L’exercice, un moyen médiocre de maigrir

Publié le 17 août 2015 | Temps de lecture : 3 minutes

L’exercice physique est un excellent moyen d’améliorer la tolérance à l’effort. De plus, la libération d’endorphines par le corps contribue à un sentiment de bienêtre.

Mais est-ce un bon moyen de maigrir ?

C’est ce que pensent ceux qui proposent des diètes amaigrissantes traditionnelles, basées sur un bilan calorique négatif, c’est-à-dire qui veulent que l’obèse réduise sa consommation de calories et/ou augmente sa dépense énergétique.

De telles diètes donnent de bons résultats à court et à moyen terme mais sont généralement inefficaces à instaurer une perte de poids définitive; le sujet se révolte éventuellement contre le sadomasochisme qu’il s’est imposé volontairement et finit par reprendre tout le poids perdu.

Dire à un obèse : « Tu devrais faire de l’exercice », c’est l’équivalent d’une gifle. Dans l’esprit de nombreux obèses, cela revient à dire : « Tu es gros parce que tu es paresseux. »

Le Dr Dominique Garrel — endocrinologue au Centre universitaire de l’université de Montréal et spécialiste de l’obésité — précise que l’activité physique volontaire représente à peine 10% de la dépense d’énergie. En d’autres mots, 90% de notre dépense énergétique sert à l’accomplissement de nos fonctions vitales.

Selon ce spécialiste, l’état de la science indique qu’il n’y a pas de lien entre l’activité physique et la capacité de perdre du poids quand on fait une diète.

Il estime surtout qu’il est faux de penser qu’on peut maigrir sans changer ses habitudes alimentaires.

D’après le Dr Yoni Freedhoff — professeur adjoint à la faculté de médecine de l’université d’Ottawa — vingt ans d’études sur l’activité physique ont démontré que son effet était négligeable sur la perte de poids.

Celui-ci résume : « Dans une étude très rigoureuse, on a suivi des gens qui s’étaient mis à faire cinq à six heures d’activité physique par semaine, pendant un an. Mais à qui on avait demandé de ne pas changer leur diète. Résultat ? Ils ont perdu à peine 1kg pour les femmes, et 1,5kg pour les hommes. »

Pour revenir au Dr Garrel, celui-ci estime que la lutte contre l’obésité passe par une réduction de la consommation d’aliments sucrés.

Les personnes intéressées par ce sujet, sont invitées à lire Le fructose fait grossir, un texte que j’ai écrit en 2011.

Référence : Quand des spécialistes de l’obésité prennent la défense de Coca-Cola

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Écrit par Jean-Pierre Martel