Les prix 2015 de l’Action nationale

8 juin 2016

On récompense souvent les athlètes et les artistes : qu’en est-il des intellectuels ?

Plutôt hier soir, la revue bimestrielle L’Action nationale récompensait les auteurs d’analyses traitant des réalités sociales, culturelles, linguistiques et économiques du Québec, parus en 2015.

En tant qu’abonné de cette publication, on m’y avait invité. Et j’y suis allé puisqu’il s’agissait pour moi d’un devoir civique d’honorer des lauréats pour leur travail de réflexion.

Je m’étais habillé comme si j’allais à l’opéra, en dépit du fait qu’à l’opéra, il est de plus en plus chic de s’habiller n’importe comment… …mais avec des vêtements griffés qui coutent une fortune. Quand même.

Ce fut une très bonne décision parce s’il est vrai que le travail intellectuel ne paie pas, leurs supporteurs eux, font tout pour que cela ne paraisse pas. Donc j’étais dans la moyenne.

Claude Cardinal (à gauche) recevant le prix Richard-Arès 2015 des mains de Denis Monière (à droite)

Avant la remise des prix, je m’étais procuré le livre ‘Une histoire du RIN’ de Claude Cardinal (508 pages, 40$), dédicacé par l’auteur. Celui-ci offrait son livre en vente sur une table à l’écart.

Puisqu’on n’acceptait pas les cartes de crédit, en entendant le prix, ma seule préoccupation était de savoir si j’avais bien ce montant sur moi.

On a beau être habillé comme à l’opéra, cela ne veut pas dire qu’on traine plein d’argent dans les poches. Mais je l’avais. Ouf !

C’est seulement en discutant avec l’auteur et son éditeur qui, tous d’eux, s’excusaient du prix élevé du livre (ce que je n’avais pas remarqué) que j’ai réalisé que ce n’était pas donné.

Mais, leur répondis-je, en payant l’équivalent de quelques heures de travail, cela me permet de faire mien le travail minutieux, effectué pendant des mois par l’auteur à fouiller les journaux de l’époque, à recueillir des témoignages, à tout mettre cela en ordre et à écrire son livre. En somme, ce n’est pas cher.

Évidemment, mes paroles étaient de la musique aux oreilles de l’auteur. Mais étant moi-même géniteur d’un blogue, c’est vraiment ce que je pense.

Pour l’instant, tout ce que je sais du RIN (pour Rassemblement pour l’indépendance nationale), c’est que ce parti politique précéda le Parti Québécois et qu’il fut dirigé par un des plus grands tribuns de l’histoire moderne du Québec.

J’ai bien hâte de lire ce livre. Il a valu à son auteur la première récompense de la soirée, soit le prix Richard-Arès 2015, qui honore le meilleur essai de l’année.

Stéphane Kelly (à gauche) recevant le prix André-Laurendeau 2015 des mains de Robert Laplante (à droite)

C’est pour l’article L’assimilation, Durham et le séparatisme anglais, paru dans l’édition de septembre-octobre 2015 de L’Action nationale que Stéphane Kelly reçut le prix André-Laurendeau.

Ce texte avait paru dans un numéro thématique consacré à l’Acte d’Union de 1840.

Cette loi britannique réunissait en une seule colonie le Bas-Canada (le Québec, alors très peu endetté) et le Haut-Canada (l’Ontario, au bord de la faillite) en fusionnant leurs dettes, au grand soulagement des banques anglaises, créancières de la dette ontarienne.

Si le texte de M. Kelly y était excellent (j’y reviendrai éventuellement sur ce blogue), c’est plutôt le texte de Danic Parenteau intitulé L’Acte d’Union de 1840 : Une réponse impériale au projet républicain qui m’avait le plus séduit dans ce numéro.

Marie-Laurence Rancourt recevant une mention au prix André-Laurendeau 2015 des mains de Robert Laplante
Pierre-Paul Sénéchal recevant une mention au prix André-Laurendeau 2015 des mains de Robert Laplante

Deux auteurs ont remporté une mention au prix André-Laurendeau 2015.

D’abord Marie-Laurence Rancourt pour son article Un pays à mettre en ondes, paru dans l’édition de mai 2015 de L’Action nationale, puis Pierre-Paul Sénéchal pour le sien intitulé Le Québec face à l’ordre pétrolier canadien, paru dans le numéro de février-mars 2015 de la même revue, consacré au projet Énergie-Est.

Pour conclure, je dois avouer qu’après avoir écrit plus de 1 500 articles sur ce blogue, il m’arrive d’être en panne d’inspiration.

Ce genre de rencontre est une grosse dose de caféine intellectuelle. Les lecteurs assidus de ce blogue peuvent donc anticiper plusieurs nouveaux textes de réflexion sur des enjeux politiques, au grand déplaisir de ceux qui apprécient mes inoffensives photos de fleurs et de papillons (que j’aime bien elles aussi, dois-je avouer).

De plus, saurais-je résister à l’appel des Francofolies de Montréal (qui débutent bientôt) ? C’est à suivre…

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif M.Zuiko 75mm
1re photo : 1/160 sec. — F/1,8 — ISO 500 — 75 mm
2e  photo : 1/200 sec. — F/2,0 — ISO 1000 — 75 mm
3e  photo : 1/160 sec. — F/2,0 — ISO 1600 — 75 mm
4e  photo : 1/160 sec. — F/2,0 — ISO 1250 — 75 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel