Loi 101 et Montréal : la mairesse tombe des nues

Publié le 24 octobre 2020 | Temps de lecture : 3 minutes

Contrairement à ce qu’exige la Loi 101 depuis dix-huit ans, dix des dix-neuf arrondissements de Montréal, ainsi que la ville-centre, n’ont toujours pas de certificat de conformité à la Charte de la langue française.

Les arrondissements non conformes sont :
• la ville-centre de Montréal
• Ahuntsic-Cartierville
• Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce
• Lachine
• LaSalle
• Montréal-Nord
• Pierrefonds-Roxboro
• Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles
• Saint-Laurent
• Saint-Léonard
• Sud-Ouest.

Entre autres, la Loi 101 exige que le français soit la langue exclusive de travail à l’interne de toutes les administrations publiques.

Le principe est simple : tous les Francophones sont chez eux au Québec, qu’ils soient bilingues ou non. Exiger inutilement la connaissance de l’anglais à l’embauche constitue une discrimination à l’encontre des quatre millions de Québécois unilingues français.

Selon l’Office québécois de la langue française, la majorité des arrondissements montréalais exigent inutilement la connaissance de l’anglais à l’embauche. De plus, le cinquième d’entre eux exigent que certains de leurs employés parlent anglais avec leurs collègues et leurs supérieurs hiérarchiques.

Jeudi dernier, l’Assemblée nationale du Québec adoptait unanimement une résolution présentée par Simon Jolin-Barette (le ministre responsable de la langue française), pressant la ville de Montréal de se conformer à la Loi 101.

En conférence de presse, la mairesse de Montréal a déclaré :

Je m’explique mal cette motion parce que j’ai moi-même discuté avec M. Jolin-Barette.

La plupart des arrondissements de ma formation politique sont à jour ou sur le point de l’être.

Montréal est surement la capitale francophone de l’Amérique du Nord. Et on a bien l’intention de continuer à l’être et de travailler en collaboration avec le gouvernement du Québec.

Que veut dire ‘la plupart (…) sont à jour ou sur le point de l’être’ ? Cela veut dire que depuis dix-huit ans, certains arrondissements de Montréal n’ont même pas entrepris de se conformer à la loi.

Quant à ceux qui seraient sur le point de se conformer, combien de décennies supplémentaires leur faudra-t-il pour assurer à leurs employés francophones le droit de travailler dans leur langue ?

Références :
Plus de 50% des arrondissements de Montréal ne respectent pas la Charte de la langue française
Quatre-millions de Québécois victimes de discrimination à l’embauche

Parus depuis :
Incapable d’être servi en français (2020-11-13)
Être servi en anglais, «ça fait dur» (2020-11-14)
Français au Québec: «Comment pouvons-nous être stupides au point de financer notre propre disparition linguistique?» (2020-11-27)
Quand il faut parler anglais pour travailler à Montréal (2021-03-10)

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Écrit par Jean-Pierre Martel