Deux semaines à Palm Desert (fin)

25 octobre 2019

Conclusion

Géographie

Ce voyage a été une occasion de comprendre l’attachement du peuple américain pour le territoire de leur pays, d’une grande diversité et d’une remarquable beauté.


 
Sa géographie est dominée par un relief accidenté formé d’innombrables montagnes, plateaux et vallées.

Au-delà des montagnes qui bordent le Pacifique, il règne à l’intérieur des terres un climat désertique ou semi-désertique hostile au peuplement humain.



 
L’hostilité de cette nature sauvage a été vaincue par la construction d’immenses infrastructures (comme le barrage Hoover et le canal All-American) qui ont domestiqué les cours d’eau de la région pour y faire naitre d’immenses réservoirs d’eau potable.

Cette abondance hydrique a permis le développement d’une agriculture intensive et la création artificielle de vallées verdoyantes comme la vallée de Coachella.



 
Et pour relier cette région au reste du pays, on a développé un réseau routier moderne et efficace.

Afin de maximiser la consommation individuelle, moteur de l’économie, on a favorisé l’accès à la propriété. Un accès d’autant plus apprécié que l’individualisme est une caractéristique fondamentale du peuple américain.


 
Ce qui a entrainé un étalement urbain qui a rendu l’automobile indispensable.

Urbanisme et ses conséquences


 
La Californie doit sa prospérité actuelle au développement des technologies de l’information dont elle a été le berceau.

Mais l’étalement urbain de ses villes fait en sorte que les transports passifs, notamment individuels, y sont une nécessité.

L’extrême popularité des trottinettes électriques et des vélos électriques — à San Diego, on en voit partout — s’explique auprès des jeunes parce que ces moyens de transport leur permettent de s’affranchir de la voiture de leurs parents.

C’est donc une solution américaine à un problème américain.

La micromobilité passive aggrave l’obésité des jeunes Américains (sans en être la cause, essentiellement alimentaire).

Malheureusement, leur obésité est encore pire que celle de leurs parents. Si bien qu’il est juste de parler à leur sujet d’une épidémie d’obésité morbide.

Le contraste avec la population d’Helsinki — où j’ai pris mes vacances précédentes — est saisissant.

En Finlande, on a investi des sommes considérables dans le transport en commun. Parallèlement, on a favorisé l’exercice physique des citoyens. Au moment de ma visite, l’an dernier, toute la micromobilité y était à traction humaine. Le sentiment d’être bien dans sa peau contribue sans doute à faire des Finlandais un des peuples les plus heureux sur Terre.


 
Ce qui m’a également frappé au cours du voyage en Californie, c’est l’effort colossal de cet État pour développer des sources alternatives d’énergie, principalement solaire et éolienne.

Un effort motivé sans doute par la pollution de l’air qui y résulte du transport des passagers et des marchandises.

Conclusion de la conclusion


 
Berceau du mouvement hippie et de l’usage récréatif des drogues ‘douces’, la Californie est une source de fascination en Occident depuis plus d’un demi-siècle.

Au cours des dernières décennies, la créativité des Californiens s’est transposée dans le domaine technologique. Si bien que c’est là que sont nées des inventions (ordinateurs, réseau internet et téléphones multifonctionnels) qui ont changé nos vies.

J’en suis revenu ébloui par la beauté de ses paysages mais très pessimiste quant aux chances de voir cette partie du monde s’adapter sans douleur aux changements climatiques, notamment en raison de l’agriculture intensive qu’on y pratique, une agriculture en complète contradiction avec le climat semi-désertique qui y règne.

Pour terminer, je tiens à remercier publiquement ma sœur Monique Martel et son mari, Paul Dixon, pour leur hospitalité et leur disponibilité. Sans eux, ce voyage très intéressant n’aurait pas été possible.

Parus depuis :
Que peut faire la Californie pour mieux se préparer aux feux de forêt? (2019-11-01)
La Californie est à sec (2021-06-24)

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectifs PanLeica 8-18 mm (2e, 3e, 5e photos) et M.Zuiko 12-40 mm F/2,8 (les autres photos)
1re photo : 1/4000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 40 mm
2e  photo : 1/1250 sec. — F/3,9 — ISO 200 — 17 mm
3e  photo : 1/1600 sec. — F/4,0 — ISO 200 — 18 mm
4e  photo : 1/4000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 31 mm
5e  photo : 1/3200 sec. — F/3,6 — ISO 200 — 14 mm
6e  photo : 1/4000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 15 mm
7e  photo : 1/2000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 17 mm
8e  photo : 1/6400 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 21 mm
9e  photo : 1/4000 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 19 mm


Pour lire les comptes-rendus du voyage à Palm Desert, veuillez cliquer sur ceci.

2 commentaires

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Écrit par Jean-Pierre Martel


La Californie à sec

9 mai 2015

La Californie est l’État américain le plus peuplé, avec 38 millions d’habitants. Cela représente 12% de la population des États-Unis.

C’est également l’État le plus riche. Son produit intérieur brut était de 2 287 milliards$ en 2012, soit le huitième de l’économie américaine.

Parce qu’il occupe plus de la majorité de la côte ouest-américaine, cet état jouit d’une multitude de climats, de tempéré à désertique.

Cette variété climatique permet de satisfaire un grand nombre de besoins agricoles. Si bien que la Californie est devenue le premier producteur des États-Unis, représentant 12,8% de la valeur totale de l’agriculture américaine (en 2007).

Mais voilà, il y a un problème. Cet État est frappé par une importante sécheresse, la pire depuis 1895. Elle dure depuis plusieurs années.

C’est ainsi que les barrages hydro-électriques manqueront d’eau dans un an, à moins d’averses abondantes entretemps.

L’épuisement des nappes phréatiques entraine déjà l’affaissement lent — 30 cm par an — de certaines routes.

Les sévères restrictions imposées par le gouverneur de l’État ont un effet limité puisque les producteurs agricoles en sont dispensés. Or cette industrie consomme à elle seule 80% de l’eau utilisée.

La production d’amandes accapare le dixième de l’eau produite par l’État. Pour produire une seule amande — pensez aux amandes Blue Diamond — il faut environ quatre litres d’eau. Pour une amande.

Les restrictions frappent donc la consommation domestique, responsable du 20% restant. Or presque les trois quarts de cette consommation servent normalement à l’extérieur, pour arroser le gazon, laver la voiture, ou remplir la piscine.

Afin de donner l’exemple, les belles fontaines municipales sont à sec.

Les Californiens — toujours animés par cet esprit civique qui suscite l’admiration — ont toutefois découvert qu’il y a une zone grise, non comptabilisée, entre le 80% agricole et le 20% résidentiel : c’est la ponction effectuée dans les nappes phréatiques par l’industrie de l’eau embouteillée.

La Californie compte 108 usines d’embouteillage d’eau dont personne ne sait exactement combien d’eau est utilisée. Chaque compagnie estime que cela constitue un secret commercial dont elle refuse la divulgation.

Mais on le sait dans le cas de Nestlé. Celle-ci a révélé qu’elle a siphonné 2,3 milliards de litres d’eau californienne en 2011, 2,4 en 2012, 2,6 en 2013 et 2,8 en 2014. Et ce, en vertu d’un permis dont le renouvellement lui coûte 524$ par année.

En d’autres mots, en dépit de la sécheresse importante qui sévit depuis 2011 en Californie, la compagnie a augmenté son embouteillage d’eau, afin de satisfaire la soif croissante de profit réclamée par ses actionnaires étrangers.

Il n’en suffisait pas plus pour susciter l’indignation des Californiens; 150 000 d’entre eux ont signé une pétition réclamant des mesures énergiques pour contrer le manque de civisme des compagnies d’embouteillage.

Références :
Bottling water without scrutiny
California drought spurs protest over ‘unconscionable’ bottled water business
Californie
La Californie manque d’eau
List of U.S. states by GDP
San Francisco : la fontaine Vaillancourt est à sec

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Écrit par Jean-Pierre Martel