Chagall et la musique — Le ballet Aleko

Publié le 1 mars 2017 | Temps de lecture : 3 minutes
Aperçu de la cinquième salle de l’exposition du MBAM

Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, New York accueillit un grand nombre de créateurs européens fuyant le nazisme, dont Chagall. À l’abri du conflit, la métropole américaine devint alors le plus important centre de création d’art moderne.

Après avoir travaillé à Paris en 1932 sur un projet de ballet qui sera finalement abandonné, Chagall est approché en 1941 par le chorégraphe Léonide Massine — lui aussi en exil aux États-Unis — afin de créer les décors et les costumes d’un ballet appelé Aleko.

Celui-ci était inspiré du poème Les Tsiganes (1824) d’Alexandre Pouchkine tandis que sa musique était de Pyotr-Ilich Tchaikovsky, orchestrée par Erno Rapée.

Chagall créa quatre fonds de scène et plus de soixante-dix costumes, dont certains furent peints de la main de Chagall alors que tous furent confectionnés sous la supervision de son épouse.

L’explosion des couts fit en sorte que la production entière fut déplacée au Mexique où la main-d’œuvre qualifiée était moins onéreuse. Si bien que la première mondiale eut lieu dans la capitale mexicaine au Palacio de Bellas Artes le 8 septembre 1942. Puis le tout fut rapatrié à New York pour la première américaine le mois suivant.

Le ballet fut présenté à plusieurs reprises jusqu’en 1968. Mais la vente des décors de Chagall en 1977 — afin de renflouer les coffres dégarnis du Ballet Theatre de New York — marqua le glas de cette production.

Maquettes des fonds de scène d’Arleko
Maquette de la première scène : Aleko et Zemphina au clair de lune (1942)

Chacune des scènes du ballet est caractérisée par un fond de couleur spécifique.

Le bleu baigne la rencontre nocturne d’Aleko et de Zemphina. Le blanc écru occupe une large place du fond pour Le Carnaval des animaux. Le Champ de blé par un après-midi d’été est dominé par le jaune et l’orangé. Quant à la scène finale, Une fantaisie de Saint-Pétersbourg, elle possède les accents dramatiques du noir et du rouge.

Costume de Zemphina à la scène I
Maquette du costume d’une chauvesouris à la scène IV

Selon les segments du ballet, la couleur des costumes s’accordait avec celle des fonds de scène tout en caractérisant les personnages. C’est ainsi que Zemphina portait quatre robes de couleurs différentes.

Les applaudissements du public new-yorkais au dévoilement de chaque scène irritèrent certains critiques qui s’attristèrent de constater que les décors de Chagall volaient la vedette aux danseurs.

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, hypergone M.Zuiko 8 mm F/1,8 (1re photo) et objectif M.Zuiko 25 mm F/1,2 (les autres photos)
1re photo : 1/60 sec. — F/1,8 — ISO 1000 — 8 mm
2e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm
3e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 250 — 25 mm
4e  photo : 1/60 sec. — F/1,2 — ISO 400 — 25 mm
5e  photo : 1/80 sec. — F/1,2 — ISO 200 — 25 mm


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Écrit par Jean-Pierre Martel