L’inter-Caisses Desjardins : un logiciel bâclé

Publié le 11 août 2010 | Temps de lecture : 2 minutes

Carole Lacroix, Conseillère – Service aux membres
Direction Gestion de la qualité
Soutien au développement coopératif et aux instances démocratiques, Mouvement Desjardins

Madame Lacroix,

Ce qui est facile pour l’usager à un guichet automatique devrait être aussi facile au comptoir d’une caisse.

Dès que le caissier est certain de l’identité de la personne devant lui, ce caissier devrait avoir accès au dossier de cette personne, peu importe la caisse où on se trouve. Il devrait donc avoir sous les yeux toutes les transactions reliées au compte, pouvoir appuyer sur un bouton afin d’accéder instantanément à la dernière transaction imprimée au livret, et appuyer sur un autre bouton afin d’imprimer toutes les transactions ultérieures. En cas de problème, il devrait pouvoir naviguer facilement dans le compte afin d’y trouver l’information désirée.

De toute évidence, pour votre personnel, ce n’est pas aussi simple que cela puisque dans notre cas, trois employées ont été impuissantes à mettre-à-jour ce livret. Donc la faute n’incombe pas à vos employés; ceux-ci ont de la difficulté à rendre le service auquel vos clients ont droit. Le coupable, c’est l’outil informatique que Desjardins met à leur disposition.

L’indépendance de chaque caisse ne peut être invoquée pour justifier les ratés de votre logiciel puisque l’inter-Caisses a précisément pour but de faire oublier ce cloisonnement.

Par conséquent, un logiciel comme l’inter-Caisses, qui nécessite de savoir le solde actuel, le numéro de ligne ou toute autre complication inutile, afin d’effectuer une tâche aussi simple que la mise-à-jour d’un livret de banque, est un logiciel qui a sérieusement besoin d’être amélioré, du moins dans la version à la portée de vos caissiers.

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Écrit par Jean-Pierre Martel


L’inter-Caisses Desjardins ou quand un réseau informatique bancaire fait pitié

Publié le 4 août 2010 | Temps de lecture : 4 minutes
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Toute sa vie, ma mère a fait affaire avec les Caisses populaires Desjardins. De son vivant, mon père était président du Comité de crédit d’une Caisse populaire de Joliette. Enfants, chacun d’entre nous déposions nos épargnes dans un compte Desjardins. Bref, toute la famille avait Desjardins tatoué sur le portefeuille.

Conséquemment, lorsque ma mère a déménagé dans mon quartier, elle s’est empressée d’aller ouvrir un compte à la Caisse pop à vingt minutes de marche de son nouvel appartement (photo ci-dessus).

Mais la caissière avait une meilleure idée.

Nous, on ne recommande pas d’ouvrir un autre compte; il est préférable de procéder par inter-Caisses. Ce système vous permet de venir ici effectuer toutes vos transactions comme si vous alliez à votre ancienne succursale : dépôts, retraits, mise-à-jour de vos livrets bancaires, etc. Cela évite la multiplication des comptes et cela simplifie votre comptabilité.

Effectivement, cela était une excellente idée. Des centaines de milliers de personnes font leurs transactions aux guichets Desjardins, certaines d’entre elles utilisant le système inter-Caisses. Il s’agit donc d’un système éprouvé: nous avons donc présumé qu’aux comptoirs, les caissières pouvaient utiliser ce système aussi facilement, ou même mieux, que l’épargnant aux guichets automatiques.

Moins d’une semaine plus tard, plus précisément hier, nous étions de retour à cette caisse, heureux de profiter pour la première fois du système inter-Caisses et ce, dans le but de mettre à jour un livret de banque de la succursale St-Pierre de Joliette.

Je suis désolée; ce compte-là fonctionne par relevés sur feuilles mobiles et non par livret.
— Bien voyons donc, ça toujours été par livret; voyez la date dans le livret…
— Je suis désolée. Je ne peux rien faire. Il faut vous adresser à votre ancienne caisse. Voici leur numéro de téléphone.

De retour à la maison, nous effectuons un interurbain à Joliette pour nous faire dire que le compte n’a jamais cessé d’être par livret et que l’imbroglio vient du fait que la caissière n’a tout simplement pas trouvé le numéro de ligne.

Sans bien savoir ce que le numéro de ligne signifie, nous retournons à la Caisse répéter comme des perroquets ce qu’on vient de nous dire.

C’est quoi le solde ?
— Vous voulez de dire le solde de la dernière fois, celui imprimé au livret ?
— Non, non, le solde actuel.
— Bien, on ne le sait pas : c’est pour le savoir qu’on vient ici mettre le livret à jour.
— Sans le solde actuel, je ne peux pas trouver le numéro de ligne. Je suis désolée. Je ne peux rien faire.

Alors je hausse le ton.
Cela fait trois fois qu’on marche vingt minutes de la maison à ici pour mettre un livret à jour. C’est beaucoup plus simple pour nous de changer de banque (pour la Banque Nationale située à proximité) que d’aller à la maison et de revenir ici avec le solde actuel sans même savoir si finalement on pourra mettre à jour le livret.

Devant cette menace, on nous permet d’appeler sur les lieux à Joliette et d’obtenir finalement le solde actuel.

C’est beau, je vois votre compte. Malheureusement avec le numéro de ligne, j’obtiens pour la date de la dernière transaction imprimée dans le livret, un solde différent que celui qui apparait au livret. Donc je ne peux pas le mettre à jour. Il va falloir aller dans cette succursale-là. Je suis désolée. Je ne peux rien faire.
— Mademoiselle, on ne fera pas un voyage de 50 km pour aller à Joliette afin de mettre à jour un livret de banque.
— Dans ce cas, appelez-les pour leur demander de vous poster un imprimé sur feuilles mobiles des transactions effectuées depuis la dernière fois. Je suis désolée. Je ne peux rien faire.

Nous avons donc quitté bredouilles la Caisse pop pour aller ouvrir un compte à la Banque Nationale dans l’espoir d’y obtenir un meilleur service.

Arrivés à la maison, ma mère, songeuse, a eu cette remarque :
Ton père doit se retourner dans sa tombe.

Détails techniques : Panasonic GH1, objectif Lumix 14-45mm — 1/250 sec. — F/6,3 — ISO 100 — 18 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel