Invitation à boycotter, pour l’instant, l’autodéclaration des résultats des tests rapides

26 janvier 2022

Depuis hier, il est possible de déclarer au ministère de la Santé du Québec les résultats d’un test rapide de Covid-19.

Contrairement à la Grande-Bretagne, le Québec n’a pas mis sur pied un programme lui permettant de connaitre le taux de contagion à partir d’un échantillon important de participants représentatifs de l’ensemble de la population.

Jusqu’à tout récemment, le nombre de cas correspondait au nombre de résultats positifs décelés par les laboratoires de la Santé publique.

Limitée à environ 50 000 tests par jour — ce qui correspond à 0,6 % de la population du Québec — cette capacité de dépistage est rapidement devenue insuffisante à l’arrivée de l’Omicron.

Voilà pourquoi le gouvernement de la CAQ a mis sur pied un site web qui permet aux citoyens de dévoiler les résultats des tests rapides distribués gratuitement en pharmacie.

Les résultats déclarés positifs s’ajoutent donc à ceux décelés par les laboratoires de Santé publique afin de donner une meilleure idée de l’étendue de la contamination par le Covid-19.

Sur son site, le gouvernement précise :

La déclaration du résultat du test rapide est uniquement utilisée à des fins statistiques de suivi de l’utilisation de ces tests. Les résultats que vous déclarez ne seront pas inscrits dans votre preuve de vaccination. Ils ne modifieront pas le statut de protection de votre passeport vaccinal. Donc, si vous déclarez un résultat positif, votre statut vaccinal ne sera pas modifié.

Même s’il est dit que tout cela ne servira qu’à des fins statistiques, je ne compterais pas trop là-dessus.

On doit savoir que contrairement aux États-Unis, la Santé publique du Québec considère qu’attraper le Covid-19 équivaut à une vaccination.

On fait toutefois exception pour ceux qui doivent voyager à l’Étranger, notamment aux États-Unis, à défaut de quoi ils seraient refoulés aux frontières. Mais pour tous les autres, c’est non.

Ceci étant dit, il est vrai qu’attraper le Covid-19 confère une certaine immunité.

D’un côté, la personne qui attrape l’Omicron est immunisée contre ce variant. Au moment où celui-ci déferle au Québec, cela est un avantage puisque la vaccination immunise plutôt contre le Covid-19 ‘classique’ (aujourd’hui disparu) et, de manière décroissante, contre les variants apparus depuis.

Malheureusement, les études scientifiques ont démontré qu’attraper le Covid-19 confère une immunité qui varie considérablement selon la sévérité de l’atteinte.

L’absence de fiabilité de la protection acquise lors d’un épisode de contagion est la raison principale du refus des autorités américaines de considérer l’immunité ‘naturelle’ comme un substitut à la vaccination.

Les économies de bouts de chandelles du gouvernement de la CAQ sont d’autant plus incompréhensibles qu’il est impossible d’être ‘trop’ immunisé contre le Covid-19.

Les personnes qui, croyant bien faire, déclareront un résultat positif à un test rapide doivent savoir qu’elles risquent d’être punies.

Cette menace aura disparu lorsque la Santé publique aura fait volteface à ce sujet et que le ministère de la Santé se sera engagé explicitement à ne pas pénaliser les personnes qui se déclareront positives au Covid-19.

J’invite donc le ministre à clarifier la situation le plus tôt possible.

Références :
Le dépistage ‘massif’ du Covid-19 au Québec : une plaisanterie
Québec lance une plateforme de déclaration de résultats de tests rapides de COVID-19

Laissez un commentaire »

| 2018-202X (années Legault), Politique québécoise | Mots-clés : , , | Permalink
Écrit par Jean-Pierre Martel