier a claqué les portes du Parti Québécois (PQ).
Mme Fournier est une jeune députée brillante et une excellente communicatrice. Elle croit être plus utile à la cause souverainiste en siégeant à titre de députée indépendante.
Avant elle, l’ex-député Jean-Martin Aussant avait fait la même chose pour finalement revenir au PQ après avoir vadrouillé quelque temps hors ses murs.
Dans tous les partis politiques, les démissions représentent une perte de talents bien moindre que la perte occasionnée par les défaites électorales.
À Ottawa, depuis un mois, ont démisionné : Jody Wilson-Raybould (la ministre de la Justice), Jane Philpott (la présidente du Conseil du Trésor), Gerald Butts (proche conseiller de Justin Trudeau) et Michael Wernick (le greffier du Conseil des ministres).
Peut-on en conclure que le parti de Justin Trudeau est devenu un parti de la discorde ? Je dirais plutôt que c’est le parti de la démission; la démission face à Trump, à Netflix, aux pétrolières, aux paradis fiscaux, en plus de la démission d’une partie de ses ministres.
Au Québec, la question ne se pose pas; le PQ serait, dit-on, le parti de la chicane. Le cas de Mme Fournier en serait un exemple. Mais quelle est la gravité des chicanes péquistes ?
De toute ma vie, je n’ai jamais rencontré quelqu’un à qui on ait crevé un œil, fracturé la mâchoire, ou provoqué une commotion cérébrale pour s’être opposé à un dirigeant du PQ.
Mais je peux vous donner les noms de jeunes à qui cela est arrivé à Victoriaville pour s’être opposé à un dirigeant libéral.
Bref, d’où vient cette idée que le PQ, c’est le parti de la chicane ?
Lorsqu’on tient compte du Printemps érable et de sa répression musclée par le gouvernement libéral de l’époque, il m’est difficile d’être impressionné le simple fait que Mme Fournier décide changer d’air.