L’année n’a pas toujours débuté en janvier.
Chez les peuples dont la mythologie puise sa source des forces de la nature, le milieu de l’hiver n’a rien de particulier. C’est donc au printemps, lorsque la nature s’éveille, que les Celtes faisaient commencer l’année.
Mais ce n’était pas le cas sous la République romaine, née en 509 avant notre ère.
La vie politique y était rythmée par l’élection des consuls dont l’entrée en fonction était le premier janvier. Ce mois était ainsi nommé en l’honneur de Janus, ce dieu à deux visages, l’un tourné vers le commencement, l’autre vers la fin.
À cette époque, l’année ne compte que dix mois. Voilà pourquoi, encore aujourd’hui, le nom ‘septembre’ fait référence au chiffre 7 (alors que c’est le neuvième mois), ‘octobre’ à 8, ’novembre’ à 9 et ‘décembre’ à 10.
En 46 avant notre ère, Jules César ordonne de faire débuter l’année le premier du mois de Mars (notez la majuscule), dieu de la guerre.
En 532, le pape Libère (c’est son nom) ordonne plutôt que l’année débute avec la célébration d’un évènement qu’il juge très important; le jour de la Circoncision du Christ, soit le premier janvier.
Cette décision sera évidemment controversée. Selon les pays, le début de l’année sera le jour de la naissance du Christ ou de sa circoncision ou encore le 1er mars.
Ce n’est qu’au XVIe siècle que l’idée de faire du 1er janvier le début de l’année se généralisera en Europe occidentale.
Entre le Xe siècle et 1700, le monde byzantin demeura attaché au 1er mars. Non pas en hommage au dieu de la guerre, mais parce qu’il commémorait la création du monde survenue, croyait-on, le 1er mars de l’an 5509 avant notre ère.
Romanisée tout en étant encore attachée à ses traditions celtiques, la France fera également partie des résistants; on conservera le réveil de la nature comme signe du début d’année.
Symboliquement, la fête de Pâques — qui marque la résurrection du Christ — y est choisie pour faire débuter l’année.
Mais voilà, il y a un problème; Pâques n’est pas à date fixe. C’est le premier dimanche qui suit l’équinoxe du printemps.
En 1564, le roi Charles IX aligne la France avec le reste de la chrétienté et ordonne que le 1er janvier marque officiellement le début de l’année dans le royaume.
Survient la Révolution française. On élabore alors un calendrier républicain. Celui-ci proclame que l’année commence par l’équinoxe d’automne. Selon les années, celui-ci tombe entre le 22 et le 24 septembre.
Si les Romains choisissaient l’équinoxe du printemps afin de rendre hommage à Mars, les révolutionnaires choisissent l’équinoxe d’automne pour célébrer les vendanges; le premier mois du calendrier révolutionnaire est même appelé le Vendémiaire.
Mais 14 ans plus tard, on se rend à la nécessité pour la France d’avoir le même calendrier que le reste de l’Europe. Pragmatique, Napoléon Bonaparte ordonne l’abandon du calendrier républicain en 1805.
De nos jours, six pays ont leur propre calendrier qui fait débuter l’année autrement :
• l’Afghanistan (à l’équinoxe du printemps),
• l’Arabie saoudite (cette année, le 31 aout),
• l’Éthiopie (le 11 ou 12 septembre),
• l’Iran (à l’équinoxe du printemps),
• le Népal (entre le 12 et le 15 avril),
• le Vietnam (entre le 21 janvier et le 19 février).
Dans le cas de la Chine, on doit distinguer le début officiel de l’année (le 1er janvier) du début des fêtes traditionnelles du début d’année (entre le 21 janvier et le 19 février).
Quant à certains pays catholiques orthodoxes, leur 1er janvier est décalé par rapport au nôtre en raison de leur attachement au calendrier julien.
Références :
Calendrier julien
Pourquoi l’année commence-t-elle le 1er janvier ?